1Bien que le blues du post-partum (BPP) se manifeste chez au moins la moitié des femmes accouchées, ce phénomène clinique est resté longtemps non reconnu, voire banalisé. De même, il suscite relativement peu d’études récentes explorant non seulement les facteurs impliqués dans sa survenue, mais aussi sa compréhension par la femme, son entourage et le personnel soignant.
2Le BPP est étudié depuis les années 1950, mais a été décrit e dès le xix siècle, notamment par Marcé [1], en tant qu’état moral particulier chez la femme accouchée. En 1952, Monoley [2] intitule cet état « blues du troisième jour », en raison de sa survenue fréquente à ce stade du puerpérium puis en 1968, Yalom et al. [3] le renomment « post-partum blues », en apportant des précisions sur sa durée, sa fréquence et ses principaux symptômes. Pitt [4] a contribué à la définition du BPP en présentant des données complémentaires sur les différents facteurs impliqués dans sa survenue. Quant à lui, Stein [5] a précisé sa symptomatologie grâce à la création d’une échelle spécifique, la Self Rating Maternity Blues Scale, comprenant 13 items. À la suite, Kennerley et Gath [6] ont réalisé une étude permettant d’estimer la prévalence du BPP qui toucherait entre 50 et 70 % des accouchées.
3Riches des études et descriptions précédentes, Kennerley et Gath [7,8] ont mis au point leur propre instrument, comprenant 28 items déclinés en sept dimensions. Ce questionnaire est le plus complet à l’heure actuelle. De fortes divergences de méthodes et une absence de consensus sur les symptômes, l’étiologie ou la fréquence de ce phénomène ne permettent pas de le définir et le comprendre de manière optimale. En effet, si à première vue le BPP peut se limiter à quelques manifestations passagères sans gravité, comme des pleurs ou une labilité de l’humeur s’étalant sur deux ou trois jours, certains auteurs comme Glangeaud-Freudenthal [9,10], Chabrol [11] ou Dayan [12] soulignent qu’il peut s’avérer beaucoup plus complexe et que cet ensemble de symptômes nécessite des investigations plus poussées.
4En recoupant les différentes recherches menées, il est possible d’établir une liste de symptômes récurrents dans le BPP par ordre d’importance. Les pleurs en sont les premiers, caractérisés par Yalom et al. [3] comme la principale manifestation. Près de 67 % des accouchées auraient des crises de larmes, souvent sans raison apparente selon ces auteurs ou déclenchées par des désagréments mineurs [13]. La labilité de l’humeur est le deuxième symptôme revenant le plus fréquemment dans les études. En lien avec les crises de larmes, elle apparaîtrait généralement, selon Kendell et al. [14], autour du cinquième jour suivant la naissance de l’enfant. Viennent ensuite l’irritabilité, l’élation, la confusion et l’humeur dépressive. Une autre manifestation importante répertoriée est l’hypersensibilité. Elle expliquerait, selon Glangeaud-Freudenthal [9], la plupart des symptômes présents dans le BPP, car elle exacerberait les émotions présentes chez les mères. Enfin, l’insomnie, la fatigue, la lassitude, l’anorexie, les céphalées et des troubles cognitifs (difficultés de concentration, oublis, pensée brouillée), allant parfois jusqu’à des états confusionnels et de dépersonnalisation, sont aussi évoqués [15,16]. Différents types de BPP sont décrits dans la littérature, notamment le blues dit « classique » [5,11], ainsi que le « blues sévère », observable « lorsqu’une femme a un nombre de symptômes de blues supérieur à la moyenne des femmes dans la population de référence », selon Glangeaud-Freudenthal et al. [10].
5Malgré des critères variables d’une étude à l’autre et une sémiologie hétérogène, le BPP toucherait entre 50 à 70 % des femmes [6,17], et ce, dans la plupart des cultures étudiées (Europe, États-Unis, Caraïbes et Tanzanie) [13]. Quant à sa durée, elle oscillerait entre une poignée d’heures à plusieurs jours, dix au maximum, avec un pic d’intensité vers le troisième ou le cinquième jour après la naissance [18,19]. Dayan [12] soutient qu’il se manifeste très tôt après l’accouchement, dans les 72 heures, et prend fin au bout d’une dizaine de jours. Sa résolution est souvent rapide et spontanée. Selon Dayan [13], il n’exigerait pas d’intervention autre qu’un accompagnement empathique et bienveillant et une surveillance face à une symptomatologie plus intense.
6Les données actuelles soutiennent l’idée d’une étiologie multifactorielle. Si la régularité d’apparition et la constance temporelle et géographique de ses caractéristiques plaident en faveur d’une base physiologique, associée notamment à la chute brutale des hormones estroprogestatives après la délivrance [6,13,16], le rôle spécifique d’une hormone, le mécanisme et la fonction biologique du BPP restent à élucider. O’Hara et al. [20] et Stein [21] font un lien entre le bouleversement de certains neurotransmetteurs comme la dopamine.
7Les résultats des études sur les facteurs prédisposant au BPP sont peu convergents. Ainsi, aucun facteur précis lié à l’accouchement lui-même associé à l’apparition d’un BPP n’a pu être démontré. Toutefois, avoir une grossesse stimulée prédit très significativement l’intensité de BPP, tout comme avoir une faible estime de soi face au rôle de mère et vivre un stress intense en rapport avec les soins du bébé en postnatal [22]. L’étude de Kennerley et Gath [6] a montré que ni la classe sociale, ni le niveau de vie, ni le statut marital ou encore le niveau d’études n’étaient associés significativement au BPP. En revanche, la mésentente au sein du couple ou l’absence de conjoint prédisposent à un BPP [21]. Enfin, l’état émotionnel maternel avant ou durant la grossesse apparaît comme un facteur prédictif robuste du BPP. Pitt [23] avait trouvé que 70 % des femmes ayant eu des symptômes dépressifs avant la grossesse développaient un BPP. Ces résultats ont été par la suite confirmés par plusieurs études, notamment lorsque les symptômes du BPP sont intenses et/ou durables [24,25].
8En France, la majorité des études se sont concentrées sur l’exploration des possibles liens entre la présence ou l’intensité du BPP et la survenue d’une dépression postnatale ou de difficultés avec le nourrisson. Fossey, Papiernik et Bydlowski [18] ont trouvé des liens significatifs entre le score de BPP mesuré à trois jours et les symptômes dépressifs à huit mois mesurés à l’EPDS [26] dans un échantillon de 186 femmes. Ces résultats ont été confirmés plus tard par Teissedre et Chabrol [27] sur 859 Françaises. Plus récemment, Denis et al. [28] ont trouvé, auprès d’un échantillon de 69 femmes, des corrélations significatives entre l’intensité des symptômes du BPP au deuxième jour après la naissance et les facteurs suivants : une faible estime de soi maternelle, le sentiment de manquer de compétences pour prendre soin et nourrir l’enfant ainsi que la perception d’avoir un enfant au tempérament difficile. Bydlowski et al. [15] ont montré que les femmes ayant un blues « classique » (comportant une labilité thymique) avaient des interactions plus harmonieuses avec leur bébé à deux mois, alors que l’inverse était observé pour celles présentant un blues qualifié de « triste » (affects exclusivement négatifs). Cependant, l’étude a été conduite sur un échantillon assez limité (13 femmes ont montré un BPP sur un total de 22). Quant à Sutter et al., [29] ils ont montré que l’absence de BPP avait une valeur prédictive négative élevée : parmi les 51 % de femmes qui n’avaient pas eu un BPP, seules 2 % souffraient d’une dépression du post-partum à huit mois. En ce sens, il est intéressant de souligner que les femmes n’ayant pas développé de BPP n’ont guère suscité d’intérêt scientifique.
9Pour certains chercheurs, le BPP serait avant tout la conséquence d’une nécessaire adaptation à un événement trop chargé en émotions, tant négatives que positives, dans un laps de temps très court. Dayan [30] soutient que le BPP présente une fonction adaptative, permettant à la mère de s’accommoder aux changements cruciaux liés à cette période. Néanmoins, il reste à établir si le BPP possède des liens fiables avec des troubles psychopathologiques périnataux ou antérieurs, ou s’il relève d’un phénomène transitoire bénin, voire d’une forme de « préoccupation maternelle périnatale », d’une « dépressivité » marquant la fin de la grossesse, normale et même souhaitable puisque anticipatrice et mobilisatrice des compétences maternelles. Enfin, à notre connaissance, aucune étude n’a été réalisée à ce jour auprès des professionnels qui accompagnement les femmes accouchées en maternité à propos de leur compréhension et de leurs connaissances de ce phénomène très répandu.
10Cette étude a pour objectif premier d’explorer la prévalence ainsi que des facteurs sociodémographiques et obstétricaux associés au BBP auprès d’une population de femmes primipares francophones ayant accouché depuis moins de six mois au moment de l’étude. L’objectif secondaire est d’explorer, de manière qualitative, la compréhension de ce phénomène par des sages-femmes, personnel paramédical le plus proche des mères durant leur grossesse et source première d’informations pour les accouchées dans le post-partum.
Méthode
Population
11Les critères d’éligibilité prévoyaient le recrutement de femmes primipares, âgées de 18 à 45 ans, francophones, dont l’expérience de leur maternité ne dépassait pas six mois, afin que leurs ressentis et témoignages soient récents. En revanche n’ont pas été incluses les mères faisant état d’une grossesse à risques ou ayant vécu un déni de grossesse, ces éléments risquant de biaiser leur ressenti pour cette étude.
12Les sages-femmes ont été recrutées au sein de la maternité de l’hôpital Robert-Debré, Paris, ainsi que par contact direct e-mail, à partir de la liste du Conseil de l’Ordre national des sages-femmes. Une lettre d’information sur l’étude leur a été adressée. Un questionnaire a été remis à celles ayant accepté de participer et signé le terme de consentement libre et éclairé. Pour seul critère d’inclusion, les sages-femmes devaient exercer depuis plus d’un an.
13Toutes les participantes de cette étude, mères comme sages-femmes, ont participé sur la base du volontariat, de manière anonyme, et ont donné leur accord par écrit ou en ligne pour participer. Un compte rendu des résultats globaux de l’étude a été adressé par e-mail aux participantes qui l’ont souhaité.
Procédure
14Le recueil de données des jeunes mères a été fait en ligne via la plateforme Googleform, suite à des annonces de l’étude postées sur des réseaux sociaux ainsi qu’à partir d’un site en lien avec la maternité et le développement du bébé, en précisant les critères d’inclusion et de non-inclusion. Les primipares venaient de toute la France et ne recherchaient pas a priori des informations précises sur le blues post-partum. Elles ont été invitées à remplir un questionnaire intitulé « Informations personnelles, grossesse, accouchement et post-partum ». Lors de la présentation de l’étude, nous avons choisi de parler de « baby-blues », terme plus répandu dans le langage courant que blues du post-partum. En moyenne, les mères ont répondu trois mois et trois semaines après leur accouchement. Le recrutement s’est effectué entre février et mai 2017 pour les primipares comme pour les sages-femmes.
15Le questionnaire à destination des femmes incluait le Maternity Blues Questionnaire, comprenant 28 questions puis des questions spécifiques à l’étude, d’ordre sociodémographique et obstétrical, comprenant 43 questions. La durée moyenne de remplissage était d’une vingtaine de minutes.
16Le Maternity Blues Questionnaire [7], dans sa version française validée [9], comprend 28 items permettant de déceler la présence et l’intensité des principaux symptômes du BPP d’après la théorie de Kennerley et Gath [7]. Ces items permettent aux femmes de décrire ce qu’elles ressentent (ex. : « Irritable », « Envie de pleurer », « Humeur avec des hauts et des bas »), en répondant d’abord par « Oui » ou « Non » à l’item, puis en estimant au moyen d’une échelle de Likert en cinq points l’intensité de leur ressenti par rapport à l’accoutumée, en allant de « beaucoup moins que d’habitude » à « beaucoup plus que d’habitude ». Cette double réponse : absence/présence et intensité permet de placer les mères sur un continuum et évite ainsi le traitement catégoriel du BPP. La note maximale est de 28, le minimum de 0, et la note seuil est située à 12.
17La seconde partie du questionnaire comprenait 43 questions sur des données sociodémographiques (âge, niveau d’études, situation professionnelle et maritale, langue maternelle, problèmes de santé, y compris de dépression, soutien social) et obstétricales relatives à leurs antécédents médicaux, à leur grossesse, aux conditions de l’accouchement, aux données néonatales et au suivi en suites de couches. Le questionnaire était composé de 21 questions ouvertes, telles que « Vous êtes-vous sentie soutenue durant votre grossesse ? Par qui ? Expliquez », et de 22 questions fermées, comme « Avez-vous déjà eu un suivi psychologique ? ».
18Le questionnaire à destination des sages-femmes comprenait dix questions et abordait la définition du BPP et ses différentes désignations, ses manifestations, sa durée, sa prévalence, ses causes ainsi que quelques données sociodémographiques des participants. Dans ce questionnaire, cinq questions étaient à choix multiple, telles que « Selon vous, combien de femmes (en %) font un baby-blues ? », avec dix réponses au choix. Cinq questions étaient ouvertes, comme « Selon vous, quels sont les symptômes d’un baby-blues ? », incitant à une réponse étoffée.
Méthode d’analyse des données
19Les données ont fait l’objet d’une analyse de contenu comprenant la création de catégories de réponses, suivie d’analyses descriptives et de tests de Chi2. L’analyse a été réalisée à l’aide du logiciel R (Version 3.5.1 ; R Core Team., 2018. R : A language and environment for statistical computing. R Foundation for Statistical Computing. Vienna, Austria. https://www.R-project.org/).
Résultats
Caractéristiques sociodémographiques de l’échantillon des femmes
20Au total, 511 mères ont participé à l’étude. Étant donné le mode de recrutement en ligne, il ne nous est pas possible d’établir le taux de participation par rapport à celui de refus ou d’abandon. L’âge moyen des mères était de 28,6 ans (min = 22,5 ans, max = 40 ans ; (Tableau 1)). Les trois quarts, soit 395 mères (76 %) ont accouché à plus de 35 semaines d’aménorrhée (SA) [M = 39, min = 27,5, max = 41]. Un peu plus de la moitié, 288 mères (56,1 %), sont restées entre trois et quatre jours à la maternité, et 174 (33,5 %) plus de quatre jours, principalement à cause d’un ictère du nourrisson. En moyenne, l’accouchement de ces mères remontait à trois mois et trois semaines (min = 15 jours, max = 5 mois et demi).
Données sociodémographiques des femmes participantes et prévalence de symptômes de blues du post-partum
Participantes | n = 511 (%) |
---|---|
Âge | |
Moyenne | 28,6 ans (min : 22,5 ; max : 40) |
Nationalité | |
Française | 496 (97,06) |
Belge | 12 (2,34) |
Suisse | 5 (0,9) |
Niveau d’études | |
Bac | 157 (30,6) |
Licence | 109 (21,2) |
Master–doctorat | 119 (23,2) |
BTS–BEP | 106 (20,6) |
CAP | 17 (3,3) |
Brevet des collèges | 5 (1,0) |
Catégorie socioprofessionnelle | |
Ouvrier | 12 (2,3) |
Artisans–commerçants | 25 (4,9) |
Employés | 340 (66,3) |
Cadres/professions intellectuelles supérieures | 91 (17,7) |
Professions intermédiaires | 45 (8,8) |
Terme de la grossesse | |
Entre 25 et 29 SA et 6 jours | 5 (1,0) |
Entre 30 et 34 SA et 6 jours | 17 (3,3) |
Entre 35 et 38 SA et 6 jours | 211 (41,1) |
Entre 39 et 40 SA | 178 (34,7) |
Plus de 40 SA | 102 (19,9) |
Moyenne | 39 SA (min : 27,5 ; max : 41) |
Symptômes de BPP | |
Absence | 205 (40,11) |
BPP « Classique » | 254 (49,7) |
BPP « Sévère » | 52 (10,2) |
Données sociodémographiques des femmes participantes et prévalence de symptômes de blues du post-partum
SA : semaines d’aménorrhée ; BPP : blues du post-partumPrévalence et facteurs associés au blues du post-partum
21Sur les 511 mères interrogées, 347 (68 %) ont répondu au moins 12 fois « Oui » sur les 28 items du questionnaire. Nous pouvons affiner ce résultat grâce à la prise en compte de l’échelle de Likert : les mères ayant répondu au moins 12 fois « Oui », mais stipulant que ce ressenti varie de « d’habitude » (celles n’ayant donc pas signalé « pareil ») représentent 60 % (306 mères) des 511 mères interrogées. Prenant en compte ces données, 60 % des femmes de cette étude ont vraisemblablement présenté un BPP dans les dix jours ayant suivi leur accouchement.
22Par ailleurs, nous avons pu classer ces mères en deux groupes :
- celles qui présentaient les critères d’un BPP dit « classique » : ces femmes cotaient « Oui » pour 12 items au minimum et cotaient positivement (« un peu plus que d’habitude » ou « beaucoup plus que d’habitude ») sur l’échelle de Likert pour au minimum 12 de ces symptômes. Cela représente 254 mères, soit 49,7 % des mères de cette étude ;
- celles qui présentaient les critères d’un BPP dit « sévère », qui cotaient « beaucoup plus que d’habitude » à au moins 12 items. Cela représente 52 des 511 mères de cette étude, soit 10,2 %.
23Lorsque l’on compare les résultats des trois groupes (Absence de blues, Blues classique et Blues sévère) aux différents items du questionnaire sociodémographique (Tableau 2), un lien très significatif apparaît entre le fait d’avoir eu précédemment une dépression et le risque de présenter un BPP (p < 0,001). De même, un lien significatif existe entre le déroulement de la grossesse et l’apparition d’un BPP, et ce lien semble impacter aussi sur la gravité de ce dernier (p < 0,05). En effet, parmi les mères ayant eu un BPP sévère, le pourcentage de celles dont la grossesse s’est bien déroulée est plus faible que pour les deux autres groupes. De même, on constate que les mères ayant eu un vécu négatif de leur grossesse présentent plus fréquemment les symptômes d’un BPP (p < 0,05). On observe aussi une tendance entre le fait de se sentir peu soutenue au cours de la grossesse et la présence de symptômes du BPP (p < 0,0526). Enfin, l’état de santé du nouveau-né semble aussi avoir un impact sur la présence d’un BPP et sa gravité : les mères touchées par un blues sévère ont plus souvent un enfant ayant présenté un problème de santé que les femmes présentant un BPP classique (p < 0,01), alors qu’on n’observe pas de différence entre les femmes ayant eu un blues classique et celles n’ayant pas manifesté de BPP.
Caractéristiques sociodémographiques des femmes selon le type de blues du post-partum
Total | Absence de blues | Blues classique | Blues sévère | p | |
---|---|---|---|---|---|
(n = 205) | (n = 254) | (n = 52) | |||
Temps passé à la maternité | |||||
2 jours ou moins | 10,57 % | 13,72 % | 8,21 % | 9,8 % | |
3 à 4 jours | 55,97 % | 54,41 % | 58,21 % | 50,98 % | 0,1022 |
Plus de 4 jours | 33,46 % | 31,86 % | 33,59 % | 39,22 % | |
Terme de l’accouchement | |||||
Moins de 35 SA | 4,31 % | 2,45 % | 5,08 % | 7,84 % | |
Entre 35 et 40 SA | 75,73 % | 78,92 % | 74,61 % | 68,62 % | 0,5083 |
Plus de 40 SA | 19,96 % | 18,63 % | 20,31 % | 23,53 % | |
Age | |||||
Moins de 25 ans | 21,53 % | 23,53 % | 19,14 % | 25,49 % | |
Entre 25 et 35 ans | 72,4 % | 69,12 % | 76,56 % | 64,7 % | 0,1718 |
Plus de 35 ans | 6,07 % | 7,35 % | 4,30 % | 9,80 % | |
Grossesse désirée | |||||
Oui | 92,56 % | 91,67 % | 93,75 % | 90,20 % | 0,5551 |
Non | 7,44 % | 8,33 % | 6,25 % | 9,80 % | |
Enfant né en bonne santé | |||||
Oui | 94,91 % | 95,59 % | 96,09 % | 86,27 % | 0,0122 |
Non | 5,09 % | 4,41 % | 3,91 % | 13,73 % | |
Vécu de la grossesse positif | |||||
Oui | 83,17 % | 87,25 % | 82,03 % | 72,55 % | 0,03372 |
Non | 16,83 % | 12,75 % | 17,97 % | 27,45 % | |
Sentie soutenue | |||||
Oui | 87,87 % | 92,16 % | 85,16 % | 84,31 % | 0,0526 |
Non | 12,13 % | 7,84 % | 14,84 % | 15,69 % | |
Suivi cours préparation naissance | |||||
Oui | 76,91 % | 74,02 % | 79,30 % | 76,91 % | 0,4093 |
Non | 23,09 % | 25,98 % | 20,70 % | 23,53 % | |
Bon déroulement de la grossesse | |||||
Oui | 83,37 % | 88,73 % | 80,47 % | 76,47 % | 0,02324 |
Non | 16,63 % | 11,27 % | 19,53 % | 23,53 % | |
Symptômes de dépression antérieurs | |||||
Oui | 57,53 % | 44,61 % | 64,45 % | 74,51 % | 3,759e-06 |
Non | 42,47 % | 55,39 % | 35,55 % | 25,49 % |
Caractéristiques sociodémographiques des femmes selon le type de blues du post-partum
SA : semaines d’aménorrhée24Par ailleurs, il est à souligner que des variables sociodémographiques telles que l’âge et le niveau d’étude n’ont pas de lien avec la présence d’un BPP. Il est intéressant de constater que tel est également le cas de variables liées à la préparation ou à l’expérience de la naissance : le fait d’avoir suivi des cours de préparation à l’accouchement ou d’avoir lu des revues sur la maternité, le temps passé à la maternité et même le fait d’avoir accouché prématurément ou non n’ont pas de lien significatif avec la survenue du BPP. Enfin, un item a attiré notre attention : le fait d’avoir désiré ou non la grossesse n’a pas non plus de lien avec la présence d’un BPP ou son intensité.
25Sur les 28 items du Maternity Blues Questionnaire, nous avons pu observer les répartitions entre « Absence de Blues », « Blues classique » et « Blues sévère ». Ainsi, toutes les femmes atteintes par un blues sévère (n = 54) répondent « Oui — beaucoup plus que d’habitude » pour les items « Hypersensible » et « Envie de pleurer ». Ces deux items obtiennent des scores élevés aussi en blues classique (respectivement 240 mères [94,5 %] et 243 mères [95,7 %]). Dans la littérature, les pleurs incontrôlés sont le symptôme le plus représentatif et le plus important du BPP. Dans cette étude, 145 (57 %) des femmes ayant eu un blues classique présentent des pleurs incontrôlés, mais cela touche 44 (84 %) mères présentant un blues sévère (Tableau 3).
Principaux symptômes des femmes selon le type de blues du post-partum
Total | Blues Classique | Blues Sévère | p | |
---|---|---|---|---|
(n = 254) | (n = 52) | |||
Envie de pleurer | ||||
Oui | 82,78 % | 94,53 % | 100,00 % | 2,2e-16 |
Non | 17,22 % | 5,47 % | 0,00 % | |
Anxieuses | ||||
Oui | 70,45 % | 87,89 % | 96,08 % | 2,2e-16 |
Non | 29,55 % | 12,11 % | 3,92 % | |
Déprimée | ||||
Oui | 50,88 % | 64,45 % | 94,12 % | 2,2e-16 |
Non | 49,12 % | 35,55 % | 5,88 % | |
Émotive | ||||
Oui | 85,91 % | 93,36 % | 98,04 % | 3,135e-10 |
Non | 14,09 % | 6,64 % | 1,96 % | |
Irritable | ||||
Oui | 77,69 % | 91,02 % | 94,12 % | 2,2e-16 |
Non | 22,31 % | 8,98 % | 5,88 % | |
Pleurs incontrôlés | ||||
Oui | 44,03 % | 57,03 % | 84,31 % | 2,2e-16 |
Non | 55,97 % | 42,97 % | 15,69 % | |
Hypersensible | ||||
Oui | 84,54 % | 95,70 % | 100,00 % | 2,2e-16 |
Non | 15,46 % | 4,30 % | 0,00 % | |
Humeur avec hauts et bas | ||||
Oui | 75,15 % | 90,63 % | 92,16 % | 2,2e-16 |
Non | 24,85 % | 9,38 % | 7,84 % |
Principaux symptômes des femmes selon le type de blues du post-partum
Représentations du blues du post-partum par les sages-femmes
26Au total, 30 sages-femmes ont participé à l’étude. Les sages-femmes interrogées étaient toutes des femmes, âgées en moyenne de 39 ans (min = 23, max = 60) et exerçaient depuis plus d’un an en libéral ou dans des maternités sur le territoire français. Les deux tiers (n = 20, 66,7 %) étaient déjà mères (Tableau 4).
Caractéristiques des sages-femmes et représentations du blues du post-partum
Sages-femmes | n = 30 (%) |
---|---|
Âge moyen | 39,4 (min = 23 ; max = 60) |
Sages-femmes déjà mères | |
Non | 10 (33,3) |
Oui | 20 (66,7) |
Représentations du BPP | |
Femmes touchées par un BPP | |
Entre 20 et 50 % | 12 (39,9) |
Entre 50 et 60 % | 4 (13,3) |
Entre 60 et 70 % | 7 (23,3) |
Entre 70 et 80 % | 4 (13,3) |
Entre 80 et 100 % | 3 (10) |
Durée minimum d’un BPP | |
Quelques minutes | 5 (16,1) |
Quelques heures | 13 (43,9) |
1 jour | 9 (29) |
2 jours | 1 (3,3) |
3 jours | 2 (6,5) |
Durée moyenne d’un BPP | |
Entre 1 et 3 jours | 20 (66,7) |
Entre 3 et 5 jours | 5 (16,7) |
Environ 1 semaine | 4 (13,3) |
Quelques heures | 1 (3,3) |
Durée maximale d’un BPP | |
2 jours | 2 (6,7) |
3 jours | 6 (20) |
5 jours | 1 (3,3) |
1 semaine | 10 (33,3) |
2 semaines | 7 (23,3) |
3 semaines | 1 (3,3) |
Plus d’un mois | 3 (10) |
Symptômes les plus fréquents | |
Pleurs | 25 (83) |
Tristesse | 13 (43) |
Fatigue | 10 (33) |
Culpabilité | 6 (20) |
Causes du BPP | |
Chute hormonale | 24 (80) |
Fatigue | 16 (60) |
Difficulté accouchement | 4 (13,3) |
Manque de soutien | 3 (10) |
Primiparité | 4 (13,3) |
Autres | 5 (15) |
Caractéristiques des sages-femmes et représentations du blues du post-partum
BPP : blues du post-partum27Parmi ces professionnelles, 13 (43,9 %) ont affirmé que la durée minimum du BPP était de quelques heures et neuf (29 %) qu’il durait au moins un jour. Selon dix (33,3 %) de ces sages-femmes, la durée maximale du BPP est d’une semaine, sept (23,3 %) évoquent une durée de deux semaines et quatre (13,3 %) pensent que le BPP peut durer plus de trois semaines. Concernant la durée moyenne du BPP, 20 (66,7 %) sages-femmes estiment qu’il dure entre un et trois jours.
28Quant aux symptômes du BPP, les sages-femmes citent en moyenne trois symptômes : 25 (83 %) invoquent les pleurs puis la tristesse pour 13 (43 %) d’entre elles, dix (33 %) évoquent la fatigue et six (20 %) la présence d’une certaine culpabilité. Enfin, seulement trois (10 %) mentionnent l’hypersensibilité et quatre (13,3 %) la labilité de l’humeur. Cependant, d’autres réponses citées ont pu interpeler, telles que « le doute » (n = 4, 13,3 %), une « incapacité à créer un lien avec le bébé » (n = 1, 3,3 %), une « remise en question sur son rôle de maman » (n = 1, 3,3 %) ou « la peur de ne pas assumer son rôle de mère » (n = 2, 6,6 %). Il pourrait ainsi exister en partie un amalgame entre symptômes cliniques et possibles facteurs psychologiques liés à la survenue du BPP.
29En ce qui concerne les facteurs étiologiques du BPP, les sages-femmes citent en moyenne trois causes principales. Sur un total de 56 réponses obtenues, plus de trois quarts (n = 24, 80 %) des professionnelles évoquent avant tout la variation hormonale et 18 (60 %), la fatigue. Les causes psychologiques sont nettement moins citées : quatre (13,3 %) évoquent les difficultés liées à l’accouchement, trois (10 %) le manque de soutien, quatre (13,3 %) la primiparité et cinq (15 %) associent le BPP à des causes variées telles que « devoir gérer les pleurs du bébé », « l’absence d’allaitement » ou la fin de « la plénitude de la grossesse ».
30Sur les 30 sages-femmes, seulement 11 (37 %) pensent qu’entre 50 et 70 % des femmes font un BPP, chiffre généralement retrouvé dans la littérature, alors que 12 (39,9 %) pensent que moins de la moitié des femmes en sont touchées. Seulement trois (10 %) évoquent l’aspect transitoire et non pathologique du BPP, et seules trois (10 %) évoquent un début et une fin à cet épisode, les autres faisant référence à une « période de tristesse après l’accouchement » sans donner de limite. Enfin, cinq (17 %) semblent assimiler BPP et dépression du post-partum évoquant « une durée d’un an, voire plus ».
31Enfin, nous leur avons demandé si elles connaissaient d’autres termes pour définir le « baby-blues », et aucune n’a évoqué le blues du post-partum : 11 (37 %) ont affirmé qu’il n’existait pas d’autres termes, cinq (17 %) ont dit ne pas savoir, et quatre (12 %) ont évoqué la dépression du postpartum. Parmi les réponses obtenues, nous avons noté des expressions variées ne correspondant pas aux termes cliniques établis pour nommer le BPP et laissant apparaître des caractéristiques/causes supposées et inexactes, comme « petite dépression » (n = 2, 6,6 %), « dépression du troisième jour » (n = 1, 3,3 %), « deuil du bébé imaginaire » (n = 1, 3,3 %), « syndrome du ventre vide » (n = 1, 3,3 %), « petite chute de moral » (n = 1, 3,3 %) ou « tristesse passagère » (n = 1, 3,3 %). Ces réponses concernent donc sept (23,1 %) des sages-femmes interrogées, alors que trois (10 %) n’ont pas répondu à cet item.
Discussion
32Cette étude avait pour objectif d’explorer la prévalence et les facteurs associés à la survenue du blues post-partum dans un échantillon de femmes ayant accouché depuis moins de six mois. De plus, nous souhaitions explorer les représentations des sages-femmes à propos de ce phénomène, en tant que personnel médical très proche des mères durant leur grossesse et source première d’informations pour la plupart d’entre elles [15].
33Nos résultats confirment la présence d’un BPP chez plus de la moitié des primipares, ce qui corrobore les données des études antérieures [6,7]. De plus, ils montrent l’existence de deux formes de blues associés à des facteurs sociodémographiques et obstétricaux distincts : un blues du post-partum dit « classique » [11], qui touche la plupart des femmes et serait associé à des symptômes d’intensité modérée, et un blues dit « sévère », dont les symptômes seraient d’intensité élevée pour 12 d’entre eux au minimum selon le Maternity Blues Questionnaire [10]. Pitt [23] et Kennerley et Gath [7,8] soulignent que les symptômes ressentis lors d’un blues sévère sont davantage perturbants, car plus exacerbés comparés à ceux du blues classique. Il est important de souligner que le BPP, qu’il soit sévère ou non, n’est pas un trouble psychopathologique et se distingue tout à fait d’une dépression postnatale, entité clinique plus durable et sévère qui touche en moyenne 10 à 15 % des mères et qui apparaît plusieurs semaines, voire plusieurs mois après l’accouchement [12]. Le blues sévère est marqué par une intensité des symptômes, majoritairement de tonalité négative, se rapprochant de la définition de blues « triste » de Bydlowski [15]. Il est important de rappeler que, pour cette étude, nous nous sommes fondés sur les critères du Maternity Blues Questionnaire, mais qu’en pratique clinique certaines femmes peuvent présenter moins de symptômes, mais de manière très intense, et donc être touchées par un BPP.
34Nos données montrent par ailleurs des liens significatifs entre la survenue du BPP et différents facteurs périnataux comme le vécu négatif de la grossesse, les problèmes de santé chez le nourrisson à la naissance et la présence de complications lors de la grossesse, confirmant des résultats antérieurs [24,25]. Toutefois, contrairement à l’étude de M’Baïlara et al. [22], qui n’avait pas retrouvé de lien entre le BPP, le soutien social et les antécédents d’épisodes dépressifs, notre étude montre un lien très significatif entre le BPP et le fait d’avoir eu des épisodes de dépression par le passé ainsi que l’impact protecteur vis-à-vis du BPP du fait de se sentir soutenue pendant la grossesse. En revanche, en accord avec les études précédentes [7,8,22], les résultats montrent que des facteurs sociodémographiques tels que l’âge et le niveau d’étude n’ont pas d’impact sur l’apparition d’un BPP. De façon intéressante, nous avons pu montrer, par ailleurs, que le fait d’être informée sur la maternité au travers de lectures, de reportages ou de sites Internet, ou d’avoir suivi des cours de préparation à la naissance ne prévenait pas d’un BPP. Enfin, le fait d’avoir désiré ou non la grossesse n’a pas non plus de lien avec la survenue du BPP.
35L’examen détaillé des items du questionnaire de BPP a permis de montrer que l’hypersensibilité et l’envie de pleurer définissaient toutes les mères atteintes d’un blues sévère. D’autres items comme le fait de se sentir « émotive » ou « anxieuse » définissaient un très grand nombre de mères ayant eu un blues sévère. Enfin, alors que le score de l’item « déprimé » est modéré pour les femmes atteintes d’un blues classique, il est très élevé pour les femmes atteintes d’un blues sévère.
36Par ailleurs, l’étude des représentations des sages-femmes sur le BPP a montré des notions en partie lacunaires et approximatives. Si le BPP est bien repéré et sa durée moyenne bien connue, peu de sages-femmes évoquent des facteurs psychologiques comme pouvant influencer la survenue du blues, phénomène dont les manifestations sont pourtant éminemment psychologiques. En effet, seules la fatigue et la variation hormonale sont très majoritairement citées. De même, parmi la variété des symptômes du BPP, seuls les pleurs et une certaine tristesse sont largement évoqués. L’utilisation d’expressions erronées ou du langage courant, ne correspondant pas aux termes cliniques établis pour nommer le BPP et évoquant des caractéristiques/causes supposées et inexactes pour nommer le BPP, semble témoigner aussi d’un manque de connaissances.
37En effet, certaines sages-femmes assimilent le BPP à la dépression du post-partum et font état de connaissances imprécises quant à son étendue dans le temps (pouvant s’étendre jusqu’à un an). Certaines sages-femmes expriment d’ailleurs spontanément leur manque de formation et leur souhait d’apprendre davantage sur ce phénomène qu’elles côtoient pourtant au quotidien. Cela leur permettrait de mieux comprendre le BPP et d’en informer leurs patientes et leur entourage. De plus, à notre connaissance, aucune étude publiée à ce jour ne permet de discuter les résultats obtenus sur les connaissances des sages-femmes concernant le BPP, et cela confirme que des études devraient être menées à ce sujet.
38Cette étude comporte des limites qu’il convient à présent de souligner. La limite la plus importante concerne le biais de mémorisation lié au recueil de données antérieures à l’enquête, certaines mères ayant répondu au questionnaire plusieurs mois après leur accouchement (en moyenne trois mois et trois semaines) ; de plus, le recrutement s’est effectué sur plusieurs semaines. Il est probable que les réponses auraient été différentes si les mères avaient été interrogées directement à la maternité ou à leur sortie. Avec un écart de temps aussi important, les souvenirs des mères ont pu être adoucis avec la disparition du BPP ou, au contraire, un vécu négatif du BPP a pu laisser un souvenir douloureux chez certaines mères qui a pu majorer leurs scores au questionnaire de blues. Par ailleurs, notre recueil de données ne permet pas de préciser la présence réelle ou non d’antécédents de dépression chez les mères, car cette donnée repose sur leur réponse à une question autorapportée et non sur des données médicales vérifiables.
39Néanmoins, au vu de l’échantillon relativement important et homogène, comportant uniquement des femmes primipares, cette étude a permis de montrer que le BPP touche bien plus de la moitié des accouchées. Elle a montré également l’existence de liens significatifs entre le BPP et des facteurs liés en particulier au vécu et au déroulement de la grossesse, à la santé du nourrisson, au soutien pendant la grossesse et à des antécédents dépressifs. Enfin, cette étude a mis en évidence des connaissances en partie lacunaires et approximatives concernant le BPP parmi des sages-femmes.
Conclusion
40Malgré la prudence qui sied à la généralisation de ces résultats, cette étude confirme la présence d’un BPP chez plus de la moitié des primipares et qu’il peut émerger sous deux formes distinctes et d’intensité différente. Cette étude démontre également l’importance de poursuivre les recherches sur le BPP et d’en informer les professionnels en contact direct avec les jeunes accouchées et leur entourage afin de pouvoir les accompagner durant le post-partum. Une étude sur les modalités d’accompagnement du BPP par les sages-femmes et les attentes des mères à cet égard pourrait apporter des données complémentaires intéressantes, tout comme une étude portant sur le BPP chez les pères, non encore réalisée dans le contexte français à notre connaissance.
41Liens d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de lien d’intérêt.
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Mots-clés éditeurs : blues du post-partum, mères, facteurs associés, sages-femmes, primipares
Mise en ligne 01/04/2021
https://doi.org/10.3166/rmp-2018-0026