NECTART 2018/1 N° 6

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Article de revue

Les « nouveaux commanditaires » : la création comme enjeu démocratique

Pages 108 à 115

Notes

  • [1]
  • [2]
    Sur le contexte de l’époque, cf. Nathalie Heinich, L’Art contemporain exposé aux rejets, Paris, Jacqueline Chambon, 1998.
  • [3]
    Pierre de Calan, in « Les après-midi de France Culture – L’invité du lundi : Nicolas Schöffer », France Culture, 7 avril 1975.
  • [4]
    Estelle Zhong-Mengual, Étude qualitative de l’action Nouveaux commanditaires, Paris, Fondation de France, 2017.
  • [5]
    Les habitants de Königsberg se demandaient s’il était possible de parcourir leur ville en n’empruntant qu’une seule fois chacun des sept ponts qui relient les deux rives du Pregel. Ils firent appel à Euler, qui leur en démontra l’impossibilité. Ce fut le début de la théorie des graphes, utilisée encore aujourd’hui dans de nombreux domaines.

Depuis vingt-cinq ans, le protocole des « Nouveaux commanditaires » réinterroge la place de l’art sur un territoire aux yeux de ceux qui y vivent et y agissent, et repose ainsi les enjeux de la création dans une démocratie d’initiatives.

1« Eh oui, c’est un agriculteur qui parle d’art !… » Xavier Douroux me regarde, amusé, ayant remarqué mon admiration devant ce que je viens d’entendre. Nous sommes en juillet 2012 à Source-Seine, ex-commune de Blessey, en Bourgogne. Quelques années auparavant, une commande « Nouveaux commanditaires » y a été initiée avec l’artiste Rémy Zaugg. Sa proposition artistique, radicale, mais au résultat si naturel, aura nécessité dix années d’échanges et de travaux. Assis sur un muret au bord de l’étang artificiel créé par Zaugg, en cette fin d’après-midi ensoleillée, je viens d’entendre l’un des plus beaux arguments que l’on puisse exprimer sur l’art, son rôle dans la vie et l’espace social, en l’occurrence celui d’un des commanditaires de l’œuvre, agriculteur de la commune. Et je me dis qu’aucune « médiation culturelle » classique issue d’une institution artistique n’aurait pu donner ce résultat : ce quelque chose de si intimement lié au vécu de la personne, une expérience personnelle qui donne toute sa valeur à la création artistique. En un instant, je viens de voir incarnés les écrits sur la vie quotidienne d’Henri Lefebvre et les principes d’action de Saul Alinsky…

2Le dispositif des Nouveaux commanditaires [1] est basé sur le constat simple que, quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, l’être humain a besoin d’art, et en particulier de l’art de son époque. Formulé en 1991 par l’artiste François Hers, ce principe prend à revers les débats d’alors selon lesquels les citoyens rejetteraient l’art, et en particulier la forme de la commande [2], et pointe un problème de méthodologie politique. Le protocole des Nouveaux commanditaires propose une réponse simple, efficace et pragmatique aux relations des citoyens à l’art dans un système démocratique. Une réponse qui ne réduit pas la question de la démocratie à une procédure participative, ni à une négation de l’expertise, et encore moins à la question de la singularité de chacun ; et qui ne réduit pas davantage l’art à une participation consommatrice ou à une expérience éducative. Une réponse qui pose la question du pouvoir et de la légitimité. Pour la mise en œuvre de ce nouveau protocole, François Hers obtient l’appui précieux de la Fondation de France, acteur privé dédié à l’intérêt général. Et Xavier Douroux est le premier professionnel à accepter l’expérience et à devenir « médiateur ».

3Mulhouse, réunion à la sous-préfecture sur le futur contrat de ville, en présence d’« habitants » invités et d’organismes ou services culturels qui jouent en priorité leurs enjeux institutionnels. Arrive le moment des échanges, avec l’intervention d’un boulanger de l’avenue Aristide-Briand : « J’ai toujours pensé que l’art est le seul moyen de sauver la rue et le quartier. En tant que responsable des commerçants, j’ai tenté de fédérer, j’ai voulu faire des choses avec les artistes, au niveau des vitrines et de la lumière. Je pense que seul l’art peut redonner du brillant à Briand… » Certain que ces propos sont voués à rester lettre morte dans ce contexte, je vais à sa rencontre à la fin de la réunion : « Bonjour, monsieur Dumel, j’ai bien entendu ce que vous avez dit sur l’art et l’enjeu que vous soulevez pour Briand. Avez-vous déjà entendu parler des Nouveaux commanditaires de la Fondation de France ?… »

4Pour penser le protocole des Nouveaux commanditaires, François Hers est parti du principe que de tout temps l’interlocuteur de l’artiste a été un « pouvoir », qu’il soit religieux, politique ou financier. Ce qui se renégocie peu à peu depuis la Révolution française. Et ce qui amène l’artiste à s’interroger depuis les romantiques sur la nature de son travail et de ses recherches : Pourquoi créer ? Quelle est la raison d’être de l’art ? De fait, aujourd’hui, ces deux questions permettent de faire le lien entre l’artiste et les enjeux démocratiques dans un contexte où l’émancipation des formes n’est plus l’enjeu pour les artistes.

5Ainsi, si l’art reste une nécessité pour chacun, il faut savoir l’entendre et y répondre. C’est ce à quoi s’emploie le protocole des Nouveaux commanditaires, qui repose sur trois acteurs : le commanditaire, le médiateur et l’artiste. Le reste est d’une simplicité extrême : chacun doit s’en tenir à son rôle, en fonction de sa propre expertise et de son propre vécu. Et assumer ses responsabilités, ou plutôt s’emparer de sa responsabilité.

6Le commanditaire – une personne ou un groupe d’individus – a une problématique et souhaite faire appel à l’art pour la résoudre. C’est le cas par exemple des habitants de Blessey ou du boulanger de l’avenue Aristide-Briand. N’ayant pas les connaissances ou les réseaux, n’imaginant pas avoir le droit de formuler cette problématique et encore moins de faire appel à l’art pour y répondre, il change de position en entrant en contact avec un médiateur.

7Le médiateur est un professionnel qui a une connaissance approfondie du secteur, de ses réseaux, de ses acteurs contemporains, de son économie. Son travail consiste à vérifier la pertinence de la problématique du recours à l’art, à aider le commanditaire à formuler sa commande, à en partager avec lui l’ambition, l’estimation financière, les tâches administratives, la production et la livraison. Il veille à faire respecter ce qui est essentiel pour le commanditaire. Dialogue, écoute et, au final, une confiance réciproque s’avèrent indispensables au bon déroulement de la commande, qui se concrétise par le choix de l’artiste, effectué par le médiateur au nom de son expertise. Le médiateur est donc ici très loin de celui que l’on rencontre dans les institutions culturelles, réduit au mieux au rang de responsable des publics. Il s’agit d’un directeur ou d’une directrice d’institution, d’un(e) expert(e) reconnu(e) qui dialogue, fait le lien avec la société et cherche à répondre à une commande en faisant appel à un artiste.

8Enfin, l’artiste. Son rôle est de donner forme à la commande formulée par les commanditaires – pas de leur apporter la forme qu’ils veulent, mais d’apporter par l’art une réponse aux questions qu’ils ont posées.

9Cette proposition artistique donne lieu à des discussions entre les parties prenantes pour savoir si la forme répond aux interrogations de la commande et emmène les commanditaires là où ils n’avaient pas conscience de pouvoir aller. Cela a été par exemple le cas à Blessey, où la remise en état d’un lavoir et la commande d’une sculpture les ont amenés, grâce à Rémy Zaugg, à s’interroger sur leur village et à le réaménager. Ou à Trébédan (Côtes-d’Armor), avec le travail de Matali Crasset dans l’école du Blé-en-Herbe qui a permis aux commanditaires d’agir sur l’établissement et leur espace de travail. Les discussions entre les commanditaires et l’artiste donnent lieu à des débats passionnés et matière à de l’intelligence collective.

10Le silence est profond. Le TGV d’Oscar Tuazon et d’Antoine Rocca, artiste et architecte, avait du retard. Ils viennent d’entrer dans la salle où sont rassemblés les commanditaires, des anciens combattants et des représentants d’organismes sociaux et éducatifs du quartier de l’Arsot à Offemont et de Valdoie, dans le Territoire de Belfort, en présence de représentants des services du Conseil général. Ils brisent le silence en ouvrant une grande caisse en bois à l’aide d’une visseuse Makita. Ils déposent une imposante maquette au centre de la table dans un nouveau silence, et le médiateur ouvre le débat. C’est la deuxième fois que les commanditaires et l’artiste Oscar Tuazon se retrouvent. Chacun découvre la proposition que celui-ci est venu leur présenter, conceptuelle et monumentale. Il montre une carte représentant l’Europe et l’Afrique du Nord, un point, des coordonnées GPS, des lignes. Chacun réagit à tour de rôle, apporte son point de vue, commanditaires comme techniciens. La demande la plus précise des commanditaires – la présence de l’écusson des commandos d’Afrique – n’est pas encore résolue, et la proposition fait débat. Après deux heures d’échanges approfondis, chacun se salue. La réponse artistique est validée. « Au début de la réunion je ne savais pas quoi penser, mais là c’est sûr, cette œuvre, c’est ça qu’il faut ! » me dit Gilbert Houmaire, président des anciens combattants d’Offemont.

11Une action « Nouveaux commanditaires » se construit nécessairement en un long processus et en tenant compte du temps de chaque personne impliquée. Le pont d’Oscar Tuazon devait être inauguré en novembre 2014, lors de la commémoration du soixante-dixième anniversaire des combats des commandos d’Afrique dans le bois de l’Arsot. L’événement a finalement eu lieu deux ans plus tard, mais le résultat final a ainsi bénéficié d’une plus grande maturation et d’une meilleure appropriation. Alors que le temps d’un commanditaire est en moyenne de quatre ans, il en a fallu six pour voir le pont de Tuazon achevé, et certaines commandes peuvent même mettre une dizaine d’années avant d’aboutir. Cette temporalité se construit en plusieurs phases : formulation de la commande ; choix de l’artiste et élaboration de son étude, finalisée par la validation des commanditaires ; production, avec le montage financier du médiateur et des commanditaires et l’éventuelle mobilisation de mécènes et d’élus locaux.

12« Il reste une autre chose, qui est probablement la seule issue positive de ce débat, c’est la renaissance d’un sentiment collectif de l’art. Car si nous regardons les époques où l’art a le mieux pris son indépendance par rapport à des valeurs économiques devenues abusives, ce sont les époques où l’art était une réalisation collective. C’est pour ça que je pense que c’est dans une vie sociale – dans le sens que les Anglo-Saxons attachent à ce terme, c’est-à-dire la vie locale, la vie collective – que l’on a le plus de chance de recréer une certaine indépendance de l’art par rapport à une emprise abusive des valeurs d’argent. […] Cherchons ce que l’on peut faire pour que, par rapport aux valeurs culturelles, les valeurs économiques deviennent des valeurs servantes, des valeurs de moyen et non pas de fin. Et je pense que c’est au niveau d’une recherche collective, mais de petites unités. Car au niveau de l’État, l’art devient au service de quelque chose qui est encore pire que l’argent : le conformisme officiel. […] Alors je crois que c’est au niveau du collectif réduit que nous avons probablement une sortie positive à chercher par rapport à notre objectif commun : que l’argent soit au service des valeurs de culture, et non le contraire [3]. »

13Les Nouveaux commanditaires illustrent parfaitement un des enjeux majeurs de nos organisations démocratiques : ils mettent au travail une démocratie d’initiatives. Comme le souligne Estelle Zhong-Mengual à propos de notre contexte démocratique actuel, « la redistribution du pouvoir induite par la participation repose en effet sur une compréhension du pouvoir comme prérogative à peser sur une décision. […] Or, cette définition omniprésente du pouvoir dissimule un autre aspect du pouvoir politique qui nous semble décisif : le pouvoir comme monopole de la formulation des problèmes. La participation politique est faussée lorsque c’est la gouvernance seule qui possède le monopole de la formulation des problèmes, sur lesquels on donne ensuite aux citoyens le droit de participer à une comparaison des solutions [4]. »

14Les Nouveaux commanditaires permettent aux commanditaires de formuler leur problématique et de s’approprier la responsabilité de leur traitement. C’est pourquoi les œuvres ont des effets induits qui dépassent leur simple réalisation : des transformations sociales ou économiques, une redistribution des valeurs et des sentiments partagés.

15Mais pour cela, il faut que chacun – collectivités publiques, entreprises, acteurs de l’art, artistes, habitants – accepte de jouer son rôle, dans une interconnexion forte et dans le respect de chacun. Au sein d’un certain nombre d’organisations, cela implique de passer de la fonction de broyeur de capacités à celle de facilitateur d’initiatives… Dans certaines cultures professionnelles, c’est compliqué !

16Dans une démocratie qui invoque l’objectivité en matière de décisions collectives et la légitimité d’être décideur, le protocole des Nouveaux commanditaires va chercher la subjectivité des différents acteurs qu’il implique. Celle du commanditaire et de sa problématique, bien sûr, mais aussi et surtout celles du médiateur et de l’artiste, et de leur propre choix. Il faut accepter et même revendiquer cette subjectivité.

17En guise de bilan, force est de constater que les Nouveaux commanditaires réussissent à mobiliser des moyens pour la création d’œuvres d’art sur des sujets et dans des territoires où cela était a priori fort improbable. Pour reprendre l’exemple de la commande artistique faite à Blessey, quel responsable de collectivité publique aurait accepté d’engager environ 1 million d’euros dans un village d’une trentaine d’habitants si on la lui avait présentée au départ ? Aucun, bien sûr, mais la vertu du protocole est bel et bien de savoir mobiliser les habitants et les forces vives d’un territoire, de réunir les bons interlocuteurs au bon moment et de construire patiemment une commande. Celle-ci devient alors tellement essentielle aux yeux de tous qu’il n’est plus question de reculer ou de cesser de chercher des financements pour la faire aboutir, aussi disproportionnés soient-ils aux yeux de certains à l’échelle du territoire. L’échelle des valeurs est déplacée. Et les valeurs d’argent se mettent au service des valeurs culturelles…

18Le dispositif a permis la création de plus de 500 œuvres, et des sociétés des Nouveaux commanditaires existent en Allemagne, en Suisse, en Belgique, en Italie, en Espagne. Les Indiens Houmas en Louisiane comme les Pygmées en Afrique sont commanditaires d’œuvres en cours de réalisation… Cette dimension internationale interroge les Nouveaux commanditaires sur les pratiques d’art participatif, mais aussi sur l’enjeu de la démocratie dans une nouvelle histoire européenne de la création.

19Alors que depuis l’origine le protocole s’appliquait à l’art dans tous les domaines de la création – visuelle, sonore, littéraire –, il s’est désormais élargi aux sciences. La légitimité pour un citoyen de poser une question à laquelle la science peut répondre est certainement plus problématique que ne l’était une commande artistique au début des années 1990. Dans notre organisation culturelle, la sensibilisation à l’esprit scientifique et la légitimité des sciences sont beaucoup moins partagées que la culture artistique. Et la technicité de notre société sert de paravent à la réalité des rapports des citoyens à la science. Pour autant, avec les sept ponts de Königsberg, Leonhard Euler a bien démontré au xviiie siècle qu’une simple demande citoyenne peut conduire à une théorie mathématique, théorie toujours aussi essentielle, plusieurs siècles plus tard, en chimie, en génétique ou en urbanisme par exemple [5]. La notion de commanditaire est donc aussi à revoir au regard des poncifs sur la légitimité de la question scientifique et d’une commande dans ce domaine. L’enjeu est fondamental.

20Aujourd’hui, les valeurs culturelles, celles qui font société et nous aident à naviguer dans les savoirs contemporains, trouvent leur meilleure mise à l’épreuve dans la démocratie d’initiatives. Celle-ci permet aussi de faire émerger, comme on l’a vu avec l’art, des œuvres majeures grâce à un dialogue et non à une « participation » au sens de l’offre et de la demande, en particulier issue des débats sur le choix de l’expert contre le goût du public. Dans les politiques publiques, la question de l’offre et de la demande est une dichotomie intrinsèque à une politique culturelle de besoin. Cette dernière structure et caractérise l’action publique de ces cinquante dernières années à travers une politique qui détermine les besoins culturels des citoyens. Dans ce contexte, le débat sur l’offre et la demande n’ouvre une perspective que sur la consommation culturelle. L’enjeu actuel des politiques de la culture – et davantage encore avec l’inscription des droits culturels dans la loi – est d’aboutir à une politique culturelle de capacité. L’enjeu est alors, pour les intermédiaires de la culture, d’être les acteurs des « inter- » qui font la richesse socioculturelle d’une activité : interconnexion entre les activités, mais aussi prise en compte des dimensions comme les inter-temps, inter-lieux, inter-acteurs, inter-économies. Le protocole des Nouveaux commanditaires permet d’observer et de débattre de toutes les mises en jeu des « inter- » dans une politique respectueuse des droits culturels Après vingt-cinq années d’histoire, les Nouveaux commanditaires sont un support de réflexion et d’action afin d’initier un nouveau volet de la création où démocratie et droits des individus puissent prouver leur puissance.

Bibliographie

Pour aller plus loin

  • Collectif, Faire art comme on fait société. Les Nouveaux commanditaires, Dijon, Presses du réel, 2013.
  • François Hers, Lettre à un ami au sujet des Nouveaux commanditaires, Dijon, Presses du réel, 2016.
  • François Hers et Xavier Douroux, L’Art sans le capitalisme, Dijon, Presses du réel, 2012.
  • Dorothée Yaouanc, Laura Michel et Emmanuel Négrier, Une politique culturelle privée en France. Les Nouveaux commanditaires de la Fondation de France (1991-2004), Paris, L’Harmattan, 2006.

Mots-clés éditeurs : habitants, art, démocratie, médiateurs, politique culturelle, commande

Mise en ligne 11/01/2018

https://doi.org/10.3917/nect.006.0108

Notes

  • [1]
  • [2]
    Sur le contexte de l’époque, cf. Nathalie Heinich, L’Art contemporain exposé aux rejets, Paris, Jacqueline Chambon, 1998.
  • [3]
    Pierre de Calan, in « Les après-midi de France Culture – L’invité du lundi : Nicolas Schöffer », France Culture, 7 avril 1975.
  • [4]
    Estelle Zhong-Mengual, Étude qualitative de l’action Nouveaux commanditaires, Paris, Fondation de France, 2017.
  • [5]
    Les habitants de Königsberg se demandaient s’il était possible de parcourir leur ville en n’empruntant qu’une seule fois chacun des sept ponts qui relient les deux rives du Pregel. Ils firent appel à Euler, qui leur en démontra l’impossibilité. Ce fut le début de la théorie des graphes, utilisée encore aujourd’hui dans de nombreux domaines.
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