Lire, relire – aujourd’hui comme jamais – Avot Yeshurun…
« J’ai déjà raconté comment j’étais parti de la maison, mais je n’ai pas raconté qu’après la Première Guerre mondiale, le pouvoir en place avait changé. » Ainsi commence, sous le titre « La langue », un poème (en prose) d’Avot Yeshurun dont on put lire, dans le numéro 89 de Po&sie, fin 1999, la traduction (ainsi que celle de six autres des poèmes du même auteur) par Bee Formentelli.
N’était-ce pas là le premier surgissement en français (avant la publication – toujours dans des traductions et avec d’indispensables présentations et de très riches commentaires dus à Bee Formentelli – en 2006, chez Actes Sud, de La Faille syro-africaine, puis, aux Éditions de l’Éclat, de Trente pages d’Avot Yeshurun et, encore chez ce même éditeur, de À présent je n’ai pas) de cette œuvre brûlante ?
Oui, cette œuvre, aujourd’hui comme jamais, doit nous rester et devra nous redevenir nécessaire.
Aussi âpre que généreuse, la poésie de Yeshurun « réalise » comme nulle autre (alors que tant d’auteurs de violences extrêmes ne savent que trop bien déréaliser les effets de leurs actes : l’autre doit n’être rien avant même qu’on le tue… afin qu’on puisse l’annuler sans – croit-on à tort – subir les effets subjectifs de son geste) : ce qui sera arrivé aux uns et aux autres, elle nous le fait partager – fût-ce, implacablement, malgré nous…
Il faut, dans Po&sie no 89, relire les quelques phrases – je me contente de les recopier ici – par lesquelles Bee Formentelli présentait ces sept poèmes « traduits de l’hébreu » …
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