Notes
-
[1]
« Les groupements d’employeurs, acteurs de la sécurisation des parcours professionnels ? », étude prospective, cabinet Geste - études et conseil, Séminaire du 21 avril 2016, Paris.
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[2]
INSEE, Les Entreprises en France 2014 (données 2011) et Étude Ipsos pour Randstad (données 2016).
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[3]
Chiffres de 2016, source FNGEAR.
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[4]
Coopérative d’utilisation du Matériel Agricole.
-
[5]
Il existe des GE ayant adopté la forme d’une SCIC. Dans ce cas, le modèle de gouvernance est différent.
Introduction
1 Les groupements d’employeurs (GE) sont un dispositif mis en place par la loi du 25 juillet 1985. Malgré leurs 32 ans, ils restent encore largement méconnus du grand public et des entreprises contrairement aux sociétés d’intérim (Everaere, 2016). Les 18 mesures annoncées par le gouvernement le 9 juin 2015 sont une première avancée pour tenter de les sortir du paradoxe d’invisibilité institutionnelle. L’objectif même de la mesure 12 est de « libérer le potentiel de croissance de ces groupements en desserrant certaines contraintes et de mieux faire connaître l’aide et le rôle de ces structures aux TPE/PME susceptibles d’y avoir recours ». En période de tensions sur le marché du travail, les GE connaissent un regain d’intérêt de la part des pouvoirs publics français, car perçus comme l’un des moyens de lutter contre le chômage et répondant, d’une certaine manière, au besoin de flexibilité des entreprises et à des besoins non pourvus sur le marché du travail. Cette réponse est rendue possible par le fonctionnement même du GE qui repose avant tout sur une coopération entre entreprises adhérentes pour permettre la mise à disposition de salariés en temps partagé (art. 1253-1 et suiv. du Code du travail). L’objectif est la création d’emplois pérennes à temps plein (dans la mesure du possible). La mutualisation d’emplois par le temps partagé constitue en soi une solution innovante et adaptée aux besoins des TPE/PME sur un territoire en répondant à des besoins atypiques qu’ils seraient difficiles de combler en temps normal. Pour les salariés, les GE offrent la possibilité de conclure un contrat en CDD ou CDI avec un seul employeur (le GE) et une relative garantie du maintien des missions à temps partagé auprès des adhérents du groupement. Le GE permet aussi de capitaliser de l’expérience (de développer du capital social) et de sortir d’une certaine routine. Enfin, ils contribuent à lutter contre la désertification des territoires par une réponse à des besoins atypiques d’emploi sur les territoires, évitant ainsi des délocalisations ou fermetures de sites. Une mission commune habite les GE (qu’ils soient multi-sectoriel ou mono-sectoriel) : celle de lutter contre la précarisation de l’emploi sur un territoire ; fixer une main-d’œuvre dans un bassin d’emploi, en limitant les mouvements de populations et en renforçant l’attractivité du territoire (Everaere et Glée, 2014).
2 Ils se distinguent de l’intérim notamment par l’absence de but lucratif du groupement (association ou société coopérative), la mutualisation des risques et l’objectif de pérennisation de l’emploi au travers d’un CDI. Ils ont su se déployer sur l’ensemble du territoire national et dans l’ensemble des secteurs économiques (agriculture, culture, associatif, marchand, non marchand…). Le secteur agricole est celui qui s’est le mieux approprié le dispositif « GE » avec près de 3 500 GE remplissant deux missions principales : la mutualisation de salariés et l’organisation de missions de remplacements sur les exploitations. Pour les autres secteurs, on dénombre près de 711 GE employant 10 à 12 000 salariés dont 140 Groupements d’Employeurs pour l’Insertion et la Qualification (GEIQ) (chiffres du GESTE au 31 décembre 2013). Les GEIQ offrent, chaque année, près de 3 000 contrats d’insertion qui sont des sas, permettant à des jeunes, souvent en difficulté, d’acquérir une qualification et de basculer ensuite sur un contrat en entreprise ou en GE. Toutes familles de GE confondues, ce dispositif représente 35 000 salariés en France [1]. Toutefois, ces ordres de grandeur restent très approximatifs.
3 Pour sortir de leur invisibilité et développer leur potentiel, une piste est en cours d’exploration : la structuration en réseau des GE. Par réseau, on peut retenir la définition d’une « association explicite ou implicite d’agents d’entreprises manufacturières et de services, d’institutions évoluant dans des domaines complémentaires et ayant pour objet de rapprocher des ressources variées, de développer des relations de confiance entre les membres de ces groupes et de réduire les coûts d’obtention de ces ressources, diminuant ainsi l’incertitude à court et long terme sur le marché » (OCDE, 1993). Dans ce contexte institutionnel plus favorable à la reconnaissance des GE, nous nous interrogerons sur l’intérêt de cette structuration en réseau pour permettre aux GE de sortir de leur relatif anonymat et jouer leur rôle, jusqu’alors sous-estimé, dans la construction d’une gestion des ressources humaines territoriale (GRH-T). Les résultats présentés dans cet article sont issus d’une recherche-action (Liu, 1997 ; Resweber, 1995) menée dans le cadre d’un contrat financé par le conseil régional du Grand Est (dispositif Innov’action) de 2015 à 2017. Pour répondre à la question qui nous anime, nous soulignerons l’importance de l’organisation en réseau et le rôle des GE dans l’élaboration de la GRH-T (1). Après une présentation des résultats de la recherche-action sur la réalité des réseaux de GE sur nos territoires (2), les conditions de pérennisation pour déployer une GRH-T crédible seront discutées (3).
1 – Réseaux de groupements d’employeurs et GRHT
4 Le potentiel des GE restent très largement sous utilisé, ce qui les maintient dans une forme d’anonymat. Or, pour déployer une GRH territoriale, l’approche en réseau offre des perspectives intéressantes pour l’ensemble des acteurs même si la réussite territoriale répond à un certain nombre de conditions.
1.1 – Les GE, un acteur pour le développement de l’emploi sous-estimé
5 Les GE restent méconnus comme acteur de développement de l’emploi par rapport à l’intérim (Everaere, 2016). Or, les GE proposent un accompagnement sur-mesure à la fois des entreprises adhérentes mais aussi des salariés mis à disposition en misant sur le développement des compétences et la stabilité de la relation d’emploi. Côté PME, ils peuvent apporter une réponse pertinente à ces entreprises (Vilette, 2008) pour lesquelles la GRH n’est pas perçue comme une fonction prioritaire (D’Amboise et Garand, 1995). En effet, deux PME sur trois affirment rencontrer des difficultés pour recruter en raison de la pénurie de compétences (54 %), du manque de motivation des candidats (48 %) ou encore de la complexité juridique et administrative imposée par le Code du travail (43 %) [2]. Côté salarié, les GE participent à lutter contre la précarisation de l’emploi par la proposition d’un seul contrat, avec un seul employeur et le statut de salarié. Finalement, les GE apporte une « flexicurité », c’est-à-dire simultanément de la flexibilité et de la sécurité à la fois aux employeurs comme aux salariés, ce qui a pour principal intérêt « un ajustement dans un délai le plus court possible, de la main-d’œuvre disponible, en termes de qualité (compétences) et de volume (effectif) » (Cromarias, 2010). Toutefois, selon cette auteure, la nature de cette flexicurité resterait imparfaite car limitée à des activités saisonnières. Cette perception mérite d’être nuancée car il n’est pas rare de rencontrer des salariés en temps partagé ayant une ancienneté comprise entre 5 et 10 ans.
6 Pour Everaere et Glée (2014), les GE participent à l’une des approches de la GRH territoriale (GRH-T). La première approche vise la recherche d’une flexibilité et d’une capacité d’adaptation très rapide en fonction de variations de l’environnement de l’entreprise (rôle des sociétés d’intérim). La seconde consiste à mutualiser pour partager, entre plusieurs entreprises, les mêmes ressources, au même moment et à temps partiel (rôle des GE) ou façon alternée et à temps plein dans le cas du prêt de personnel. En fonction des besoins de l’entreprise, la GRH-T tend soit vers un besoin de réactivité (et se tournent alors vers l’intérim) ou de mutualisation (par l’adhésion à un GE). Selon ces mêmes auteurs, les GE issus du terrain seraient plus efficaces que ceux impulsés par l’État car ils répondraient à un besoin exprimé sur un territoire. Ils peuvent amener à « repenser » la gestion des carrières sur les territoires par l’adoption d’une logique inter-organisationnelle (adhésion d’entreprises au groupement) ; par le développement de la polyvalence des salariés et par l’implication proactive des politiques d’entreprise (en raison de la gouvernance associative) (Culié, Defélix et Retour, 2009).
7 Devant les avantages que représente le recours au GE, comment expliquer qu’ils ne soient pas davantage connus des entreprises, des salariés et demandeurs d’emploi ? Le réflexe reste encore la sollicitation à la société d’intérim. Les GE sont confrontés à une situation paradoxale : celle d’avoir réussi à être présents dans la plupart des secteurs économiques et sociaux et cela depuis plus de 30 ans tout en restant inconnus du grand public. Dans le cadre de notre étude, les résultats de l’enquête quantitative auprès de 347 étudiants révèlent que 85,3 % ne connaissent pas les GE. Cette situation peut être qualifiée de paradoxale au sens de la définition proposée par Cameron and Quinn (1988, p. 12) à savoir la présence simultanée de deux éléments exclusifs l’un de l’autre. Cette définition est reprise notamment pour aborder les paradoxes organisationnels perçus comme des situations se caractérisant par la présence de logiques d’action simultanées, interreliées et contradictoires qui persistent dans le temps (Cameron et Quinn, 1988 ; Eisenhardt, 2000 ; Perret et Josserand, 2003 ; Smith et Lewis, 2011). Ford et Backoff (1988) mettent en avant trois caractéristiques des paradoxes : une vision subjective des acteurs en prise avec la situation paradoxale, une dimension interactionnelle car les paradoxes sont socialement construits dans des contextes d’interaction et une recherche de solutions pour être gérés ou supprimés. Garcias, Dalmasso et Sardas (2015) complètent ces caractéristiques en précisant qu’« un paradoxe se reconnaît à l’existence des éléments suivants : des conflits pour les ressources rares, des activités perçues comme mutuellement exclusives par les acteurs, ainsi que le caractère autoreproducteur du paradoxe, qui donne aux acteurs un sentiment d’enfermement dans la situation (Lüscher et Lewis, 2008 ; Perret et Josserand, 2003 ; Smith et Lewis, 2011) ».
8 Alors comment sortir de ce paradoxe ? En le gérant. Pour Grimand, Oiry et Ragaigne (2014), l’ambidextrie est une voie qui mérite d’être explorée. Elle consiste pour une organisation à mener des activités d’exploration de nouvelles opportunités et des activités d’exploitation des capacités actuelles. Selon ces mêmes auteurs, il s’agit d’un mode d’opérationnalisation de la gestion des paradoxes. À partir d’une revue de littérature, ils ont identifié plusieurs formes d’ambidextrie (cf. Tableau 1).
Synthèse des formes d’ambidextrie
Formes d’ambidextrie | Caractéristiques | Auteurs |
---|---|---|
Structurelle | Séparation organisationnelle entre les activités d’exploitation et d’exploration | Tushman et O’Reilly (1999) |
Temporelle | Alternance dans la même entreprise, avec les mêmes salariés de (généralement) longues périodes d’exploitation des capacités existantes et de (généralement) courts mais intenses moments d’exploration des nouvelles opportunités | Noteboom (1999) ; Gilsing et Noteboom (2004) |
Réseau | Conciliation d’activités d’exploitation et d’exploration réalisée en externe, via un réseau d’entreprises | Mc Namara et Baden-Fuller (1999) |
Contextuelle | Capacité comportementale à reconfigurer rapidement les activités d’exploitation et d’exploration au sein d’un même centre de profit pour répondre aux changements de l’environnement | Gibson et Birkinshaw (2004) |
Synthèse des formes d’ambidextrie
9 Parmi les formes d’ambidextrie identifiées, le réseau semble une entrée pertinente pour les GE dans un contexte régional pour participer au développement d’une GRH-T.
1.2 – L’importance de réseaux territorialisés pour construire une GRH-T…
10 Pour Culié, Defélix et Retour (2009), la gestion territoriale des parcours professionnels relève davantage de « la réalité émergente que de l’utopie mobilisatrice ». La structuration en réseau des GE ne serait-elle pas la voie pour donner corps à cette réalité ?
1.2.1 – Typologie des réseaux
11 La typologie proposée par Douard et Heitz (2003) et reprise par Maisonnasse et al. (2010) est particulièrement intéressante pour analyser les réseaux. Ils classent les réseaux selon une matrice reposant sur deux axes : la logique du réseau (additive ou complémentaire) et la spécificité des actifs du réseau.
Typologie des réseaux
Logique du réseau \ Spécificités des actifs | FORTE | FAIBLE |
---|---|---|
Logique additive (coopération pour mettre en place un nouveau processus de production) |
Réseaux heuristiques (ex. : pôle de compétitivité avec un apprentissage fort et la création d’un avantage concurrentiel) |
Réseaux d’adjonction (ex. : réseau d’entreprises ayant pour but de mutualiser des moyens) |
Logique complémentaire (chaque organisation participe à une phase précise du processus de production) |
Réseaux d’orchestration (ex. : un donneur d’ordre et plusieurs niveaux de sous-traitants) |
Réseaux transactionnels (ex. : sous-traitance) |
Typologie des réseaux
12 À la lecture de cette grille, la structuration en réseau de GE sur un territoire pourrait relever à la fois des caractéristiques des réseaux d’adjonction (par la mutualisation de moyens humains et matériels), mais également des réseaux heuristiques en recherchant, par ce maillage territorial, à créer une forme d’avantage concurrentiel par rapport aux sociétés d’intérim.
1.2.2 – Le rôle des réseaux dans la structuration d’une GRH-T
13 Les travaux de Loubès et Bories-Azeau abordent largement et sous différentes facettes les liens entre réseaux et la construction d’une GRH sur les territoires. En 2016, elles soulignent que de nouvelles configurations RH se dessinent par les liens étroits entre GRH et territoire : « les questions de l’emploi et de l’employabilité ne relèvent plus seulement de la responsabilité sociale de l’entreprise mais revêtent également une dimension territoriale » (2013). En 2008, Loubès, Bories-Azeau et Estève s’interrogent sur la structuration de la GRH-T par les réseaux d’entreprises. Selon eux, les réseaux contribuent à « la structuration d’actions territoriales favorables à l’émergence d’une GRH-T en permettant la clarification des rôles, la responsabilisation et la mutualisation ». Au travers de l’étude de cas d’un système productif local (SPL), ils montrent que la GRH-T permet de renforcer les liens sur les territoires. Ils insistent sur le fait que la régulation du travail passe également par de l’inter-organisationnel. Néanmoins, ils soulèvent une difficulté majeure à son développement : la difficile mise en place du dialogue social liée principalement à « l’absence de culture de réseau ou territoriale du monde syndical » (p. 13).
14 Le réseau représente un moyen d’améliorer les pratiques RH de ses membres et de développer une GRH mutualisée (Loubès, Bories-Azeau et Fabre, 2012) en renforçant des apprentissages collectifs ; en créant des compétences environnementales (Defélix, Dietrich et Retour, 2007) ; en constituant un rempart contre la faible expertise RH de ses petites et moyennes entreprises (D’Amboise et Garand, 1995) ; en formalisant des politiques et pratiques de GRH sur un territoire ; en évitant l’isolement des dirigeants de PME. Cette conclusion est d’autant plus vraie pour les TPE/PME (Géniaux et Mira-Bonnardel, 2003).
1.3 – …mais à quelles conditions ?
15 À partir des travaux de Veltz (1994), Gob (2014, p. 102) rappelle que « les réussites territoriales seraient la combinaison des dimensions économiques et extra-économiques, dans l’interface des relations nouées entre les acteurs, dans un processus contingent inscrit socialement et historiquement ». Dès lors, la formation de réseaux ou de mouvements de coopération sur les territoires reste conditionnée à la présence de plusieurs éléments.
16 Pour Bouchez (2003), même si les GE suscitent une réflexion sur la GPEC, la GRH-T repose sur une dynamique des acteurs locaux (entreprises, chambres patronales, universités) et la création de dispositifs appropriés (référentiels compétences…). Cette approche est partagée par Loubès, Bories-Azeau et Fabre (2012, p. 224) qui soulignent l’importance de la capacité du réseau à « faire émerger des intérêts communs parmi ses membres, puis de favoriser les échanges propres à développer des ressources collectives. Outre la gouvernance du réseau, la dynamique insufflée par l’animateur, le soutien des pouvoirs publics locaux, l’ancrage territorial du réseau et le dialogue social y contribuent ».
17 Il est également nécessaire de déployer une stratégie territoriale partagée munie de ressources et d’une coordination (Bories-Azea et Loubès, 2009, p. 13) autour d’un projet mobilisateur. Le projet est au cœur de cette dynamique comme un « propulseur de l’action » car il projette les acteurs dans un avenir à créer et « transforme le présent » (Gob, 2014, p. 103).
18 D’autres travaux sont venus compléter la liste des principaux risques inhérents à la territorialisation de la GRH :
- la difficulté des partenaires à s’engager dans la durée, le risque d’instrumentalisation au profit d’un acteur, la concurrence entre les territoires et enfin, le risque de surperposition avec les dispositifs existants (Defélix et al. (2013) ;
- la non prise en compte de la culture du territoire ;
- l’obstacle à l’entrée de nouveaux acteurs économiques sur un même territoire ;
- l’absence de capacité à fédérer pour le partage des ressources (humaines, technologique, financières…) (Everaere et Glée, 2014) ;
- l’absence de corrélation entre l’interdépendance des partenaires d’un réseau et le degré d’investissement sur la GRH (Pichault et Rorive, 2003) ;
- l’absence de proximité (géographique, organisationnelle et institutionnelle) (Aydalot, 1986) ;
- l’absence de convergence d’intérêts entre les acteurs économiques, d’une proximité géographique, de dimensions cognitives, organisationnelles et d’apprentissage du milieu (Asselineau et Cromarias, 2011).
19 L’ensemble de ces conditions s’applique totalement à la recherche-action menée de 2015 à 2017 sur le Grand Est relative à la structuration d’un réseau territorialisé des GE.
2 – Méthodologie et principaux résultats
2.1 – Méthodologie
20 Cette recherche s’inscrit dans le cadre d’un dispositif régional, Innov’Action, financé par le conseil régional Grand Est pour une durée de 2 ans (2015-2017). L’intérêt de ce dispositif est de rassembler des acteurs issus du terrain et des chercheurs dans le cadre d’une recherche-action (Liu, 1997 ; Resweber, 1995). Le projet est porté par deux groupements d’employeurs : un GE multi-sectoriel orienté vers les entreprises à but lucratif et un GEDA (un GE pour le développement associatif) orienté vers les structures à but non lucratif. Une équipe pluridisciplinaire de 6 chercheurs (1 juriste, 3 gestionnaires et 2 sociologues de l’URCA et de NEOMA BS) les accompagne dans leur démarche de structuration d’un réseau des GE sur le territoire du Grand Est (cf. Tableau 3).
Synthèse de la démarche méthodologique adoptée
Synthèse de la démarche méthodologique adoptée
2.2 – Présentation des principaux résultats
21 Les résultats présentés dans le cadre de cet article sont issus de la seconde phase de la recherche. Il ressort de ce travail plusieurs apports : une faiblesse des réseaux nationaux des GE ; une grande hétérogénéité des formes de réseaux observés notamment dans leur degré de développement ; et l’émergence d’expérimentations régionales sur le Grand Est.
2.2.1 – Faiblesse des réseaux nationaux des GE
22 Le premier résultat de l’étude montre une très grande hétérogénéité des réseaux de GE sur le territoire national.
23 Au niveau des réseaux dits nationaux, nous avons recensé plusieurs réseaux (Ugef-Union des groupements d’employeurs de France ;FNGE - Fédération nationale des Groupements d’Employeurs ; le syndicat national des groupements d’employeurs…) se revendiquant comme ayant une dimension nationale mais la plupart peine à fédérer. Une inter-fédération s’est constituée et regroupe aux côtés de l’UGEF, les fédérations Professions sports et loisirs, agricole, de la culture et des GEIQ. Cette inter-fédération a pour ambition de rassembler les GE tout secteur confondu en vue de faire entendre leurs voix. L’une des causes de l’invisibilité des GE trouve son origine dans cette incapacité à se faire représenter par un interlocuteur unique et clairement identifié par les pouvoirs publics.
24 Au niveau régional, des réseaux sous la forme de centre de ressources des GE (CRGE) sont apparus. Leur mission porte principalement sur l’accompagnement des GE dans leur développement (veille juridique, sociale…) et le soutien de leurs actions. Leur degré de représentation est très variable en restant limité au territoire régional (CRGE Occitanie) ou prendre une ampleur nationale (CRGE Poitou-Charente).
2.2.2 – Grande hétérogénéité des réseaux existants
25 Les résultats de l’étude comparative des formes de réseaux en France a montré une grande hétérogénéité à la fois régionale et sectorielle.
Le cas des réseaux de GE type « sectoriel »
26 Pour exemple, le secteur agricole est très bien organisé en réseau avec des services de remplacements : la Fédération Nationale des Groupements d’Employeurs Agricoles et Ruraux (FNGEAR) qui regroupe 3 827 GE agricoles et ruraux [3]… Ce secteur fait partie de ceux qui ont recours plus facilement aux GE. La culture de la mutualisation est très bien installée aussi bien pour le personnel que pour le matériel agricole (via les CUMA [4]). Au sein du secteur sportif, l’organisation en réseau est davantage axée par discipline sportive (par les fédérations) avec ses déclinaisons territoriales (départementale/régionale et nationale). Sur le champ culturel, on note la présence de GE mais sans présence d’un réseau formalisé.
Le cas d’un réseau de GE pour le développement associatif : l’ inter-GEDA
27 Sur l’ancienne région Champagne-Ardenne, un réseau regroupant les quatre GEDA (Groupements d’Employeurs pour le Développement Associatif) des quatre départements de ce territoire (Ardennes, Marne, Aube et Haute-Marne) a été créé. La particularité de ce réseau est qu’il ne concerne que cette catégorie de GE. À ce jour, ce réseau est actif en organisant des rencontres sur les quatre départements concernés par la présence d’un GEDA et a pour objectif de :
- coordonner les actions sur le territoire ;
- améliorer le niveau de connaissances des activités spécifiques de chaque GEDA ;
- constituer un espace d’échange entre les directions et présidence de ces groupements ;
- briser l’isolement des personnels de direction ;
- faciliter l’échange de bonnes pratiques.
28 À ce jour, ce réseau est unique en son genre et il n’existe pas, à notre connaissance, d’exemple similaire en France.
Le cas d’un réseau de type « régional » : le CRGE Bretagne
29 Le cas du CRGE Bretagne est particulièrement intéressant car contrairement à la définition traditionnelle d’un CRGE (centre de ressources pour les GE), il s’agit en réalité d’un réseau inter-GE visant à fédérer sur un territoire prescrit (Raulet-Croset, 2008) les GE de la région Bretagne. Le réseau a mis dix ans à réunir les 18 GE de la région. Il fonctionne grâce à la présence d’un animateur de réseau, sur la base d’une charte, d’un règlement intérieur et de statuts. Les règles de fonctionnement sont conçues de telle manière que les GE sont fortement incités à une participation active aux rencontres du réseau (l’absence ne donnant pas accès aux informations diffusées lors de ces réunions). Après plus de dix ans d’existence, le CRGE est en réflexion sur la manière de continuer son évolution. Sa constitution a permis de :
- renforcer les liens entre les GE sur ce territoire puisque tous ont fini par adhérer au réseau ;
- de maintenir les emplois et activités économiques grâce à une collaboration étroite entre les PME, les collectivités et administrations (Dirrecte…) avec le réseau des GE. Pour exemple, lors de la fermeture de plusieurs abattoirs à Carhaix (Finistère), le GE Triskel a contribué aux reclassements d’une partie des salariés notamment auprès d’entreprises adhérentes au groupement.
Le cas d’un réseau de type « ensemblier » : Alemploi
30 Une quatrième forme de réseau, plus marginale, a retenu notre attention : l’ensemblier. La structuration de l’ensemblier permet de répondre, grâce à une coopération inter-organisationnelle, à deux enjeux : proposer une réponse adaptée aux besoins des entreprises adhérentes sur un territoire par l’intermédiaire d’un seul interlocuteur et maximiser la pérennisation des emplois. Pour l’ensemblier ALEMPLOI, créé en 2006 sous le nom d’INDIBATP, les fondateurs ont retenu la forme de la SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif) afin de faciliter l’intégration de l’ensemble des parties prenantes dans la gouvernance.
31 La SCIC SA comprend 3 collèges : organisations professionnelles (syndicats d’employeurs) ; fédération usagers (GE-GEIQ) ; salariés permanents. Le conseil d’administration (CA) de la structure ombrelle se réunit trois fois par an et l’Assemblée générale (AG) une fois par an. Chaque structure partenaire conserve sa vie démocratique interne avec son propre CA et sa propre AG.
Structuration ensemblier ALEMPLOI
Structuration ensemblier ALEMPLOI
32 Ces résultats montrent que les différentes formes de réseaux adoptées par les GE s’inscrivent résolument dans une logique assurément additive (Douard et Heitz, 2003 ; Maisonnasse et al., 2010) par la mise en place d’une coopération visant à essaimer une nouvelle forme d’emploi sur les territoires : l’emploi en temps partagé. Par cette coopération, les réseaux de GE contribuent au déploiement d’une GRH territoriale (Lethielleux, 2016).
2.2.3 – Retour d’expériences : le futur réseau du Grand Est
33 Dans le cadre du contrat de recherche Innovation Sociale et GE (ISGE) financé par le dispositif Innov’action, lancé initialement par l’ancienne région Champagne-Ardenne, nous accompagnons les GE et GEDA de ce territoire pour la structuration d’un réseau inter-GE/GEDA. À ce titre, nous pouvons observer les étapes de développement d’un réseau en temps réel.
34 La structuration de ce réseau est passée par plusieurs stades de développement. Dans un premier temps, le territoire d’expérimentation était circonscrit à la région Champagne-Ardenne (allant des Ardennes à la Haute-Marne) et comprenant 23 GE actifs recensés. Avec la reconfiguration du découpage régional français, ce territoire s’étend désormais jusqu’en Alsace. L’extension territoriale sur l’ensemble du Grand Est a nécessité des ajustements et une réflexion sur la dimension souhaitée du futur réseau : faut-il commencer avec les GE de l’ancienne région ou intégrer, dès à présent, les GE de Lorraine et d’Alsace ? Finalement, il a été décidé par les porteurs de projet d’associer l’ensemble des GE du Grand Est aux réunions préparatoires du futur réseau.
35 Les porteurs de projet ont engagé deux actions complémentaires :
- une tentative de création d’un ensemblier (sur le modèle alsacien Alemploi) : structure dite « chapeau » ayant vocation à accueillir progressivement d’autres GE en adoptant une SCIC ou une forme associative. Actuellement, cette option est toujours à l’étude ;
- la structuration d’un grand réseau des GE sur le modèle intégrateur du CRGE Bretagne présentant des similitudes contextuelles avec le Grand Est. Après une première réunion de travail début décembre 2016 en présence de 13 GE sur les 23 recensés, deux groupes de travail composés de directeurs-trices et de président-e-s de GE volontaires ont été constitués pour élaborer un projet de charte et des règles de fonctionnement. Un calendrier de rencontres sur le territoire du Grand Est a pu être établi de février à juin 2017. L’objectif de ces rencontres territoriales est de présenter le projet de réseau aux GE de Lorraine et d’Alsace tout en continuant une dynamique d’animation avec les GE impliqués depuis l’origine du contrat de recherche. Le lancement officiel du réseau est programmé pour juin 2017.
36 Ces deux actions menées en parallèle visent à créer un maillage de GE sur un territoire aussi vaste que la Belgique en intégrant une dimension locale (le cas de l’ensemblier) et régionale (extension du réseau à l’ensemble du Grand Est).
37 Il ressort des entretiens menés lors de la première phase de l’étude trois conditions préalables à la structuration du réseau des GE sur le territoire du Grand Est : une volonté politique pour définir les objectifs du réseau ; une volonté de répondre aux besoins du terrain et le développement d’une logique partenariale incluant toute dimension de prise de pouvoir par l’un des partenaires.
38 Ce retour d’expérience montre l’intérêt de l’accompagnement des GE par la méthodologie de la recherche-action. L’intervention de l’équipe de recherche a permis de mettre en lumière les freins à la constitution de ce réseau ; de faciliter, par le projet, une meilleure connaissance des GE entre eux ; et d’aider au lancement d’une dynamique territoriale pour une forme innovante d’emploi.
39 Reste au réseau en construction à réussir à la création « d’un véritable espace de confiance et de conversation » pour introduire l’apprentissage (Géniaux et Mira-Bonnardel, 2003, p. 135).
3 – Discussion
40 L’adoption d’une organisation en réseau constitue une issue plausible pour permettre aux GE de sortir de leur invisibilité. Néanmoins, les questions de la pérennisation ainsi que du modèle de gouvernance de ce réseau méritent d’être discutées.
3.1 – Adopter une organisation en réseau pour sortir les GE de leur invisibilité ?
41 Les résultats de cette recherche ont montré une hétérogénéité des formes de réseaux adoptées par les GE et une méconnaissance persistante du grand public de leur rôle et ce malgré 30 ans d’existence. Pour faire face à ce paradoxe structurel (confrontation des GE à un besoin d’innover pour répondre à de nouvelles demandes sociales tout en se référant aux formes classiques de travail (CDI) et au droit du travail national) mais également institutionnel (absence de visibilité de ces formes de travail), les GE de la région Grand Est ont opté pour une gestion en réseau. Cette stratégie de réseau a pu être observée sur l’ensemble de la France à des échelles diverses. La solution de type « ambidextrie réseau » semble retenue par les GE qui cherchent à concilier leurs activités dites d’exploitation (activités courantes) avec celles d’exploration (entendues sous formes de développement d’activités). Cette organisation territoriale permet de constituer un maillage sur un territoire donné pour renforcer l’efficacité des GE (mutualisation de ressources, renforcement du positionnement institutionnel auprès des élus et collectivités, meilleure visibilité). Le retour d’expérience sur le Grand Est confirme la conclusion de Grimand, Oiry et Ragaigne (2014) selon laquelle l’ambidextrie serait une forme de gestion innovante à explorer.
3.2 – Pérennité du réseau des GE et stabilité de la GRH territoriale
42 Si le réseau semble être une voie possible pour permettre aux GE de sortir de leur invisibilité institutionnelle et leur permettre d’exprimer leur potentiel jusque-là sous-estimé, encore faut-il s’assurer de sa pérennité. De cette pérennité naîtra la crédibilité nécessaire aux GE en tant qu’acteurs dans la construction de la GRH territoriale. Géniaux et Mira-Bonnardel (2003) ont détecté cinq facteurs de vigilance sur la forme organisationnelle en réseau : la transparence financière, une maîtrise de l’évolution du positionnement de l’offre du réseau, le style de management, la gestion des difficultés financières rencontrées par un partenaire et un équilibre subtil à trouver entre intégration et différenciation. Les différentes formes de réseau de GE observées au cours de cette recherche sont ou pourraient être (en fonction de leur degré de maturité) confrontées à l’un ou plusieurs de ces facteurs de risque. L’absence de prise en considération de ces derniers mettrait en péril la pérennité du réseau et, par effet de domino, de leur rôle dans la construction d’une GRH territoriale.
43 Enfin, à l’instar des réseaux territorialisés, la question de la gouvernance du réseau des GE se pose. À notre connaissance, cette question n’a pas encore fait l’objet d’une étude approfondie et revêt pourtant une importance capitale pour expliquer la réussite ou non d’un réseau. En effet, de par sa forme associative, la gouvernance d’un GE est le fait des président-e-s élu-e-s [5]. Leur degré d’implication dans le fonctionnement du GE conditionne leur investissement dans la construction d’un réseau. Les résultats des entretiens qualitatifs menés lors de la première phase ont montré une grande disparité de l’implication des président-e-s des GE dans la gouvernance de leur structure. Pour Assens (2003), le pilotage des réseaux s’effectuent soit par une entreprise qui va occuper une position centrale dans le réseau, soit par différents acteurs se répartissant les pouvoirs de décisions. Il ressort des cas observés que l’option retenue est le partage du pouvoir entre les membres. Tout l’enjeu pour les GE structurés en réseau sera, sans doute, de dépasser leur modèle de gouvernance associative interne pour adopter un modèle de gouvernance territoriale au sens de Gilly et Wallet (2001), reprise par Ehlinger et al. (2003, p. 380), comme : « un processus de confrontation et d’ajustement tout à la fois de systèmes de représentations et d’actions de groupes d’acteurs proches géographiquement mais pouvant être issus de champs organisationnels et institutionnels différents en vue de la réalisation d’un projet de développement ».
44 Le rôle des GE dans l’élaboration de la GRH territoriale passe par la prise en considération de ces différents facteurs de risques, seule garantie pour assurer la pérennité de leur structuration en réseau.
Conclusion
45 Cette recherche-action met l’accent sur le rôle des GE dans l’élaboration d’une GRH territoriale. Ce rôle a été, jusqu’à présent, minimisé du fait de la relative méconnaissance du dispositif GE (Poilpot-Rocaboy et Joyeau, 2014 ; Everaere, 2016) par les entreprises mais aussi le grand public. De par la mutualisation de salariés en temps partagé, les GE offrent un accompagnement personnalisé du salarié et permettent de répondre aux besoins atypiques de leurs entreprises adhérentes, pour l’essentiel des TPE/PME. Pour mettre fin à ce paradoxe d’invisibilité (malgré plus de 30 ans d’existence), l’adoption d’une stratégie de réseau semble indiquée. Les résultats présentés ont souligné la difficulté des GE à se structurer au plan national et la grande variété des formes de réseaux en région. Pour sortir de cette impasse, une réflexion sur le modèle de gouvernance territoriale mérite d’être engagée. La participation des GE à l’élaboration de nouvelles configurations RH territoriales passe par la pérennisation de leurs réseaux territoriaux et leur capacité à créer du « coopératif » (Marival, Petrella et Richez-Battesti, 2015).
Bibliographie
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Notes
-
[1]
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-
[2]
INSEE, Les Entreprises en France 2014 (données 2011) et Étude Ipsos pour Randstad (données 2016).
-
[3]
Chiffres de 2016, source FNGEAR.
-
[4]
Coopérative d’utilisation du Matériel Agricole.
-
[5]
Il existe des GE ayant adopté la forme d’une SCIC. Dans ce cas, le modèle de gouvernance est différent.