Couverture de POESI_117

Article de revue

Lacustres

Lacustri

Pages 179 à 182

Notes

  • [1]
    Goffredo Parise, disparu il y a vingt ans, grand écrivain et ami cher du poète, dénommait la mort au moyen de cet appellatif original.
    Goffredo Parise, grande scrittore e moi caro amico, scomparso vent’anni fa, chiamava la morte con questo originale appellativo.
  • [2]
    Manuscrits autographes de l’auteur avec corrections et postilles.
    Manoscritto autografo di Andrea Zanzotto, con correzioni e postille.
  • [3]
    Dans les deux cas, c’est l’auteur qui souligne. Sottolineatura dell’autore.
  • [4]
    En bas de pages figurent des dessins autographes de l’auteur.
    In calce al testo ci sono dei disegni autografi dell’autore.

1

I- LAC DE LAGO
23 décembre 1999
Sacrement- danger
qui se fait paix de gemme sombre
ou nacre la plus sombre
et qui n’est plus danger, mais
pour d’autres, certes, l’est encore. Vagues gelées
en pierre bleue là vers les bas fonds
du lac qui fut éternel, qui l’est et le sera
du lac jamais las
de se livrer en gouffres sombres vierges
d’absence la plus pure. Oh petits ponts
oh mille pieds fragiles pour l’abord de barques
qui dans le feu presque enfoui du soir
qui dans l’albumen et l’ébène de l’atmosphère
s’avancent incertaines sur, dans la glace des fonds.
Alors tout l’être varié, le crépitant-fixe
de perle noire du lac nous assaille
et nous encercle comme pour des départs vers
[des mondes supérieurs
d’inventivités hivernales turbides
ce frémissement bloqué, et vivant pourtant, apeuré,
quand voilé d’antinomies torves
quand nourri de turbides euphories.
Le voilà notre ralliement de la quiddité
jamais plus, jamais plus animée ou animale,
ni végétale, ni australe, ni boréale.
Pris dans le sacre du verre, sacre de nacre,
[sacre de vent
seigneurs des cinq passerelles avec vos jambettes
si justement fillettes que
véritables stations de transmissions aux cosmos
sources du véritable lac-perle et de son ciel entêté
dans le dernier souffle de rouge
messages et rayons noirs pour trous noirs
vers outre-tombe vers cimetières ou plus
peut-être à distances faites de tabous
et pourtant, vous nous rendez heureux,
[moi tournoyant
dans le noir, néant heureux, dépoulpé des
[dernières ou avant-dernières
images, de tout imaginaire
ou symbolique, par toi, lac, dépassé.
Et dans le roulé boulé des zéros de l’an deux mille
couchant adouci,
agglutiné d’infini.

2

I
Lago di Lago
23 dic. 99
Sacramento- pericolo
che in pace di gemma cupa
o cupissima madreperla si trasforma
e non è più pericolo, ma per
qualcuno sì, lo è. Onde gelate
in pietra blu là verso i bassi fondi
del lago che fu eterno e lo è e lo sarà
del lago mai pago
di darsi in cupi virginei baratri
di purissima assenza. Oh ponticelli
oh tenui millepiedi per l’approdo di barche
che nel fuoco già mezzo sepolto della sera
che nell’albume e nerume dell’atmosfera
si protendono incerti sul, nel ghiaccio dei fondali.
Tutto il diverso lo scopiettante-immoto
stare di perla-nera del lago ora ci assale
e circonvolve come per partenze verso sopramondi
di inventività torbide invernali
quel fremito bloccato eppure vivo, pauroso,
perché velato di torve antinomie
perché nutrito di torbide euforie.
Ecco il nostro raggiungimento di quidditas
mai più, mai più animata né animale
né vegetale, né australe, né boreale.
Coinvolti nel madrevetro, madreperla madrevento
signori delle cinque passerelle con le gambine
così debitamente bambine che
stazioni vere di trasmissioni ai cosmi
fonti del vero lago-perla e del suo cielo incaponito
nell’ultimo anelito di rosso
messaggi e neri raggi a buchi neri
ad oltretombe a cimeteri o più
forse a lontananze fatte di tabù
pur ci fate beati, me prillante nel
nero nulla beato, spolpato dalle ultime o penultime
immagini, d’ogni immaginario
o simbolico, da te, lago, superato.
E nel rotolio degli zeri del duemila addolcito
tramonto,
agglutinato d’infinito

3

II- NOËL 2001, NUIT
Ici la lumière se figea, se congela
et non entre les murs d’un laboratoire.
Ici autre chose survint dont il reste trace
demeure comme une senteur d’impossible, en fuite
et multiplication, fleuraisons gélificoles
vallées envahies par la fête fière
qui devient force ensuite et qui dure
en dessous de zéro de pure géniture
dans ma joie maudite, pure,
battant à l’orée de la forêt falsifiée
et rédimée et portant sur la houle
des éboulements
que je vis hier, couronnes de ferme
terrestrité prise dans une éternelle
révolte vers le bas et qui n’ira pas plus bas.
Oh ruisselet de glace brunie
toi ainsi défini
dans ta mort vivante compacte, fixe et qui serpente
face à la source la plus saine
eau prisée par tant de générations
qui dépasserait toutes les marques en vogue
dénoue ici le nœud à mon cou
pris entre le sub et le limis à crémaillère
pour tout un maximum de jours à venir.
Dents de requins et signaux du destin.
Pattes partout gantées
aux animaux pour qu’ils survivent.
Animation, animation dans les crissements
[du pack
des coups domestiques du pack qui se brise
[aux portes.
Il n’est plus question de vie ni de mort
mais de voleurs qui jusqu’au dernier infime
[centime
entendent bien faire d’un bouton un butin
à leur nœud papillon
lacs
qui te fera exploser le nez et les yeux
comme dans la plus répétitive
des séries de terreur pour les usagers les
[plus sots :
mais assourdis par les chocs des en dessous
[de zéro nocturnes
du lac pétrifié en sa traîtrise
claquement sidéré de dents et de portants
et de papillons vampiriques
et poussières pyriques de glace et aux confins
la non rémission sans fin, écrite en perles de
verre et verroteries provenant de manière et
[à moments perdus
des coffres forts de la MAIGRE LADY
qui selon Goffredo gère l’univers [1]
(stridences, jappements de tanières de
gangsters et de pères de gangsters)

4xxx

5

II- Natale 2001, notte
Qui si fermò la luce, si raggelò
non nel chiuso di un laboratorio
Qui altro avvenne di cui resta traccia
resta come un sentore d’impossibile, in fuga
e moltiplicazione, fioriture galavernicole
vallette invase dalla festa franca
che forza poi diviene, duratura
nel sottozero di pura genitura
nella mia gioia maledetta, pura
battendo sull’orlo della foresta falsificata
e redenta e portento sul fare delle
frane
che ieri vidi, esse, corone di ferma
terrestrità coinvolta da un’eterna
rivolta al giù senza slittare mai più.
Oh ruscelletto di ghiaccio brunito
tu così definito
nella tua mortevita compatta, ferma e serpeggiante
dirimpetto a una sanissima fonte
acqua pregiata da tante generazioni
che ogni marca supererebbe di quelle in corso
sciogli qui il nodo del mio collo
preso tra il sub e i limis a cremagliera
per tutto un massimo avvenire dei giorni.
Denti di squali e segnali fatali.
Zampe dovunque guantate
perché sopravvivano, agli animali.
Animarsi, animarsi nello scricchiolio del pack
del casalingo bussare del pack che s’infrange
[alle porte.
Non è più questione di vita né di morte
ma di ladri che fin l’ultimo centesimino
aspirano a far da bottioncino bottin
alla propria cravatta a farfalla,
strangolino
che ti farà esplodere naso e occhi
come dentro il più ripetitivo
telehorror per gli utenti più sciocchi :
ma assorditi dagli urti dei sottozeri notturni
dell’infido del lago impietrato
assiderato sbattere di denti e portenti
e di farfalle vampiriche
e polvere piriche di ghiaccio e sul confine
la non remissione senza fine, scritta con perline
e conterie provenienti in modo e moment
[perso
dai forzieri della MAGRA LADY[1]
che secondo Goffreddo regge l’universo
(stridori, squitti di tane di ladri
e di padri di ladri)

6

III-
et c’est ainsi que nous retrouvâmes ta trace [2]
nacre immense, lisseur définie
forte d’une épaisseur
entre dix et cinquante centimètres.
Non, il n’y a pas de place ici pour une mesure
mais seulement pour la fidèle géniture
et capture et fugues de lumières fondues dans
une fournaise froide coupe-yeux de soleil
à cinq heures du soir. Et sur le lac bruyère
nettoyée de ses pailles et toutes orpaillages
de pailles de lumières – non- elles manquent
il y a abondance, abondance d’espace glacé
[en un déjà-lac
et pourtant toujours plus lac.
Dans de telles aimantations de lacustrités
variées de passés variés chaque année écartelés
oh vertus apaisées de mouvements minimes
de bambins et bonshommes immobiles
ou peut-être est-ce terreur de glissades
le sous-glace bout il prie et prie
ou blasphème- ou simplement il jouit de soi
et de sa projection de croûte luminescente
[puissante.
Dormir, rêver peut-être, debout, sur la rive
à regarder qui retire des allumettes de photographies
de cette étendue de lave céruléenne
entre bulle et bulle, surdité de souvenirs,
[hyperphonies,
échéances, latences, lubies drues
de qui sait combien de minutes, de qui sait
quelles profondeurs d’intense
effort qui déjà ici mord aux pieds
et trois flashes d’allumettes photographiques
[et bulles d’air
minimes dans l’épaisseur herculéenne de la glace
[et combien
de métamorphoses, o lac je t’adorai
pour tes jamais si drus et répétés
pour tes non[3] (si sérieux) sans rémission
pour le catalogue, la fureur des saisons
en hypnose.
Lumière enfin fondue et diffuse
en phase de ralentissement éternel
de tourment et de joie
éternelle – et d’un souvenir, d’une étoile
ici dans le lac de glace abandonnée
là vers l’autre coté où tout
éloigne de soi le soleil mourant en fulgurance ;
où tout est troublé mais
se donne ici en quels amples espaces
parmi les insectes-figures, comme dans une
[clairière
que protègent dix éternités et plus [4].

7

III
E così ti rintracciammo[2]
immensa madreperla, definito lisciore
forte di uno spessore
tra i dieci e i cinquanta cm.
No, non c’è posto qui per una misura
ma solo per l’assidua genitura
e cattura e fughe di luci fuse in una
fornace fredda tagliaocchi di sole
alle 5 della sera. E sul lago brughiera
ripulita d’ogni cannuccia e tutte intreccio
di cannucce di luce – no- non ci sono
c’è abbondanza abbondanza di spazio gelato in
[già – lago
e pur sempre più lago.
In tanto calamitarsi di lacustrità
varie di vari passati, ogni anno divaricati
oh pacate virtù di mosse minime
di bimbi e omini immobili
o quasi per timore di sdrucciole
bolle il sottoghiaccio e prega e prega
o bestemmia – o gode solamente di sé
e della sua proiezione di possente crosta lùcea.
Dormire, sognare forse, in piedi, sulla riva
a vedere chi fiammiferi di fotografie ricava
da questa distesa di cerulea lava
tra bolla e bolla, sordità di ricordi, iperfonie
scadenze, latenze, fitte ubbie
di chissà quanti minuti di chissà
quali profondità d’intenso
sforzo che già qui morda ai piedi
e tre lampi di fotofiammiferi e bolle d’aria
minime nell’erculeo spessore del ghiaccio e quante
metamorfosi, lago ti adorai
per i tuoi mai così fitti e ripetuti
per i tuoi no[3] (serissimi) senza remissione
per il catalogo, l’empito di stagioni
in ipnosi.
Luce finalmente fusa e sfusa
in fase di rallentamento eterno
di tormento e di gioia
eterna – e di un ricordo, di una stella
qui nel lago di ghiaccio abbandonata
là verso il lato opposto ove tutto
allontana da sé il sole morente in folgorio ;
tutto è turbato ma
quali ampi spazi qui si dà
tra insettini –figure, come in una radura
protetta da dieci e più eternità[4].


Date de mise en ligne : 01/10/2016

https://doi.org/10.3917/poesi.117.0179

Notes

  • [1]
    Goffredo Parise, disparu il y a vingt ans, grand écrivain et ami cher du poète, dénommait la mort au moyen de cet appellatif original.
    Goffredo Parise, grande scrittore e moi caro amico, scomparso vent’anni fa, chiamava la morte con questo originale appellativo.
  • [2]
    Manuscrits autographes de l’auteur avec corrections et postilles.
    Manoscritto autografo di Andrea Zanzotto, con correzioni e postille.
  • [3]
    Dans les deux cas, c’est l’auteur qui souligne. Sottolineatura dell’autore.
  • [4]
    En bas de pages figurent des dessins autographes de l’auteur.
    In calce al testo ci sono dei disegni autografi dell’autore.

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