Journaux de voyage minimalistes, les poèmes à trois rimes ponctuent l’errance du marcheur haïkiste ; l’accent se trouve mis davantage sur la halte que sur la trace et le déplacement dont elle témoigne.
Cousin versifiant du conte prosaïque, le haïku côtoie les animaux, habités d’une âme. Plus instantané encore que le conte, il nous adresse un parfum, une image, une histoire, condensé de complexité accessible aux enfants.
L’hirondelle nargue le Bouddha, le renvoyant à sa lourdeur, son immobilité. Le sacré siègerait-il davantage dans le vol fugace de l’oiseau que dans la divinité indélogeable ?
Pouvoir d’agir : qui le peut ? Les « patients » et leur savoir d’expérience, les « docteurs » et leur expérience du savoir ?
Les deux, mon capitaine, me rétorquera le Sage, peu amateur de polémiques ; débonnaire, il oublie volontiers les abus de pouvoir historiques.
Le Patron fait sa visite : quel spectacle ! Gestes, regards et expressions codés permettent la transmission du savoir médical à la vue et l’insu du patient. Quelle femme de ménage maghrébine comprendrait le sens du « syndrome méditerranéen » asséné avec un clignement d’œil à l’usage de la Cour ? Et gare à l’étudiant, l’externe, qui s’en offusquerait. La médecine à la papa, là encore, s’est distinguée : entre-soi, sens de la dérision camouflé… mais le « patient », ce grand enfant, ne s’y trompe pas toujours, dégustant et partageant avec l’externe une bonne tarte au citron, une fois le Patron diabétologue sorti de scène…