Dans son numéro du 22 septembre 2005 le New England Journal of Medicine publie les résultats de la première phase de l’étude CATIE [1] (Clinical Antipsychotic Trials of Intervention Effectiveness). La revue consacre également son éditorial [2] à l’analyse de cette étude qui, il est vrai, apparaît remarquable à différents points de vue et pourrait bien marquer un tournant dans notre vision des traitements antipsychotiques.
CATIE se présente à première vue comme une comparaison classique de l’efficacité de différents médicaments antipsychotiques dans la schizophrénie. Sa méthodologie est sérieuse mais sans surprise : étude multicentrique, randomisée en double aveugle, avec constitution de cinq groupes de patients : quatre recevant des antipsychotiques récents considérés comme atypiques (rispéridone, olanzapine, quétiapine, ziprasidone) et le cinquième un neuroleptique classique, la perphénazine. La première particularité de cette étude est en fait son promoteur. CATIE a été directement conçue et coordonnée par le NIMH (National Institute of Mental Health), et ce en toute indépendance des laboratoires pharmaceutiques. Ce qui en fait une rareté pour une étude à grande échelle et à méthodologie lourde (57 centres de recrutement, près de 1 500 patients inclus). Sa seconde particularité est de s’intéresser plus à l’efficacité réelle des traitements en pratique quotidienne qu’à leur pure action pharmacologique. Pour cette raison, le principal critère de jugement retenu est plutôt inhabituel, puisqu’il s’agit du taux d’interruption du traitement à 18 mois, quelle qu’en soit la raison (inefficacité, effets secondaires ou décision du patient)…
Mise en ligne 01/02/2011