Avant de se focaliser sur l’atelier de l’artiste, et sur les façons dont l’artiste occupe cet espace, abordons dans un premier temps l’endroit de l’atelier dans un sens plus large et plus général que l’espace de création artistique. L’atelier, chez la plupart des gens, dans la majorité des maisons, renvoie à un petit espace aménagé pour y mener de menus travaux ou petites réparations. C’est là que peuvent être entreposés des outils, dans du mobilier prévu à cet effet ou non, ainsi que des matériaux en tout genre : chutes de bois, pièces métalliques, sacs de ciment, ou de chaux… Cet atelier est le plus commun, on le retrouve dans chaque habitation ou presque. Les travaux qui y sont menés sont généralement de faible ampleur, sans réelle importance et ne concernent pas le champ professionnel : ils relèvent alors de ce que l’on nomme le bricolage, notion que nous approfondirons ultérieurement. Cette dimension non-professionnelle des petits travaux effectués par les bricoleurs se retrouve jusque dans les caractéristiques des ateliers qu’ils occupent.
Qu’il s’agisse d’un coin de garage, de grenier, d’une pièce en sous-sol voire d’un petit bâtiment annexe à l’habitation principale, l’atelier d’un bricoleur comprend l’idée d’un espace de travail pas forcément optimisé, mal éclairé, peu ou pas chauffé et ventilé, et doté d’installations électriques parfois précaires. Bien que les pratiques exercées par les bricoleurs du dimanche, chacun de leur côté, chacun dans leur atelier diffèrent grandement et qu’il existe probablement autant de façon de bricoler qu’il y a de bricoleurs, on retrouve des similitudes dans la façon qu’ils ont d’occuper l’espace d’atelier…