Notes
-
[1]
Consultante
-
[2]
Cf. Olivier Truc, « Les ressources du Grand Nord intéressent la Chine », Le Monde, 31 janvier 2010.
-
[3]
Conseil de sécurité de la Fédération de la Russie, cf. « ?????? ??????????????? ???????? ?? ? ??????? ?? ?????? ?? 2020 ???? ? ?????????? ??????????? », <www.scrf.gov.ru> et Ria Novosti, 27 mars 2009.
-
[4]
Site fédéral « Rossiya », <www.vesti7.ru>, émission du 1er juillet 2007.
-
[5]
<www.nato.int/docu/speech/2009/s090129a.html>.
-
[6]
Ice Station Zebra, Militarisation de l’Arctique et de la Baltique – Les plans de guerre de l’OTAN pour le Grand Nord, <zebrastationpolaire.over-blog.com/article-34092792.html> et Jane’s Defence Weekly, 1er juin 2009.
-
[7]
Cf. Barry Wigmore, « Polar war could break out in 12 years over scramble for oil and gas, British think-tank warns », 25 septembre 2008 (dernière actualisation), MailOnline.
-
[8]
Ainsi le représentant officiel du ministère des Affaires étrangères Andrey Nesterenko, RIA Novosti, 23 mars 2009.
-
[9]
RIA Novosti, 15 octobre 2009, cité par Mauro De Bonis, « Ai russi piace il semifreddo artico », Limes, Rivista italiana di geopolitica, 2009, Il clima del G2.
-
[10]
<www.minenergo.gov.ru/documents/zakon> ; « Russia's energy strategy up to 2030 », <www.geopoliticsnorth.org/ index.php?option=com_content&view=article&id=92:russias-energy-strategy-up-to-2030&catid=1:latest-news> et « Ai russi », ibid.
-
[11]
Artour Tchilingarov, Russie unie, <www.5-TV.ru>.
-
[12]
Cf. le décret sur le « Programme d'État d'éducation patriotique des citoyens de la Fédération de Russie » du 16 février 2001.
-
[13]
La date limite d'exploitation est ici calculée en prenant compte 175000 heures d'exercice.
-
[14]
Cf. N. Sokov, « The origins of and prospects for Russian Nuclear Doctrine », The Nonproliferation Review, vol.14, n° 2.
-
[15]
6 ou 7 satellites selon d’autres sources.
-
[16]
La flotte russe compte des bâtiments spéciaux et de combat du 1er au 3e rang ainsi que des vaisseaux de différentes catégories de haute mer de 4e rang.
-
[17]
Dans les termes du vice-premier ministre Serguei Ivanov, le 24 décembre 2008, sur RIA Novosti.
-
[18]
Rapport de l’ U.S. Army Corp of Engineers Cold Regions Research & Engineering Laboratory, <www.crrel.usace.army. mil>.
-
[19]
Selon I.E. Frolov, docteur en géographie, directeur de l'Institut de recherches sur l'Arctique et l'Antarctique de Rosgidromet, d'après des recherches polaires menées durant l'été 2009, entretien privé, octobre 2009. Et Christophe Cassou (Cnrs), Mojib Latif (université de Kiel), Stefan Rahmstorf (université de Potsdam).
-
[20]
Cf. Aleksey Tchitchkin, « Transit vers le Nord », Rossiyskaya Business Gazeta, n° 720, septembre 2009.
-
[21]
Cf. Mauro de Bonis, « Ai russi piace », op. cit.
-
[22]
Cf. E.A. Nozine, Obozrevatel-Observer, n°1-2, 1997.
LES CONTENTIEUX
1 Norvège vs. Russie en mer de Barents. La Norvège qui avait déposé ses conclusions quant à une demande d’extension en novembre 2006 auprès de la Commission des limites du plateau continental de l’ONU a eu gain de cause en mars 2009 puisqu’elle a obtenu 235000 km2 (contre 250000 demandés) tout en renonçant au pôle Nord. Son désaccord avec la Russie portait sur la zone du Loop Hole qui devait selon les Norvégiens être partagée selon le principe de la ligne médiane alors que les Russes restaient favorables à une sectorialisation fondée sur le méridien, cet espace leur revenant dès lors en entier. Les deux parties sont parvenues à un accord de partition en deux moitiés égales de la zone contestée le 27 avril 2010.
- Russie vs. États-Unis dans le détroit de Béring. Par le Maritime Boundary Agreement du 1er juin 1990 lui-même fondé sur la convention bilatérale de 1867 (vente de l’Alaska), la Russie État successeur de l’Union soviétique a hérité d’espaces maritimes moindres que ceux obtenus par les États-Unis (ligne Baker/Chevardnadze ; elle réclame aujourd’hui la révision de ce traité en s’appuyant sur des arguments juridiques empruntés au droit international de la mer.
- États-Unis vs. Canada en mer de Beaufort : les seconds souhaitant que la frontière suive le 141e parallèle, alors que les premiers revendiquent une frontière à équidistance des côtes.
- Canada vs. Danemark (nord du Groenland) : il s’agit d’un différend sur l’île Hans dans le canal Kennedy entre le Groenland et l’île la plus septentrionale du Canada, l’île d’Ellesmere.
- Du point de vue russe, la dorsale sous-marine de Lomonossov qui s’étend jusqu’au pôle Nord et l’autre dorsale sous-marine Alpha-Mendeleev constituent des extensions du plateau continental sibérien et fondent la revendication, appuyée sur la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM, UNCLoS) de Montego Bay du 10 décembre 1982, d’une large zone triangulaire – environ 45 % de l’océan Arctique et quelque 1200000 km2. Quand les Américains parlent de « dorsales océaniques », c’est pour remettre déjà sémantiquement en cause la revendication russe, car ils savent que semblables formations ne sont pas en droit de la mer susceptibles d’appropriation par les États côtiers.
3 L’US Geological Survey, l’agence spécialisée dans les hydrocarbures, donnait les chiffres suivants pour l’Arctique : 13 % des ressources mondiales pour le pétrole et 30 % pour le gaz naturel. Sans compter les ressources minières : argent, plomb, étain, zinc, nickel, or, diamant voire uranium. Même les Chinois s’intéressent à ce potentiel économique : ils ont ouvert une station scientifique au Spitzberg et organisé deux expéditions avec leurs brise-glaces « Dragon de vert » qui travaille habituellement en Antarctique. Pékin revendiquant un poste d’observateur permanent au Conseil arctique créé en 1996 [2].
ENJEUX RUSSES
4 La Fédération de Russie a la frontière maritime arctique la plus longue du monde. Entre la mer de Barents et le détroit de Béring les côtes russes s’étendent sur 19724,1 km. À l’époque soviétique, l’océan était plus ou moins partagé entre Canada et Russie dans une approche sectorielle. La Russie, soucieuse d’une image de pays démocratique et civilisé, a ratifié en 1997 la Convention de 1982 et ses frontières maritimes ont été conformément à cette dernière révisées, c’est-à-dire ramenées aux 200 milles marins de la zone économique exclusive (ZEE). En 2001, elle a déposé auprès de la Commission des limites du plateau continental de l’ONU une requête concernant les dorsales de Lomonossov et de Mendeleev.
HISTOIRE DE L’ARCTIQUE RUSSE ET SOVIÉTIQUE
5 Sur la carte du monde, on trouve dans l’Arctique toute une série de toponymes russes en hommage aux explorateurs russes et soviétiques. Les expéditions russes remontent au XVIe siècle, à une époque où la région d’Arkhangelsk était peuplée de Pomors (ethnie russe et orthodoxe) qui voyageaient à bord de leurs voiliers vers la Nouvelle-Zemble, la Sibérie orientale et le Spitzberg. C’est l’époque à laquelle le commerce va connaître un essor ; le diplomate Dmitri Gerassimov dessinant la première carte faisant apparaître le Sevmorput’, soit la route du Nord à venir à destination de la Chine. Comme les puissances occidentales, en particulier l’Angleterre et la Hollande, se lancent elles aussi dans l’exploration de l’océan Arctique, la Russie n’a d’autre choix que de redoubler d’efforts. Sans compter que le territoire russe, vulnérable, essuie régulièrement des attaques par mer menées par les Anglais, les Suédois, les Hollandais et les Allemands. Une menace permanente qui conduira les Russes à renforcer leur défense côtière et à explorer plus avant l’Arctique. Les expéditions russes les plus connues de l’histoire moderne sont celles de Béring (1733-1745), Tchitchagov (1766-1767), Litke-Wrangel (1820-1824), Toll (1900-1902), Sergeev-Vilkitski sur le Taymir et le Vaygatch (1910-1915), Sedov-Roussanov-Broussilov (1911-1914). L’Ermak, soit le premier brise-glace du monde, construit selon les maquettes du vice-amiral Makarov en 1899, a une place importante dans l’histoire russe du pôle. Plusieurs brise-glaces seront par la suite construits sur les chantiers navals de Leningrad, dont le premier brise-glace atomique du monde, le Lénine. Les Soviétiques prennent le relais de cette ambition et lancent l’exploration de l’Arctique quand l’URSS s’incorpore formellement ses territoires allant de la presqu’île de Kola jusqu’au détroit de Béring. En 1932, le navire A. Sibiriakov, en service dans l’Arctique russe, effectue avec succès la première traversée directe, sans hiverner, sur la Route maritime du Nord, démontrant par là son intérêt commercial. Les stations polaires, dès lors, se multiplient comme « Baie silencieuse » sur la Terre François-Joseph en 1932 ou encore « Cap Tcheliouskin » en 1934 ; la première station dérivante soviétique, « Pôle Nord-1 » en 1937, la dernière appelée « Pôle Nord-37 » en 2009. L’épopée des aviateurs polaires comme Tcheliouskin (1933-1943), devenus les premiers héros de l’Union soviétique, est bien vivante dans la mémoire nationale. L’avion amphibie « III-2 » de l’ingénieur Chavrov, construit en 1931 à Leningrad et utilisé pour des missions arctiques de reconnaissance jusque dans les années 1960 a marqué les débuts de l’aéronautique navale soviétique. Le premier vol transpolaire Moscou-pôle Nord-Seattle d’un avion AHT-25 piloté par Tchkalov, Baidoukov et Beliakov demeure un sujet de fierté nationale. L’exploration de l’Arctique était rapidement devenue l’une des priorités de la politique de l’URSS et la conquête du Grand Nord un terrain de compétition avec les États-Unis au même titre que les armements, l’espace et les sciences. Les zones sensibles parce que confinant avec l’Occident comme les presqu’îles de Kola et de Tchouktches furent militarisées et soumises à régime spécial. Cette dernière se présentant comme un cas particulier : située juste en face de l’Alaska, donc des États-Unis, et à plusieurs milliers de kilomètres/neuf fuseaux horaires de Moscou, accessible uniquement par avion, elle est devenue zone stratégique. C’est là que les Soviétiques ont construit la centrale nucléaire de Bilibinskaya, soit la première centrale au monde sur pergélisol (permafrost, tranche profonde gelée en permanence), qu’ils ont transformé la baie de Providenia en véritable forteresse navale, monté un immense radar couvrant une partie nord-ouest des États-Unis et déployé des unités de défense antiaérienne sur l’île Wrangel. La propagande soviétique s’est évidemment nourrie des exploits accomplis dans cette époque d’aventures polaires, de compétition et de conquêtes dont le souvenir marque encore les Russes.
L’ARCTIQUE POST-SOVIÉTIQUE
6 La disparition de l’Urss liquidera les rêves de plusieurs générations. Les régions éloignées du Centre souffriront beaucoup et le Grand Nord plus que toutes les autres régions : tous les produits de première nécessité sont « importés » dans ces zones au climat très rude. Faute de moyens, on renonce aux ambitions ; l’Arctique est abandonné pour une bonne décennie. L’Occident accorde des crédits « conditionnalisés » ; la Russie en position intériorisée d’infériorité et qui veut se présenter comme un bon élève admet la cession aux États-Unis de grands espaces des deux côtés du détroit de Béring. L’arrivée aux commandes de Vladimir Poutine va changer la donne. Sa réussite est naturellement due à en partie à une conjoncture économique favorable, avec un prix du pétrole élevé qui a permis à la Russie d’éponger sa dette extérieure et de se redresser. Mais ce qui compte dans cette mutation, c’est le message d’ambition retrouvée. Même si les Russes n’ont aujourd’hui ni les moyens ni le besoin urgent d’explorer véritablement les fonds arctiques, la région devrait, à suivre les « Principes de politique d’État pour la Fédération russe jusqu’en 2020 et autres perspectives », devenir en termes de ressources une priorité de la Russie dès la période 2016-2020 : une délimitation du plateau continental effectuée d’ici 2015 et puis 20 % du PIB et 22 % des exportations globales du pays [3]. D’où l’enthousiasme chez le capitaine du brise-glace Rossiya, Anatoly Oreshko : « 1200000 km2, c’est les deux tiers de l’Europe ! On y trouvera du pétrole, du gaz et Dieu sait quoi d’autre ; les générations futures pourront nous dire merci » [4].
FRONT POLAIRE RUSSE
7 Dans l’Arctique vont à terme se former des coalitions d’intérêts, mais entre-temps les pays conduisent une politique mondiale et préparent des négociations à géométrie variable ; ils s’appuient le cas échéant sur des blocs politico-militaires comme l’OTAN, ce qui déplaît fort à Moscou. En effet, l’Alliance joue dans l’Arctique une partie serrée avec la Russie : soit par le biais de manœuvres militaires telles Cold Response 2009 et Loyal Arrow 2009, Cold Response 2010 engageant de janvier à mars 2010 des Britanniques et des Allemands dans le comté pétrogazier et minier norvégien du Finnmark, en face de l’oblast' de Mourmansk ; soit à travers ses membres canadien, norvégien et danois agissant sous leurs couleurs nationales respectives. Fin janvier 2009, le secrétaire général de l’OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, présentait son organisation comme un forum approprié d’information, de discussion et de partage de préoccupations pour quatre des États riverains : « Ce qui m’amène directement au dossier suivant, les activités militaires dans la région » (sic) ; des scénarios de conflit militaire n’étant donc pas exclus par les observateurs [5]. C’est justement ce qu’affirme le site Zebrastationpolaire, pro-russe, qui s’appuie entre autres sur Jane’s Defence Weekly. La militarisation de l’Arctique et de la Baltique est en marche et l’OTAN a forgé des plans de guerre dans la région. La Norvège n’a-t-elle pas opté pour un déplacement du quartier d’état-major de son centre opérationnel de la zone au-dessus de Stavanger (Sud) à Reitan au-delà du cercle polaire ? La neutralité de la Suède s’écrit au passé puisque ce pays, déjà membre du Partnership for Peace (PFP), marche comme en ont attesté les manœuvres Loyal Arrow 2009 autour du golfe de Botnie vers l’intégration complète à l’Alliance. Ce qui vaut aussi bien pour la Finlande également partie prenante du PfP [6]. Le britannique Jane’s International Defence Review estimant qu’une guerre pour les hydrocarbures pourrait éclater d’ici douze ans [7].
8 Alors que du point de vue russe, les questions régionales doivent être résolues sans ingérence d’acteurs sans rapport avec la région, une démarche de l’OTAN étant susceptible d’aller à l’encontre du cadre de coopération entre États riverains [8]. D’où la réaction très vive de Nikolaiy Patrouchev, secrétaire du Conseil russe de sécurité, en mars 2009, et qui s’est prolongée avec la ratification des « Principes de politique d’État » établis en septembre 2008 par le Président Medvedev le 13 mai : déjà irritée par l’affaire géorgienne d’août 2008 et les « guerres du gaz » avec l’Ukraine, la Russie se sent confortée dans ses positions ; comme si elle n’avait pas de cadeaux à attendre de l’Occident. La nouvelle stratégie de sécurité est comme toute conception stratégique à la fois constat des intérêts nationaux et avertissement/dissuasion à l’égard de tiers. Deux arguments plaident cependant pour une correction de la politique envisagée. D’abord, personne ne peut déterminer avec exactitude les réserves d’hydrocarbures dans l’Arctique. Ensuite, le coût de l’exploration et de exploitation des gisements y sera gigantesque, de 307 à 324 milliards de dollars rien que pour la première [9]. Sans doute est-ce la raison pour laquelle le document portant sur les stratégies énergétiques à l’horizon 2030 et approuvé le 27 août 2009 par le gouvernement de Russie fait preuve de modération par rapport au précédent. Mais surtout : le premier document doit être appréhendé comme une stratégie d’intention où sont exposés des objectifs maximum. Afin de ne pas effectuer un simple saupoudrage des fonds disponibles, le gouvernement russe s’emploie à définir des priorités et à investir de façon ciblée. La première étape (2013-2015) consiste à définir des conditions de sortie de crise et à moderniser les infrastructures là où c’est possible en fonction du degré d’urgence. Pendant la deuxième étape (2016-2020/2022), on créera les infrastructures nécessaires à une nouvelle politique énergétique laquelle s’intégrera dans l’économie nationale autrement que par la pure et simple exportation des matières premières ; c’est également dans cette phase qu’il est prévu de lancer de nouveaux projets (oléoducs, gazoducs, installations côtières) dans la péninsule de Yamal, en Sibérie orientale, en Extrême-Orient russe et sur l’Arctique. La troisième étape (2021/2023-2030) s’inscrit dans le développement d’une économie aux fondamentaux repensés, articulée sur les nouvelles technologies qui permettront l’utilisation rationnelle et efficace des ressources énergétiques conventionnelles mais aussi des nouvelles sources d’énergie, l’État assurant la régulation du secteur par le biais d’une législation plus appropriée. Contrairement au document précédent, celui-ci n’est pas focalisé sur l’Arctique dont l’approche correspond à la deuxième phase et qui est traité aux chapitres 4, 5 et 6 ; cependant que le paragraphe 4,8 consacré à la politique énergétique à l’extérieur ne comporte pas de recommandation particulière sur l’Arctique [10].
OPÉRATIONS D’INFORMATION À L’INTÉRIEUR
9 La Russie a visiblement la certitude qu’elle n’a pas d’alliés dans la guerre psychologique pour l’Arctique. Moscou devait donc commencer par s’assurer de l’appui de l’opinion publique nationale. Dans les termes d’Artour Tchilingarov, célèbre explorateur et vice-président de la Douma, conduisant l’expédition Arktika 2007 sur l’Academic Fedorov dans le cadre de laquelle le bathyscaphe Mir-1, piloté par l’océanologue Anatoliy Sagalevitch, a plongé au fond de l’océan Arctique et planté un drapeau russe en titane inoxydable à la verticale du pôle Nord (4261 mètres) : « Dans l’Arctique nous étions les premiers, tous les autres ne seront jamais que des seconds » ; et puis : « C’est une affaire de prestige pour le pays » [11]. Peu de gens savent que cette opération a résulté de l’enthousiasme d’un homme et que le gouvernement russe n’a pas investi un kopeck dans le projet. Pourtant, l’événement a été largement médiatisé. Et le lieutenant général Vladimir Chamanov, en 2008 responsable de la direction des programmes d’entraînement et actuellement commandant les troupes aéroportées, entraîne ses parachutistes au largage sur le pôle Nord. Les notions de terre natale et de patrie, si chères aux Russes, ont de nouveau résonné à travers cette affaire nordique qui s’inscrit dans une campagne généralisée de renouveau identitaire remontant à 2001 [12]. La sensibilisation à la cause passe encore par l’établissement d’une réserve nationale « Arctique russe : Nouvelle-Zemble-Terre François-Joseph-île Victoria » en 2009, dotée d’une faune et d’une flore très riches ; ce musée à ciel ouvert est consacré à l’exploration de l’Arctique depuis le XVIe siècle et il complète d’une part la Réserve naturelle du Grand Arctique (depuis 1993) et celle de l’île Wrangel (patrimoine mondial de l’UNESCo en 2004). Les acteurs de terrain ont tous répondu favorablement à l’appel du gouvernement pour agir de façon concertée dans la région. Le vaste projet de Grand Nord russe promu par l’État retient aussi l’attention des appareils d’État avec les moyens correspondants.
RESSOURCES SCIENTIFIQUES ET TECHNOLOGIQUES
10 C’est aux savants que revient en premier lieu la mission d’étayer les thèses russes qui présentent la dorsale de Lomonossov – 1800 km de long ; 60 à 200 km de large ; élévation de 3300-3700 mètres au-dessus du fond océanique ; profondeur minimum de l’océan par-dessus la dorsale de 954 mètres – et celle de Mendeleev, rattachée à la dorsale Alpha du bassin amérasien, en tant que prolongements du plateau continental russe. Les expéditions russes Arktika 7 et Arktika 8 ont effectué des prélèvements de données : télédétection, photogrammétrie, topographie, gravimétrie, sismologie, acoustique sous-marine et aérienne. La Commission de l’ONU exige toutefois également la topographie baltimétrique de la morphologie du fond marin, ce qui pose un problème au ministère russe de la Défense puisque la région en question est l’un des principaux théâtres d’opération des sous-marins russes et américains, les États-Unis étant de fait très intéressés par l’analyse des données que les Russes doivent fournir pour étayer leur demande ; et puis les échantillons collectés par la Russie en 2007 ne constituent pas une preuve suffisante dans la mesure où ces roches d’origine continentale pourraient avoir été apportées dans l’océan par des glaciers dérivant depuis les côtes.
11 En ce qui concerne les missions polaires, la Russie se sent à l’aise dans la région : c’est le seul État qui possède des brise-glaces à propulsion nucléaire en nombre. Dans les zones englacées, ces véhicules sont indispensables pour accompagner les navires foreurs et peuvent être eux-mêmes équipés d’installations de forage. Bien que sa flotte de brise-glaces ne soit pas en parfait état – 40 unités dont 7 nucléaires (contre deux brise-glaces conventionnels américains, un norvégien, douze canadiens, quatre danois, un suédois). Parmi ces navires à propulsion nucléaire, on compte deux brise-glaces de classe Taymir – le Taymir (jusqu’en 2018 [13]) et le Vaygatch (jusqu’en 2020) –, quatre de classe Arktika équipés de deux réacteurs – le Rossiya (jusqu’en 2018), le Sovetskiy Soyuz (jusqu’en 2020), le Yamal (jusqu’en 2022), le 50 Let Pobedy (50 ans depuis la victoire, jusqu’en 2037) – et un cargo à propulsion nucléaire, le Sevmorput (jusqu’en 2020, navire de classe polaire avec proue conçue à l’instar des brise-glaces et capable d’évoluer dans une glace allant jusqu’à 1 mètre d’épaisseur). Plusieurs bâtiments devront donc être remplacés. Et puis : les navires foreurs russes Valentine Chachin, Mikhaïl Mirtchink et Viktor Mouravlenko ne sont pas prévus pour le forage en grande profondeur et encore moins dans l’océan Arctique. D’ailleurs : même quant à l’exploration du gisement pétrolifère de Štokman à une profondeur de quelque 350 mètres en moyenne dans la partie russe de la mer de Barents, soit l’une des plus grandes réserves de gaz naturel dans le monde, Gazprom (51 %) s’est associé à StatoilHydro (24 %) et Total (25 %). Moscou a besoin du know-how étranger pour l’exploitation offshore en zone océanique profonde et le projet d’usine de production de gaz naturel liquéfié (GNL). La reconnaissance, l’extraction et l’exploitation loin des côtes nécessitant au demeurant des investissements colossaux, ce qui explique la nouvelle stratégie instaurée en septembre 2009 par le Premier ministre Vladimir Poutine avec des conditions avantageuses de partenariat.
12 La conquête arctique repose aussi sur l’aventure spatiale. Les contraintes budgétaires ont amené la Russie à freiner ses programmes satellitaires après la fin de l’URSS. Elle a principalement utilisé les quinze années qui précèdent des informations délivrées par des satellites météorologiques géostationnaires américains, européens et chinois. Or, la volonté de maintenir un certain niveau de dissuasion des forces suppose une modernisation des moyens qui touche aussi les satellites [14]. Le programme fédéral spatial 2006-2015 prévoit une large palette d’actions couvrant les besoins tant civils que militaires. Le projet spatial Arktika élaboré au sein de Roskosmos (agence spatiale fédérale) à partir de 2007 s’est naturellement intégré dans ce programme de remise à niveau des outils spatiaux. Rosgidromet (agence fédérale hydrométéorologique), Rosviaz (agence fédérale de communications), les spécialistes du Nautchno-proizvodstvennoe ob’edinenie (unité de recherches scientifiques et technologiques) Lavotchkin et du holding spatial fédéral OAO ICC Rechetnikov ont pour objectif de propulser deux satellites Arktika-M sur une orbite très elliptique, deux Arktika-MS et un Arktika-R [15] : les premiers doivent permettre de maîtriser les aléas du climat arctique et de garantir la sécurité du futur trafic aérien ; les seconds serviront à la transmission des communications téléphoniques comme des communications radio et télé sur fréquence FM à bord des navires et des avions ; le dernier sera consacré à la surveillance du trafic maritime tout en permettant de déterminer les variations de la banquise et surtout de contribuer à reconnaître de nouvelles présences d’hydrocarbures ou de modules polymétalliques, le réchauffement de l’Arctique devant libérer certains composants chimiques dans l’atmosphère qui seront autant d’indices de localisation des hydrocarbures que le spectromètre d’Arktika a justement l’ambition de déchiffrer. Si le projet aboutit en 2015, l’Arktika autorisera un monitoring complet de la région.
RESSOURCES MILITAIRES
13 Les « Principes de politique d’État » s’articulent autour d’une menace éventuelle dans l’Arctique et qui viendrait de l’un ou l’autre des quatre protagonistes occidentaux – États-Unis, Canada, Danemark et Norvège – qui sont tous au demeurant liés entre eux dans le cadre de l’OTAN. Ils mettent l’accent sur l’instauration d’un service actif de protection côtière. Moscou révise également les programmes d’entraînement dans les districts militaires de Leningrad et sibérien. Tout comme le Canada, la Russie va créer un contingent spécial en Arctique ; la rivalité entre les deux pays s’est déjà manifestée dans l’espace aérien avec plusieurs incidents entre patrouilles signalés. La Marine russe compte quatre flottes : celles de la Baltique, de la mer Noire, du Pacifique et du Nord.
FLOTTE DU NORD
Type OTAN | Utilisation | Code OTAN | État |
CV | porte-aéronefs | 1 | |
CGN | croiseur nucléaire lance-missiles | Kirov | 1+1T/2011 |
CG | croiseur lance-missiles | Slava | 1 |
DDG | destroyer lance-missiles | Udaloy 1155 | 2+1R+1T/2010 |
Udaloy 1155,1 | 1 | ||
DDG | destroyer lance-missiles | Sovremenny | 2 |
FS | corvette | Grisha V | 4+3T |
PGG (J) | corvette lance-missiles (à effet de surface) | Nanuchka | 3+1T ? |
MSF | bâtiments de guerre des mines | Gorya | 1 |
Natya | 3 | ||
MHSC | bâtiments de guerre des mines (600 tonnes max, base) | Sonya | 4+2T |
LPD | transport de chalands de débarquement (TCD) | Ivan Rogov | 1V |
Ropucha | 2+2T | ||
SSBN | sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) | Typhoon | 1E +2R |
SSBN | sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) | Delta IV | 5+1T/2010 |
SSGN | sous-marin nucléaire lance-missiles de croisière | Oscar II | 3+1T/2010 |
SSN | sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) | Akula | 3+3T/2010 |
SSN | sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) | Sierra I | 1T/2009 |
SSN | sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) | Sierra II | 2 |
SSN | sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) | Victor III | 4 |
SS | sous-marin classique (diesel) | Kilo | 6+1T |
SSN | sous-marin nucléaire (très profond) | X ray | 3 |
SSAN | sous-marin nucléaire (très profond) | Uniform | 5 |
SSAN | sous-marin nucléaire (très profond) | Delta III | 1 |
SSAN | sous-marin nucléaire (très profond) | Delta IV | 1 |
ASR | bâtiment de sauvetage | 3 | |
AOR | pétrolier ravitailleur | divers | 5 |
AR | bâtiment atelier | divers | 7+2 |
Autres bâtiments de soutien (technique, communication etc.) | 6 | ||
R | en réserve | V | en vente |
E | utilisé pour des essais | T | en réparation |
FLOTTE DU NORD
14 On notera que plusieurs navires sont en cours de construction et seront répartis sur les quatre flottes. Ont priorité de financement les forces navales stratégiques, la flotte sous-marine, les SNLE de la classe Borej, mais 35 navires sont en fabrication dont 3 SSBN (P995), 2 SSGN (P885-885M), 1 FFG (P22350), 4 FS (P20380), 1 FF (P11661K), 2 PG (P21630), etc., auxquels s’ajoutent 34 navires de 4e rang [16] dont des petits patrouilleurs, des bâtiments de service (AGI-P18280, ACR- 21300C) comme de sauvetage mais aussi deux navires hydrographiques (P19910 et P19920B).
15 La Flotte du Nord va devenir également un facteur essentiel dans la perspective d’une ouverture du Sevmorput’ (Route maritime du Nord, Passage du Nord-Est). Ce qui est du point de vue russe source de préoccupation. Avec la fonte des glaces, la Route maritime du Nord va devenir économiquement très attractive pour les navires commerciaux étrangers compte tenu de la réduction du parcours (et de l’absence de piraterie) : au rythme actuel, le passage Eurasie-Amérique sera progressivement libéré d’ici 2040 pendant les mois d’été ; en 2065, les routes de l’Arctique seront ouvertes huit mois par an. Le trafic dans le canal de Suez et celui de Panama vont sensiblement décroître. Les pays riverains se préparant dès lors à une confrontation.
16 La Russie se préoccupe de deux aspects. Elle veut à la fois :
- préserver la rente liée au trafic maritime, en particulier du moment où l’accompagnement des navires étrangers par des brise-glaces russes ne sera plus obligatoire ;
- contrôler le trafic beaucoup plus volumineux à venir le long de ses côtes de Mourmansk à Anadyr ; « la banquise recule et c’est bientôt pratiquement toute notre façade maritime qui sera libre de glaces ; nous serons alors confrontés à la situation que nous avions toujours appréhendée, le passage de cargos étrangers dans nos eaux territoriales » [17].
18 Il lui faut à cette fin :
- renforcer la défense de ses côtes, un poste de garde-frontières ayant déjà été aménagé en ce sens sur la Terre François-Joseph et les hommes se voyant plus généralement procurer à cet effet des petits patrouilleurs et autres navires armés comme le Mangust P12150, le Sobol P12200 et le Mirazh P14310 ;
- s’assurer de la rente du trafic maritime à venir en établissant des péages de sécurité, c’est-à-dire en imposant l’accompagnement par des brise-glaces russes en fonction de l’état de la banquise. Il faut de toute façon bien admettre que la glace dérivant en plein été constitue une véritable menace pour les navires marchands et qu’aucun assureur n’acceptera de cautionner le passage d’un bâtiment sans accompagnement d’autant que la côte sibérienne entre Dudinka et Pevek est à peu près déserte. Pour faire passer des bateaux marchands sans l’assistance des Russes, il faudrait les munir d’une coque renforcée et leur construction coûterait deux à trois fois plus cher ; de même qu’il serait nécessaire de former des capitaines capables de naviguer dans les eaux glacées, intégrer le fait que la vitesse moyenne dans les eaux arctiques est de 6 à 10 nœuds moindre que dans l’Atlantique ou le Pacifique sans compter une possible réduction encore plus considérable du fait des conditions de la météo locale. Il faut aussi savoir que les eaux arctiques russes, sur la route maritime côtière, sont de faible profondeur, que les 22000 tonnes seront de toute manière obligées d’emprunter la route Transpolaire qui est certes plus courte, mais également plus dangereuse [18]. Cependant, les estimations de rentabilité restent assez floues dans la mesure où par exemple cette année les scientifiques ont relevé plus de glace dans l’océan Arctique que les années précédentes, même s’il s’agit seulement d’une diminution momentanée et non d’un arrêt du réchauffement climatique [19] ;
- autre défi, remettre en état les infrastructures des zones arctiques. Il s’agit avant tout conformément à la stratégie du « bastion septentrional » (1992) de relier les points d’appui (Stützpunkte) du littoral – Mourmansk, Arkhangelsk, Dikson et Dudinka – par un maillage de voies ferrées au Heartland russe, donc de connecter plus généralement le Nord, la région laissée-pour-compte depuis des décennies, le mezzogiorno russe – 1 % de la population sur un territoire immensément riche –, avec le reste du pays. L’État veut moderniser les ports et les communications routières et ferroviaires. Pour les premiers, ce sera d’une part la construction du nouveau terminal portuaire en eau profonde à Arkhangelsk, mais aussi le renforcement des points situés sur l’axe mer Baltique-mer Blanche-mer de Kara : Kandalakcha, Narian-Mar, Varandey, Salekhard [20]. C’est aussi le projet de la voie ferrée de Belkomour (mer Blanche-république des Komis-Oural) qui permettra de réduire de 800 kilomètres la distance entre la Sibérie occidentale et la mer de Barents ; la ligne Nikel (Mourmansk)-Kirkenes (Norvège) ; ou encore la ligne Bovanenkovo (Yamal)-Obskaya qui doit relier dès 2010 le champ gazier au réseau ferré central russe et la construction d’un héliport dans la péninsule de Yamal, afin de sortir cette dernière du sous-développement où elle se trouve. Arkhangelsk qui abrite 80 % de la flotte d’expédition (navires hydrographiques et autres destinés à recherche scientifique), le département nordique d’hydrométéorologie, le département polaire de la Voenno-Morskoy Flot (VMF, marine de guerre) et du ministère des Transports, une partie des forces aériennes de l’Arctique, l’université fédérale du Nord et le centre naval de construction et de réparation nourrit désormais la grande ambition de devenir la capitale de la Route maritime du Nord, Mourmansk qui est celle de la Flotte du Nord conservant naturellement un rôle de première importance.
RETOUR AUX FONDAMENTAUX
20 De grandes catastrophes climatiques provoqueront incontestablement des déplacements massifs de population. Rien d’étonnant à ce que les scénarios de guerre du futur intègrent déjà ce facteur, certains allant jusqu’à parler d’Environment Warfare. Source majeure de préoccupation, néanmoins, pour les dirigeants russes, comme le fait remarquer Mauro De Bonis, les effets d’une fonte du pergélisol – pousse de la végétation, mais aussi mouvements de terrain, crues puissantes des fleuves avec alluvionnement brutal et surtout émissions de méthane – c’est-à-dire une catastrophe généralisée pour les populations [21].
21 Pour résumer : la Russie se battra pour l’Arctique même si ses priorités immédiates, contrairement à ce qu’on pourrait croire, sont ailleurs. Comme le rappelle le général E.A. Nojine, ancien professeur du MGIMO (Institut d’État des relations internationales de Moscou) où est formée l’élite diplomatique du pays citant Lomonossov : au XVIIIe siècle, la Russie avait nourri sa puissance en Sibérie et dans l’océan Arctique » [22].
22 Ndlr L’Academic Fedorov a repris le large fin juillet 2010, Tchilingarov annonçant que Moscou déposerait à nouveau une demande auprès de la Commission des limites du plateau continental de l’ONU en 2014.
Notes
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[1]
Consultante
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[2]
Cf. Olivier Truc, « Les ressources du Grand Nord intéressent la Chine », Le Monde, 31 janvier 2010.
-
[3]
Conseil de sécurité de la Fédération de la Russie, cf. « ?????? ??????????????? ???????? ?? ? ??????? ?? ?????? ?? 2020 ???? ? ?????????? ??????????? », <www.scrf.gov.ru> et Ria Novosti, 27 mars 2009.
-
[4]
Site fédéral « Rossiya », <www.vesti7.ru>, émission du 1er juillet 2007.
-
[5]
<www.nato.int/docu/speech/2009/s090129a.html>.
-
[6]
Ice Station Zebra, Militarisation de l’Arctique et de la Baltique – Les plans de guerre de l’OTAN pour le Grand Nord, <zebrastationpolaire.over-blog.com/article-34092792.html> et Jane’s Defence Weekly, 1er juin 2009.
-
[7]
Cf. Barry Wigmore, « Polar war could break out in 12 years over scramble for oil and gas, British think-tank warns », 25 septembre 2008 (dernière actualisation), MailOnline.
-
[8]
Ainsi le représentant officiel du ministère des Affaires étrangères Andrey Nesterenko, RIA Novosti, 23 mars 2009.
-
[9]
RIA Novosti, 15 octobre 2009, cité par Mauro De Bonis, « Ai russi piace il semifreddo artico », Limes, Rivista italiana di geopolitica, 2009, Il clima del G2.
-
[10]
<www.minenergo.gov.ru/documents/zakon> ; « Russia's energy strategy up to 2030 », <www.geopoliticsnorth.org/ index.php?option=com_content&view=article&id=92:russias-energy-strategy-up-to-2030&catid=1:latest-news> et « Ai russi », ibid.
-
[11]
Artour Tchilingarov, Russie unie, <www.5-TV.ru>.
-
[12]
Cf. le décret sur le « Programme d'État d'éducation patriotique des citoyens de la Fédération de Russie » du 16 février 2001.
-
[13]
La date limite d'exploitation est ici calculée en prenant compte 175000 heures d'exercice.
-
[14]
Cf. N. Sokov, « The origins of and prospects for Russian Nuclear Doctrine », The Nonproliferation Review, vol.14, n° 2.
-
[15]
6 ou 7 satellites selon d’autres sources.
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[16]
La flotte russe compte des bâtiments spéciaux et de combat du 1er au 3e rang ainsi que des vaisseaux de différentes catégories de haute mer de 4e rang.
-
[17]
Dans les termes du vice-premier ministre Serguei Ivanov, le 24 décembre 2008, sur RIA Novosti.
-
[18]
Rapport de l’ U.S. Army Corp of Engineers Cold Regions Research & Engineering Laboratory, <www.crrel.usace.army. mil>.
-
[19]
Selon I.E. Frolov, docteur en géographie, directeur de l'Institut de recherches sur l'Arctique et l'Antarctique de Rosgidromet, d'après des recherches polaires menées durant l'été 2009, entretien privé, octobre 2009. Et Christophe Cassou (Cnrs), Mojib Latif (université de Kiel), Stefan Rahmstorf (université de Potsdam).
-
[20]
Cf. Aleksey Tchitchkin, « Transit vers le Nord », Rossiyskaya Business Gazeta, n° 720, septembre 2009.
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[21]
Cf. Mauro de Bonis, « Ai russi piace », op. cit.
-
[22]
Cf. E.A. Nozine, Obozrevatel-Observer, n°1-2, 1997.