En France, il existe une longue tradition de psychiatrie communautaire déclinée, depuis la scission de 1951 aux Journées de Bonneval, en deux tendances sensiblement divergentes : la psychothérapie institutionnelle, représentée par F. Tosquelles, et la réhabilitation psychosociale, représentée par L. Le Guillant (Chevalier-Fougas S., 2009). Outre ce dernier, deux grands noms ont également marqué cette dernière tendance. Il s’agit de P. Sivadon et Ph. Paumelle.
P. Sivadon met l’accent sur la sociothérapie plus que sur le soin à apporter à l’institution psychiatrique. C’est ainsi qu’il centre les interventions à partir des aspects rééducatifs et réadaptatifs (comme l’ergothérapie, par exemple). En effet, pour ce psychiatre, la réinsertion sociale constitue l’un des objectifs prioritaires et contribue à la santé mentale des personnes. Il va être attentif à l’étude des conditions de travail favorisant l’insertion et la réinsertion des personnes souffrant de troubles psychiatriques. Il s’agit dès lors d’identifier un environnement professionnel favorable et d’aider la personne à s’adapter à ces nouvelles conditions, à diminuer les altérations de son rapport au monde provenant de sa maladie, afin de restaurer autant que possible « la valeur sociale du malade » : « Une adaptation sociale maintenue, ou retrouvée, apparaît comme une dimension centrale de la guérison du malade, où le travail représente le médiateur privilégié de cette adaptation au monde » (Dejours C., Gernet I., 2012)…