Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les agriculteurs ont procédé à d’innombrables changements dans le fonctionnement de leurs exploitations. Mais les objectifs à atteindre étaient bien connus et toujours les mêmes : augmenter les rendements, réduire les coûts de production, répondre à la demande des consommateurs et accroître la taille de l’exploitation. Pour atteindre ce but, les chefs d’exploitation ont été accompagnés par des organismes de formation et d’encadrement professionnels, publics, coopératifs ou privés. Ils ont été soutenus par des pouvoirs publics, nationaux et communautaires, très attentifs à leurs préoccupations, même si les réponses obtenues ne les satisfaisaient que partiellement.
Mais aujourd’hui, les agriculteurs savent que l’avenir de leur exploitation ne s’inscrira pas dans la continuité des années passées. Il a même toutes les chances d’en être complètement différent. Les transformations à opérer dans les prochaines années seront considérables. Car des faits nouveaux, aux conséquences imprévisibles, s’annoncent et risquent de remettre en cause les systèmes de production laborieusement mis au point depuis plusieurs dizaines d’années. Mais le plus inquiétant est que nul ne sait de quoi cet avenir sera fait. Les agriculteurs s’en inquiètent et beaucoup appréhendent au plus haut point les changements qu’ils devront réaliser, peut-être dans l’urgence. En effet, le gouffre qui risque de se créer entre le présent et le futur constituera «une brèche dans la digue qui freine l’écoulement du temp…