Couverture de PLD_108

Article de revue

Bleus et beurs ?

Pages 15 à 18

Notes

  • [1]
    Stéphane Beaud, Philippe Guimard, Traîtres à la nation. Un autre regard sur la grève des Bleus en Afrique du Sud, La Découverte, 2011.
  • [2]
    Voir le dossier de Médiapart « Les quotas discriminatoires dans le foot français » : www.mediapart.fr/journal/france/dossier/les-quotas-discriminatoires-dans-le-foot-francais
  • [3]
    François Bégaudeau, « Où sont les Arabes ? », Le Monde, 13 avril 2009.
  • [4]
    Sabri Lamouchi, fils d’un ouvrier tunisien, faisait partie des 6 « présélectionnés » sur 28 qui n’ont finalement pas été retenus pour la coupe du monde.
  • [5]
    Pour démontrer une sous-représentation statistique et des effets de sélection corrélés à l’origine algérienne, il faudrait connaître la proportion des enfants d’Algériens aux différents stades du parcours de footballeur (jeunes, amateurs, centre de formation, équipes professionnelles de Ligue 1 et Ligue 2, équipes de France de jeunes…) ainsi qu’avoir un tableau précis de l’origine sociale de l’ensemble des sélectionnés en équipe de France.
  • [6]
    Yvan Gastaut, Sarah Clément (coord.), « Les footballeurs maghrébins de France au XXe siècle » (dossier), Migrance, n° 29, 2008.
  • [7]
    Cela a longtemps distingué les enfants d’Algériens d’autres immigrés : puisqu’avant 1962 « l’Algérie c’était la France », tous ceux nés en France de parents nés en Algérie avant l’indépendance, étaient Français de naissance.
  • [8]
    L’expression renvoie à une réalité sociale et non juridique : une partie des Algériens arrivés très jeunes en France et y ayant effectué toute leur formation et leur carrière professionnelle n’ont jamais acquis la nationalité française.
  • [9]
    Stanislas Frenkiel, « Grandir et travailler en France. Jouer pour l’équipe nationale algérienne de football dès 1980 », Hommes et migrations, n° 1289, 2011, p. 80-91.
  • [10]
    Marion Fontaine, « Les Oudjani et le “club des Gueules Noires“. Parcours et représentations », Migrances, n° 29, mai 2008, p. 89-95.
  • [11]
    Pierre Lanfranchi, « Mekloufi, un footballeur français dans la guerre d’Algérie », Actes de la recherche en sciences sociales, n° 103, 1994, p. 70-74.
  • [12]
    « La leçon de patriotisme de Feghouli aux jeunes binationaux Benzia et Ounas », La Gazette du Fennec, 3 février 2016. Voir aussi : Pascal Praud, « Sofiane Feghouli, les mots qui choquent ? », Le Point, 6 février 2016.
  • [13]
    Julien Bertrand, La fabrique des footballeurs, La Dispute, 2012.
  • [14]
    Anne-Sophie Bourdet, « Pourquoi aussi peu d’entraîneurs noirs sur les bancs français ? », L’Équipe, 9 avril 2015.
  • [15]
    À titre de comparaison, on peut noter que l’équipe de France féminine comporte une part beaucoup plus importante (près d’un tiers) de joueuses dont les origines familiales renvoient à l’émigration depuis le Maghreb (www.fff.fr/equipes-de-france/2/feminine-a/derniere-selection, consulté le 14 février 2015). Cela tient notamment au fait que les équipes féminines d’Algérie, du Maroc et de Tunisie sont peu compétitives sur la scène internationale. L’effectif de l’équipe d’Algérie est cependant composé d’une part importante (entre plus d’un tiers et près de la moitié, selon les matchs) de joueuses nées et évoluant en France.

1 La dernière décennie a été marquée par une succession de déclarations racistes portant sur la composition de l’équipe de France de football. Dans le contexte des émeutes de l’automne 2005, Alain Finkielkraut affirmait ainsi : « Les gens disent que l’équipe nationale française est admirée par tous parce qu’elle est black-blanc-beur. En fait, l’équipe de France est aujourd’hui black-black-black, ce qui provoque des ricanements dans toute l’Europe. » Cinq ans plus tard, pendant la coupe du monde 2010, après « l’affaire du bus de Knysna », il est à peine moins explicite : « On a rêvé avec l’équipe de la génération Zidane, aujourd’hui on a plutôt envie de vomir avec la génération caillera ». Ces propos n’auraient guère d’intérêt s’ils n’étaient l’apanage d’un essayiste depuis longtemps en guerre contre la « jeunesse des cités », ou s’ils n’avaient rencontré d’échos que chez des hommes politiques ayant fait de la xénophobie (Jean-Marie Le Pen) ou de la provocation, à l’occasion raciste (Georges Frêche), leurs fonds de commerce. Or, depuis une dizaine d’années, l’équipe de France de football est bien devenue le réceptacle de tous les fantasmes sur l’affaiblissement du sentiment patriotique et sur la hantise de binationaux « traîtres à la nation [1] ». Que ce soit dans les prises de position d’élus, ou dans les conclaves de la Fédération française de football (FFF), ces derniers ont été pris au cœur d’un cyclone politico-sportivo-médiatique.

2 La confusion des catégories gangrène cependant ces « débats », par exemple ceux tenus au cours d’une réunion de la Direction technique nationale (DTN) de la FFF révélés par Médiapart en novembre 2010 : une discussion sur la proportion de « binationaux » dans les équipes de France de jeunes, se poursuit, dans la bouche notamment de Laurent Blanc (alors sélectionneur national), sur des considérations racialisantes quant aux qualités physiques supposées des « blacks ». Ces échanges édifiants se conclurent par la demande d’« organiser, en non-dit, une espèce de quota » [2]. Il ressort de ces différents épisodes que les joueurs de couleur noire sont particulièrement l’objet des tentatives de rationalisation racistes et de discours racialisants sur leur style de jeu supposé. Alors que l’équipe de France est fréquemment frappée par une vindicte généralisée sur la « jeunesse de banlieue », rares sont les observateurs qui notent la faible présence des enfants de l’immigration maghrébine en son sein. Nous nous demanderons donc « où sont les Arabes[3] ? », en nous focalisant sur les descendants d’Algériens et en tentant de proposer une analyse socio-historique de leur absence durable en équipe de France de football.

Zizou, une exception

3 L’équipe vainqueur de la coupe du monde 1998 était communément présentée comme « black-blanc-beur ». Or, dans la liste des 22 joueurs sélectionnés par Aimé Jacquet, Zinedine Zidane était le seul descendant d’émigrés du Maghreb [4]. Ce constat n’est pas conjoncturel : sur la longue durée, l’icône Zidane occulte le fait marquant de la quasi-absence des enfants d’immigrés algériens dans les équipes de France successives. En fait, entre 1962 (année de l’indépendance algérienne) et 1994 (première sélection de Zidane), un seul enfant d’immigré algérien avait revêtu le maillot de l’équipe de France : Omar Sahnoun, le « footballeur harki », surnom donné en référence au passé militaire de son père et à ses propres prises de parole, sélectionné à six reprises en 1977-1978. Sur l’ensemble de la période 1962-2016, jusqu’à la récente première sélection de Nabil Fekir (mars 2015), ils ne sont ainsi qu’une demi-douzaine à avoir été sélectionnés en équipe de France. Même si, faute de données disponibles, il est impossible de mettre au jour une « sous-représentation » au sens statistique du terme, ces effectifs squelettiques peuvent être mis en perspective de différentes manières [5].

4 Ainsi, pendant la période coloniale, à une période où les « Français musulmans d’Algérie » étaient largement discriminés dans l’accès aux meilleures équipes des départements français d’Algérie, une douzaine d’entre eux revêtirent le maillot frappé du coq entre 1937 et 1961 [6]. De plus, alors que les enfants d’Algériens sont très majoritairement français, pour beaucoup par l’effet du double droit du sol [7], d’autres immigrations semblent avoir été proportionnellement plus représentées en équipe de France. On peut ainsi relever qu’au cours de la seule année 1962, six descendants de Polonais ont été sélectionnés en équipe de France. Plus troublant encore, lors du Mondial 1982, la France fut demi-finaliste avec une équipe dans laquelle on comptait de nombreux enfants de l’immigration italienne (Bernard Genghini, Michel Platini) et espagnole (Manuel Amoros, Jean-François Larios, Christian Lopez, Gérard Soler) mais aucun de l’immigration algérienne. Les trois derniers joueurs cités étaient même nés en Afrique du Nord, au Maroc et en Algérie.

Héritages coloniaux

5 Pendant des années, le passé colonial de la France en Afrique du Nord fut donc incarné par les seuls enfants de « rapatriés ». Il est vrai que lors de la coupe du monde 1982, plusieurs enfants de l’immigration algérienne foulèrent les terrains. Ainsi Mustapha Dahleb, Nordine Kourrichi, Faouzi Mansouri ou Karim Maroc jouèrent-ils pour la légendaire équipe algérienne entrée dans l’histoire avec sa victoire contre la République fédérale d’Allemagne le 16 juin 1982. Bien que les professionnels évoluant en Europe aient été quasiment bannis de sélection nationale tout au long des années 1970, les « Franco-Algériens [8] » ont été incomparablement plus nombreux à rejoindre les « Fennecs » que les « Bleus » : au total, entre 1968 et 2002, sous l’action notamment de l’Amicale des Algériens en Europe et des tournées d’équipes d’enfants d’émigrés organisées au pays, une quarantaine d’entre eux revêtirent le maillot de l’équipe nationale algérienne [9]. En mars 1990, l’un de ces « Algériens de France », Chérif Oudjani, donna même à l’Algérie sa seule victoire en coupe d’Afrique des Nations, en marquant l’unique but de la finale remportée contre le Nigeria.

6 L’histoire de la famille Oudjani illustre particulièrement les méandres de la relation footballistique franco-algérienne [10]. Le père, Ahmed, était un joueur adulé des supporters lensois alors même qu’entre 1959 et 1962, à la suite de certains de ses brillants aînés, il déserta son club pour rejoindre clandestinement la « glorieuse équipe du FLN[11] ». Cette dernière, depuis le coup d’éclat de sa fondation en avril 1958, participait par ses tournées internationales à la stratégie de légitimation internationale de l’indépendance algérienne. À peine celle-ci fut-elle proclamée, qu’à l’instar des meilleurs joueurs algériens de l’époque (tel Rachid Mekhloufi à Saint-Étienne), Ahmed Oudjani rejoint le club qu’il avait quitté quelques années plus tôt. Vingt ans plus tard, son fils Chérif, né à Lens en 1964, lui succède à la pointe de l’attaque des « Sang et Or », frappe aux portes de l’équipe de France espoirs, avant de rejoindre l’équipe d’Algérie pour une quinzaine de sélections.

7 Chérif Oudjani fait partie de ces binationaux indubitablement enracinés sur les deux rives de la Méditerranée (son père est rentré quelques années en Algérie à la fin des années 1960) et dont le choix d’une équipe nationale dépendait de considérations sportives et affectives inextricablement mêlées. Au regard de sa carrière, il est logique qu’il n’ait pas été appelé en équipe de France avant ses 23 ans, âge auquel il opta pour la sélection algérienne. Son histoire s’inscrit cependant aussi dans celle de la cohorte des excellents joueurs, nés pendant ou dans les années qui ont suivi la guerre d’indépendance algérienne, pour qui il était très difficile d’envisager de jouer pour l’équipe de France (pour ceux nés en France tel Alim Ben Mabrouk) ou d’acquérir la nationalité française (pour ceux arrivés enfants tel Mustapha Dahleb). La possibilité de choisir la sélection française se posait alors d’autant moins que l’équipe d’Algérie vivait alors son « âge d’or » (qualification aux coupes du monde 1982 et 1986, victoire de la coupe d’Afrique des nations en 1990) avant de plonger dans la « décennie noire » de la guerre civile.

8 Les années 2000 constituèrent un tournant majeur. L’adoption par la Fifa de nouvelles règles sur la sélection des binationaux ouvrit la possibilité d’être retenu dans l’équipe d’un pays après avoir joué en sélections de jeunes pour une autre nation. Ces réformes de 2004 (possibilité pour les binationaux de changer d’équipe nationale avant l’âge de 21 ans) et 2009 (abolition de la limite d’âge mais avec l’impossibilité de changer d’équipe nationale après une première sélection en A) obéissaient à une triple logique : limiter les cas de naturalisations opportunistes et enraciner la « nationalité sportive » dans l’histoire des personnes ; favoriser les changements d’équipe nationale pour les binationaux, à condition qu’un même joueur n’évolue pas pour plusieurs équipes A ; répondre aux revendications des fédérations africaines, notamment algérienne, désireuses de pouvoir sélectionner des jeunes nés en Europe (en particulier en France), retenus en équipes jeunes mais n’ayant jamais été appelés en senior.

Barrière et niveau

9 Dans ce contexte, l’équipe d’Algérie changea de visage. Au mondial 2010, 17 des 23 sélectionnés étaient nés en France ou titulaires de la nationalité française. Cette proportion de joueurs « issus de l’émigration » (selon l’expression employée dans la presse algérienne francophone) était la même, quatre ans plus tard, lors du mondial brésilien. Une partie de la presse algérienne, critique de leur méconnaissance du pays et de ses langues, n’hésita d’ailleurs pas à surnommer l’équipe nationale algérienne « l’équipe [de France] B ». Des anciennes gloires (Rachid Mekhloufi, Rabah Madjer) firent aussi savoir qu’elles ne souhaitaient pas voir le onze algérien trop investi par des « garçons formés à l’extérieur ». Du point de vue français, le vivier représenté par des jeunes dont les aïeux sont parfois en France depuis trois générations, pose une double question : ces jeunes hommes avaient-ils le niveau footballistique pour prétendre à jouer dans l’équipe de France des années 2010 ? Ont-ils été barrés pour d’autres raisons que leur niveau footballistique ?

10 À la première question, il est incontestablement possible de répondre par l’affirmative pour quelques individualités (Hassane Yebda, Sofiane Feghouli, Yacine Brahimi…) qui ont parcouru le cursus honorum des meilleurs clubs formateurs de l’Hexagone et des équipes de France de jeunes au cours des années 2000.

11 Sollicités très jeunes par les recruteurs algériens, ils ont connu leurs premières sélections en équipe d’Algérie à « l’âge des possibles » (entre 23 et 25 ans), à un moment où il leur était demandé d’être « patients » pour prétendre à l’équipe de France. Cela dans un contexte d’hyper-concurrence où l’immense majorité des sélectionnés chez les « bleuets » ne connaît jamais les honneurs du « maillot bleu ». Le choix de l’Algérie n’est donc pas forcément politique a priori mais est souvent d’autant plus politisé a posteriori que la légitimité de ces joueurs est mise en cause par les « Algériens d’Algérie ». Les dernières déclarations de Sofiane Feghouli (né en banlieue parisienne en 1989, longtemps hésitant sur son choix de sélection nationale, actuel capitaine de la sélection algérienne) en témoignent : « Dans cette société française, on n’est pas acceptés. Faut pas se mentir, c’est difficile pour nous, nos parents, ce sont des Algériens […] Si j’ai un conseil à donner à ces nouveaux jeunes, c’est de ne pas hésiter d’opter pour le pays de leurs parents, c’est un principe à ne pas discuter. Il ne faut pas oublier l’histoire entre la France et l’Algérie, où il y a eu des choses très graves qui se sont produites par le passé[12]. »

12 Si ces propos rencontrent un véritable écho dans le monde footballistique, c’est aussi parce qu’une part importante des binationaux sélectionnés en équipe d’Algérie n’ont pas vu leurs qualités reconnues par la « formation à la française » ou ont dû s’expatrier très jeunes pour trouver du « temps de jeu ». Il est certes impossible de mettre au jour des mécanismes de discrimination, en raison notamment de la très grande rigueur du processus de sélection des joueurs en cours de formation (être éliminé est la règle alors que l’immense majorité des joueurs sont très proches en termes de niveau physique et technique) et du manque d’intérêt des sociologues pour cette question. Les quelques enquêtes disponibles suggèrent ainsi qu’une partie des joueurs franco-algériens pourraient pâtir de leurs origines sociales (les joueurs qui vont au bout de la formation sont majoritairement issus des fractions supérieures des classes populaires) mais sont jusqu’alors restées aveugles aux données ethno-raciales [13].

13 Or, aussi bien dans les clubs que jusqu’au plus haut niveau de la FFF, les apparences et les stéréotypes raciaux informent largement les perceptions des « qualités physiques », du « style de jeu » et de « l’état d’esprit » des joueurs. Attendre d’eux qu’ils soient « puissants », « intelligents », « collectifs » ou « bien éduqués » ne renvoie pas à des qualités racialement neutres dans les représentations et les attentes d’entraîneurs et de décideurs eux-mêmes quasiment tous « blancs » [14]. La question se pose d’autant plus quand les joueurs ayant passé les différentes étapes d’une sélection féroce voient leur « patriotisme » mis en cause quand ils choisissent l’équipe de France.

14 Ainsi, au cours de l’hiver 2014- 2015, le « feuilleton Nabil Fekir » a-t-il mis en évidence les pressions auxquelles les Franco-Algériens promis à la gloire sportive sont soumis de par la conjugaison des évolutions du droit de la nationalité algérienne (la réforme du code de la nationalité en 2005 et les très fortes incitations adressées aux enfants d’émigrés afin qu’ils demandent un passeport algérien) et des règles internes de la Fifa (les réformes de 2004 et 2009 évoquées supra). Le jeune Lyonnais, seul enfant d’Algérien faisant actuellement partie du « groupe France » depuis la mise à l’écart de Karim Benzema [15], aurait d’abord donné son accord au sélectionneur algérien avant d’opter pour le maillot bleu. Il suscita ainsi le courroux d’une partie de sa famille, de la fédération et de la presse algérienne… mais aussi d’une partie du public français. Accusé d’avoir cédé aux pressions de son club (qui vend plus cher un international français qu’algérien) et d’avoir favorisé ses intérêts matériels, il fut mis en cause dans une partie des médias et sifflé par de nombreux spectateurs lors de sa première apparition en bleu au stade de France. Bien qu’exceptionnelle, son histoire n’est pas singulière : elle est aussi exemplaire de celles de centaines de milliers de jeunes Franco-Algériens, footballeurs ou non, qui ne répondent jamais entièrement à l’ensemble des attentes dominantes quand il s’agit de voir reconnues leurs compétences forgées dans les systèmes français de formation.

Notes

  • [1]
    Stéphane Beaud, Philippe Guimard, Traîtres à la nation. Un autre regard sur la grève des Bleus en Afrique du Sud, La Découverte, 2011.
  • [2]
    Voir le dossier de Médiapart « Les quotas discriminatoires dans le foot français » : www.mediapart.fr/journal/france/dossier/les-quotas-discriminatoires-dans-le-foot-francais
  • [3]
    François Bégaudeau, « Où sont les Arabes ? », Le Monde, 13 avril 2009.
  • [4]
    Sabri Lamouchi, fils d’un ouvrier tunisien, faisait partie des 6 « présélectionnés » sur 28 qui n’ont finalement pas été retenus pour la coupe du monde.
  • [5]
    Pour démontrer une sous-représentation statistique et des effets de sélection corrélés à l’origine algérienne, il faudrait connaître la proportion des enfants d’Algériens aux différents stades du parcours de footballeur (jeunes, amateurs, centre de formation, équipes professionnelles de Ligue 1 et Ligue 2, équipes de France de jeunes…) ainsi qu’avoir un tableau précis de l’origine sociale de l’ensemble des sélectionnés en équipe de France.
  • [6]
    Yvan Gastaut, Sarah Clément (coord.), « Les footballeurs maghrébins de France au XXe siècle » (dossier), Migrance, n° 29, 2008.
  • [7]
    Cela a longtemps distingué les enfants d’Algériens d’autres immigrés : puisqu’avant 1962 « l’Algérie c’était la France », tous ceux nés en France de parents nés en Algérie avant l’indépendance, étaient Français de naissance.
  • [8]
    L’expression renvoie à une réalité sociale et non juridique : une partie des Algériens arrivés très jeunes en France et y ayant effectué toute leur formation et leur carrière professionnelle n’ont jamais acquis la nationalité française.
  • [9]
    Stanislas Frenkiel, « Grandir et travailler en France. Jouer pour l’équipe nationale algérienne de football dès 1980 », Hommes et migrations, n° 1289, 2011, p. 80-91.
  • [10]
    Marion Fontaine, « Les Oudjani et le “club des Gueules Noires“. Parcours et représentations », Migrances, n° 29, mai 2008, p. 89-95.
  • [11]
    Pierre Lanfranchi, « Mekloufi, un footballeur français dans la guerre d’Algérie », Actes de la recherche en sciences sociales, n° 103, 1994, p. 70-74.
  • [12]
    « La leçon de patriotisme de Feghouli aux jeunes binationaux Benzia et Ounas », La Gazette du Fennec, 3 février 2016. Voir aussi : Pascal Praud, « Sofiane Feghouli, les mots qui choquent ? », Le Point, 6 février 2016.
  • [13]
    Julien Bertrand, La fabrique des footballeurs, La Dispute, 2012.
  • [14]
    Anne-Sophie Bourdet, « Pourquoi aussi peu d’entraîneurs noirs sur les bancs français ? », L’Équipe, 9 avril 2015.
  • [15]
    À titre de comparaison, on peut noter que l’équipe de France féminine comporte une part beaucoup plus importante (près d’un tiers) de joueuses dont les origines familiales renvoient à l’émigration depuis le Maghreb (www.fff.fr/equipes-de-france/2/feminine-a/derniere-selection, consulté le 14 février 2015). Cela tient notamment au fait que les équipes féminines d’Algérie, du Maroc et de Tunisie sont peu compétitives sur la scène internationale. L’effectif de l’équipe d’Algérie est cependant composé d’une part importante (entre plus d’un tiers et près de la moitié, selon les matchs) de joueuses nées et évoluant en France.
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