1Les oiseaux tardifs d’Umberto Saba
21. Fût‑elle liée à la tendre enfance, dans le Canzoniere d’Umberto Saba, la présence des oiseaux s’accroît avec le temps.
3Peu d’oiseaux dans les poésies de l’adolescence (1900-1907) : le chardonneret (« cardellino ») de « Somnolence » est suivi par le grand-duc (« chiù ») qui scelle l’amour avec Lina (« dell’amore che fu / Lina, mi risovenne »).
4Plus loin le poète sera faucon et Paolina, Lina colombe.
5Le merle de l’enfance dont il sera question dans Oiseaux est le protagoniste d’une bouleversante poésie, la « Favoletta alla mia bambina » (« Petite fable pour ma petite fille ») où le poète tente de consoler sa petite fille en lui racontant l’histoire du merle qu’il avait enfant et qui prit la poudre d’escampette avant de revenir quand il ne l’attendait plus.
6L’oiseau est ainsi souvent associé à la perte, à la fragilité, son vol au tempus fugit. Dans un poème de L’amorosa spina (1920), mais surtout dans « La petite fille et la pie » il est l’image du cœur. Ce sera aussi le cas du petit coq « qu’est par sa voix l’enfant » des poèmes du football.
72. À partir des Oiseaux de 1948, annoncés par les « Colombi » de Ultime Cose (1935-1943), l’oiseau est partout : compagnon de vieillesse, signe et symbole. Aux onze poèmes des Oiseaux répondent les « Dix poèmes pour un canari » de Quasi un racconto (1958) qui appellent « Le bain du passereau », « Le nid », « C’est entièrement vrai », « Le Dialogue », « La mort d’un rouge-gorge », le rêve de « Fraternité », et le très tardif « Pour une fable nouvelle ».
8S’il y avait un style tardif (Adorno, Saïd) de Saba, l’oiseau en serait le motif d’élection.
9L’adresse « Au lecteur » qui ouvre Presque un récit (1951) ne laisse aucun doute :
10[Nous avons suivi l’édition de Il Canzoniere (1900-1954), Turin, Einaudi, 2014.]
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Chers amis,
Vous pouvez être sûrs d’au moins une chose ; les quelques poèmes réunis dans ce fascicule du
Zibaldone sont les derniers que j’ai écrits
[1], et les derniers que vous lirez de mon vivant. Ils appartiennent à un recueil vraiment très mince, qui s’intitule
Épigraphes, sera publié seulement après ma mort.
Oiseaux est un miracle. Je ne veux pas parler de beauté, ni même de valeur littéraire (choses dont je laisse libre le lecteur en fonction de son état d’âme), mais du simple fait que j’ai pu écrire ces poèmes. Je les ai écrits durant l’été 1948 ; et c’est à peu près à la moitié de l’année 1947 que j’ai commencé à me sentir mourir aux choses. J’étais sûr – matériellement sûr – que je n’écrirais plus de vers. Mais le mal qui m’empêche et de vivre et de mourir, me concéda cet été-là une brève période de trêve. Ma gratitude trouva à s’exprimer dans quelques brefs apologues, dans la douce mélodie présagère de
Quest’anno…
Oiseaux est aussi né d’une circonstance occasionnelle. Le gérant de
La Libreria Antiqua qui porte encore mon nom, avait acquis, il y a quelque temps, un petit lot de textes sur la chasse et les oiseaux. Pensant (à tort comme il s’avéra par la suite) qu’il avait fait une mauvaise affaire, il les avait remisés dans un tiroir jetant par-dessus, pour ne plus les voir, un sac qu’une pointe de la curiosité qui m’était restée, ou quelque excès d’ennui soulevèrent un jour. Et je me mis à feuilleter ces vieux livres. Je restai frappé – fasciné serait plus juste – par ceux de ces livres qui parlaient des oiseaux, de leur vie, de leur mœurs et de leurs coutumes. J’eus l’impression d’avoir découvert le paradis sur terre ; et que, devant naître justement, il n’y avait pas de destin plus enviable que celui de naître en tant qu’oiseau. Leopardi avait déjà dit quelque chose de ce genre à son époque bienheureuse (je l’appelle bienheureuse par rapport à la nôtre). Lors de ces dernières respirations que me concéda la vie, se sentir léger et voler de ses propres ailes me sembla le comble du bonheur. Je me suis souvenu aussi que durant la première guerre mondiale j’avais surpris (et presque vexé) un aviateur qui se vantait d’avoir « volé » par cette épigramme que je lui dédiais et qui disait :
Tu t’élèves bien haut avec ton empennage, mais tu ne sais
rien des réjouissances du plumage.
Il ne saurait dire celui qui prend sa barque : je nage.
Vai con macchina in alto, sí, ma ignoto
resta il gaudio del volo.
Non può chi va in barchetta dire : Io nuoto.
Je commençai alors à regarder les oiseaux, les rares qu’on peut apercevoir et étudier quand on habite en ville. Doit aussi être fait mémoire, avec une intensité toute passionnée, d’un merle, et de quelque autre volatile que je gardais, enfant et beaucoup plus grand aussi, enfermés dans une cage, ou même, les fenêtres fermées, libres dans une pièce. Je pus entendre à nouveau – par le truchement hélas ! d’un disque – le chant du rossignol. Souvenirs et présences se mêlèrent dans ma joie provisoire, et c’est de cette fusion que sont nés les poèmes que mon amie Anita Pittoni a voulu, presque de force, inclure dans son
Zibaldone. Sans ses assauts de courtoisie, je n’aurais jamais pensé en faire une plaquette. J’ajoute que j’ai rarement joui dans ma longue – trop longue – existence alors que j’écrivais des poèmes comme j’ai joui en écrivant ces poèmes. Ce fut comme une fête inattendue, et pour le moins hors saison ; ce fut aussi – comme je le prévoyais – une fête de courte durée. Je replongeai rapidement dans la dépression et dans l’angoisse, dans la certitude de ne plus être qu’un poids mort à la surface de la terre, de n’avoir plus rien à faire ou à dire dans un monde qui n’est plus le mien, et dans lequel, ne restent de moi, à augmenter la tristesse, que de rares fragments.
C’est ainsi mes chers amis ; ou du moins est-ce ainsi que je vois les choses en ce moment. Avec les salutations affectueuses de votre
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Te retenir, le voudrais-je que je ne le pourrais.
Vois l’ami du merle, le rouge-gorge.
Quand il déteste son semblable, de cette
proximité il semble réjoui. Et tu les crois
compagnons inséparables, quand, aux abords
d’un bosquet, surpris, tu les surprends.
Mais d’un vol joyeux vers son ami noiraud
qui des vives proies porte au bec, il les emporte et s’envole.
Il fait ployer un lointain rameau qu’il n’endommage
le fît‑il osciller sous sa charge ; la belle
saison et le ciel tout à lui l’enivrent
et son épouse au nid. Comme naguère
le doux enfant que je nourrissais de moi,
se sent avide et libre et impavide ;
le voilà, sa gorge déployée.
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Trattenerti, volessi anche, non posso.
Vedi, amico del merlo, il pettirosso.
Quando ha il simile in odio egli di quella
vicinanza par lieto. E tu li pensi
compagni inseparabili, che agli orli
di un boschetto sorpreso li sorprendi
Ma un impeto gioioso al nero amico,
che vive prede ha nel becco, l’invola.
Piega un ramo lontano, cui non nuoce,
se un po’ ne oscilla, l’incarco ; la bella
stagione, il cielo tutto suo l’inebbriano,
e la moglie nel nido. Come un tempo
il dolce figlio che di me nutrivo,
se sente ingordo libero feroce ;
e la’ si sgola.
14Note de Saba : L’amitié du rouge-gorge pour le merle, comme sa haine pour les autres rouges-gorges, est bien connue des ornithologues. En plus des textes des anciens, voir Alberto Bacchi della Lega, Caccie e costumi degli cucelli silvani, Città di Castello, 1892, p. 197-198.
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La bonne, la merveilleuse Lina
ouvre grand les fenêtres pour me faire voir
le ciel immense.
Là, calme à mon repos, où je pense
qu’en vain j’ai donné, qu’approche la fin
me plaisent encore plus ce ciel, ces hirondelles
ces nuages. Je ne demande rien d’autre.
Fumer
ma pipe en silence comme un vieux
loup de mer.
16
La buona, la meravigliosa Lina
spalanca le finestre perché veda
il cielo immenso.
Qui tranquillo a riposo, dove penso
che ho dato invano, che la fine approssima,
più mi piace quel cielo, quelle rondini,
quelle nubi. Non chiedo altro.
Fumare
la mia pipa in silenzio come un vecchio
lupo di mare.
17
La gente
ailée que j’adore – si nombreuse au monde ! –
aux us et coutumes variables, ivre de vie,
elle s’éveille et chante.
18
L’alata
genia che adoro – ce n’è al mondo tanta ! –
varia d’usi e costumi, ebbra di vita,
si sveglia e canta.
19
Pigeons Piazza delle poste
De jeunes pousses fleurs rouges en tête
font un peu d’ombre au parterre de fraîcheur
mû. Pigeons en promenade au beau milieu.
L’un quitte la troupe et s’achemine
se flattant d’une offrande, vers moi.
Il hésite, bat en retraite : prêt à l’envol
toujours, et la fuite ; c’est que de l’homme – dit‑il –
je me fie et je ne me fie pas – Moi de même. Moins heureux
que lui, au secret
de mon cœur lui réponds : cette place,
que je gagnais hors d’haleine pour que
reçoive mes vœux celui dont je sais qu’il les attend,
cette fontaine qui resplendit en arc-en-ciel gracieux,
parmi les pierres, de géraniums fleuri
parterre ombreux, où, par moi déçu,
tu reviens à toute allure, c’est l’homme qui les fit pour l’homme.
Et pourtant c’est un enfant triste. Et de son don
qui se méfie le plus, le plus a raison selon moi.
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Pianticelle con rossi fiori in cima
fanno l’ombretta all’aiuola di fresco
smossa. Colombi passeggiano in mezzo.
Uno lascia lo stormo e mi cammina,
che si lusinga di un’offerta, incontro.
Esita, si ritira ; al volo pronto
sempre, e alla fuga ; che dell’uomo – dice –
fido e non fido. – Anch’io. Meno felice
di lui, nel chiuso
gli rispondo del cuore : Questa piazza,
cui giungevo affannato perché prima
abbia il mio augurio chi ben so l’attende,
la fontana che in vaga iride splende,
tra le pietre fiorita di gerani
ombrosa aiuola, ove di me deluso
ritorni in fretta, fece l’uomo all’uomo.
Pure è un triste bambino. E del suo dono
chi più diffida ha più ragione, io penso.
21
L’ornithologue charitable
Un ornithologue charitable ramasse
un tombé du nid. Lorsqu’il l’a
en main il voit que c’est un rossignol.
En lieu sûr il le porte avec la crainte
de le perdre en route. Lui fait, au fond
d’une coupe, un nid ; le malheureux retrouve
la becquée et la chaleur. Il faut pour l’élever
des soins considérables, et la dépense bien sûr
de quantité d’œufs de fourmi. Aux beaux
jours, aux premiers gazouillis, l’expert
dans un bosquet lui rend la liberté.
« Piou – dit‑il au perdu, et le regarde
se chercher par terre et sur les branches – ton merci
chuchoté j’ai entendu ». Et il se sentit plus seul.
22
Raccolse un ornitologo pietoso
un espulso dal nido. Come l’ebbe
in mano vide ch’era un rosignuolo.
In salvo lo portò con il timore
gli mancasse per via. Gli fece, a un fondo
di fiasco, un nido ; ritrovò quel gramo
l’imbeccata e il calore. Fu allevarlo
cura non lieve, ed il dispendio certo
di molte uova di formiche. E ai giorni
sereni, ai primi gorgheggi, l’esperto
in un boschetto libertà gli dava.
« Piu – diceva al perduto, e lo guardava
a terra e in ramo cercarsi – il tuo grazie
udrò sommesso ». E si senti piu solo.
23Note de Saba : Les oiseaux, très épris – comme on le sait – de leur progéniture, expulsent du nid le petit qui serait ou leur semblerait mal né ou à tout le moins mal formé par rapport aux autres. Ornithologues et amateurs ont tenté de remettre les malheureux dans leur nid, mais à chaque fois ces derniers se voyaient chasser de plus belle. Quelques-uns, rares, élevés (comme le rossignol de ma petite fable) de main d’homme parvinrent néanmoins à survivre ; gardés en cage, ils ne se montrèrent inférieurs en rien à leurs frères mieux lotis : ni en matière de chant ni pour ce qui est de leur longévité. J’ajoute – comme une simple curiosité, qu’en écrivant cette fable, je pensais un peu à Leonardo, qui achetait des oiseaux au marché pour les remettre en liberté.
24
Un enfant d’une pie s’éprit.
Attiré par les nouveautés – d’elle des splendeurs
captivantes le berçait le chasseur –
pour l’avoir il promit à tout prix.
Il l’eut ; et à l’instant même l’oublia. L’écorchée
dans sa cage à la fenêtre accrochée
seule en silence pleurait, à la vue
distante et hors d’atteinte des nues.
Il se rappela d’elle ce jour-là
Où, par ennui et noirceur d’âme il la
voulut serrer dans son poing. La rapace presque
lui fit mal et s’envola. Ce jour
pour ce mal il l’aima sans retour.
25
S’innamorò un fanciullo di un’averla.
Vago del nuovo – interessate udiva
di lei, dal cacciatore, meraviglie –
quante promesse fece per averla.
L’ebbe e all’istante l’obliò. La trista
nella sua gabbia alla finestra appesa,
piangeva sola e in silenzio, del cielo
lontano irraggiungibile alla vista.
Si ricordò di lei solo quel giorno
che, per noia o malvagio animo, volle
stringerla in pugno. La quasi rapace
gli fece male e s’involò. Quel giorno,
per quel male l’amò senza ritorno.
26[L’averla est une « pie-grièche ». Le texte repose en partie sur la rime embrassée de la première strophe : averla / la pie ; averla / l’avoir.]
27
Cette année, le départ des hirondelles
me serrera, d’une pensée, le cœur.
Puis les étourneaux lèveront d’autres clameurs
sur les arbres aux retrouvailles du boulevard
XX Settembre. Puis au long mal
de l’hiver je n’aurais d’autre compagnon
que cette seule pensée, et sur les toits le noiraud passereau.
À ma solitude les hirondelles
manqueront et à mes derniers jours l’amour.
28
Quest’anno la partenza delle rondini
mi stringerà, per un pensiero, il cuore.
Poi stornelli faranno alto clamore
sugli alberi al ritrovo del viale
XX Settembre. Poi al lungo male
dell’inverno compagni avrò qui solo
quel pensiero, e sui tetti il bruno passero.
Alla mia solitudine le rondini
mancheranno, e ai miei dì tardi l’amore.
29
Sautillent sur les toits
et pépient les moineaux. Deux se dérobent
du bec le pain que tu as légèrement émietté,
qu’à s’arracher ils rusent sur le balcon.
Ils vont dormir en troupe…
Ce sont oiseaux :
dans la Nature la sublimation du reptile.
30
Saltellano sui tetti
passeri cinguettanti. Due si rubano
di becco il pane che ai leggeri sbricioli,
che carpire s’illudono al balcone.
Vanno a stormi a dormire…
Uccelli sono :
nella Natura la sublimazione del rettile.
31
Existait‑il ce monde auquel en rêve
je reviens encore, qui en rêve me secoue ?
Bien sûr qu’il existait. Et en formaient l’essentiel
ma mère et un merle.
Elle je vois à peine. Ressort davantage le noir
et le jaune duquel il me saluait joyeux
de son chant (c’était ce que je pensais)
moi, qui l’entendait de la rue. Ma mère
s’asseyait, fatiguée, dans la cuisine. Elle hachait
pour lui seul (c’était ce qu’il pensait)
et pour mon dîner la viande. Aucune
vue, aucun bruit ne l’excitait autant.
Entre un gamin en cage et un insectivore,
qui attrapait les larves dans sa main,
dans cette maison, dans ce monde lointain,
il y avait un amour. Et une équivoque aussi.
32
Esisteva quel mondo al quale in sogno
ritorno ancora ; che in sogno mi scuote ?
Certo esisteva. E n’erano gran parte
mia madre e un merlo.
Lei vedo appena. Piú risalta il nero
e il giallo di chi lieto salutava
col suo canto (era questo il mio pensiero)
me, che l’udivo dalla via. Mia madre
sedeva, stanca, in cucina. Tritava
a lui solo (era questo il suo pensiero)
e alla mia cena la carne. Nessuna
vista o rumore cosi lo eccitava.
Tra un fanciullo ingabbiato e un insettivoro,
che i vermetti carpiva alla sua mano,
in quella casa, in quel mondo lontano,
c’era un amore. C’era anche un equivoco.
33
Dit notre frère
supérieur, le rossinhol :
Dieu, qui a fait le monde, s’il le regarde,
n’est pas content de toi, homme, qui avec un appât
– ah aïe, c’est trop tentant ! – nous sépare
qui avons notre maison dans les haies ou les arbres.
Il se tait. Puis sur un ton charitable :
La voix – dit‑il – la plus merveilleuse
du silence est la mienne. Des pleines lunes
d’avril à quels infinis se marie-t‑elle !
Il te dit ton frère
supérieur, le rossinhol :
La douceur du monde est une une une.
Pour elle seule je chante à la lumière de la lune.
34
Dice il nostro maggiore
fratello, il rosignuolo :
Iddio, che ha fatto il mondo e se lo guarda,
non di te si compiace, uomo, che a un’esca
– ahi, troppo irrecusabile ! – dividi
noi che abbiamo la casa in siepe o in fronda.
Si tace. E, dopo una nota pietosa :
La voce – dice – piú meravigliosa
del silenzio, è la mia. Dei pleniluni
d’Aprile a quali infiniti si sposa !
Dice a te il tuo maggiore fratello, il rosignuolo :
La dolcezza del mondo è una una una.
Solo a lei canto al lume della luna.
35Note de Saba : « Un’esca / – ahi, troppo irrecusabile ! – » : un vers à soie. Il suffit en effet à qui veut prendre un rossignol, de mettre un vers à soie bien en vue à l’intérieur d’une cage à trébuchet, au pied de l’arbre sur lequel l’oiseau chante. Ce dernier, confiant de nature, y entre sans attendre… Il n’est pas besoin d’ajouter – pour mes lecteurs du moins – qu’il s’agit là d’une action criminelle, d’autant plus si elle est menée pendant la période des amours et des nids.
36
Autour d’une grandeur solitaire
les oiseaux ne volent, ni ces tourtereaux
ne leur font, près d’eux, un nid. Tu n’entends
que le silence et tu ne vois que l’air.
37
Intorno a una grandezza solitaria
non volano gli uccelli, né quei vaghi
gli fanno, accanto, il nido. Altro non odi
che il silenzio, non vedi altro che l’aria.