Notes
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[1]
Agence du département de la Défense des États-Unis chargée de la recherche et du développement.
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[2]
Voir le rapport de Pierre Collin et Nicolas Colin sur la fiscalité numérique : http://www.economie.gouv.fr/files/rapport-fiscalite-du-numerique_2013.pdf.
-
[3]
Voir Sébastien Broca, cité dans la rubrique ci-contre/ci-dessous.
- [4]
- [5]
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[6]
Un programme informatique est une suite d’instructions pour faire fonctionner les différents composants de la machine informatique, que l’on nomme aussi « lignes de codes ». Par extension, un programme informatique peut être appelé un « code ».
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[7]
Jacques Rancière, La Nuit des prolétaires. Archives du rêve ouvrier [1981], Paris, Hachette, 2012.
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[8]
Norbert Wiener, Cybernétique et société, Paris, Le Seuil, 2014, p. 77.
Comment les outils numériques ont-ils transformé nos façons de vivre et de produire ? Pourquoi ne sont-ils pas culturellement neutres ? L’ubérisation de la société est-elle une fatalité ? Non, si l’on choisit les cultures libres de ces outils et si l’on replace le politique au coeur de nos pratiques.
1Les outils numériques – ordinateur, Internet, Web, smartphone, électronique embarquée… – changent nos manières de s’exprimer et de diffuser nos cultures, nos créations, nos émotions, des informations, des savoirs, de les stocker et de les archiver. Ces outils transforment incidemment notre manière de fabriquer et de voir le monde. Les frontières et les échelles entre espace personnel et public, privé et collectif, petit et grand, local et mondial, évoluent. Le monde devient vaste, interconnecté, divers, immatériel… Un brin inconnu ?
2Ces outils ne sont pas seulement des outils. Ils ne sont pas culturellement neutres. Ils ont été créés à partir d’idéaux et de croyances, depuis le milieu du xxe siècle, comme des moyens pour « changer le monde ». Mais vers quel monde nous conduisent-ils ? Ces outils participent à une métamorphose (plus vaste avec celle de l’écologie et de l’énergie). Ils permettent de constituer un nouvel outil de production des informations et des savoirs, par une révolution de l’individu et des périphéries. Pour autant, aujourd’hui encore, une seconde reste une seconde, un mètre reste un mètre, un « je t’aime » reste un « je t’aime ». Nous pouvons choisir la manière dont nous voulons utiliser ce « nouvel outil de production », une manière conviviale, coopérative, et faite de confiance ! Nous avons le choix de ne pas laisser s’évaporer notre culture dans les nuages.
Les origines culturelles de l’informatique
3Aux origines, il y a la nécessité de calculer pour compter, échanger, commercer, vendre. Calculer ensuite pour quantifier, analyser. Des chiffres et des outils qui, du boulier aux probabilités, permettent de construire une représentation d’un ensemble de données, puis de la société et de notre monde ; de mettre en œuvre des équations mathématiques : statistiques, prévisions, théorie des ensembles… Les machines à calculer se sont développées en même temps que les outils de production de l’ère industrielle pour accompagner les multiples changements d’échelle de cette époque, jusqu’à devenir une machine politique au cœur de la Seconde Guerre mondiale avec le décryptage du code Enigma. Le boulier s’est transformé en machine électromécanique puis électronique et enfin informatique quand les données se sont converties de chiffres en éléments d’information primaires : les 0 et les 1 de nos bits/octets. Cette proximité entre machines et mathématiques a laissé penser aux informaticiens du milieu du siècle dernier (von Neumann, Turing, Wiener…) que l’on pouvait théoriser l’information : rationaliser la production, le traitement et la circulation des informations, pour construire un monde où l’entropie humaine serait enfin dépassée et ainsi pouvoir éviter la perte des informations, les malentendus, conflits, massacres, guerres et génocides. Une théorie de la rationalisation de l’information puis des systèmes, la cybernétique, pour construire un monde de transparence et de paix, nous reliant tous dans un village global planétaire (Mattelart ; Breton). Un bien beau projet ! Poursuivi dans les années 1960 par des chercheurs qui, à la demande de l’armée américaine, via la Darpa [1], conçoivent un système de communication « inattaquable ». Ils choisissent de construire un réseau où chaque point est doté de l’intelligence de pouvoir transmettre un message en fonction des conditions « locales » de connectivité et de trafic. Ainsi, si une partie du réseau est embouteillée ou détruite, les nœuds du réseau transmettront le message en déterminant, de point de connexion en point de connexion, de proche en proche, la route à suivre ; sans supervision générale ; chaque point étant autonome et connecté. Comme l’analyse Dominique Cardon, ces ingénieurs et chercheurs « ont mis l’intelligence dans les périphéries », ce qui n’est pas sans conséquences… Ce mouvement vers les périphéries n’est pas seulement technique. Dans les années 1960 et 1970, il se construit dans un bain idéologique libertaire et de contre-culture, pour cheminer ensuite avec les théories libérales d’une économie libérée et « sans entraves » (Turner, 2012).
4Ces trois dynamiques reliées ont fait advenir de nouveaux modes de production et d’organisation, tant sociaux qu’économiques et culturels. Les mythes des « nouveaux mondes » et d’une « accélération et augmentation permanente » de nos capacités sont venus s’ajouter à ceux d’un monde sans entropie, de transparence et de paix. Dès les années 1960, la littérature « cyber » de Dick, Brunner, Spinrad, Sterling et Gibson, visionnaires éclairés mais trop peu lus, a anticipé cette évolution et décrypté ce nouveau monde, avec toute l’illusion que pouvaient véhiculer ces nouveaux mythes.
Le véritable tournant : le « devenir auteur » et l’intelligence dans les périphéries
5L’augmentation exponentielle de la masse d’information produite et en circulation, l’extension des réseaux, ne doivent pas nous leurrer : le temps et l’espace n’ont pas changé ! L’accélération du temps et l’omniprésence des écrans sont avant tout des perceptions et des représentations culturelles. Pour peu qu’on lève la tête de nos écrans et qu’on prenne un peu de recul !
6Deux éléments paraissent, en revanche, ouvrir de nouvelles perspectives : le « devenir auteur » et l’intelligence dans les périphéries. Le « devenir auteur » théorisé par Jean-Louis Weissberg (Weissberg, 2001) propose d’envisager notre relation avec les outils numériques (Web, smartphone, écran tactile…) non comme une simple inter-action faisant de nous de nouveaux spect-acteurs, mais comme une réception-production. Cette hypothèse s’appuie sur le fait que toute création/tout contenu numérique en ligne est de nature collaborative, quel qu’en soit le degré. Le récepteur se trouve en position d’interprète d’une nouvelle écriture – hypertextuelle, multimédia et interactive –, dont il contribue à construire le sens en fonction de son propre parcours de lecture ou de l’action qu’il décide d’entreprendre avec ou sur le dispositif. Cela change profondément notre place de lecteur en ouvrant un potentiel « devenir auteur », qui au-delà de la collaboration technique a des incidences culturelles importantes, en lien avec les utopies « libératrices » et contre-culturelles de ces outils, du DIY (do it yourself) au journalisme citoyen, en passant par de nouveaux modes de participation, de contribution ou d’économie collaborative…
7L’intelligence dans les périphéries est l’autre révolution du numérique : le fait de passer d’une production des savoirs hiérarchisée et verticale à une production co-construite et horizontale. Décrite par Lawrence Lessig et Dominique Cardon à partir de son analyse historique des fondements du réseau Internet, c’est une clé de lecture pour appréhender la décentralisation médiatique ou l’ère post-médiatique anticipée par Félix Guattari au début des années 1990, et les dynamiques en rhizome qui semblent constituer les nouveaux paradigmes organisationnels actuels. Nous sommes face à une transformation des modes de traitement des informations, de construction distribuée et de diffusion pair à pair des connaissances. Ces transformations sont accompagnées et augmentées par des « effets de parcs » technologiques très importants (diffusion des smartphones, drones…).
8Cette mutation dans nos outils de production, au sens classique du terme, est le fondement autour duquel se réorganise une société dans ses différentes dimensions : travail, culture, politique, commerce, échanges, rites, mythes…
Les deux chemins vers l’inconnu
9Où aller ? Et comment ? Au premier abord deux modèles s’affrontent, avec une multitude de variantes et de subtilités. Ces deux modèles posent la technologie comme facteur de liberté. Individuelle et propriétaire dans l’un, collective et distribuée dans l’autre. Pour faire simple, c’est le modèle de l’entrepreneuriat libéral numérique des Gafa (Google, Apple, Facebook, Amazon) face aux mondes des cultures libres. Google et Facebook contre Linux ou Wikipédia. Et au milieu, les hérauts modernes de la liberté d’expression et de la vie privée autour de Snowden ou de l’Electronic Frontier Foundation (EFF). Aussi déroutant que cela puisse paraître, ces deux modèles, libertaire et libertarien, n’ont rien de deux blocs monolithiques opposés car, si leurs moyens diffèrent, ils sont issus des mêmes utopies et des mêmes mythes, et sont traversés par une autre ligne de partage : les « modernes » et les « anciens ». Les « anciens » comme Apple ou Facebook restent de vagues multinationales capitalistiques du xxe siècle, avec pour seule innovation de nous faire, toutes et tous, travailler gratuitement [2]. Même le transhumanisme reste un avatar du fantasme classique de l’éternelle jeunesse. Les « modernes » sont représentés par les tenants des nouvelles organisations de l’économie, de la culture, du droit, autour des nouvelles licences, nouveaux logiciels libres et systèmes contributifs tels que Wikipédia, Linux…
10Il est déroutant de se dire que ces deux modèles procèdent des mêmes fonctionnements procéduraux et méritocratiques [3] pour créer de la valeur, collective, publique, sans jamais organiser de la polis ou tenter de transformer les modalités politiques de nos organisations actuelles. C’est comme si la ou le politique avait été évacué depuis les années 1940 au profit de la recherche permanente d’une objectivité dans la production des informations permettant une décision « optimale » et « juste ». Ce choix de non-politique est lié à l’approche mathématique de la neutralité : tout le fonctionnement procédural et méritocratique de ces modèles est basé sur la neutralité supposée des machines, et incidemment des algorithmes, pour lutter contre l’entropie permanente de nos organisations humaines ! Cette neutralité est un des fondements de l’ubérisation de la société. Cette approche n’est pas technique mais politique.
11En effet, comment passer de « si c’est gratuit, c’est nous le produit [4] » à un pouvoir d’agir collectif ? Comment recréer un espace collectif d’action pour ne pas accepter les fragmentations réticulaires ? Comment construire l’intelligence dans les périphéries à partir de nos « devenir auteur » ? Ces questions sont culturelles et organisationnelles, donc éminemment politiques, et pas simplement techniques (l’usage). Quelle société sommes-nous en train de construire et d’organiser avec ces outils ?
Choisir la liberté
12Ô combien Thucydide a toujours raison : « Il faut choisir : se reposer ou rester libre » ! Nous ne serions ainsi pas obligés de choisir entre Google et Wikipédia ? Ou tout du moins de tenter de justifier en permanence pourquoi choisir et l’un et l’autre, ou de chercher désespérément le « pour » et/ou le « contre » ?! « Rester libre » pourrait signifier chercher à construire une liberté au sens politique du terme, avec ces technologies et en convoquant d’autres adossements philosophiques et culturels. Nous ne sommes pas sans ressources pour cet exercice :
13Premièrement, nous pouvons choisir de nous inspirer des fondamentaux innovants des cultures libres. Sur les droits d’usage qui permettent de conférer de nouvelles caractéristiques aux contenus – œuvres, programmes, méthodes… –, de nouvelles « qualités » au sens large du terme, comme les licences Creative Commons, parmi les centaines qui émergent depuis quelques années et qui permettent de déterminer des droits d’usage patrimoniaux et économiques singuliers et innovants. Sur les modes distribués et de pair à pair pour produire ensemble, ce qui permet de penser une organisation de production localisée en réseau, une forme de territorialisation de production, comme les plates-formes Open Food [5] ou le covoiturage libre qui organisent des logiques de circuits courts à de grandes échelles. Sur les principes de décision collective pour construire étape après étape, comme avec les méthodes agiles et les principes d’organisation sociocratique. Ces fondamentaux permettent de penser la diversité et la pluralité des expressions et des cultures, et de combattre de nouvelles formes de domination culturelle. Cet enjeu des diversités est bien analysé par Frédéric Martel (Smart, Stock, 2014), qui montre qu'il n’existe pas un seul Internet mais bien des internets, qui s’implémentent dans de multiples contextes culturels territoriaux. Il faut là encore, néanmoins, choisir de garantir ces diversités « libres », au-delà des seules possibilités techniques, comme le propose l’Unesco depuis 2005.
14Deuxièmement, nous avons la possibilité de nous adosser au droit pour combattre la traçabilité de nos données. Cette traçabilité est une nouvelle manière de nous quantifier, de nous évaluer, de « contrôler » les représentations, de nous « posséder ». Il n’est pas concevable de devoir se cacher pour être libre. Le « devenir auteur » et les droits culturels peuvent nous donner la légitimité de créer et garantir les cultures contemporaines, donner leur place aux « auteurs » dans les périphéries. Des droits culturels, mais aussi fiscaux et sur la propriété, qui pourraient nous conduire à déterminer les règles et les cadres de fonctionnement de cet outil de production. C’est peut-être aussi mieux maîtriser l’emprise croissante des algorithmes, ces programmes qui analysent nos données, qui font un travail d’extraction d’informations dans les big datas, qui constituent des « codes » qui vont au-delà du simple programme [6]. Comment pouvons-nous exercer un contrôle sur les algorithmes qui régissent de plus en plus nos organisations (l’algorithme APB pour les inscriptions à l’université), nos services (les algorithmes de gestion des services de Uber ou du GPS) ou nos recherches d’information (l’algorithme PageRank de Google) ? Est-ce que nous pourrions les considérer comme des « codes civils », des « codes du travail »… ? Et ainsi, comment pourrions-nous les réintroduire dans le processus de la République pour qu’ils puissent être assimilés à des « règles » et relever d’une dynamique législative puis juridique ? Cela ne résoudra pas le problème de la « panne démocratique » actuelle, mais pourrait apporter de nouvelles réponses pour faire évoluer les modèles actuels. Il me semble que le travail sur les communs, aujourd’hui, participe de ce mouvement.
15Troisièmement, nous pouvons imaginer aller puiser dans les méthodes et les principes de l’éducation populaire pour construire des espaces et des dispositifs d’intelligence collective. Pourquoi ? Si nous acceptons l’hypothèse que ces outils sont un « outil de production » en soi, qui transforme l’information, les savoirs, la culture, et incidemment nos organisations, alors nous pouvons transposer ce que les ouvriers du xixe siècle ont mis en œuvre pour accompagner les transformations engendrées dans la société par le nouvel outil de production de la révolution industrielle. Ils ont ainsi fondé des coopératives de consommation pour recréer de l’économie locale et solidaire face aux commerces des patrons. Ils ont créé des « cercles » pour « faire culture ensemble » et contrecarrer l’individualisme provoqué par la division du travail dans le taylorisme naissant. Ils ont organisé différemment leur vie dans des villes construites de manière homogène à côté des usines, créé des liens entre mouvement d’Église et mouvement ouvrier, pensé la politique du travail avec les syndicats, l’enjeu de la jeunesse… Ils ont construit ensemble les moyens de faire face à la délocalisation et à la fragmentation sociale, à la compétition, à la désappropriation artisanale imposées par les outils et les principes de la révolution industrielle [7].
16Des sociétés comme Uber ou Airbnb, en détruisant le travail et en nous laissant supposer qu’elles sont les nouveaux « maîtres de forges » d’une économie libérée, mènent un combat autant culturel qu’économique. Elles cherchent à imposer la neutralité et la puissance de l’outil comme seul mode d’organisation objectif et pertinent de la société, comme seule façon d’accéder à la liberté en propageant l’idéologie libertarienne : les machines pourront prochainement atteindre une « singularité » qui leur conférera une intelligence plus grande que la nôtre pour nous rendre la vie plus facile.
17Mais c’est sans compter l’entropie de nos interactions micro-politiques et les problématiques de communication qui en résultent. Ainsi que le précise Norbert Wiener dans Cybernétique et société : « Nous avons modifié si radicalement notre milieu que nous devons nous modifier nous-mêmes pour vivre à l’échelle de ce nouvel environnement [8]. »
18Aujourd’hui, les valeurs et les principes de l’éducation populaire peuvent nous accompagner pour mettre de l’intelligence dans les périphéries, favoriser le « devenir auteur », l’expression des diversités culturelles, les économies sociales et solidaires, avec des outils numériques comme supports et objets de ces principes. Comme substrats d’une politique coopérative.
Bibliographie
Pour aller plus loin
- Philippe Breton, Le Culte de l’Internet. Une menace pour le lien social ?, Paris, La Découverte, 2000.
- Philippe Breton, « Nouvelles mythologies. Le culte d’Internet », Le Monde diplomatique, octobre 2000.
- Sébastien Broca, Utopie du logiciel libre, Neuvy-en-Champagne, Le Passager clandestin, 2013.
- Dominique Cardon, La Démocratie Internet. Promesses et limites, Paris, Le Seuil, 2010.
- Félix Guattari, « Vers une ère post-média », Terminal, n° 51, 1991.
- Armand Mattelart, Diversité culturelle et mondialisation [2005], Paris, La Découverte, 2007.
- Armand Mattelart, Histoire de la société de l’information [2001], Paris, La Découverte, 2009.
- Armand Mattelart, L’Invention de la communication [1994], Paris, La Découverte/Syros, 2011.
- Fred Turner, Aux sources de l’utopie numérique [2006], Caen, C&F, 2012.
- Jean-Louis Weissberg, « Auteur, nomination individuelle et coopération productive », Solaris, n° 7, déc. 2000-janv. 2001.
Mots-clés éditeurs : algorithmes, ubérisation, cultures libres, service public, neutralité, outils numériques
Date de mise en ligne : 22/04/2017.
https://doi.org/10.3917/nect.004.0136Notes
-
[1]
Agence du département de la Défense des États-Unis chargée de la recherche et du développement.
-
[2]
Voir le rapport de Pierre Collin et Nicolas Colin sur la fiscalité numérique : http://www.economie.gouv.fr/files/rapport-fiscalite-du-numerique_2013.pdf.
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[3]
Voir Sébastien Broca, cité dans la rubrique ci-contre/ci-dessous.
- [4]
- [5]
-
[6]
Un programme informatique est une suite d’instructions pour faire fonctionner les différents composants de la machine informatique, que l’on nomme aussi « lignes de codes ». Par extension, un programme informatique peut être appelé un « code ».
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[7]
Jacques Rancière, La Nuit des prolétaires. Archives du rêve ouvrier [1981], Paris, Hachette, 2012.
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[8]
Norbert Wiener, Cybernétique et société, Paris, Le Seuil, 2014, p. 77.