Christophe Leclerc n’est pas un historien professionnel pas plus qu’un universitaire, mais il est pourtant l’un des très grands spécialistes français de l’histoire du Colonel T. E. Lawrence, de ses collaborateurs, amis comme rivaux.
En 1998, il publiait un premier livre aux éditions L’Harmattan, La Mission française au Hedjaz, épisode anglo-arabe de la Grande Guerre qui l’avait mis au contact du colonel Lawrence, de l’émir Fayçal et du colonel Brémond. Depuis cette date, il n’a pas cessé de labourer les centres d’archives, pour élargir sa connaissance du sujet et apporter de plus en plus d’informations précises sur cet épisode mal connu en France et pourtant fondamental pour la construction du Moyen-Orient contemporain. Dans ses recherches, il a toujours mis un point d’honneur à tenter de cerner les enjeux diplomatiques et de les croiser ensuite avec les tensions militaires sur le terrain. Il n’a pas oublié non plus d’aborder la question des représentations, y compris cinématographiques, qui ont pu venir soutenir l’image de telle ou telle individu (Lawrence d’Arabie. Ecrire l’histoire au cinéma, L’Harmattan, 2001). Dès le début de ses recherches, Christophe Leclerc s’est intéressé aux gloires et aux légendes pour tenter de trier le bon grain et de l’ivraie.
C’est dans cette perspective et cette continuité qu’il vient de publier un nouvel opus : Deux ans au Caire, Lawrence d’Arabie avant la légende, chez Lemme Edit, à Clermont-Ferrand, en 2023. Son idée, qui consiste à comprendre un homme à l’orée de la création de sa légende, véritable écran à la compréhension de l’individu, n’est pas nouvelle en soi…