En ce moment précis, au large de la Méditerranée, des marins sauveteurs sont à l’œuvre. Des hommes, des femmes, des enfants auront aujourd’hui la vie sauve grâce à leurs gestes précis, à leurs techniques d’intervention expérimentées, aux soins dispensés par leurs équipiers à bord. Ces gestes ont la beauté et la portée d’un héritage majuscule : nous y tenons infiniment en cela qu’ils font tenir notre humanité présente comme à venir.
En vue de protéger ces gestes et de les transmettre aux générations futures, nous nous engageons à les faire reconnaître par l’UNESCO au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Dans ce cadre, nous déclarons nécessaire la construction d’une flotte de navires conçus comme autant de conservatoires de ces gestes de sauvetage, de soin, de fraternité. Mettre en œuvre de tels navires-outils, c’est en effet permettre à ces gestes de se déployer aujourd’hui dans toute leur amplitude. Lancer en haute mer de tels bâtiments d’avant-garde, c’est en outre créer les conditions d’une transmission de ces gestes aux générations futures qui seront confrontées au centuple aux mouvements migratoires et à de telles situations de péril sur toutes les mers du monde.Aujourd’hui même, nous nous engageons à créer le premier navire de cette flotte : l’Avenir, catamaran de 69 mètres de long et de 22,50 mètres de large. L’Avenir est un outil pionnier, le premier navire européen spécifiquement conçu pour le sauvetage en haute mer ; c’est un refuge médicalisé, un bâtiment doté de tous les équipements nécessaires à l’accueil et au soin des rescapés ; c’est une place publique méditerranéenne, un lieu de vie collective où s’affirme la fraternité et s’expérimente le plurilinguisme ; c’est un laboratoire de recherche sur des devenirs désirables, une base avancée à partir de laquelle créer les navires et les avenirs qui ne cesseront de manquer…