L‘entretien clinique avec interprète est une situation de plus en plus fréquemment rencontrée par les psychologues. À partir de quelques témoignages, à des époques différentes, ce texte s’attache à explorer certains aspects de cette pratique singulière, notamment dans son évolution, et à soulever certaines des questions qui, sur le plan clinique, la concernent.
Parmi ces témoignages, nous retiendrons celui de Marie-Cécile Ortigues dans l’ouvrage qui, en 1966, a fait la réputation d’une expérience clinique interculturelle partagée avec son mari Edmond Ortigues. Ce texte qu’ils ont cosigné paraît à la suite d’un séjour de cinq années au Sénégal où elle a assuré une « consultation de psychologie »au sein d’une clinique neuro-psychiatrique de Dakar. C’est dans une mention de ce contexte précis qu’elle aborde, dans une partie méthodologique, son travail avec des interprètes et relève les problématiques qui en découlent.
Dans le cadre d’un travail de recherche, le témoignage de Marie-Cécile Ortigues rencontre ceux de psychologues qui aujourd’hui exercent en présence d’un interprète. La confrontation de ces paroles de « psy… » permet un repérage des effets et des enjeux de cet exercice clinique sur les liens intersubjectifs et, ce faisant, interroge la dimension clinique de la parole en situation d’entretien.
Notre réflexion se déroule suivant trois axes qui distinguent en les illustrant certains des aspects de cette configuration d’entretien tout à fait particulière …
Date de mise en ligne : 07/06/2012