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Article de revue

Enfantement et maternité dans la Bible

Pages 113 à 119

Notes

  • [*]
    Jean-Jacques Daban, pédopsychiatre.
  • [1]
    Analogue au sens du nom hébreu d’Ève.
  • [2]
    Moïse, lui, aurait bien voulu échapper à sa mission (Ex 4,13).
  • [3]
    Ou Pentateuque, en grec, désignant les cinq livres que la tradition attribue à Moïse.
  • [4]
    Femme, exactement, hommesse.
  • [5]
    L’homme.
  • [6]
    Saint Augustin lui-même, dans ses Commentaires sur la Genèse, estime ridicule l’opinion selon laquelle la faute d’Adam et Ève serait de nature sexuelle.
  • [7]
    En Hébreu schât, d’où Schêt (Seth).
  • [8]
    Ce n’est pas tant pour la belle image de l’arche que pour la condamnation de la confusion sexuelle des générations (Gn 9,21 à 27) que Noé pourrait susciter notre intérêt dans cette étude.
  • [9]
    Il s’agit là du Moïse tel qu’il figure dans le texte et non d’un hypothétique personnage historique.
  • [10]
    « Dieu a entendu ».
  • [11]
    Moïse aura quelques soucis avec elle pendant l’Exode, car, de concert avec Aaron, elle contestera sa primauté (Nb 12,2).
  • [12]
    C’est son frère Aaron qui devait s’exprimer à sa place.
« L’homme donna pour nom à sa compagne “Ève”, parce qu’elle fut la mère de tous les vivants[1]. »
(Gn 3, 20)

1 La Bible hébraïque est le patrimoine commun du judaïsme et des églises chrétiennes. Elle ne se présente pas comme le récit d’une révélation divine qui serait passivement reçue par l’homme. Elle est l’histoire d’un peuple, le récit des tentatives de Dieu pour faire alliance avec l’homme. Elle se présente aussi comme la geste de l’affrontement de l’homme avec Dieu. Citons seulement l’exemple [2] de Jacob rencontrant la divinité dans une mémorable bagarre dont il restera estropié (Gn 32, 25 à 29). Si, au bout de notre lecture, Dieu reste inconnaissable, en revanche, nous en aurons beaucoup appris sur l’humanité ou, du moins, sur le modèle d’humanité que propose le texte biblique.

2 Nous ne serons pas surpris d’y voir la maternité exaltée et la femme stérile décrite comme oubliée de Dieu. Rachel avait beau dire à Jacob : « Rends-moi mère, autrement, j’en mourrai ! » (Gn 30,1), elle n’eut de fils que lorsque Dieu le jugea bon. Le destin de la femme prend sens dans la maternité. Aucun terme n’est fixé à l’amour maternel, dont l’image est volontiers utilisée par les prophètes : « Est-ce qu’une femme peut oublier son nourrisson, ne plus aimer le fruit de ses entrailles ? » (Is 49,15).

3 Et le respect filial envers la mère, inscrit dans le Décalogue, est inculqué par les sages (Pr 1,8 ; 6,20 ; 23,22 à 25, etc). Le crime envers la mère est un des plus graves qui soient (Ex 21,15 à 17 ; Lv 18,7, etc.).

4 La Bible est l’histoire d’un peuple et la puissance d’un peuple ne peut exister sans le nombre, d’où les termes conquérants de la bénédiction donnée à Rebecca : « Notre sœur, puisse-tu devenir des milliers de myriades ! Et puisse ta postérité conquérir la porte de tes ennemis. » (Gn 24,60).

5 L’amour actif de la mère s’étend bien au-delà des soins aux nourrissons. Les exemples ne manquent pas qui montrent la part déterminante que les mères viennent prendre dans le destin de leurs rejetons. Il suffit de voir comment Rebecca trompe Isaac afin que Jacob reçoive la bénédiction paternelle (Gn 27) pour constater que bien souvent, le dernier mot appartient à la femme et que la mère prend en main le sort de son enfant, son rôle ne s’arrêtant nullement avec la fin du premier âge.

6 Prenons encore l’exemple du roi Salomon qui doit son trône à sa mère Bethsabée. Sur le conseil de Nathan le prophète, elle n’hésite pas à rappeler sa promesse au roi David affaibli par l’âge (1R 1, 11 et s.). Ce n’est qu’ensuite que David sera en position de transmettre à son fils le trône et son héritage politique et moral (1R 2 à 9). Il semble qu’auparavant, il n’ait eu aucune parole pour lui.

7 Notons-le bien, il est un moment où l’influence maternelle doit cesser. L’histoire de Salomon nous l’enseigne. Il doit son trône à sa mère, mais quand elle lui demande d’accorder Abisag la sunamite, ancienne concubine de son père David, à Adonias, son demi-frère et ancien rival pour la royauté, il refuse et fait mettre à mort Adonias (1R 2,13 à 25).

8 Quand la mère vient à mourir, la douleur de son enfant est extrême. Le psalmiste en fait l’image de la plus profonde douleur morale : « … comme si j’étais en deuil d’une mère, j’étais tristement courbé vers le sol » (Ps 35,14b).

9 La Bible a bien plus à nous dire que ce discours de surface sur les mécanismes profonds de la maternité. Pour cela, il faut en revenir à la lecture de ses cinq premiers livres, la Torah [3].

10 Avant tout, il faut, pour qu’advienne la maternité, une base biologique, des corps et une force instinctuelle qui pousse à la reproduction de ces corps. Nous relèverons que, d’entrée de jeu, est bien signifié ce qui fait le partage entre l’homme et l’animal.

11 Tout commence donc par la Création. Ouvrons le livre de la Genèse. Il est dit en Gn 1,26 et répété en Gn 1, 27 : « Dieu créa l’homme à son image ; c’est à l’image de Dieu qu’il les créa. » Si nous avons quelques difficultés à nous représenter ce qu’est être à l’image de Dieu, il est plus facile sans doute de lire là toute l’épaisseur de ce qui fait différer l’homme de l’animal, la conscience psychologique et morale, l’intelligence, le langage…

12 Tout au contraire point commun entre l’homme et l’animal, la différence sexuelle figure dès le commencement, elle est constitutive de l’humanité. « Mâle et femelle furent créés à la fois » (Gn 1,27).

13 Suit en Gn 1,28, le commandement « Croissez et multipliez. » En d’autres termes, avec leur base biologique, les aspects pulsionnels de la reproduction sont posés. La mère, au sens genitrix, voire generatrix (celle qui produit) se trouve ainsi fondée. Bien sûr, cela ne saurait être suffisant pour décrire ce qu’est la maternité, car on ne dirait rien du désir.

14 En effet, pour qu’advienne la maternité, il faut la rencontre d’un homme et d’une femme. Cela vaut pour le premier couple comme pour tous les humains. Écoutons le second récit de la création de l’humain. La femme est à la fois semblable à l’homme, et, née dans son sommeil, elle est un mystère pour lui et l’objet d’une attirance irrésistible. « Et l’homme dit : “Celle-ci, pour le coup est un membre extrait de mes membres et une chair de ma chair ; celle-ci sera nommée Icha[4], parce qu’elle a été prise de Ich[5]”. C’est pourquoi l’homme abandonne son père et sa mère ; il s’unit à sa femme, et ils deviennent une seule chair. » Et le verset suivant ajoute : « Or ils étaient tous deux nus, l’homme et la femme, et ils n’en éprouvaient point de honte. »

15 On peut imaginer une délicieuse, libre et innocente expression du désir sexuel au jardin d’Éden. Il n’est pas question de pomme dans le texte biblique. La faute n’est aucunement mentionnée comme étant de nature sexuelle [6]. L’objet défendu du désir, qui devient alors tentation, c’est l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Son fruit est « attrayant à la vue et précieux pour l’intelligence » (Gn 3, 6). Et le serpent dit à la femme : « … Dieu sait que, du jour où vous en mangerez, vos yeux seront dessillés, et vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal » (Gn 3, 5). Le serpent tente la femme et l’homme ne peut résister à la tentation qui vient par la femme.

16 Et les conséquences sont clairement exprimées par Dieu lui-même, qui est comme pris au piège de la liberté qu’il a donnée à sa créature : « Voici l’homme devenu comme l’un de nous, en ce qu’il connaît le bien et le mal » (Gn 3, 22).

17 L’homme est donc puni d’avoir voulu devenir semblable à Dieu, d’avoir désiré (et d’être parvenu) à accroître sa conscience. Il ne lui manquera que l’immortalité. Dieu lui en interdira l’accès (Gn 3, 22). Sa colère est terrible et vient justement toucher la femme dans l’enfantement : « J’aggraverai tes labeurs et ta grossesse ; tu enfanteras avec douleur… » (Gn 3, 16).

18 Ainsi, un fait biologique devient l’expression d’une punition divine. Toutes les fois qu’une femme souffre des douleurs de l’enfantement, c’est d’une certaine manière une affaire entre elle et Dieu. Au-delà d’une utilisation quelque peu dérangeante de la culpabilité, nous voyons combien la fonction maternelle se trouve ainsi rapprochée du divin.

19 Cependant, la place est également laissée à une lecture où l’on trouverait les bases d’une anthropologie dans laquelle le postulat de l’existence de Dieu ne serait pas nécessaire. Mortel et se sachant mortel, l’humanité ne se survivra que dans la succession des générations. L’être humain souffre et sait qu’il souffre, joignant à la douleur physique sa contrepartie morale.

20 Poursuivons le récit que nous propose la Genèse. En raison même de ce développement de la conscience humaine, la femme réalise qu’en enfantant, elle contribue à la création. La voilà cocréatrice de l’humanité, et elle le sait. Encore faut-il qu’une place soit faite au père de ses enfants. L’Éternel y pense. Il le dit un peu brutalement, en langage du temps : « …la passion t’attirera vers ton époux et lui te dominera » (Gn 3,16). Il faut tout de même noter que c’est la passion et qui lie la femme à l’homme et fait qu’elle se laisse dominer. Il n’est pas question d’une soumission par la force…

21 À ce stade, tous les éléments sont réunis pour qu’un premier type de maternité puisse paraître. « Or, l’homme, s’étant uni à Ève, sa femme. Elle conçut et enfanta Caïn, en disant : “J’ai fait naître un homme, conjointement avec l’Éternel !” » (Gn 4, 1). En effet, la volonté et l’action d’un homme et d’une femme ne sont pas suffisantes pour qu’une naissance ait lieu. Il y faut toujours une intervention divine, même si c’est aussi improbable que dans le cas de Sara qui rit lorsque, en dépit de son âge, lui est annoncée sa grossesse prochaine (Gn 32, 25 à 29). En d’autres termes, l’enfant doit être accueilli comme un don et non être le seul produit de la volonté de ses parents. Sa liberté d’humain en dépend.

22 Ce n’est ni de Caïn, ni de son frère Abel que procédera l’humanité destinée à survivre au déluge, mais de Seth. Sa naissance est ainsi rapportée : « Adam connut de nouveau sa femme : elle enfanta un fils et lui donna pour nom Seth : “Parce que Dieu m’a accordé [7] une nouvelle postérité au lieu d’Abel, Caïn l’ayant tué” » (Gn 4, 25).

23 Seth, l’ancêtre de Noé [8], est donc un enfant de remplacement. Ce qui veut dire qu’Ève (et toute mère après elle) doit faire le deuil de l’enfant parfait, celui dont la perfection comblerait tous ses désirs, le pauvre Abel. Elle doit aussi, d’une certaine manière faire le deuil d’un enfant omnipotent dont l’intolérance à la frustration pourrait engendrer le crime. Car Caïn n’est pas capable d’une véritable relation à un autre qui serait son semblable. Alors, comment faire ? La mère toute seule est visiblement en échec. Il faudra une invention nouvelle. Elle est exprimée dans le récit de la naissance de Seth.

24 Mentionnée une première fois à la fin du quatrième chapitre de la Genèse, la naissance de Seth est reprise dans le cinquième sous une forme particulièrement solennelle puisqu’elle débute par une reprise du premier récit de la création de l’homme. La différence est dans la suite. Après le récit de la maternité d’Ève, vient celui de l’engendrement par Adam : « Adam, ayant vécu cent trente ans, produisit un être à son image et selon sa forme, et lui donna pour nom Seth » (Gn 5, 3).

25 Au matrilinéaire des débuts, succède la généalogie patrilinéaire de la première race. Tout se passe comme si Adam reconnaissait, ou était admis par Ève, à reconnaître cet enfant-là.

26 Le Pentateuque offre d’autres exemples de ce que sont les différentes composantes de la maternité. Nous en retiendrons deux, celui d’Agar et d’Ismaël qui est une histoire de « mère porteuse » avant la lettre, et celui de Moïse [9], dont nous pourrions dire qu’il eut trois mères…

27 Auparavant, penchons-nous sur l’histoire d’Agar et d’Ismaël telle qu’elle est rapportée dans le livre de la Genèse. Le début en est au chapitre 16. Alors, la belle Sara se nommait encore Saraï et Abraham n’était qu’Abram. C’était donc un couple ordinaire, sans enfant et qui prenait de l’âge. « Hélas, l’Éternel m’a refusé l’enfantement », disait Saraï (Gn 16, 2). Et elle eut une idée toute humaine, de donner son esclave égyptienne, Agar, à Abram pour qu’il ait un enfant d’elle. Ce projet était voué à l’échec. « Peut-être par elle aurais-je un enfant », disait-elle (Gn 16, 2). Et Agar conçut des œuvres d’Abram. « Quand elle vit qu’elle avait conçu, sa maîtresse devint l’objet de son dédain » (Gn 16, 4). La réaction de Saraï ne se fait pas attendre. Maltraitée par sa maîtresse, Agar s’enfuit une première fois au désert. L’Éternel vient l’y confirmer dans sa vocation maternelle. Il lui indique le nom d’Ismaël [10] pour son enfant et trace l’étrange destin qui sera le sien (Gn 16, 12).

28 Jamais Ismaël ne deviendra l’enfant de Sara !

29 Agar endurera avec son enfant les rigueurs de sa maîtresse. Car Abraham, lui, et à juste titre, considérait Ismaël comme son fils. Quand Isaac sera né à Sara, elle revendiquera le départ de son esclave. Abraham ne peut rien faire pour empêcher ce second départ vers le désert où Agar et Ismaël passeront tout près de la mort. Le courage d’Agar sera aussi fort que sa fierté d’avoir eu un enfant d’Abraham. C’est seule qu’elle finira d’élever son enfant. Plus tard, elle ira lui chercher une épouse en Égypte.

30 Le ventre d’une femme, fût-elle une esclave, ne saurait donc devenir l’instrument des désirs d’une autre.

31 C’est un tout autre destin que celui de Moïse. Telle qu’elle figure au deuxième chapitre de l’Exode, l’histoire de l’enfance de Moïse est la moins miraculeuse du monde. Un premier point retient l’attention, on ne nous donne pas même le nom du père ni de la mère de Moïse. Nous apprenons seulement que c’était « un homme de la famille de Lévi ». Sa mère était « une fille de la famille de Lévi ».

32 La généalogie de Moïse n’apparaîtra que plus tard, quand il se chargera de la mission de faire sortir son peuple d’Égypte, et là nous lirons, non sans étonnement, que son père, Amram, avait épousé sa propre tante (eh oui !), Yokebed, dont il avait eu trois enfants, Aaron, Miriam et Moïse. En fait, Moïse ne « récupère » sa généalogie qu’après s’être affirmé dans son rôle auprès des Hébreux.

33 Pour l’heure, il s’agit d’un bel enfant de trois mois que sa mère (et grand-tante) veut voir échapper à l’arrêt de mort prononcé par Pharaon sur les enfants mâles qui naissaient aux Hébreux. Il n’est pas pour de bon abandonné au fil de l’eau puisque sa grande sœur [11] surveille le berceau de jonc rendu étanche. Dès que le berceau est récupéré par la servante de la fille de Pharaon, cette dernière, voyant l’enfant, n’est aucunement dupe et dit : « C’est quelque enfant des Hébreux » (Ex 2, 6).

34 Arrivée sur ces entrefaites, la sœur de Moïse propose sa mère comme nourrice. « L’enfant devenu grand, elle le remit à la fille de Pharaon et il devint son fils ; elle lui donna le nom de Moïse, disant : parce que je l’ai retiré des eaux » (Ex 2,10). Si l’étymologie est des plus contestables, il faut noter que c’est la fille de Pharaon, et non sa mère génitrice, qui nomme Moïse. Désormais, c’est dans la culture égyptienne que sa nouvelle mère, et elle seule, va élever l’enfant. Les deux aspects de la mère, genitrix et mater, sont ici d’autant plus repérables que les deux fonctions sont assurées par deux femmes appartenant à des cultures différentes pour ne pas dire opposées.

35 Le père est, cette fois-ci, remarquablement absent. Moïse ne semble pas y avoir accès.

36 Il devient un garçon au caractère parfois irascible, à la parole embarrassée [12]. Mais quelle hésitation peut être la sienne entre ses deux langues maternelles ?

37 Son identité n’est guère assurée, il est un Égyptien pour les Hébreux et un Hébreu pour les Égyptiens, au demeurant « fort humble, plus qu’aucun autre homme qui fût sur cette terre » (Nb 12, 3).

38 Ce n’est certainement pas par hasard que sont ainsi fixés les traits du grand personnage.

39 Moïse trouvera en son beau-père, Jéthro, le sacrificateur de Madian, un soutien et un conseil. C’est alors qu’il garde les troupeaux de ce dernier que l’Éternel s’adresse à lui en ces termes : « Je suis la divinité de ton père, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob… » (Gn 3, 6).

40 Il devient alors un Hébreu par vocation, et non point par la seule naissance. Cette vocation, c’est un appel qui se situe incontestablement dans le registre paternel. Cela n’ira toutefois pas sans difficulté.

41 Lors de son retour vers l’Égypte avec sa femme Séphora et son fils Gersom, Moïse, alors qu’il est dans une hôtellerie, connaît une crise violente. Il est « abordé par le Seigneur », dit le texte, et celui-ci « veut le faire mourir » (Ex 4,24). Séphora circoncit elle-même leur fils aîné (Ex 4, 25), ce qui, apparemment, provoque la fin de la crise. Elle dit alors à Moïse : « Oui, tu m’es uni par le sang, grâce à la circoncision » (Ex 4, 26).

42 Pour Séphora, la fonction maternelle va jusqu’à mettre physiquement son fils en conformité avec la culture de son mari qu’elle adopte de ce fait. C’est par sa femme, mère de son fils aîné, que Moïse se trouve confirmé dans son identité et peut poursuivre son chemin.

43 Parvenus au terme de ce bref article, nous devons lâcher le fil d’un texte dont la principale particularité est peut-être, depuis des millénaires, de susciter de nouvelles interprétations. Martin Luther disait fort plaisamment que « l’Écriture avait un nez de cire », voulant exprimer par là qu’il était facile de lui faire dire ce qu’on voulait. Il suffit pour cela de faire de brèves citations découpées artistiquement. Nous avons essayé de ne pas tomber dans ce travers et de prendre le texte, quelle que soit la complexité de sa composition, comme une œuvre originale formant un tout.

44 Et cette optique nous a fait voir que l’enseignement qui y est donné sur la maternité et l’enfantement était loin du modèle rigide et dogmatique que l’on pouvait craindre. Nous avons entrevu, au contraire, une vision dynamique et différenciée du faisceau de composantes qui fonde le fait d’être mère.

45 Les citations proviennent de la traduction de la Bible du Grand Rabbin Zadoc-Kahn, Librairie Colbo éditeur, Paris.

46 Liste des abréviations des titres des livres bibliques :

47 Ex, Exode ; Gn, Genèse ; Is, Isaïe ; Lv, Lévitique ; Nb, Nombres ; Pr, Proverbes ; 1R, Premier Livre des Rois.


Mots-clés éditeurs : filiation, Bible, Moïse, maternité

Date de mise en ligne : 01/11/2005

https://doi.org/10.3917/lett.059.0113

Notes

  • [*]
    Jean-Jacques Daban, pédopsychiatre.
  • [1]
    Analogue au sens du nom hébreu d’Ève.
  • [2]
    Moïse, lui, aurait bien voulu échapper à sa mission (Ex 4,13).
  • [3]
    Ou Pentateuque, en grec, désignant les cinq livres que la tradition attribue à Moïse.
  • [4]
    Femme, exactement, hommesse.
  • [5]
    L’homme.
  • [6]
    Saint Augustin lui-même, dans ses Commentaires sur la Genèse, estime ridicule l’opinion selon laquelle la faute d’Adam et Ève serait de nature sexuelle.
  • [7]
    En Hébreu schât, d’où Schêt (Seth).
  • [8]
    Ce n’est pas tant pour la belle image de l’arche que pour la condamnation de la confusion sexuelle des générations (Gn 9,21 à 27) que Noé pourrait susciter notre intérêt dans cette étude.
  • [9]
    Il s’agit là du Moïse tel qu’il figure dans le texte et non d’un hypothétique personnage historique.
  • [10]
    « Dieu a entendu ».
  • [11]
    Moïse aura quelques soucis avec elle pendant l’Exode, car, de concert avec Aaron, elle contestera sa primauté (Nb 12,2).
  • [12]
    C’est son frère Aaron qui devait s’exprimer à sa place.

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