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Article de revue

L'absentéisme des collégiens : prévalence et caractéristiques

Pages 39 à 58

Notes

  • [*]
    Professeur en Sciences de l’éducation, IREDU, Université de Bourgogne.
  • [1]
    L’équipe de recherche était composée de : Benjamin Moignard, Maxime Alonso, Benjamin Denecheau, Benoît Loth, Anaïs Andrieu, Vincent Chapon, Louise Grosset, Caroline Gault, Labass Lamine Diallo, Josée Cliville, Mohammed Guessad, Vénusia Passerieux, Capet Fanny, Doisy Laurence, Landy Alain, Gomez Guylaine, Spartariu Julia. La recherche a été en grande partie financée par le Conseil Régional d’Aquitaine. Le travail de l’équipe était bénévole.

1Le problème de l’absentéisme marque l’actualité politique et sociale de façon récurrente tant au niveau de son impact sur la scolarité des jeunes concernés qu’à celui de la sécurité intérieure. Le lien est établi dans le discours politique entre absentéisme et délinquance juvénile, plus spécifiquement chez les collégiens des quartiers difficiles. De plus, les débats actuels situent bien souvent la racine du problème dans la famille, l’interrogation portant sur les moyens à mettre en place afin de responsabiliser les dites familles et prévenir cet absentéisme indésirable qui dans la représentation commune serait fatalement criminogène. Cette interprétation du phénomène engendre la disqualification des familles qui risquent en outre des sanctions financières (les parents d’enfants absentéistes sont passibles d’une amende de 750 euros (B.O.14 du 01/04/2004), voire d’emprisonnement pour carence d’éducation (sur cette vision répressive cf. Glasman, 2004, p. 301).

2Nombre de recherches indiquent cependant que l’un des principaux facteurs incitant à l’absentéisme est l’ennui et le manque d’intérêt de l’école ou son manque de pertinence par rapport aux attentes des jeunes (Janosz et al. 2000 ; Huerre, 2006). L’absentéisme est-il un signe précurseur de la délinquance ou bien le meilleur moyen de contourner ce qui est cause de souffrance ou ne fait plus sens ? Cet article présente un état des lieux quant à l’absentéisme des collégiens (12-16 ans) à partir de travaux de recherche que nous avons menés en France lors de l’année scolaire 2005/2006. Il s’agira dans un premier temps de tenter de définir l’ampleur du phénomène. Dans un deuxième temps, nous présenterons quelles sont les caractéristiques de ces élèves absentéistes. Qui sont-ils ? Que font-ils quand ils ne sont pas au collège ? Enfin, nous examinerons la relation supposée entre activités délinquantes et absentéisme.

1 – L’absentéisme des collégiens en France

3Comptabiliser l’absentéisme peut sembler un exercice simple : l’institution scolaire par elle-même devrait être capable de recenser ses absents. Cependant, l’administration connaît mal l’absentéisme occasionnel, en se concentrant plutôt sur l’absentéisme « lourd ». Le problème peut être posé à travers la comparaison des recensements ministériels en France (Toulemonde, 1998) et de la seule étude quantitative d’envergure tentée à ce jour dans notre pays ayant inclus dans son protocole quelques questions sur l’assiduité scolaire (Choquet & Ledoux, 1994). Ces deux ordres de données montrent les difficultés épistémologiques liées à leur statut même. Le premier recensement part d’une définition administrative précise de l’élève absentéiste, la seconde dans une approche plus compréhensive s’intéresse au point de vue des élèves sur un phénomène dont la fréquence sera définie par ceux-ci en se positionnant sur une échelle évaluant leur degré de non-assiduité scolaire. D’un côté, une définition qui devrait permettre une comptabilité précise des absences connues par les adultes, de l’autre, une définition permettant de mieux étudier les comportements et les attitudes.

4D’un point de vue administratif, l’absentéisme est défini comme un « comportement marqué par la répétition d’absences volontaires » (circulaire n° 96-247 du 25-10-96). L’unité de mesure administrative étant la demi-journée d’absence, quatre demi-journées d’absence non justifiée dans le mois doivent faire l’objet d’un signalement par le chef d’établissement à l’Inspection académique. L’absentéisme est qualifié de « lourd » au-delà de 10 demi-journées d’absence par mois (note d’information 07.24 : l’absentéisme des élèves dans le second degré en 2005-2006).

5Dans l’enquête Choquet-Ledoux sur la santé des adolescents la fréquence de l’absentéisme est mesurée à l’aide d’une définition différente de la définition officielle. Ces chercheurs définissent l’absentéisme par les manifestations qualifiées d’évitement scolaire suivantes :

  • sécher les cours ;
  • arriver en retard ;
  • être absent une journée ou plus, au cours des douze derniers mois.
Cette définition est déclinée selon une échelle de fréquence (jamais ou une seule fois une des trois conduites, de temps à autre au moins l’une des trois conduites, souvent au moins une des trois conduites, souvent plusieurs de ces conduites), ce qui conduit Choquet et Ledoux (op. cit., p. 126) à proposer deux catégories : les « absentéistes occasionnels », et les « absentéistes réguliers » (Choquet & Hassler, 1997). Cette catégorisation pose le problème du seuil : est-on absentéiste uniquement si l’on tombe sous le coup de la loi (quatre demi-journées d’absence injustifiées dans le mois) ou est-on déjà absentéiste quand on sèche fréquemment les cours ou qu’on arrive souvent en retard à l’école et en classe ?

6Des enquêtes utilisant un recensement administratif de l’absentéisme et partant d’une définition légale et univoque de celui-ci en termes de demi-journées d’absence ne peuvent obtenir les mêmes résultats qu’une enquête d’absentéisme auto-reporté, utilisant des indicateurs multiples. Le temps d’absence vécu par un élève peut n’être pas repéré administrativement mais il n’en est pas moins un acte dont il convient d’interroger le sens et les conséquences. Nous entendons dans cet article explorer aussi bien l’absentéisme « lourd » qu’un absentéisme plus occasionnel, dont il est tout aussi nécessaire d’étudier les éventuelles conséquences. Lorsque nous ferons référence à l’absentéisme ou aux absentéistes dans cet article, il s’agira des absences sans excuses, c’est-à-dire au fait de « sécher les cours », que ces absences soient « volontaires » ou voulues par des personnes en charge de l’élève (par exemple pour surveiller un membre de la famille).

2 – Méthodologie

2.1 – Démarche générale

7Cette étude sur l’absentéisme fait partie d’une enquête nationale sur la délinquance auto-reportée que nous avons menée au cours de l’année 2005/2006 dans les collèges, faisant partie d’un projet international de grande envergure, puisque impliquant 38 pays : l’International Self-Reported Delinquency. Cette enquête vise à décrire les actes de délinquance à partir d’un questionnaire de 67 questions. Elle vise aussi à une explication probabiliste de cette délinquance en fonction de variables familiales, personnelles, sociales et scolaires. Le lien absentéisme-délinquance est testé, et nous avons ajouté pour le préciser un module de 22 questions.

8D’autre part, notre intérêt pour l’absentéisme est aussi lié à nos recherches sur le décrochage scolaire. L’absentéisme est un des facteurs les plus influents quant à la probabilité de décrocher, et nos travaux précédents, plus qualitatifs, sur « les processus de construction des décrochages scolaires » nous avaient amenée à constater que nombre d’élèves s’absentaient sans qu’aucun adulte ne soit au courant tant au niveau de l’Institution qu’à celui des familles (Blaya, 2003). Tout comme il existe un chiffre noir de la criminalité ou de la violence à l’école, il semble donc exister un chiffre noir de l’absentéisme. Nous avons décidé d’interroger directement les élèves dans les établissements scolaires afin d’obtenir les données par auto-révélation (voir conditions de passation plus loin).

9Pour cela nous avons d’abord utilisé la question concernant l’absentéisme dans le questionnaire ISRD (le libellé est le suivant : « as-tu déjà été absent une journée sans excuse véritable durant l’année en cours ? », les modalités de réponses possibles étant : jamais, une ou deux fois, trois fois ou plus). L’unicité de cette question et le caractère trop restreint de l’échelle de réponses proposées nous ont conduits à ajouter en fin de questionnaire un module visant à mieux étudier la prévalence de l’absentéisme et mieux connaître ses formes et motivations. Au niveau de l’étude de la prévalence de l’absentéisme nous avons ajouté quatre questions : la première porte sur le nombre de journées ou de demi-journées d’absences dans l’année, mais avec un choix de réponses plus important (de jamais à + de 5 fois), la seconde, dichotomique (« as-tu été absent dernièrement ? ») la troisième ouverte demande d’estimer le nombre d’absences au cours des trois derniers mois. La logique épistémologique qui sous-tend notre travail nous a en effet conduits à proposer une question très ouverte où le « temps vécu » d’absentéisme refuse une définition précise (on peut avoir été absent 1 heure ou 1 journée et se considérer effectivement absent). Par contre une quatrième question demande des précisions temporelles plus importantes, à savoir si les absences sont pour un cours particulier, une demi-journée, une journée ou plus d’une journée.

10L’étude corrélative de l’absentéisme peut alors être menée avec différentes variables, par exemple celles qui concernent la famille. Surtout, dans le cadre et dans les limites de ce premier article, nous étudierons les liens entre l’absentéisme et les variables permettant de mesurer la délinquance et le risque de décrochage scolaire (voir plus bas la construction de la variable « délinquance »). En ce qui concerne le décrochage scolaire, nous étudierons les variables communes à l’ISRD et au PDC, test prédictif (mais bien évidemment probabiliste et non déterministe) des risques de décrochage scolaire mis au point et validé par une équipe québécoise (Potvin & Rousseau, 1993).

2.2 – Échantillon

11L’échantillon a été choisi de façon quasi-aléatoire car bien qu’ayant sélectionné les écoles par tirage au sort, la décision finale quant à leur participation leur appartenait. Dans un premier temps, nous avons tiré au sort 14 académies sur 27 et dans un deuxième temps, nous avons tiré au sort les collèges dans des zones urbaines et semi-rurales. Les classes ont été tirées au sort pour les niveaux de 5e, 4e, 3e. Nous avons laissé les 6e de côté en raison de la longueur du questionnaire. L’échantillon comprend 22 collèges dont 3 289 élèves répartis de la façon suivante : 1 626 garçons et 1 654 filles (9 non réponses).

12Le questionnaire a été administré dans 17 villes pendant les deux premiers trimestres de l’année 2006. 28,9 % des établissements sont classés ZEP. L’échantillon est composé de 6 grandes villes (> 100 000 habitants), 5 villes moyennes (> 40 000 habitants) et 6 petites villes (> 20 000 habitants).

2.3 – Le travail de terrain

13Notre questionnaire a été appliqué par l’équipe de recherche de l’Observatoire Européen de la Violence Scolaire [1] sous la supervision de l’auteur. Les assistants de recherche ont tous été formés au cours de deux sessions quant aux objectifs et à la démarche de la recherche ainsi qu’à ses enjeux éthiques et déontologiques.

14Les élèves ont été interrogés par classe entière sous la supervision de trois chercheurs. Les adultes de l’établissement n’étaient pas présents lors de la complétion du questionnaire. L’enquête et ses objectifs ont été présentés aux élèves pendant une dizaine de minutes. Son caractère international a été souligné, ce quia toujours suscité un grand intérêt chez les jeunes. Dans la mesure du possible, de sorte à réduire la communication entre les élèves, ceux-ci étaient assis seuls à une table. Nous avons été extrêmement attentifs à préserver l’anonymat des élèves et des établissements. Les élèves qui ne désiraient pas répondre n’y étaient pas contraints et une autorisation écrite préalable avait été demandée aux familles.

3 – Les résultats

15Les objectifs de cet article sont de mesurer la prévalence de l’absentéisme scolaire chez les collégiens ainsi que les caractéristiques des jeunes absentéistes. Enfin, nous cherchons à vérifier quelles sont leurs activités durant leurs absences et si la délinquance est une occupation importante comme peuvent l’avancer nombre de recherches (Lagrange, 2001 ; Roché, 2001).

3.1 – La prévalence de l’absentéisme chez les 12-16 ans

16Les réponses à la première question sur l’absence dans l’année nous indiquent que plus d’un tiers des élèves déclarent s’être absentés une journée ou plus sans excuse dans l’année (35,9 %), mais seulement 6,7 % des élèves plus de cinq fois. Par contre 41,2 % des élèves disent « s’être absenté dernièrement », témoignant que la norme « journée ou demi-journée » est insuffisante, l’absence à un cours étant prise en compte par les répondants. En effet si les absences ont une durée d’une journée ou d’une demi-journée pour la plupart, 15,6 % des élèves répondant avoir été absents dans l’année disent s’absenter pour un cours, 27 % pour une demi-journée et 41,2 % pour une journée entière. Les absences de plus d’une journée concernent 16,2 % des répondants. A la question « Est-ce que tu t’es absenté lors des trois derniers mois ? », 2 % des élèves déclarent plus de 10 absences ce qui se situe dans la même fourchette que les chiffres du ministère pour l’absentéisme lourd.

17Une mise en classes des réponses à cette question ouverte permet de les répartir en quatre classes qui distinguent pour notre étude les absentéismes autorévélés. La première classe est celle des non-absentéistes, c’est-à-dire les élèves déclarant n’avoir jamais été absents dans les trois derniers mois. Puis nous considérerons comme absentéistes occasionnels les jeunes dont les absences varient de 1 à 5 lors du dernier trimestre, absentéistes réguliers, les jeunes dont les absences varient de 6 à 10 dans le trimestre et comme absentéistes fréquents, les jeunes qui déclarent au-delà de 10 absences.

Tableau 1

Typologie des absentéistes (N=3 289 élèves de collège, France)

Tableau 1
typologie absents Nb. cit. Fréq. Non absents 2104 64,0 % Absentéistes occasionnels 954 29,0 % Absentéistes réguliers 166 5,0 % Absentéistes fréquents TOTAL CIT. 65 2,0 % 3289 100 %

Typologie des absentéistes (N=3 289 élèves de collège, France)

18On peut donc noter que si effectivement la connaissance institutionnelle de l’absentéisme lourd (que nous préférons qualifier de fréquent, terme n’impliquant pas de jugement de valeur) rejoint bien les résultats d’une recherche par « absentéisme auto-déclaré », il n’en reste pas moins qu’au niveau de l’absentéisme régulier c’est 5 % de la population scolaire qui est concernée, et au niveau de l’absentéisme occasionnel 29 %. C’est un premier constat qui nécessite une interprétation délicate : est-ce après tout si important ? Hormis l’absentéisme fréquent, ne s’agirait-il pas plutôt d’une école buissonnière sans gravité ? Il faut pour le savoir tenter de mieux connaître les caractéristiques des absentéistes et les conséquences des absentéismes fréquents, réguliers ou occasionnels.

3.2 – Qui sont les absentéistes ?

19Nous allons dans ce paragraphe tester le lien existant entre ces absentéismes et des variables courantes, pour établir un premier « profil » des élèves concernés.

20D’abord et comme le confirment les recherches précédentes (Choquet & Ledoux, 1994), ce sont les garçons qui semblent le plus souvent absentéistes (52,41 % contre 47,21 % - chi2 = 654,46, ddl = 2, 1-p =>99,99 %) et le plus concernés par l’absentéisme lourd (3.55 % des garçons s’absentent plus de 20 fois contre 1.86 % des filles). Mais cependant pour l’absentéisme plus occasionnel, la différence filles/garçons n’est pas significative (x2 = 2.90, 1-p = 76,58 %). Au niveau de l’âge, l’absentéisme est significativement dépendant (au seuil de 0.01) de la variable âge, tous les types d’absentéisme augmentant avec l’âge. On passe ainsi de 71 % de non absentéistes pour les moins de 13 ans à 58 % pour les élèves de 15 à 16 ans, ou encore pour l’absentéisme fréquent de 0,5 % à 3,4 %. La dépendance n’est par contre pas significative selon l’origine nationale des répondants eux-mêmes ou de leurs parents.

21Nous avons ensuite vérifié si la composition familiale avait un impact sur l’absentéisme des jeunes. Les répondants avaient le choix entre 9 situations différentes, de l’habitation avec le couple parental au placement en foyer ou aux diverses figures de la recomposition et de la monoparentalité. Contrairement à la délinquance (Mucchielli, 2000), la composition de la famille n’est pas significativement liée à l’absentéisme. La monoparentalité en particulier n’apparaît pas un facteur aggravant. Par contre, le fait d’absence de travail du père ainsi que de la mère est significativement (au seuil de 0.2) lié à l’absentéisme fréquent mais avec une valeur du chi2 assez faible (chi2=46.35). En fait les variables familiales structurelles apparaissent faiblement liées à l’absentéisme. Les variables de notre questionnaire testant la supervision parentale ne permettent pas non plus de mettre nettement en évidence des différences entre les non-absentéistes et les trois types absentéistes : les parents des absentéistes occasionnels aussi bien que fréquents punissent dans les mêmes proportions que les parents des jeunes non absentéistes quand ils ont connaissance des manquements de leurs enfants (chi2=10.97, 1-p=46.81). De même les absentéistes, quel que soit leur degré d’absentéisme ont autant que les non-absentéistes des règles concernant la fréquentation des amis et les sorties le soir. Cependant le respect de ces règles est largement proportionnel au niveau d’absentéisme (à .01) : parmi les élèves déclarant sortir le soir 62 % des non absentéistes disent respecter les limites fixées contre 51 % des absentéistes occasionnels, 49 % des réguliers et 27 % des absentéistes fréquents. En fait, les variables liées aux pairs, et particulièrement aux pairs délinquants, sont bien plus explicatives que les variables familiales. Ainsi 49 % des absentéistes fréquents disent appartenir à un groupe comprenant des délinquants contre 18 % des non absentéistes.

22Nous avons ensuite cherché à vérifier si les jeunes séchant les cours étaient à risque de décrochage scolaire. Nous avons dans un premier temps comparé le niveau d’absentéisme des jeunes en fonction de leur redoublement, le redoublement étant d’après la littérature scientifique prédicteur du décrochage scolaire (Paul & Troncin, 2004). Le résultat est statistiquement significatif (à .01) : le pourcentage d’élèves qui ont redoublé – que ce redoublement soit récent ou ancien – et se sont absentés plus de 10 fois dans le trimestre atteint 8,9 % contre 3,6 % des élèves qui n’ont pas redoublé. Mais le décrochage scolaire ne peut se résumer au seul redoublement, aussi avons-nous croisé la question sur les absences au cours des 3 derniers mois avec les risques évalués de décrochage chez les jeunes sur une échelle de 4 : à risque élevé ; risque moyen ; risque léger ; non à risque. Cette échelle est construite sur une partie des variables du test prédictif élaboré et validé par une équipe québécoise après des études longitudinales (Potvin & Rousseau, 1993), variables communes avec l’ISRD. Ces variables testent : le retard scolaire, l’attachement à l’école, les relations avec les enseignants, l’auto évaluation des résultats académiques et les projets quant à la poursuite des études. L’analyse montre une relation très significative entre absentéisme et risque de décrochage scolaire, plus un jeune est absent, plus il présente de risques de décrocher.

Tableau 2

Risque de décrochage scolaire et fréquence de l’absentéisme

Tableau 2

Risque de décrochage scolaire et fréquence de l’absentéisme

La dépendance est très significative. chi2 = 138,57, ddl = 6, 1-p =>99,99 %. Ce tableau est construit sur la strate de population ’absentéistes’ contenant 1328 observations, les pourcentages sont calculés en fonction du nombre de citations.

23On notera également que 68 % des absentéistes fréquents disent passer moins d’une demie heure par jour à leurs devoirs contre 32 % des non absentéistes (le temps passé à faire des devoirs diminue en fait régulièrement avec l’augmentation du niveau d’absentéisme chi2=113.10, 1-p=99.99 %).

24Nous avons également tenté de vérifier si l’absentéisme variait selon le type d’établissements. Les résultats sont à cet égard nuancés. En effet, il semble bien y avoir plus d’absents dans les collèges de l’éducation prioritaire : 51,5 % d’élèves de ZEP déclarent n’être jamais absents versus 62,6 % des élèves de collèges ordinaires – significatif à 0.01) à la question sur les absences d’une journée ou plus. Toutefois un des établissements possédant le plus bas taux d’élèves absents est un collège de ZEP. De même dans notre échantillon d’autres établissements non situés dans l’éducation prioritaire présentent des problèmes d’absentéisme aussi élevés voire plus élevés que des établissements ZEP. Ceci montre seulement que si les facteurs liés aux difficultés sociales vécues en ZEP sont présents pour expliquer l’absentéisme, il n’en reste pas moins que ces facteurs sociaux n’ont rien de fatal et – ce qui est le cas pour le collège de ZEP possédant un taux d’absentéistes très bas d’après nos observations – qu’une politique d’établissement volontariste contre l’absentéisme peut être suivie d’effet.

3.3 – Les raisons de l’absence

25Les développements précédents nous mènent à penser que l’absentéisme scolaire n’a pas son origine dans la seule famille, ni même dans des variables sociales classiques, même si elles jouent leur rôle.

26Quand on interroge les jeunes eux-mêmes sur les raisons qui ont motivé leur absence, les réponses concernent massivement le milieu scolaire, bien plus que le milieu familial. Ainsi, le post-codage par analyse thématique fréquentielle des réponses à la question ouverte : « Les raisons pour lesquelles tu t’absentes sans excuse » sont certes variées, mais touchent surtout l’univers scolaire.

Tableau 3

Raison d’absence

Tableau 3
Raisons des absences je n’aime pas la matière 277 16,9 % je n’aime pas le prof 253 15,5 % malade/santé 238 14,5 % je n’aime pas l’école 224 13,7 % vacances/voyages 127 7,8 % le prof ne m’aime pas 111 6,8 % occuper de mes frères et sœurs 83 5,1 % paresse/fatigue 73 4,5 % je dois rester avec l’un de mes parents 52 3,2 % suivre les amis 37 2,3 % fête religieuse 36 2,2 % grève 30 1,8 % les autres m’embêtent 25 1,5 % je travaille 25 1,5 % pas venir pour une heure 16 1,0 % pas faire le contrôle/Travail non fait 15 0,9 % Problèmes de famille (décès) 14 0,8 % Total citations 1636 100,0 %

Raison d’absence

Ce tableau est construit sur la strate de population ’absentéistes’ contenant 1328 observations, les pourcentages sont calculés en fonction du nombre de citations.

27Les raisons vécues des absences sont donc majoritairement d’ordre scolaire avec 57 % des réponses qui concernent les enseignants, la matière enseignée ou encore l’école en général. Ainsi c’est d’abord la relation à l’adulte en milieu scolaire qui est avancée avec 22,2 % des réponses. Ces réponses sont très semblables et sans nuance : « je déteste la prof d’espagnol et elle me pourrit la vie », « les profs me saoulent » ou même un« C’est des fachos les profs » ou « ici c’est Alcatraz ». Cependant un certain nombre de ces justifications peuvent concerner les fêtes religieuses (36 élèves, 2,2 % des réponses), comme l’exprime un élève : « Pour des fêtes qui ne sont pas encore fériées : l’Aïd », les relations entre pairs ou la relation amoureuse (37 élèves, 2,3 % des réponses) : « Quand mes amies qui ne sont pas dans la classe finissent plus tôt je sèche les cours car l’amitié est plus importante que les cours » et les problèmes de « santé » (parfois décrits comme des « problèmes de fille ») qui sont évoqués dans 14,4 % des cas, souvent accompagnés d’un commentaire disant que dans ce cas « je ne sèche pas », mais que parfois « ma mère ne me croit pas ».

28Nous noterons également que 1,5 % des réponses faites par les répondants invoquent le fait qu’ils doivent travailler alors que notre échantillon concerne des jeunes scolarisés en collège et que 28 % des jeunes qui disent s’absenter pour travailler sont âgés de 12-13 ans ; 32 % de 13-15 ans et 32 % de 15-16 ans. 8,4 % des réponses mentionnent le devoir de s’occuper de parents ou de frères et sœurs. Les filles sont prépondérantes dans ce type d’activité (9,33 % des filles absentéistes contre 5,6 % de garçons) alors que les garçons sont plus affectés par la relation à l’enseignant.

29Enfin, près de 8 % des réponses concernent des départs en vacances en période scolaire. Il n’empêche, sur le plan de la rationalisation par les absentéistes eux-mêmes des causes de leur absence, c’est une remise en cause profonde de la pédagogie et des enseignants dont il est question. Cela est surtout vrai dans le cas des absentéismes réguliers et fréquents, qui affirment fortement cette détestation de l’école. Leur expérience est interprétée par les jeunes absentéistes comme une conséquence d’expériences scolaires difficiles, et non pas comme un désir d’expériences déviantes ou simplement amusantes.

3.4 – Activités pendant l’absence

30Nous avons demandé aux jeunes où ils étaient et ce qu’ils faisaient pendant qu’ils séchaient leurs cours. Comme l’indiquent les résultats du tableau 4, la plupart des répondants déclarent rentrer chez eux (59,19 %). Toutefois, 28,16 % d’entre eux disent rester dans la rue ou encore aller chez quelqu’un d’autre (22,52 %).

Tableau 4

Lieux de sèche

Tableau 4
lieu où seche Nb. cit. Fréq. Non réponse 177 13,33 % tu restes dans la rue ou dans un lieu public (parc, devant établissement) 374 28,16 % tu rentres chez toi 786 59,19 % tu vas chez quelqu’un 299 22,52 % tu restes dans l’établissement scolaire 61 4,59 % TOTAL OBS. 1328

Lieux de sèche

Ce tableau est construit sur la strate de population ’absentéistes’ contenant 1328 observations. (Plusieurs réponses possibles).

31Les principales activités des absentéistes ne sont pas tournées vers les activités extérieures : elles concernent la télévision (21,9 %), les jeux électroniques (15 %), dormir (14,5 %), aider à la maison (9,5 %). 6 % environ disent simplement attendre que le temps passe. Les sorties avec les copains concernent seulement 18,5 % des absentéistes.

32Nous avons ensuite cherché à savoir de façon plus précise si les jeunes absents étaient plus délinquants que les autres. Pour vérifier ce lien nous avons construit par classification automatique une variable comprenant quatre classes d’individus en fonction des actes de délinquance auxquels ils ont déclaré s’être livré dans les3 derniers mois. Les types d’actes retenus dans cette classification sont : les dégradations de locaux, le vol dans un magasin, le vol avec effraction, le vol d’une bicyclette ou d’une motocyclette, le vol de voiture et le vol dans une voiture, le vol à l’arrachée, le port d’arme blanche, la menace avec arme, et l’agression physique grave, tous actes répertoriés dans le code pénal. Nous obtenons alors 4 classes : celle, très majoritaire, des non-délinquants (66 % des élèves), qui n’ont commis aucun de ces actes, celle des délinquants occasionnels (18,1 % des élèves) auteurs d’un ou deux des actes concernés, la plupart du temps un vol en magasin, celle des délinquants affirmés (7,3 % des élèves) auteurs de plusieurs de ces actes (en général plus de 5 de ces actes) et celle que nous nommerons « violence gratuite » où il s’agit d’élèves (8,7 % des répondants) qui ne commettent pas d’actes de délinquance d’appropriation mais sont impliqués dans le port d’arme blanche, les menaces avec armes et surtout les violences physiques lourdes. On retrouve d’ailleurs ces derniers beaucoup plus fréquemment dans les bagarres collectives.

33Le tableau 5 nous montre clairement l’existence d’un lien entre absentéisme et délinquance : plus on est absent, plus on a de pratiques délinquantes. Toutefois, on notera qu’un jeune sur quatre (26 %) de la population non absentéiste a des activités délinquantes et que 39,2 % des absentéistes réguliers (et 21,5 % des fréquents) ne déclarent pas d’actes de délinquance.

Tableau 5

Absentéisme / délinquance

Tableau 5

Absentéisme / délinquance

La dépendance est très significative. chi2 = 200,52, ddl = 12, 1-p =>99,99 %. Les valeurs du tableau sont les pourcentages en ligne établis sur 3289 citations.

34Sans que l’absentéisme mène donc nécessairement à la délinquance il n’en reste pas moins que ce tableau montre une régularité remarquable : à mesure que l’absentéisme augmente, l’implication dans des faits de délinquance augmente aussi.

35L’activité délinquante chez les jeunes absentéistes (absents au moins une fois dans l’année) varie selon le type de ville d’implantation de l’établissement. Les établissements les plus affectés par le problème de délinquance chez les absentéistes, contrairement à ce que l’on pouvait croire ne sont pas ceux qui sont situés dans les grandes villes ou en banlieue parisienne mais ceux des petites villes isolées (< 40 000 habitants). 24,7 % des absentéistes de grandes villes s’adonnent à la délinquance contre 36 % dans les petites villes isolées (et 30 % en banlieue parisienne).

36L’activité délinquante varie aussi selon le lieu où se trouvent les jeunes pendant qu’ils sèchent leurs cours. Nos résultats vérifient le fait qu’être dans la rue présente un plus grand risque de s’adonner à des activités répréhensibles (70,80 % des jeunes concernés), rejoignant ainsi la littérature existante sur la délinquance et les bandes (Klein, 1999).

4 – Discussion

4.1 – Absentéisme : un recensement imprécis, des résultats divergents

37Le recensement de l’absentéisme s’il semble plus facile pour les absentéistes lourds (nos résultats convergent avec les données officielles) est beaucoup plus complexe pour l’absentéisme dit occasionnel. La différence entre enquêtes officielles et enquêtes scientifiques nous montre l’évidence d’un véritable chiffre noir de l’absentéisme scolaire occasionnel. Ainsi, le recensement institutionnel donne-t-il un état de la mobilisation de l’institution scolaire quant à l’absentéisme chronique, facilement identifiable. Pour celui-ci l’ensemble de nos résultats suit les mêmes tendances que les conclusions officielles : le pourcentage d’absentéistes lourds reste minoritaire et l’absentéisme est inégalement réparti. Mais une proportion importante d’absentéistes n’est pas repérée, concernant au moins les 5 % d’élèves absentéistes réguliers. Pourtant les effets de l’absentéisme régulier, mais non chronique ne sont pas négligeables.

38La relation entre absentéisme et décrochage est forte : les absences sont plus fréquentes chez les jeunes qui ont redoublé et l’absentéisme est un des indicateurs possibles d’un désinvestissement scolaire. Il est intéressant de constater que bien que les familles soient souvent mises en cause quant aux problèmes d’absentéisme et que celui-ci prendrait racine dans des milieux familiaux peu propices à l’intégration scolaire (Patterson, Reid & Dishion, 1992), la majorité des raisons invoquées par les jeunes concerne le milieu scolaire et notamment la relation aux adultes, rejoignant ainsi les travaux de Potvin et Rousseau (1993) sur l’importance de la qualité de la relation enseignant/enseigné sur le décrochage scolaire. Ce qui ne dédouane en rien le comportement de certaines familles dont les modes de vie sont contraires à la culture scolaire (Reid, 1985). Nous avons pu montrer qu’un certain nombre de parents ont besoin que leurs enfants restent à la maison pour s’occuper d’eux ou de leurs frères et sœurs. Nos résultats confirment l’existence de ce que Reid (2002) et Hayden (2002) qualifient de parents utilitaristes gardant leurs enfants à la maison pour les aider à accomplir certaines tâches telles que la garde d’enfants plus jeunes. Mais quoiqu’il en soit c’est le lien pédagogique qu’interrogent le plus fortement nos résultats.

39Une typologie a été établie par Bernard Toulemonde qui comprend l’absentéisme par défaut de motivation, de confort, de consumérisme scolaire, de respiration, par nécessité économique, contraint, le vrai-faux absentéisme (pp. 27-30). Nous rajouterons à cela l’absentéisme d’esquive, qui tente d’éviter les situations d’humiliation liées à l’expérience scolaire (Dubet, 1992).

4.2 – Absentéisme et délinquance

40Les travaux de Roché (2001), de Lagrange (2000), sur la délinquance des mineurs et l’absentéisme montrent qu’il existe une forte corrélation entre absentéisme et délinquance. Selon Roché, la propension à la délinquance est forte chez les jeunes absentéistes (39,5 % d’entre eux sont auteurs de petits délits et 19 % d’actes plus graves) qui trouvent aussi dans ce comportement un moyen d’expression de leur opposition à l’autorité des adultes de l’établissement (Roché, 2001, p. 134). Nos résultats vont largement dans ce sens : le tableau 5 nous montre combien l’importance de la répétition d’actes délinquants est fonction du nombre d’absences, et cela est vrai y compris avec l’absentéisme non repéré par l’administration. Les échecs scolaires et l’absentéisme sont selon Lagrange (2000) des « témoins précurseurs » de rébellion contre les institutions. Il souligne cependant la construction sociale de ce lien entre absentéisme et délinquance dans les quartiers de relégation où se concentrent les difficultés sociales et fragilités psychologiques qui peuvent en découler. Dans ces quartiers il est plus probable de fréquenter des groupes de pairs au sein desquels la socialisation se fera en opposition à l’école et par l’adoption de comportements déviants.

41Selon l’Audit Commission de 1996, en Grande-Bretagne, on trouve deux fois plus d’absentéistes chez les délinquants que d’élèves qui fréquentent régulièrement l’école. Devlin (1997), dans une étude auprès de 250 prisonniers conclut que l’absentéisme et l’exclusion scolaire caractérisent ces derniers, impliquant ainsi que l’école joue un rôle dans la construction d’attitudes délinquantes. Cependant aucune des études précitées ou actuellement publiées ne parvient à identifier si l’absentéisme est la conséquence ou la cause de comportements délinquants chez les jeunes. Il semble toutefois évident que l’absence de l’établissement scolaire fournit du temps libre qui peut être propice à des actes délinquants (Hayden & Martin 1998 ; Roché, 2001). De plus, même si grand nombre de délinquants sont absentéistes, un grand nombre d’absentéistes n’a jamais commis d’actes de délinquance, ce qui implique que l’on trouvera ces délinquants dans d’autres types de populations et que nombre d’absentéistes sont occupés à autre chose. Ainsi, nous confirmons les résultats de nos travaux qualitatifs précédents (Blaya, 2003) qui montrent que les jeunes qui sèchent leurs cours passent leur temps à la maison devant la télévision ou les jeux électroniques, dorment, sont plus rarement en ville. Ils sont souvent seuls attendant que le temps passe. L’ennui reste une figure de l’expérience des absentéistes.

Conclusion

42Cette recherche dont les objectifs étaient de mesurer la prévalence et les caractéristiques des jeunes qui sèchent les cours en collège montre que l’absentéisme est plus fréquent qu’on ne pourrait le croire en se contentant de lire les statistiques officielles de recensement des absences effectuées par le ministère de l’Education nationale, excepté pour l’absentéisme fréquent qui est plus visible. Au delà des 2 % de jeunes absentéistes fréquents, 5 % des jeunes se considèrent comme absentéistes réguliers et 29 % occasionnels. Or plusieurs de nos résultats montrent que la majorité (58 %) des absentéistes réguliers sont à risque élevé de décrochage scolaire (80 % pour les fréquents, 18,5 % pour les occasionnels). Par ailleurs nos résultats vont également dans le sens de précédents travaux sur la délinquance juvénile (Roché, 2001 ; Lagrange, 2001 ; Klein, 1999), montrant que la délinquance est supérieure chez les jeunes qui s’absentent. Ils montrent surtout une régularité dans l’augmentation de la délinquance en fonction de l’augmentation du nombre d’absences.

43Ces deux séries de résultats montrent donc bien la nécessité de lutter contre l’absentéisme, même occasionnel, pour lutter contre le décrochage scolaire et la délinquance. Cependant, ils ne signifient pas que tous les absentéistes soient délinquants, au contraire. La grande majorité d’entre eux sont d’abord des jeunes en retrait de l’expérience scolaire, qui se replient chez eux, sans pour autant entrer dans une logique délictueuse. Même si certains absentéismes ont des origines familiales, par exemple au niveau d’un travail imposé dans la famille (en particulier au niveau de la garde au domicile) ou pour des épisodes limités de départ en vacances, c’est dans la relation pédagogique qu’il faut lire l’origine la plus fréquente du problème, et du coup la direction stratégique clef de sa remédiation. Il en est de l’absentéisme comme de son alter ego le décrochage scolaire : l’amélioration du climat scolaire et de la relation aux adultes en est la meilleure prévention (Fortin & Alii, 2001 ; Glasman, 2004) et non une approche pénale et culpabilisante pour les familles, qui n’en sont qu’en partie responsables.

Bibliographie

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Mots-clés éditeurs : absentéisme, élèves, délinquance, collège, sécher

Date de mise en ligne : 16/01/2013

https://doi.org/10.3917/lsdle.424.0039

Notes

  • [*]
    Professeur en Sciences de l’éducation, IREDU, Université de Bourgogne.
  • [1]
    L’équipe de recherche était composée de : Benjamin Moignard, Maxime Alonso, Benjamin Denecheau, Benoît Loth, Anaïs Andrieu, Vincent Chapon, Louise Grosset, Caroline Gault, Labass Lamine Diallo, Josée Cliville, Mohammed Guessad, Vénusia Passerieux, Capet Fanny, Doisy Laurence, Landy Alain, Gomez Guylaine, Spartariu Julia. La recherche a été en grande partie financée par le Conseil Régional d’Aquitaine. Le travail de l’équipe était bénévole.

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