La trajectoire ascendante des podcasts en Belgique francophone attire l’attention sur les conditions socioéconomiques de leur développement. Étudier l’essor de ce nouveau marché conduit à s’intéresser aux stratégies des acteurs économiques et aux politiques publiques mises en œuvre.
Le tournant numérique pris par la radio a été marqué par la forte croissance de l’audio à la demande. À partir des années 2000, l’offre de programmation linéaire proposée à la radio a ainsi été complétée par une offre de rattrapage permettant aux auditeurs d’écouter les programmes à la demande, après leur diffusion en direct. Le développement de ce mode de diffusion s’est appuyé sur un nouveau format, le flux RSS (« Really Simple Syndication »), qui a facilité la diffusion de contenus audio sur Internet. Cette offre en pleine expansion a été désignée par le terme « podcast », qui combine les mots « broadcasting » et « iPod », le baladeur numérique d’Apple, très populaire au début des années 2000. Avec le développement de l’accès à Internet, des plateformes de diffusion et des appareils électroniques permettant de télécharger et d’écouter des contenus audio, le marché du podcast a connu un véritable essor, en particulier depuis le milieu des années 2010. En Belgique, la part de contenus radiophoniques écoutés en direct est passée de 81 % à 70 % entre 2017 et 2021. Cet effritement de l’audience liée au live s’accompagne d’une hausse de la consommation de podcasts qui représentait en 2021 près de 7 % du contenu audio écouté dans le pays…