Plus de quarante ans après sa publication, je relis Made in USA (1978).Ce titre, à l’ironie un peu godardienne, me touche parce qu’il résonne pour moi d’une façon particulière. Mon amitié avec Deguy a précisément été made in USA, en 1975. J’avais auparavant entrevu Deguy dans les couloirs du département de littérature française de Vincennes, où j’exerçais la précaire fonction de « chargé de cours ». De Deguy, je recueillais à distance les échos prestigieux auprès de mes étudiants, bientôt devenus amis (tout se confondait facilement à cette époque)… Mais je ne le connaissais pas vraiment, si ce n’est par ses poèmes. Le hasard a fait qu’en 1975 j’ai passé l’année à Berkeley à titre de visiting assistant prof à l’université de Californie au moment où Deguy était professeur invité à UCLA. Un coup d’aile d’avion de seulement trois-quarts d’heure séparait la baie de San Francisco de Los Angeles. Deguy est venu faire une lecture à Berkeley, qui m’a enthousiasmé. Nous avons réellement fait connaissance et il m’a incité à venir lui rendre visite à Los Angeles. C’est ce que j’ai fait quelques semaines plus tard. Deguy était chaleureux, disponible, à l’écoute. Nous avons passé du temps ensemble, ainsi qu’avec ses amis d’UCLA, Eric Gans et les jeunes teaching assistants du département de Français. Par la suite, on s’est retrouvés plusieurs fois, l’année suivante à New-York (où j’enseignais cette fois à Columbia), avec un autre poète « vincennois », Ludovic Janvier, et des écrivains comme Kenneth Koch, ou Raymond Federman…
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