Couverture de ETSOC_167

Article de revue

Landry, Fuster et les politiques démographiques en France durant l’entre-deux-guerres. Théories, controverses et débats

Pages 181 à 214

Notes

  • [1]
    Fuster fut chargé de 1910 à 1916 d’un cours complémentaire d’Assurances sociales fondé par Alfred Mayen, qui fut ensuite transformé en une Chaire de « Prévoyance et assistances sociales » (aux frais de la Ville de Paris et du Département de la Seine) occupée par Fuster entre 1917 et 1935. Voir Collège de France, « Cours et travaux du Collège de France », Annuaire 109e année, Paris, mars 2010, p. 5-23 ; Christophe Charle, Eva Telkes, “27. Fuster (Édouard, Paul)” in Christophe Charle, Eva Telkes, Les professeurs du Collège de FranceDictionnaire biographique 1901-1939, Paris, Institut national de recherche pédagogique, 1988, p. 78-79.
  • [2]
    Édouard Fuster, « Résumé des cours. Prévoyance et assistance sociales », Fondation de la Ville de Paris et du département de la Seine, Annuaire du Collège de France, 1935, p. 128-130.
  • [3]
    Pour en savoir plus sur la vie familiale de Landry, voir Alfred Sauvy, « Adolphe Landry », Population, 11e année, n° 4, 1956, p. 609-620 et Anne-Emmanuelle Demartini, « Un destin bourgeois : Adolphe Landry et sa famille », Ethnologie française, t. 20, n° 1, 1990, p. 12-20.
  • [4]
    Voir Alain Vulbeau, « Contrepoint - Adolphe Landry, le savant et le politique », Les Informations sociales, n° 183, vol. 3, 2014, p. 21-21.
  • [5]
    Voir Adolphe Landry, « Les idées de Quesnay sur la population », Revue d’histoire des doctrines économiques et sociales, vol. 2, 1909, p. 41-87 ; Id, « Les trois théories de la population », Revue Scientia, 1909 (réédité in A. Landry, La révolution démographique. Études et essais sur les problèmes de la population, Paris, INED-PUF, 1982 [1e éd. 1934], p. 169-192). Pour une bibliographie complète de l’œuvre de Landry, voir Alfred Sauvy, « Adolphe Landry », loc. cit.
  • [6]
    Voir A. Landry, L’hygiène publique en France, Paris, Alcan, in-16, 1930 ; id., « La politique sociale et démographique », Rapport au « Petit Congrès » du parti radical, 19, 20 et 21 décembre 1944, Paris, Impr. de E. Délion, in-8°, 1944 ; Id. « La dépopulation », Revue politique et littéraire, Revue bleue, 1913, p. 323-327 ; Id, « Le maximum et l’optimum de la population », Revue Scientia, 1929 (réédité in A. Landry, La révolution démographique, op. cit., p. 169-192).
  • [7]
    Qu’il remettra sur pied en 1947 aux lendemains de la guerre, à New York, avec de nouveaux statuts. Alors réélu président, il est nommé président d’honneur en 1949. Voir A. Sauvy, « Adolphe Landry », loc. cit.
  • [8]
    Voir Alain Girard, « Adolphe Landry et la démographie », Revue française de sociologie, vol. 23, n° 1, 1982, p. 111-126.
  • [9]
    Voir Paul-André Rosental, L’intelligence démographique. Sciences et politiques des populations en France, Paris, Odile Jacob, 2003, p. 24.
  • [10]
    Voir Virginie De Luca Barrusse, Les familles nombreuses, Rennes, PUR, 2008.
  • [11]
    Sur l’Alliance, voir Mireille Le Maguet, L’alliance nationale contre la dépopulation, 1896-1987, Mémoire de DEA, Université de Saint-Quentin-en-Yvelines, dirigé par Pascal Ory, 1997 ; Françoise Thébaud, « Le mouvement nataliste dans la France de l’entre-deux-guerres : l’Alliance nationale pour l’accroissement de la population française », Revue d’histoire moderne et contemporaine, tom 32, n °2, 1985, p. 276-301 ; V. De Luca Barrusse, Les familles nombreuses, op. cit., chapitre 1.
  • [12]
    Plus précisément entre ler août 1914 et le 31 mars 1915, Bulletin de l’Alliance nationale pour l’accroissement de la population française, n° 70, avril 1915, p. 634.
  • [13]
    Richet avait même proposé que l’Alliance s’appelle Alliance nationale pour le relèvement de la population française par l’égalité des familles devant l’impôt.
  • [14]
    Il est difficile de connaître l’année exacte d’adhésion de Landry à l’Alliance mais on sait qu’il en est nommé administrateur en 1912, puis vice-président. Voir A. Sauvy, « Adolphe Landry », loc. cit.
  • [15]
    Sur les idées politiques et notamment le socialisme de Landry, voir Alain Girard qui soutient que Landry, même s’il a appartenu à des gouvernements conservateurs et que l’Alliance n’est pas vraiment une association socialiste, est resté socialiste mais « que pourrait faire un socialisme accédant triomphant dans un pays dépourvu de jeunesse ? […], pour que la France vive […] il fallait arrêter la chute mortelle et cela ne pouvait être fait que dans le cadre du régime », A. Girard « Adolphe Landry et la démographie », loc. cit., p. 617.
  • [16]
    V. De Luca Barrusse, Les familles nombreuses, op. cit.
  • [17]
    Député de 1910 à 1932 puis de 1932 à 1940 et encore de 1945 à 1946 ; sénateur en 1930 puis de 1946 à 1956. Voir Jean Jolly, « Landry (Adolphe, Michel, Auguste) », in Dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940, PUF, 1960-1977 ; Dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958, Paris, La documentation française, vol. 5, 2005.
  • [18]
    Voir A. Sauvy, « Adolphe Landry », loc. cit.
  • [19]
    Ibid.
  • [20]
    Voir Jean-Marc Daniel, « Adolphe Landry (1874-1956), à l’origine de la politique familiale », Le Monde, 6 février 2012, p. 6.
  • [21]
    Fuster évoque dans son cours au Collège de France durant l’année 1928 et en s’appuyant sur les travaux réalisés par le BIT, la question du poids réel des « charges sociales » dans le cadre d’une enquête comparée des « mesures sociales » appliquées en Allemagne et en Angleterre par rapport à la France ». Voir É. Fuster, « Résumé des cours. Coordination entre nouvelle assistance sociale et l’assistance. Chaire Prévoyance et assistance sociales », Annuaire du Collège de France, 1928, p. 43-44.
  • [22]
    Voir A. Sauvy, « Adolphe Landry », loc. cit ; P-A. Rosental, L’intelligence démographique…
  • [23]
    Pendant le conflit, Landry est en retrait. En 1940, il compte parmi les députés qui refusent de voter les pleins pouvoirs à Pétain. En 1939, il devient l’un des cinq membres du Haut Comité de la population (créé juste avant la guerre mais rapidement supprimé en raison du conflit) qui sera à l’origine du Code de la famille. Landry est de nouveau député à partir de 1945, puis sénateur jusqu’en janvier 1956.
  • [24]
    Voir P-A. Rosental, L’intelligence démographique…op. cit.
  • [25]
    Institut national d’études démographiques créé en 1945 « pour » Alfred Sauvy, proche de Landry. Sur Alfred Sauvy, voir Roland Pressat, « L’INED à ses débuts : l’esprit Sauvy », Population, 50e année, n° 6, 1995, Cinquante années de Population, p. 1349-1354 et le numéro spécial de Population (1992-6) en son hommage. Landry est membre du comité technique (qui équivaut au conseil scientifique contemporain) et président du conseil d’administration. Voir A. Sauvy, « Adolphe Landry », loc. cit. Sur la création de l’INED, voir Jacques Dupâquier, Alain Drouard, « La connaissance des faits démographiques », in J. Dupâquier (dir.), Histoire de la population française, tome 4, de 1914 à nos jours, Paris, PUF, 1988, p. 13-47 ; P-A. Rosental, L’intelligence démographique… op. cit.
  • [26]
    Voir A. Vulbeau, « Contrepoint – Adolphe Landry, le savant et le politique », loc. cit.
  • [27]
    En utilisant les données de l’enquête d’Henry (voir Isabelle Séguy, La population de la France de 1670 à 1829, Paris, INED, 2001), Jean-Pierre Bardet situe la première baisse de la fécondité vers 1790-1800. Voir Jean-Pierre Bardet, « La France en déclin », in J-P. Bardet, J. Dupâquier (dir.), Histoire des populations de l’Europe, tome 2  : La révolution démographique 1750-1914, Paris, Fayard, 1998, p. 287-325. John Knodel et Etienne Van de Walle donnent quant à eux la date de 1827 (John Knodel, Etienne Van de Walle, “Lessons From the Past : Policy Implication of Historical Fertility Studies”, Population and Development Review, vol. 5, n° 2, 1979, p. 217-245) en utilisant la définition de Coale et Treadway (baisse de fécondité irréversible de 10 % ou plus par rapport à la valeur prétransitionnelle (Ansley J. Coale, Roy Treadway, “A Summary of the Changing Distribution of Overall Fertility, Marital Fertility, and the Proportion Married in the Provinces of Europe” in Ansley J. Coale, Susan Cotts Watkins (dir.), The Decline of Fertility in Europe, Princeton, Princeton University Press, 1986, p. 31-18). Bertillon, le nataliste, date quant à lui le déclin au début du XVIIIe siècle. Voir Jacques Bertillon, La dépopulation de la France, ses conséquences, ses causes, mesures à prendre pour la combattre, Paris, F. Alcan, 1911.
  • [28]
    Voir A. J. Coale, S. C. Watkins, The Decline of Fertility…, op. cit.
  • [29]
    Voir Jean-Pierre Bardet, Rouen aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, SEDES, 198 ; Id, « Acceptation et refus de la vie à Paris au XVIIIe siècle » in Jean-Pierre Bardet, Madeleine Foisil (dir.), La vie, la mort, la foi, Mélanges offerts à Pierre Chaunu, Paris, PUF, 1993, p. 67-84 ; Sandra Brée, Paris l’inféconde. La limitation des naissances en région parisienne au XIXe siècle, Paris, Ined, 2017 ; Louis Henry, Claude Lévy, « Ducs et pairs sous l’Ancien Régime, caractéristiques démographiques d’une caste », Population, 15e année, n° 5, 1960, p. 807-83 ; Massimo Livi Bacci, « Social Group Forerunners of Fertility Control in Europe », in A. Coale, S. Watkins (dir.), The Decline of Fertility…, op. cit., p. 182-200 ; Alfred Perrenoud, La population de Genève du XVIe au début du XIXe siècle, Genève, Paris, A. Jullien, H. Champion, 1979 ; E. Van de Walle, « Nouvelles attitudes devant la vie », in J.-P. Bardet, J. Dupâquier (dir.), Histoire des populations de l’Europe, tome 2 : La révolution démographique, 1750-1914, Paris, Fayard, 1998, p. 131-159.
  • [30]
    E. Van de Walle, The Female Population of France in the Nineteenth Century, Princeton, Princeton University Press, 1974 ; E. Van de Walle, « Nouvelles attitudes devant la vie », loc. cit.
  • [31]
    Voir Jean-Pierre Bardet, Hervé Le Bras, « La chute de la fécondité », in J. Dupâquier (dir.), Histoire de la population française, Paris, PUF, t. III, De 1789 à 1914, 1988, p. 351-401 ; Jean-Claude Chesnais, La Transition démographique, Paris, PUF, 1986.
  • [32]
    Voir Guillaume Vandenbroucke, “Fertility and Wars : The case of World War I in France”, American Economic Journal Macroeconomics, vol. 6, n° 2, 2014, p. 108-136.
  • [33]
    Voir J. Van Bavel, “Subreplacement Fertility in the West before the Baby Boom : Past and Current Perspectives”, Populations Studies, 2010, vol. 64, n° 1, p. 1-18 ; Sandra Brée, T. Eggerickx, J-P. Sanderson, “Low Fertility, Childlessness and Family Changes in the First Half of the 20th Century in France and Belgium”, Quetelet Journal, vol. 5, n° 1, 2017, p. 7-31 ; Sandra Brée, Mélanie Bourguignon, Thierry Eggerickx, « La fécondité en Europe occidentale durant l’entre-deux-guerres. Quels effets des crises sur les comportements démographiques ? », Annales de démographie historique, 2016, n° 132, vol. 2, p. 41-63.
  • [34]
    Le nombre d’enfants par femme passe de 2,07 en 1935 à 2,17 en 1939. Voir Fabienne Daguet, Un siècle de fécondité française, op. cit.
  • [35]
    Voir J-C. Chesnais, La Transition démographique, op. cit ; Jan Van Bavel, David Reher, “The Baby Boom and Its Causes : What We Know and What We Need to Know”, Population and Development Review, vol. 39, n° 2, 2013, p. 257-288.
  • [36]
    Voir Sandra Brée, « Évolution de la taille des familles au fil des générations en France (1850-1966) », Population, vol. 72, n° 2, 2017, p. 309-342 ; M. Anderson, “Highly Restricted Fertility… », loc. cit. ; S. Brée, T. Eggerickx, J-P. Sanderson, “Low Fertility…”, loc.cit., p. 7-31 ; Donald Rowland, “Historical Trends in Childlessness”, Journal of Family Issues, vol. 28, n° 10, 2007, p. 1311-1337 ; Tomáš Sobotka, Vegard Skirbekk, Dimiter Philipov, “Economic Recession and Fertility in the Developed World”, Population and Development Review, vol. 37, n° 2, 2011, p. 267-306.
  • [37]
    Voir S. Brée, « Évolution de la taille des familles… », loc. cit.
  • [38]
    Voir S. Brée, « Évolution de la taille des familles… », loc. cit. ; S. Brée, T. Eggerickx, J-P. Sanderson, “Low Fertility…”, loc. cit.
  • [39]
    26 % en France, 23 % aux Pays-Bas, 26 % en Allemagne, 31 % en Autriche et 32% en Belgique. Voir S. Brée, T. Eggerickx, J-P. Sanderson, “Low Fertility…”, loc. cit.
  • [40]
    Voir D. Rowland, “Historical Trends in Childlessness”, loc. cit.
  • [41]
    Voir S. Brée, « Évolution de la taille des familles… », loc. cit. ; S. Brée, T. Eggerickx, J-P. Sanderson, “Low Fertility…”, loc. cit. ; D. Rowland, “Historical Trends in Childlessness”, loc.cit., p. 1311-1337.
  • [42]
    Les liens entre les préoccupations liées à la famille et à la santé publique sont très forts comme le montre le nom de la commission de « la famille, de la population et de la santé publique » dont Landry fait partie. Sur les liens entre la lutte contre la mortalité infantile et celle pour la natalité, voir Catherine Rollet, « Ligue contre la mortalité infantile et Alliance pour l’accroissement de la population française : deux familles de pensée et d’action ? », in Anne-Lise Head-König, Luigi Lorenzetti, Béatrice Veyrassat (dir.), Familles, parenté et réseaux en Occident. Mélanges offerts à Alfred Perrenoud, Paris/Genève, Droz, 2001, p. 135-150.
  • [43]
    Paul Strauss fonde lui-même une partie de son analyse sur l’expertise de Fuster sur les mutualités maternelles allemandes et françaises, Paul Strauss, « L’assurance maternelle », La Revue philanthropique, t. XIII, mai-octobre 1908, p. 533-544.
  • [44]
    Voir É. Fuster, « Mortalité infantile et mutualité française », Congrès de Montpellier, 19-21 mai 1905 (Mutualité et protection de l’enfance), Alliance d’hygiène sociale, 3 bis, octobre 1905, p. 311 et suiv. ; Id., « Mère et nourrissons », Le Figaro, 6 décembre 1903, p. 4 ; Id., « La mutualité maternelle de la Seine », Le Figaro, 10 avril 1905, p. 3 ; Id. « Mutualité maternelle », Le Figaro. Supplément littéraire, 16 mars 1907, p. 3.
  • [45]
    Comme on le voit à Paris par exemple. Voir S. Brée, La population de la région parisienne au 19e siècle, document de travail du centre de recherche en démographie, décembre 2015.
  • [46]
    S’élevant à 300‰ au XVIIIe siècle et toujours à 180‰ au début du XIXe siècle, elle baisse fortement à partir des années 1870 (160-170 ‰) grâce aux progrès médicaux et au développement de l’hygiène pour n’atteindre « plus que » 120 ‰ en 1910. Voir Jacques Vallin, France Meslé, Tables de mortalité françaises pour les XIXe et XXe siècles, Paris, Ined, 2001. Sur l’hygiène (adoption des normes pastoriennes d’asepsie et d’antisepsie à partir des années 1880 puis enseignement de l’hygiène dans les écoles et les mesures de protection des enfants en bas âge), voir Pierre-Louis Laget, « Le dilemme des maternités : promouvoir l’enseignement ou préserver la vie des mères », in Francis Demier, Claire Barrillé (dir.), Les maux et les soins, Paris, Action artistique de la ville de Paris, 2007, p. 177-190 ; Nadine Lefaucheur, « La création des services de maternité et des accoucheurs des hôpitaux parisiens », in L’heureux événement, une histoire de l’accouchement, Paris, Musée de l’assistance publique – Hôpitaux de Paris, 1995, p. 75-84 ; Catherine Rollet-Échalier, La politique à l’égard de la petite enfance sous la IIIe République, Paris, Ined, PUF, 1990.
  • [47]
    Même si la jurisprudence adoucit le Code civil. Voir Vincent Gourdon, Catherine Rollet, « Modèles français, modèles belges, un jeu de miroirs », in Godelieve Masuy-Stroobant, Perrine Humblet, Mères et nourrissons. De la bienfaisance à la protection médico-sociale (1830-1945), Bruxelles, Éditions Labor, 2004, p. 223-255. Sur la recherche en paternité, voir Anne Cova, Maternité et droits des femmes en France (XIXe-XXe siècles), Paris, Anthropos, 1997.
  • [48]
    J-P. Bardet, Rouen aux XVIIe et XVIIIe siècles, op. cit., p. 324.
  • [49]
    Voir Rachel Fuchs, Poor and Pregnant in Paris, Brunswick, Rutgers University Press, 1992.
  • [50]
    Françoise Battagliola, « Mariage, concubinage et relations entre les sexes. Paris, 1880-1890 », Genèses, n° 18, janv. 1995, p. 68-96 ; Antoinette Fauve-Chamoux, « La femme seule », Annales de démographie historique, 1981 ; R. Fuchs, Poor and Pregnant in Paris, op. cit.
  • [51]
    É. Fuster, « Résumé de cours. Structures familiales françaises d’après les dernières statistiques. Chaire Prévoyance et assistance sociales », Annuaire du Collège de France, 1934, p. 103-104.
  • [52]
    Voir É. Fuster, Vers une nouvelle politique familiale. La protection de la famille par la prévoyance collective, Association internationale pour le progrès social, 2e assemblée générale, Vienne, 14-18 septembre 1927, Nancy, Berger-Levrault, 1927 ; Id., « L’éducation sociale des femmes et leur rôle dans les services publics », La Française, 1921, repris dans Vie sociale, « Textes oubliés », 1988, n° 2-3, p. 65-67.
  • [53]
    Voir Paul Strauss, « Bulletin de la société internationale pour l’étude des questions d’assistance. Travaux des assemblées générales », La Revue philanthropique, tome xxxix, n° 253, 15 septembre 1918, p. 379-383. Voir aussi le cours de Fuster consacré à l’assistance et à l’assurance des familles nombreuses : É. Fuster, « Résumé des cours. Procédés nouveaux de préservation de l’enfance. Chaire Prévoyance et assistance sociales », Annuaire du Collège de France, 1921, p. 70-71 et Id., « Résumé des cours. Constitution et protection de la famille populaire… », Annuaire du Collège de France, 1922, p. 92.
  • [54]
    Voir É. Fuster, « Résumé des cours. Nouveaux problèmes posés par les législations étrangères sur les assurances sociales… », op. cit., 1912, p. 48. Paul Strauss a développé cette notion dans sa communication « L’assurance maternelle (l’assistance et la mutualité maternelle en France) », VIIIe Congrès international des assurances sociales, Rome, 12-16 octobre 1908, vol. 2, Rome, Impr. nationale de J. Bertero & Cie, 1909, p. 437-454.
  • [55]
    Les premières enquêtes sur la population ont pourtant porté sur les populations vulnérables ou sur les conditions de vie et de travail des ouvriers (voir les travaux de Villermé par exemple), mais ce ne sont pas ces préoccupations qui ont sous-tendu la pensée relative au déclin de la fécondité.
  • [56]
    Voir V. De Luca Barrusse, Les familles nombreuses, op. cit.
  • [57]
    Voir Dr Cauchois, Démographie familiale de la Seine-Inférieure en 1926, Imprimerie la Famille nombreuse de Normandie, Rouen, 1927, cité dans Ingrid Stalin-Caron, De l’assistance aux familles nombreuses à Rouen pendant l’entre-deux-guerres, numéro spécial des Mémoires de la protection sociale en Normandie, 2008, p. 46.
  • [58]
    Les registres paroissiaux français (puis d’état-civil) n’ont fait l’objet de récapitulatifs à visée comptable qu’à partir de 1772 et de publications régulières qu’à partir du début du XIXe siècle (les mouvements de population).
  • [59]
    Voir V. De Luca Barrusse, Les familles nombreuses, op. cit.
  • [60]
    Voir J-P. Sardon, G. Calot, « La reprise de la fécondité au milieu des années trente… », loc. cit.
  • [61]
    Comme le montrent Sardon et Calot, les indices alors utilisés sont effectivement inadéquats pour analyser finement et correctement la fécondité, voir J-P. Sardon, G. Calot, « La reprise de la fécondité au milieu des années trente… », loc. cit. Voir aussi Fernand Boverat, « La fécondité française, sa diminution en cent ans », Revue de l’Alliance nationale pour l’accroissement de la population française, n° 275, février 1935 ; Id, « Fécondité de quelques pays », Revue de l’Alliance nationale pour l’accroissement de la population française, n° 300, août 1937.
  • [62]
    Boverat demande ainsi des prévisions démographiques à la SGF, celles effectuées en 1928 par Sauvy lui semblant fondées sur des hypothèses trop optimistes. Mais, devant le peu de réactions, il se tourne vers Sauvy à qui il les commande directement. La lenteur de la publication des données de recensement est également fustigée par Fuster au 8e congrès national de la natalité. Voir Comité permanent de la natalité, Compte-rendu du Huitième congrès national de la natalité, tenu à Paris, du 23 au 26 septembre 1926, Paris, Comité permanent de la natalité, 1926.
  • [63]
    Voir Michel Hubert, Henri Bunle, Fernand Boverat, La population de la France : son évolution et ses perspectives, Paris, Hachette, 1937.
  • [64]
    Lorsqu’un résultat montre une diminution des familles sans enfant ou dédramatise la situation de la natalité française, Bertillon ne le commente pas dans la Revue de l’Alliance, voir V. De Luca Barrusse, Les familles nombreuses, op. cit.
  • [65]
    En 1911, la question « combien avez-vous eu d’enfants ? » avait été posée mais elle n’est pas dépouillée en raison du manque de moyens pendant la guerre de 14. Des choix ont été faits qui ont privilégié les enfants survivants.
  • [66]
    Voir Louis Henry, « Vue sur la statistique des familles », Population, 8e année, n° 3, 1953, p. 473-490.
  • [67]
    Voir A. Landry, « La statistique », Documents parlementaires, 4 décembre 1927. Sur les enquêtes sur les budgets familiaux, voir Antoine Savoye, « La famille au microscope. Les enquêtes sur les budgets familiaux, de l’investigation sociologique à la gestion sociale », Les Études sociales, n° 119, 1990-1991, p. 47-73.
  • [68]
    Voir É. Fuster, « Résumé des cours. L’assurance sociale. Chaire Prévoyance et assistance sociales », Annuaire du Collège de France, 1926, p. 53-54 ; Id., « Résumé des cours. Dernières statistiques sur les structures familiales françaises et leur indication pour le service social. Chaire Prévoyance et assistance sociales », Annuaire du Collège de France, 1933, p. 109.
  • [69]
    Jean-Baptiste Say, Cours complet d’économie politique pratique, t. 4, Paris, Rapilly, 1829.
  • [70]
    Sur les doctrines de population, voir Yves Charbit, Du malthusianisme au populationnisme, Paris, PUF, 1981 ; Id, « Les économistes libéraux et la population (1840-1870) », in Jacques Dupâquier (dir.), Histoire de la population française, tome 3 : de 1789 à 1914, Paris, PUF, 1988, p. 467-480 ; P-A. Rosental, L’intelligence démographique…op. cit. ; V. De Luca Barrusse, Démographie sociale de la France (XIXe-XXIe siècle), Paris, PUF, 2010, chapitre 6.
  • [71]
    Voir V. De Luca Barrusse, Les familles nombreuses, op. cit.
  • [72]
    Voir Dr. Gibert, « Cause de la dépopulation française », Annales de démographie internationale, t. 1, 1877, p. 321-337 ; Arsène Dumont, Dépopulation et civilisation, Paris, Lecrosnier et Babé, 1890 ; Edmé Piot, La question de la dépopulation de la France, Le mal, ses causes, ses remèdes, Paris, Société anonyme de publications périodiques, 1900 ; J. Bertillon, La dépopulation de la France…, op. cit.
  • [73]
    Sur la Ligue pour la régénération humaine, voir Francis Ronsin, La grève des ventres. Propagande néo-malthusienne et baisse de la natalité en France, Paris, Aubier-Montagne, 1980 ; Alain Drouard, « Aux origines de l’eugénisme en France : le néo-malthusianisme (1896-1914) », Population, 47e année, n° 2, 1992, p. 435-459.
  • [74]
    Voir V. Gourdon, C. Rollet, « Modèles français, modèles belges, un jeu de miroirs », loc. cit.
  • [75]
    Voir C. Rollet-Échalier, La politique à l’égard de la petite enfance…, op. cit..
  • [76]
    Voir V. Gourdon, C. Rollet, « Modèles français, modèles belges, un jeu de miroirs », loc. cit.
  • [77]
    Voir V. De Luca Barrusse, Les familles nombreuses, op. cit.
  • [78]
    É. Fuster, « Résumé des cours. Questions actuelles d’assurance et hygiène sociale. Chaire Prévoyance et assistance sociales », Annuaire du Collège de France, 1928, p. 42-45.
  • [79]
    Ibid., Résumé des cours. Recherches sur la constitution et la protection de ma famille populaire…, op. cit., 1924, p. 66-67.
  • [80]
    Le vote familial permet à l’homme qui vote de disposer d’un nombre de voix proportionnel aux effectifs de sa famille (parents et enfants). Sur le vote familial, voir Jean-Yves Le Naour, Catherine Valenti, La famille doit voter. Le suffrage familial contre le vote individuel, Paris, Hachette, 2005. Sur les primes, voir Anne Cova, Maternité et droits des femmes en France (XIXe-XXe siècles), op. cit.
  • [81]
    Ibid.
  • [82]
    É. Fuster, « Résumé des cours. Nouveaux problèmes d’économie humaine posés en France et à l’étranger. Chaire Prévoyance et Assurance sociales », Annuaire du Collège de France, 1917, p. 77-78 et Id., « Résumé des cours. Nouvelles recherches sur le travail des femmes… », op. cit., 1918, p. 63-64.
  • [83]
    Voir Jean-Yves Le Naour, Catherine Valenti, Histoire de l’avortement, XIXe-XXe siècle, Paris, Seuil, 2003 ; Fabrice Cahen, Face au fléau. Lutte contre l’avortement et gouvernement des mœurs (France, 1890-1950), Paris, Ined, 2016.
  • [84]
    Voir C. Rollet-Échalier, La politique à l’égard de la petite enfance…, op. cit. ; V. De Luca barrusse, « La fête des mères dans la première moitié du XXe siècle : la fabrique des mères méritantes », Histoires et sociétés, n° 15, juin 2005, p. 30-42.
  • [85]
    5 % d’un salaire départemental de référence pour le 1er enfant, 10 % pour le 2e et 15 % pour le 3e et les suivants. Voir V. De Luca Barrusse, Les familles nombreuses, op. cit. Arrêté du 31 mars et décret du 14 juin pour l’extension à tous les secteurs, décret-loi du 12 novembre 1938, promulgué à l’initiative d’Alfred Sauvy à la suite de Landry, pour l’harmonisation des taux proportionnellement au salaire moyen.
  • [86]
    Voir V. De Luca Barrusse, Démographie sociale de la France, op. cit., p. 267.
  • [87]
    Voir Élisabeth Garlot, « L’enseignement de la démographie en France », Population, 23e année, n° 3, 1968, p. 499-508.
  • [88]
    Les allocations pour les enfants de rang 3 passent ainsi de 15 à 20 % du salaire de référence. L’allocation pour le premier enfant est supprimée, mais une prime de première naissance égale à deux fois le salaire départemental moyen est allouée si la naissance intervient dans les deux ans qui suivent le mariage. À l’inverse, les ménages sans enfant après deux ans de mariage se trouvent pénalisées dans le calcul des impôts alors que les familles de trois enfants et plus en sont dégrevées Par ailleurs, une allocation de « la mère au foyer » est créée pour celles qui vivent dans des communes de plus de 2000 habitants.
  • [89]
    Voir V. De Luca Barrusse, Démographie sociale de la France, op. cit.
  • [90]
    Voir V. Gourdon, C. Rollet, « Modèles français, modèles belges, un jeu de miroirs », loc. cit.
  • [91]
    À condition que ces mères respectent les prescriptions d’hygiène prévues par la loi de 1913, voir A. Cova, Maternité et droits des femmes en France, op. cit.
  • [92]
    Voir A. Cova, Maternité et droits des femmes en France, op. cit.
  • [93]
    Voir V. Gourdon, C. Rollet, « Modèles français, modèles belges, un jeu de miroirs », loc. cit. La crise économique n’aide pas non plus le financement de mesures de protection de l’enfance et de la maternité ; d’autant plus que certains élus craignent de légitimer une politique « totalitaire » d’encadrement des mères et de l’enfance sur le modèle italien ou allemand. Voir C. Rollet-Échalier, La politique à l’égard de la petite enfance…, op. cit.
  • [94]
    Voir V. Gourdon, C. Rollet, « Modèles français, modèles belges, un jeu de miroirs », loc. cit.
  • [95]
    Voir C. Rollet-Échalier, La politique à l’égard de la petite enfance…, op. cit.
  • [96]
    À peine arrivé au pouvoir, le Maréchal Pétain fait de la dénatalité française la première cause de la débâcle et reconnaît notamment les associations familiales comme des organismes représentants légitimement l’intérêt des familles (1942). Voir Christophe Capuano, Vichy et la famille. Réalité et faux semblants d’une politique publique, Rennes, PUR, 2009. Sur la fondation Carrel, voir Alain Drouard, Une inconnue en sciences sociales. La Fondation Alexis Carrel (1941-1945), Paris, Ined, 1992 ; Andrés Horacio Reggiani, God’s Eugenicist. Alexis Carrel and the Sociobiology of Decline, New York /Oxford, Berghahn Books, 2007.
  • [97]
    Le Haut Comité de la population, qui avait été supprimé en 1941 (et remplacé par le Comité consultatif des familles françaises), est recréé en 1945 ; Landry en est de nouveau membre. Voir Alain Drouard, « Le Haut comité de la population et la politique de population de la France (1939-1966) », Annales de démographie historique, n° 2, 1999, p. 171-197.
  • [98]
    Les caisses de compensations sont intégrées dans la structure unifiée et centralisée de cette nouvelle institution. Le texte met fin au monopole patronal pour la gestion des caisses. La même année sont créées les Unions nationale et départementales des associations familiales (UNAF et UDAF) pour représenter les familles dans de nombreux conseils.
  • [99]
    Avec le quotient familial, l’impôt est désormais calculé en fonction de la taille de la famille. Chaque adulte représente une part, chaque enfant une demi part et le revenu est divisé par le nombre de parts. Cette prise en compte de la taille de la famille pour une redistribution horizontale a pour but de corriger les inégalités liées au nombre d’enfants. À revenu égal, une plus faible imposition pour les familles avec enfants doit compenser les charges liées à leur présence. La loi du 22 août 1946 instaure les quatre prestations versées par la branche famille (allocations familiales sans conditions de ressources à partir du deuxième enfant ; l’allocation de salaire unique versée dès le premier enfant ; les allocations prénatales et l’allocation de maternité). En 1948, les prestations familiales sont précisées : les allocations ne sont versées qu’à partir du 2e enfant sans condition de ressources et progressent avec le nombre d’enfants.
  • [100]
    É. Fuster, « Résumé des cours : Enquêtes sur la constitution et les crises de la famille populaire. Chaire Prévoyance et assistance sociales », Annuaire du Collège de France, 1924, p. 66-67.
  • [101]
    Économiste franco-irlandais (1680-1734). Selon lui, la population s’équilibre naturellement aux besoins de l’économie : lorsque la conjoncture économique est mauvaise, la nuptialité (et donc la natalité) diminue et la mortalité augmente, ce qui fait baisser la population, et inversement. Voir Richard Cantillon, Essai sur la nature du commerce en général (1755), Paris, Institut Coppet, 2011.
  • [102]
    Landry s’étonne qu’il ait fallu attendre les travaux de Lotka et de Kuczynski pour montrer que les seuls taux bruts ne permettent pas une analyse juste des situations démographiques.
  • [103]
    A. Girard, « Adolphe Landry et la démographie », loc. cit.
  • [104]
    Ibid., p. 120.
  • [105]
    Voir André Armengaud, Les Français et Malthus, Paris, PUF, 1975 ; Jean-Pierre Bardet, Jacques Dupâquier, « Contraception, les Français, les premiers, mais pourquoi ? », Communication : « Dénatalité, l’antériorité française, 1800-1914 », vol. 44, 1986, p. 3-34 ; Jean-Noël Biraben, Jacques Dupâquier, Les berceaux vides de Mariannes, Paris, Le Seuil, 1981.
  • [106]
    Voir Warren S. Thompson., “Population”, American Journal of Sociology, vol. 34, n° 6, 1929, p. 959-975. Thompson avait déjà établi une classification des populations en trois types, d’après les niveaux de mortalité et de natalité. Landry ne cite pas ces travaux, n’en ayant sans doute pas eu connaissance.
  • [107]
    Voir Kingsley Davis, “The World Demographic Transition”, The Annals of the American Academy of Political and Social Science, vol. 237 (1), p. 1-11 ; Franck W. Notestein, “Population – the Long View”, in Theodore W. Schultz (dir.), Food for the world, Chicago, Chicago University Press, 1945, p. 36-57.
  • [108]
    Voir Dominique Tabutin, « Les limites de la théorie classique de la transition démographique pour l’Occident du XIXe siècle et le Tiers-Monde actuel », in Actes du Congrès international de la population, Florence, UIESP, vol. 4, 1985, p. 358.
  • [109]
    Voir Ansley J. Coale, “The Demographic Transition” in IUSSP, Liège International Population Conference, Liège, Ordina, 1973, p. 53-72 ; J. Knodel, E. Van de Walle, “Lessons from the Past…”, loc. cit.
  • [110]
    Voir E. Van de Walle, « Nouvelles attitudes devant la vie », loc. cit.
  • [111]
    Thierry Eggerickx, « Régimes et transitions démographiques en Europe de l’ouest. Un essai de synthèse », Annales de démographie historique, n° 129, vol. 1, 2015, p. 113-148.
  • [112]
    Voir Ron Lesthaeghe, The Decline of Belgian Fertility, Princeton, Princeton University Press, 1977 ; J. Knodel, E. Van de Walle, “Lessons from the past…”, loc. cit. ; Robert Woods, “Approaches to the Fertility Transition in Victorian England”, Population Studies, 1987, vol. 41, n° 2, p. 283-311 ; John Cleland, Christopher Wilson, “Demand Theories of the Fertility Transition : An Iconoclastic View”, Population Studies, 1987, vol. 41, n° 1, p. 5-30 ; Philippe Ariès, L’enfant et la vie familiale sous l’ancien régime, Paris, Plon, 1960 ; Gosta Carlsson, “The Decline of Fertility : Innovation or Adjustment Process”, Population Studies, vol. 20, n° 2, 1966, p. 149-174.
  • [113]
    Voir John Bongaarts, Susan Watkins, “Social Interactions and Contemporary Fertility Transitions”, Population and Development Review, vol. 22, n° 4, 1996, p. 639-682 ; Mark R. Montgomery, John B. Casterline, “Social Learning, Social Influence, and New Models of Fertility”, Population and Development Review, vol. 22, Supplement, 1996, p. 151-175.
  • [114]
    Voir Carl Degler, “What Ought to Be and What Was : Women’s Sexuality in the Nineteenth Century”, American Historical Review, vol. 79, n° 5, 1974, p. 147-149 ; John C. Caldwell, “Mass Education as a Determinant of the Timing of Fertility Decline”, Population, vol. 6, n° 2, 1980, p. 225-255 ; R. Lesthaeghe, The Decline of Belgian Fertility, op. cit. ; Id, “A Century of Demographic and Cultural Change in Western Europe : An Exploration of Underlying Dimensions”, Population and Development Review, 1983, vol. 9, n° 3, p. 411-435 ; Ron Lesthaeghe, Chris Wilson, « Les modes de production, la laïcisation et le rythme de baisse de la fécondité en Europe de l’ouest de 1870 à 1930 », Population, vol. 37, n° 3, 1982, p. 623-645 ; Mathew Creighton, Christa Matthys, Luciana Quaranta, “Migrants and the Diffusion of Low Marital Fertility in Belgium”, Journal of Interdisciplinary History, vol. 42, n° 4, 2012, p. 593-614.
  • [115]
    Voir le numéro spécial de The History of the Family, vol. 20, n° 1, 2015, intitulé “Qualitative Approaches to Demographic Questions”.
  • [116]
    Sur tous ces éléments, voir Anne-Claire Rebreyend, Intimités amoureuses, France 1920-1975, Toulouse, PUM, 2008 ; Anne-Marie Sohn, Du premier baiser à l’alcôve, la sexualité des Français au quotidien (1850-1950), Paris, Aubier, 1996 ; Geneviève Fraisse, Michelle Perrot, « Introduction » in Geneviève Fraisse (dir.), Histoire des femmes en occident, tome 4 : Le XIXe siècle, Paris, Plon, p. 14-18 ; Jean Delumeau, Daniel Roche, Histoire des pères et de la paternité, Paris, Larousse, 2000 ; P. Ariès, L’enfant et la vie familiale…, op. cit. ; Anne-Françoise Praz, De l’enfant utile à l’enfant précieux. Filles et garçons dans les cantons de Vaud et Fribourg (1860-1930), Lausanne, Antipodes, 2005.
  • [117]
    Voir A-F. Praz, De l’enfant utile à l’enfant précieux…, op. cit. ; P. Ariès, L’enfant et la vie familiale sous l’ancien régime, op. cit. ; Gary S. Becker “A Theory of the Allocation of Time”, The Economic Journal, vol. 75, n° 299, Septembre 1965, p. 493-517.
  • [118]
    Voir George Alter, “Theories of Fertility Decline : A Non-Specialist’s Guide to the Current Debate”, in John. R. Gillis, Louise A. Tilly, David Levine (dir.), The European Experience of Declining Fertility, 1850-1970 : The Quiet Revolution, Cambridge, Blackwell, 1992, p. 13-27 ; John C. Caldwell “Toward a Restatement of Demographic Transition Theory”, Population and Development Review, vol. 2, n° 3-4, 1976, p. 321-366.
  • [119]
    Voir Arsène Dumont, Dépopulation et civilisation, Paris, Lecrosnier et Babé, 1890.
  • [120]
    Voir John B. Casterline, Karel Neels, “From the First to the Second Demographic Transition : an Interpretation of the Spatial Continuity of Demographic Innovation in France, Belgium and Switzerland”, European Journal of Population, vol. 18, n° 4, 2001, p. 325-360 ; John Cleland, “Potatoes and Pills : An Overview of Innovation-diffusion Contributions to Explanations of Fertility Decline”, in John Casterline (dir.), Diffusion Processes and Fertility Transition : Selected Perspectives, Washington DC, National Academy Press, 2001, p. 39-65 ; J. Van Bavel, “Diffusion Effects in the European Fertility Transition : Historical Evidence from Within a Belgian Town (1846-1910)”, European Journal of Population, vol. 20, n° 1, 2004, p. 63-85.
  • [121]
    Voir Susan C. Watkins, “From Local to National Communities : the Transformation of Demographic Regimes in Western Europe, 1870-1960”, Population and Development Review, 1990, t. 16, n° 2, p. 241-272.
  • [122]
    Voir A-F. Praz, De l’enfant utile à l’enfant précieux…, op. cit. ; George Alter, Michel Oris, Muriel Neven, « Le déclin de la fécondité dans les campagnes de Belgique orientale. Illustration d’une réponse multiphasique », in Thierry Eggerickx, Jean-Paul Sanderson (dir.), Histoire de la population de la Belgique et de ses territoires, Louvain-La-Neuve, Presses universitaires de Louvain, p. 489-525 ; Marc Debuisson, « Régimes démographiques dans les communautés villageoises de la province de Namur au cours de la première moitié du 19e siècle (1815-1856) », Espace, populations, sociétés, 2014, [en ligne].
  • [123]
    Voir A. Landry La révolution démographique, op. cit.
  • [124]
    Voir Tommy Bengtsson, Martin Dribe, “The Historical Fertility Transition at the Micro-level : Southern Sweden 1815-1939 », Demographic Research, vol. 30, n° 17, 2014, p. 491-534. Voir J-C. Chesnais, La Transition démographique, op. cit. ; J. Van Bavel, “Subreplacement Fertility in the West Before the Baby Boom : Past and Current Perspectives”, Populations Studies, 2010, vol. 64, n° 1, p. 1-18 ; S. Brée, V. De Luca Barrusse, T. Eggerickx, A-F. Praz, « Avoir des enfants ? … », loc. cit.
  • [125]
    Voir A. Landry, La Révolution démographique. op. cit. ; Paul Mombert, Bevölkerungslehre, Jena, Fischer, IV, 1929, p. 192 ; Pascal Whelpton, “Trends in Age Composition and in Specific Birth-rates, 1920-1930”, American Journal of Sociology, vol. 37, n° 6, 1932, p. 855-861. Voir J. Van Bavel, “Subreplacement Fertility in the West Before the Baby Boom…”, loc. cit.
  • [126]
    Voir Jean-Paul Sardon, Gérard Calot, « La reprise de la fécondité au milieu des années trente, phénomène non perçu des observateurs du temps ? », Colloque « Adolphe Landry : économiste, démographe et législateur », Corte, 3-6 Septembre 1997.
  • [127]
    Voir J-P. Sardon, G. Calot, « La reprise de la fécondité au milieu des années trente… », loc. cit.
  • [128]
    Voir J-M. Daniel, « Adolphe Landry (1874-1956) … », loc. cit.
  • [129]
    Voir John Caldwell, “The Western Fertility Decline : Reflections from a Chronological Perspective”, Journal of Population Research, vol. 23, n° 2, 2006, p. 225-22 ; John Caldwell, “Three Fertility Compromises and Two Transitions”, Population Research Policy review, vol. 27, n° 4, 2008, p. 427-446 ; Ronald R. Rindfuss, Philip S. Morgan, Gray Swicegood, First Births in America. Changes in the Timing of Parenthood, Berkeley, University of California Press, 1988 ; Norman Ryder, “Components of Temporal Variations in American Fertility”, in Robert W. Hiorns (dir), Demographic Patterns in Developed Societies, Symposia of the Society for the Study of Human Biology, Vol. 19. Londres, Taylor & Francis, 1980, p. 15-54 ; T. Sobotka, V. Skirbekk, D. Philipov, “Economic Recession and Fertility in the Developed World”, loc.cit.
  • [130]
    Jay Winter, “War, Family, and Fertility in Twentieth-Century Europe”, in John. R. Gillis, Louise. A Tilly, David Levine (dir.), The European Experience of Declining Fertility… op. cit., p. 291-309.
  • [131]
    Henry a montré que le manque d’hommes a seulement forcé 12,5 % des femmes des générations les plus touchées par la guerre à rester célibataires alors que 15 à 20 % des hommes qu’elles auraient pu épouser étaient morts. Selon lui, le (re)mariage des femmes avec des immigrés (venus en France pour la reconstruction en particulier), les mariages supplémentaires avec les hommes divorcés et veufs, la modification des générations croisées (femmes mariées avec des hommes plus jeunes ou plus âgés) la diminution du célibat masculin (les hommes survivants étaient l’une des cohortes ayant le plus faible taux de célibat définitif) ont permis de compenser en partie la perte d’hommes. Voir Louis Henry, « Perturbations de la nuptialité résultant de la guerre 1914-1918 », Population, 21e année, n° 2, 1966, p. 273-332. Festy montre quant à lui qu’en France – qui fait pourtant partie des pays les plus touchés en termes de décès – les descendances finales des générations concernées n’ont presque pas été affectées, voir Patrick Festy, « Effets et répercussion de la première guerre mondiale sur la fécondité française », Population, 39e année, n° 6, 1984, p. 977-1010.
  • [132]
    Voir Simon Szreter, “The Prevalence of Syphilis in England and Wales on the Eve of the Great War : Re-visiting the Estimates of the Royal Commission on Venereal Diseases, 1913-1916”, Social History of Medicine, vol. 27, n° 3, 2014, p. 508-529 ; Fabrice Cahen, Adrien Minard, “Venereal Diseases, Criminal Abortion and Secondary Infertility in France, c.1880-1940”, papier présenté lors de la conférence Sex, Disease and Fertility in History (septembre 2015) à Cambridge, Angleterre, 2015.
  • [133]
    Jona Schellekens, Frans Van Poppel, “Marital Fertility Decline in the Netherlands. Child Mortality, Real Wages, and Unemployment, 1860-1939”, Demography, vol. 49, n° 3, 2012, p. 965-988 ; Ariane Pailhé, « Effet attendu de la crise économique actuelle sur les naissances : quelques hypothèses », Politiques sociales et familiales, n° 100, 2010, p. 97-103.
  • [134]
    Voir J. Caldwell, “The Western Fertility Decline…”, loc. cit. ; Guy Desplanques, Jean-Claude Chesnais, « Les vicissitudes de la fécondité », in Jacques Dupâquier (dir.), Histoire de la population française, 4. De 1914 à nos jours, Paris, PUF, 1988, p. 287-344 ; Thierry Eggerickx, Sandra Brée, Mélanie Bourguignon, « Transitions de fécondité et évolutions économiques en Wallonie du 18e au 21e siècle », Revue belge d’histoire contemporaine, vol. XLVI, n° 3/4, 2016, p. 46-74.
  • [135]
    Voir Alexander M. Carr-Saunders, World Population, Past Growth and Present Trends, New York, Oxford University Press, 1936.
  • [136]
    Voir É. Fuster, « Résumé des cours. Prévoyance et assistance sociale », Annuaire du Collège de France, 1917, op. cit., p. 77-78 ; Ibid., 1922, op. cit., p. 92-93 ; Ibid, 1928, op. cit., p. 42-43.
  • [137]
    Voir G. Desplanques, J-C. Chesnais, « Les vicissitudes de la fécondité », loc. cit.
  • [138]
    Voir T. Sobotka, V. Skirbekk, D. Philipov, “Economic Recession and Fertility in the Developed World”, loc. cit.
  • [139]
    Ainsi, en Angleterre, mais avant la guerre (1909), puis en France (1929), en Belgique (1930) ou encore en Allemagne (1933), des allocations familiales sont créées ou généralisées pour ce dernier pays. En Suède, la Commission royale de la population a été mise en place en 1935, notamment pour documenter cette baisse de la natalité et proposer des recommandations aux autorités politiques. Voir Anne Pauti, « La politique familiale en Suède », Population, 47e année, n° 4, 1992, p. 961-985. Parallèlement, certains pays comme la France et la Belgique augmentent leur répression des pratiques anticonceptionnelles et abortives.
  • [140]
    Voir G. Desplanques, J-C. Chesnais, « Les vicissitudes de la fécondité », loc. cit. ; A. Cova, Maternité et droits des femmes en France, op. cit.
  • [141]
    Voir Angus Mc Laren, Histoire de la contraception (1990), Paris, Noêsis, 1996.
  • [142]
    Voir Marco Breschi, Allesandro Fornasin, Matteo Manfredini, “A Micro-Analytical Investigation of Reproductive Behaviour in Italy during the Fascist Period”, Annales de démographie historique, 2014, n° 128, vol. 2, p. 139-157.
  • [143]
    Voir F. Ronsin, La grève des ventres…, op. cit., p. 197.
  • [144]
    Kuczynski montre qu’à Berlin, en 1933, sur 100 femmes mariées en 1924-1928, près de 48 n’avaient pas encore d’enfant (voir Robert Kuczynski, “The Decrease of Fertility”, Economica New Series, vol. 2, n° 6, May 1935, p. 128-141) ; et Winkler qu’en 1934 à Vienne, il en était de même pour 52 femmes sur 100 mariées en 1929. Voir Wilhelm Winkler, « Die Natürliche Bevölkerungsbewegung Wiens », in Congrès international de la population, Paris, 1937.
  • [145]
    Voir A. Landry, « Familles sans enfants », Journal de la Société de statistique de Paris, sept.-oct. 1941, p. 232-233. Même si Landry précise que ce sont les femmes « et leurs maris » qui ont pris cette décision, ce sont les femmes qui acceptent in fine de devenir mères trop tard.
  • [146]
    S. Szreter, “The Prevalence of Syphilis in England and Wales on the Eve of the Great War…” loc. cit.
  • [147]
    Voir Peter Scholliers, Franck Daelemans, “Standards of Living and Standards of Health in Wartime Belgium”, in Richard Wall, Jay Winter (dir.), The Upheaval of War. Family, Work and Welfare in Europe, 1914-1918, Cambridge, Cambridge University Press, 1988, p. 139-158.
  • [148]
    Voir John Hajnal, “European Marriage Patterns in Perspective”, in David V. Glass, David E. C. Eversley (dir.) Population in History, Edward Arnold, London, 1965, p. 101-143.
  • [149]
    Voir Gunhild O. Hagestad, Vaughn R. A. Call, “Pathways to Childlessness :ALife Course Perspective”, Journal of Family Issues, vol. 28, n° 10, 2007, p. 1331-1361 ; Paul W. Mattessich, “Childlessness and its Correlates in Historical Perspective : A research Note”, Journal of Family History, vol. 3, n° 4, 1979, p. 299-307 ; Philip S. Morgan, 1991, “Late Nineteenth- and Early Twentieth-century Childlessness”, American Journal of Sociology, vol. 97, n° 3, p. 779-807 ; Donald Rowland, “Trends in Childlessness”, loc. cit.
  • [150]
    G. F. De Jong, R. R. Sell 1977, “Changes in Childlessness in the United States : A demographic Path Analysis”, Population Studies, vol. 31, n° 1, p. 129-141.
  • [151]
    Voir J. Van Bavel, “Birth Spacing as a Family Strategy : Evidence from 19th century Leuven, Belgium”, History of the Family, vol. 8, n° 4, 2003, p. 585-604 ; Jan Van Bavel, Jan Kok, “Birth Spacing in the Netherlands : The effects of Family Composition, Occupation, and Religion on Birth Intervals, 1820-1885”, European Journal of Population, vol. 20, n° 2, 2004, p. 119-40.
  • [152]
    Voir Etienne Van De Walle, Francine Van De Walle, « Allaitement, stérilité et contraception : les opinions jusqu’au XIXe siècle », Population, 27e année, n° 4-5, 1972, p. 685-701.
  • [153]
    Voir l’illustration de Boverat reproduite dans V. De Luca Barrusse, Les familles nombreuses, op. cit., p. 182 ; et, pour l’Allemagne de Weimar, Voir Chistina Benninghaus, “No, thank you, Mr. Stork !” : Voluntary Childlessness in Weimar and Contemporary Germany”, Studies in the Maternal, vol. 6, n° 1, 2014 [online].
  • [154]
    Voir Jan Van Bavel, Jan Kok, “Pioneers of the Modern Lifestyle ? Childless Couples in Early Twentieth Century Netherlands”, Social Science History, vol. 34, n° 1, Spring 2010, p. 47-72.
  • [155]
    É. Fuster, « Résumé des cours. Prévoyance et assistance sociales », Annuaire du Collège de France, 1917, op. cit., p. 77.
  • [156]
    Voir D. Rowland, “Trends in Childlessness”, loc. cit.
  • [157]
    Voir S. D. McLaughlin, B. D. Melber, J. O. G. Billy, D.M. Zimmerle, L. D. Winges, T. R. Johnson, The Changing Life of American Women, op. cit.
  • [158]
    Voir D. Rowland, “Trends in Childlessness”, loc. cit.
  • [159]
    Voir Anne-Claire Rebreyend, « Sexualités vécues. France 1920-1970 », Clio, « Mixité et coéducation », n° 18, 2003, p. 209-222.
  • [160]
    Voir A. J. Coale, “The Demographic Transition”, loc. cit. ; Robert Pollak, Susan C Watkins., “Cultural and Economic Approaches to Fertility : Proper Marriage or Mésalliance ?”, Population and Development Review, vol. 19, n° 3, 1993, p. 467-496.
  • [161]
    Voir M. Anderson, “Highly Restricted Fertility…”, loc. cit.
  • [162]
    Voir S. Brée, V. De Luca Barrusse, T. Eggerickx, A-F. Praz, « Avoir des enfants ?… », loc. cit.
  • [163]
    Si l’enseignement de la démographie n’est pas du ressort de l’INED qui est un institut de recherche, elle est peu à peu enseignée à l’université à partir de la fin des années 1940 (les spécialistes, jusqu’à Sauvy, s’étant formés seuls ; voir A. Sauvy, « Adolphe Landry », loc. cit.). Voir E. Garlot, « L’enseignement de la démographie en France », loc. cit.
  • [164]
    Voir P-A. Rosental, L’intelligence démographique… ; V. De Luca Barrusse, Les familles nombreuses, op. cit.
  • [165]
    Voir É. Fuster « Résumé des cours. Problèmes démographiques et sociaux des grandes villes. Chaire Prévoyance et assistance sociales », Annuaire du Collège de France, 1920, p. 79-80. Voir aussi l’article d’Elsa Vonau dans ce numéro.

1Comme l’ensemble des publications de ce numéro spécial le montrent, Édouard Fuster était particulièrement sensible aux questions sociales relatives au travail, à l’hygiène sociale, à l’urbanisme ou encore aux politiques familiales. Sur ce dernier point, il se rapproche des préoccupations d’Adolphe Landry concernant la prise en compte des charges de familles au regard de la fiscalité. C’est d’ailleurs ce dernier qui suppléera Fuster, à sa demande, lorsqu’il fut dans l’incapacité d’assurer son cours au Collège de France en 1934 [1]. Landry choisit alors comme sujet de cours « L’évolution démographique et la politique d’aide à la famille » [2].

2C’est sur cet intérêt commun de Fuster et de Landry pour les politiques de protection de la famille avec leurs justifications d’ordre social et démographique que repose cet article. Il reviendra, dans un premier temps, sur le parcours d’Adolphe Landry, en soulignant son importance pour la science démographique et son rôle politique dans la mise en place des allocations familiales et des assurances sociales. La suite de l’article reviendra ensuite plus en détail sur le déclin de la fécondité, la taille des familles et leurs conditions de vie depuis la fin du XIXe siècle aux années quarante. Ces questions seront analysées dans le contexte des réactions politiques et sociales et en référence aux différentes théories démographiques passées et plus contemporaines.

Adolphe Landry (1874-1956)

3Adolphe Landry est né le 29 septembre 1874 à Ajaccio, dans une vieille famille corse [3]. Après des études à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm couronnées par une agrégation de philosophie, il s’oriente vers le droit et l’économie. En 1901, il soutient à la Sorbonne une thèse, très remarquée pour son non-conformisme, sur la critique de la propriété privée. Il quitte l’enseignement secondaire en 1907 pour la chaire d’histoire économique de l’École pratique des hautes études [4]. Ses publications, si elles concernent toujours en partie l’économie, s’orientent alors de plus en plus vers les questions démographiques, notamment à partir de 1909 et en particulier pendant l’entre-deux-guerres [5]. Ses positions natalistes transparaissent, tout comme ses préoccupations pour l’hygiène publique et la politique sociale et démographique [6]. La révolution démographique est son ouvrage majeur, du moins pour les démographes comme nous le verrons dans la partie 5. Il est également investi de responsabilités scientifiques telles que la présidence de la Société de statistique de Paris (1936) ou celle de l’Union internationale pour l’étude scientifique des problèmes de population (1937) [7]. Même s’il n’est pas un démographe au sens technique du terme [8], il est à son époque « l’un des meilleurs connaisseurs français de la démographie [et] le véritable pivot des milieux intéressés à la population » [9]. Outre sa position centrale au sein de la Société de statistique de Paris – qui est un carrefour entre les mondes savant, administratif et économique et, en l’absence d’espaces universitaires qui lui soient consacrés, le principal lieu de discussion en France en matière de théorie des populations –, Landry est également le pilier du mouvement nataliste et familial de l’entre-deux-guerres [10]. En effet, il est membre de l’Alliance nationale pour l’accroissement de la population française[11] dont il devient l’un des administrateurs en 1912 puis le vice-président jusqu’à la fin de sa vie. Fuster y adhèrera, quant à lui, en 1914 ou 1915 [12]. L’Alliance est un mouvement nataliste créé en 1896 par Jacques Bertillon, chef du bureau de statistiques de la ville de Paris, pour lutter contre la dénatalité et la dépopulation. À ses côtés, Émile Javal, André Honnorat et Charles Richet. Ce dernier pose dès 1881 les principes de mesures fiscales en faveur des familles nombreuses qui seront chères à Landry [13]. La prééminence de Bertillon vaut jusqu’à la veille de la Première Guerre mondiale mais l’Alliance se rapprochera ensuite peu à peu des ligues de moralité telle que la Ligue française pour le relèvement de la moralité publique de Paul Bureau. En 1913, Bertillon s’efface devant le secrétaire général Fernand Boverat qui imprimera jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale une marque familialiste et moralisante. C’est à cette période (fin des années 1900, début des années 1910 [14]) que Landry rejoint l’Alliance sans adhérer toutefois aux convictions personnelles de Boverat [15]. En plus des activités de savant (publications scientifiques et enseignements) et de militant à l’Alliance, la vie d’Adolphe Landry est doublée d’une carrière politique, marquée par son natalisme qui portera ses réflexions et actions vers des politiques en faveur des familles nombreuses et du quotient familial. Dès 1910, il est élu député radical-socialiste de Corse puis, à plusieurs reprises, président du conseil général de ce département. En 1911, il fait partie des quatre députés du « bloc des gauches » qui créent le groupe parlementaire pour la protection de la natalité et des familles nombreuses [16]. Landry est secrétaire de ce groupe bientôt composé de 109 députés qui ont, comme c’est le cas au sein de l’Alliance, des tendances politiques très diverses. Il sera ensuite de nouveau plusieurs fois député et sénateur de Corse [17]. Il est également plusieurs fois ministre, de la Marine (1920), de l’Instruction publique (1924) et du Travail (1932). Chaque année, il prend position pour la cause des familles dont il est l’un des plus fervents défenseurs [18]. En 1913, il contribue à faire voter la loi d’assistance aux familles nombreuses ; puis, de 1914 à 1917, à mettre en place les premières allocations familiales [19]. En 1920, il obtient la création de la carte famille nombreuse [20]. Il est, en 1928, le rapporteur du projet de loi relatif aux assurances sociales, soutenu par Édouard Fuster [21], puis l’initiateur de la loi sur les allocations familiales (loi dite Landry de 1932), au départ réservées aux employés de l’industrie et du commence, et qu’il étend à tous les salariés en 1938 [22]. Il poursuit ses activités après-guerre en améliorant la législation des allocations familiales et en faisant voter à l’unanimité le principe du quotient familial, qui entrera en vigueur en 1948 [23]. Landry fait partie du « quatuor d’influence » de l’après-guerre en matière de population avec Robert Debré, Jacques Doublet et Alfred Sauvy [24] et participe notamment activement à la création de l’INED [25]. Il reste actif dans les milieux de la population jusqu’à sa mort en 1956. Landry, figure centrale des milieux intéressés à la population durant l’entre-deux-guerres et l’après-guerre, s’inscrit donc dans un espace intermédiaire entre le monde savant et le monde politique [26]. C’est cette position qui a mené à l’idée de faire, dans cet article, une synthèse des liens entre les comportements démographiques, les analyses scientifiques les concernant, les réactions provoquées par la peur de la dénatalité et de la dépopulation et finalement les réponses politiques proposées, en centrant le propos sur l’entre-deux-guerres, et plus largement sur la période allant de la fin du XIXe siècle à l’après-guerre.

Fécondité et familles

Le déclin de la fécondité

4Depuis la fin du XVIIIe siècle, la fécondité française chute en effet [27]. La France est, en cela, le pays précurseur du déclin de la fécondité mondiale puisque dans la majorité des pays européen, la fécondité ne décroit qu’entre 1880 et 1910, soit un siècle plus tard [28]. Des indices de la transition de fécondité sont identifiées plus tôt chez certaines populations, notamment les élites sociales et culturelles ou dans les villes [29] mais la particularité française réside dans l’antériorité à l’échelle nationale (même s’il existe des variations régionales fortes [30]). En effet, les Françaises n’avaient déjà plus, vers 1790-1794, qu’un peu moins de 5 enfants chacune en moyenne, 4,4 en 1815-1819, 3,4 vers 1850, et un peu moins de 2,8 au début du XXe siècle [31]. La Première Guerre mondiale s’est traduite en France, comme dans les autres pays belligérants [32], par un effondrement des indices passant de 2,5 enfants par femme en 1913 à 1,2 en 1916. Les années d’après-guerre se caractérisent par une reprise modérée mais de courte durée de la fécondité. Elle diminue ensuite à nouveau pour atteindre des niveaux très faibles pendant l’entre-deux-guerres, parfois sous le seuil de renouvellement des générations, à des moments variables selon les pays [33]. La fécondité remonte ensuite à partir du milieu des années 1930 [34] avant d’être perturbée de nouveau par la Seconde Guerre mondiale et d’exploser ensuite en un « baby-boom » [35].

La taille des familles

5Les basses fécondités observées pour les générations qui ont eu les plus faibles descendances finales (à savoir les femmes nées vers 1900) s’expliquent principalement par la hausse de la proportion de femmes sans ou avec un seul enfant et par la raréfaction des familles nombreuses [36].En France, l’analyse de la taille des fratries montre que la part des familles nombreuses (4 enfants et plus) se réduit de plus de moitié entre les générations nées entre 1850 et 1895. Dans ces mêmes générations, la part des familles de 2 et 3 enfants reste stable alors que celle des familles avec un seul enfant ou aucun augmente fortement (25,5 à 44,3 % [37]). La diminution des familles nombreuses ne conduit donc pas à une augmentation des familles de deux ou trois enfants mais à une hausse des familles très réduites, voire infécondes. Ces dernières sont très caractéristiques des générations nées au tournant du XXe siècle, notamment en France mais également en Belgique, au Royaume-Uni ou en Norvège [38]. Les femmes sans enfants sont particulièrement nombreuses puisqu’elles représentent 23 à 32 % des femmes de ces générations [39]. Dans les générations suivantes, la fécondité remonte en raison de la baisse de l’infécondité [40] et des familles de 1 enfant ainsi que par une augmentation de la proportion des familles de 2 enfants [41].

Conditions de vie des familles

6Outre la « dénatalité », les conditions de vie des familles sont une préoccupation majeure dans la seconde moitié du XIXe siècle et dans la première moitié du XXe, notamment pour Landry et Fuster [42]. Rejoignant Paul Strauss [43], Fuster considère que l’État ne protège pas suffisamment les femmes et les enfants [44], notamment dans les milieux ouvriers où les femmes enceintes travaillent jusqu’aux derniers jours de leurs grossesses et où les décès des jeunes enfants sont très fréquents. C’est en effet dans ces milieux ouvriers que la mortalité infantile est la plus élevée [45] malgré un déclin général important depuis le début du siècle [46]. Certaines familles sont encore plus vulnérables que les autres, notamment les mères seules avec enfant(s). Ces femmes, lorsqu’elles se retrouvent seules à élever leur enfant, n’ont aucun moyen légal jusqu’en 1912 (la recherche en paternité étant auparavant interdite) d’exiger une quelconque aide du géniteur [47]. Pour Jean-Pierre Bardet, « la maternité sans père est un acte de misère » [48] qui contraint un certain nombre de ces femmes à avorter ou à abandonner leurs enfants. Ces « filles-mères », particulièrement nombreuses parmi les domestiques ou les jeunes ouvrières [49], sont nombreuses dans les villes où elles ont déjà beaucoup de mal à vivre seules en raison de la faiblesse des salaires féminins. Elles sont parfois obligées de se prostituer pour survivre, notamment pendant leurs périodes de chômage et d’autant plus lorsqu’elles ont un ou plusieurs enfants à leur charge [50]. Pour Fuster, l’arsenal législatif relatif à la protection des femmes seules (qu’elles soient « divorcées ou séparées, abandonnées ou ayant quitté le mari, en charge d’un ou plusieurs enfants… » [51]) est très insuffisant. Il est ainsi favorable à une nouvelle politique familiale plus protectrice qui passerait par l’éducation sociale des femmes [52]. En plus des familles monoparentales, deux autres « types de famille » sont identifiées comme pouvant contribuer à relever la fécondité du pays si elles sont aidées : les familles pauvres et les familles nombreuses. Fuster s’intéresse aussi bien à l’assistance aux familles nombreuses [53] qu’au bien-fondé d’une assurance qui comprendrait une indemnité de repos, des soins médicaux et une protection des enfants et permettrait notamment d’aider les mères des milieux populaires [54]. Mais en France, la peur de la « dépopulation » oriente presque systématiquement l’attention vers les familles nombreuses qui sont devenues le pivot de la politique de population française sous l’effet de l’action menée par l’Alliance[55]. Dans d’autres pays, comme en Italie, la baisse de la fécondité a conduit à des mesures en faveur de la classe ouvrière quelle que soit la taille de la famille pour améliorer ses conditions de vie [56]. Ainsi, même lorsque l’attention est portée sur la misère, elle reste tournée vers les familles nombreuses comme le résume bien le Dr Cauchois (Président de la Fédération des ligues des familles nombreuses de Normandie), « le vrai mal est dans ces deux phénomènes connexes et interdépendants : la misère numérique de notre natalité et la grande misère pratique des familles nombreuses » [57].

Production des statistiques

7La production des données démographiques est née de la volonté de connaître les caractéristiques et les comportements de la population. S’appuyant, au départ, sur les enregistrements de l’état-civil et les recensements de population, des enquêtes complètent ensuite ces deux sources à partir des années 1830 (voir, par exemple, les enquêtes de Villermé) [58]. Elles ont pour ambition d’évaluer les caractéristiques des individus mais aussi les risques sanitaires et sociaux de certaines populations spécifiques (notamment ouvrières) pour adapter les politiques publiques aux besoins. Mais, l’histoire de la production des statistiques est également fortement liée aux comportements de fécondité particuliers des Français, aux mouvements natalistes nés en réaction et aux politiques publiques proposées pour lutter contre la dénatalité. Ainsi, l’Alliance (créée, ne l’oublions pas, par Jacques Bertillon, chef du bureau de statistiques de la ville de Paris) s’appuie beaucoup sur les statistiques officielles (que celui-ci a souvent en « avant-première ») pour mener ses argumentations et contribue à les diffuser [59]. La Statistique générale de la France (SGF) garde l’autorité scientifique mais les savants liés à l’Alliance donnent leur avis sur la production des statistiques [60] et leur illustration (Boverat contribue ainsi beaucoup à populariser la pyramide des âges par ses parutions dans la revue de l’Alliance). Ces savants donnent également des pistes pour affiner les méthodes de calcul [61], mettant notamment en avant le taux de reproduction ou s’appuyant sur des projections ou perspectives démographiques [62]. L’Alliance va plus loin encore puisqu’elle souhaite que soit publié un « traité pratique de démographie française », ce sera La population de la France, qui sera réédité plusieurs fois [63]. L’Alliance est également à l’origine d’enquêtes sur la taille des familles. En 1905, alors que Bertillon et Honnorat sont membres du gouvernement, ils obtiennent que les ministères fournissent, en plus de leur budget, des informations sur la taille des familles de leurs fonctionnaires. Les résultats de cette enquête sont publiés dans le volume de la statistique des familles de 1906 et seront interprétés par les membres de l’Alliance de manière que les résultats correspondent à leur propagande, comme l’ensemble des statistiques qu’ils commentent [64]. Il est intéressant de constater l’évolution des statistiques sur la taille des familles. En effet, entre 1891 et 1946, la taille des familles est mesurée selon le nombre d’enfants survivants au moment du recensement, alors qu’en 1906, 1931 et 1946 ce sont les enfants nés vivants qui sont considérés [65]. Or, cela change tout puisque la mortalité infantile a pu emporter un grand nombre d’enfants entre leur naissance et le recensement, ce qui biaise énormément la mesure de la fécondité ; et d’autant plus que la mortalité infantile n’a pas les mêmes niveaux selon les classes sociales, les départements, et même le rang de naissance (comme le montre l’enquête sur les fonctionnaires de 1907). Comme l’expliquera Louis Henry pour justifier de garder la question sur le nombre d’enfants nés vivants dans des enquêtes spéciales (les enquêtes Familles) et celle sur les enfants survivants dans les recensements quinquennaux de population, cette dernière permet de connaître les familles bénéficiaires des allocations familiales suivant le nombre d’enfants à charge [66], ce qui est déjà le cas dans l’enquête sur les fonctionnaires de 1907. On saisit bien, à travers cet exemple, le poids des spécialistes de la population sur la production des données statistiques et leur intérêt pour les méthodologies de la science démographique. Landry n’est d’ailleurs pas en reste. Ses questionnements et théories démographiques le conduisent lui aussi à avoir besoin de statistiques précises et à élaborer de nouveaux indicateurs démographiques pour analyser au mieux l’évolution de la population. Il s’intéresse également aux budgets familiaux et dénonce le retard français au regard des enquêtes du Bureau international du Travail [67]. Ce souci statistique est aussi très prégnant chez Fuster qui s’intéresse, quant à lui, plus particulièrement aux statistiques sanitaires (morbidité de maternité et accidents de grossesse, de l’accouchement ou de ses suites) pour définir un « risque de maternité » en fonction de la précarité, de la profession et de l’âge des femmes. Il attire notamment l’attention sur le lien causal entre les « anomalies de maternité » et le travail salarié ou selon le milieu social. Plus globalement, Fuster s’intéresse aux données statistiques sur la structure de la famille, notamment en milieu urbain et populaire, pour aider à la compréhension et à l’assistance des troubles économiques, sanitaires ou même moraux de la famille. Il est particulièrement préoccupé par le rétrécissement de la structure fondamentale de revenu collectif et d’entraide que représente la famille dont ne bénéficient plus certaines populations (isolés, célibataires, jeunes, femmes âgées…) [68].

Enjeux politiques et sociaux : les associations contre la dénatalité et les politiques familiales

De la fin du XIXe siècle à la Première Guerre mondiale

8L’importance du déclin de la fécondité française sur les débats liés à la population et même sur la production des données statistiques semble donc majeure. Pourtant, au départ, le déclin de la fécondité ne semble pas avoir alarmé les observateurs contemporains (rappelons la fameuse phrase de Jean-Baptiste Say : « il convient d’encourager les hommes à faire des épargnes plutôt que des enfants ») [69]. Le débat est d’ordre social et on reproche même aux classes laborieuses de ne pas contrôler leurs naissances et de vivre de l’assistance publique. À noter cependant qu’à l’exception de Jean-Baptiste Say, qui se réclame de Malthus, la majorité des socialistes rejettent cette pensée et soutiennent que ce n’est pas l’accroissement de la population mais bien la répartition inégale des revenus et la mauvaise organisation sociale qui sont à l’origine de la misère du peuple. Mais la publication du recensement français de 1866 annonce un renversement de tendance dans la perception des questions de population [70]. Le ralentissement de la croissance démographique en France, la défaite autrichienne de Sadowa (3 juillet 1866), celle de la France à Sedan (1er septembre 1870), l’excédent des décès sur les naissances durant quelques années, font redouter l’affaiblissement de la position française en Europe. Ces craintes l’emportent sur celle de la surpopulation et, à l’exigence de tempérance, pour les classes laborieuses surtout, succède la condamnation d’une attitude antipatriotique : il faut faire naitre [71]. La limitation des naissances devient l’enjeu d’un débat national dans lequel s’affrontent, d’un côté, les populationnistes et les natalistes (notamment les membres de l’Alliance nationale pour l’accroissement de la population française créée en 1896) qui redoutent l’absence de reproduction naturelle, voire la dépopulation du pays [72] et, de l’autre, les néomalthusiens (la Ligue pour la régénération humaine est également créée en 1896 [73]), moins bien structurés. Les natalistes ont l’espoir de provoquer une réaction des milieux politiques pour qu’ils adoptent des lois favorables à la natalité et aux familles nombreuses. Ainsi, en 1901 et 1911, deux commissions extra-parlementaires sur la dépopulation sont créées et en 1911, le groupe parlementaire pour la protection de la natalité et des familles nombreuses relaie les idées natalistes dans l’hémicycle.

9Le monde médical, longtemps malthusien, s’inquiète également de l’atonie démographique de la France et de ses conséquences pour la puissance nationale [74]. Les médecins insistent principalement sur le taux de mortalité infantile anormalement élevé qu’ils lient au sort des nourrissons placés en nourrice dans le monde rural [75].De nombreux élus du camp républicain étant médecins ou proches du milieu médical, des propositions sont faites au parlement en faveur des droits des nourrissons dès le début des années 1870. Cette alliance sans précédent entre monde médical et monde politique participe à la transformation du regard sur l’enfant même si certains refusent, par exemple, l’intrusion de l’État dans les « bonnes familles », considérant que la protection étatique n’est nécessaire que pour les situations dans lesquelles la surveillance parentale fait défaut [76]. La loi de 1889 sur la déchéance de la puissance paternelle en est l’illustration puisqu’elle ne semble concerner que les enfants d’une frange marginale des classes populaires. Elle est pourtant très importante car, dans son principe, elle suppose que l’État a des droits sur les enfants qui peuvent contredire ceux des pères et fait ainsi passer l’idée de la protection de l’enfance dans la loi de la République. Auparavant, durant les années 1870-1880, plusieurs lois sur la protection de l’enfance (notamment la loi Roussel de 1874 mais aussi la loi Ferry de 1881 qui rend obligatoire l’école de 6 à 13 ans) avaient ainsi été adoptées. Au-delà de la protection des enfants, l’idée est de protéger la famille pour protéger la société dans son ensemble. La philanthropie encourage ainsi le développement de l’assistance publique. Des sursalaires familiaux sont mis en place à partir des années 1880 par certains patrons (souvent catholiques). S’il leur importe sans doute une certaine équité sociale, les suppléments de salaires permettent également à ces patrons de mieux contrôler leur main d’œuvre, sans pour autant augmenter globalement les salaires [77]. Les natalistes présentent ces sursalaires comme une mesure de justice sociale qui permettrait de limiter les effets de la décision d’avoir un enfant supplémentaire mais aussi comme une reconnaissance sociale du « service rendu à la nation ». Ils l’envisagent donc davantage comme une aide aux familles nombreuses que comme une aide aux familles démunies. Fuster élargit la problématique et parle de « risque familial », expliquant qu’il faut effectivement admettre que lorsque les « charges d’élevage » sont trop lourdes, elles peuvent devenir incompatibles avec le « maintien de vie désirable » (quel que soit le nombre d’enfants), en particulier pour les salariés manuels et lorsque la femme ne peut plus travailler [78]. Il insiste également sur la crise des familles dans les villes (« familles dissociées ») qui ne bénéficient plus des procédés d’aide familiale (contrairement aux couples restés dans leurs communautés d’origine) et pour lesquels les mesures d’aide sociale ne sont pas toujours efficaces [79].

La Première Guerre mondiale et l’entre-deux-guerres

10Pendant la Grande Guerre, l’atmosphère patriotique, nataliste et familialiste est à son comble. La peur des conséquences de la guerre en termes de fécondité et l’élan patriotique ravivent la pensée nataliste et familialiste, et les propositions de loi sur le vote familial, la création de primes à la natalité ou de médailles pour les familles nombreuses sont multiples [80]. Les mouvements familialistes comme La plus grande famille créée pendant la Première Guerre, et les ligues natalistes, comme la Ligue pour la vie fondée par Paul Bureau en 1916 démultiplient l’influence déjà ancienne de l’Alliance nationale pour l’accroissement de la population[81]. Si Fuster, parmi d’autres, est surtout préoccupé par les conditions de travail et de rémunération des femmes au lendemain de la Grande Guerre alors que le marché du travail s’est ouvert aux « jeunes filles entrées dans un métier sans apprentissage […] aux femmes mariées et veuves prenant ou reprenant du travail selon leur situation familiale », mais « au détriment des salaires des femmes elles-mêmes » [82], la priorité nationale est ailleurs. Il faut relever la natalité. Un ministère de l’hygiène, de l’assistance et de la prévoyance sociales est créé (1920) ainsi qu’un conseil supérieur de la natalité où les représentants de l’Alliance sont très présents. La loi du 31 juillet 1920 durcit les sanctions contre les avortements et la propagande en faveur de la contraception est proscrite [83]. En mars 1923, la correctionnalisation de l’avortement rend plus systématiques les condamnations effectives. La même année, en juillet, la loi sur l’encouragement national aux familles nombreuses institue une allocation annuelle à partir du 4e enfant, tandis qu’en 1926 est officiellement créée la fête des mères au niveau national [84]. Finalement, c’est le 11 mars 1932 que les natalistes, portés par Landry, obtiennent le vote d’une loi qui systématise le principe d’un versement de sursalaire familial pour tous les salariés de l’industrie et du commerce ayant au moins deux enfants (2 millions de salariés touchés). Cette loi rend également obligatoire l’adhésion des entreprises à une caisse de compensation, ancêtre du recouvrement de la sécurité sociale. En 1938, les allocations familiales sont généralisées à l’ensemble des secteurs professionnels et sont désormais indépendantes des salaires (5 400 000 salariés en bénéficient). Mesure nataliste, leur montant varie selon le nombre d’enfants [85]. Finalement, le 19 juillet 1939, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, est adopté le Code de la famille et de la natalité françaises qui marque « le début de la politique familiale française » [86]. À noter également que l’enseignement des problèmes démographiques y est rendu obligatoire [87]. Le Code de la famille entérine un certain nombre de propositions réclamées par les natalistes et les familiaux en ciblant les familles nombreuses, mais il se veut également un incitateur à la procréation [88]. Comme le souligne Virginie de Luca Barrusse, le Code de la famille s’intéresse à un type de famille idéalisé : un couple marié qui a un enfant rapidement, dans lequel le père travaille et la mère s’occupe des trois enfants ou plus et du ménage [89]. Dans ce contexte de relèvement de la natalité, la maternité est glorifiée. Des mesures sont prises pour la protection de la maternité et l’hygiène sociale. Avant 1914, des aides pour les mères avaient déjà été mises en place, telles l’assistance médicale gratuite aux parturientes « sans ressources » (1893) ou le repos obligatoire de 4 semaines après l’accouchement pour les salariées (1913), allongé à 8 semaine en 1917, mais c’est davantage le sort de l’enfant à naître qui avait guidé ces législations que le sort des mères [90]. Après l’armistice, les mesures sont renforcées. La loi du 28 aout 1919 fournit aux femmes concernées par la précédente loi Strauss (1913) instituant le repos et l’assistance des femmes en couches, et qui choisiraient d’allaiter au sein, douze mois d’allocations supplémentaires à la charge unique de l’état [91]. Puis, en 1928, l’article 9 de la loi sur les assurances sociales offre aux femmes assurées ou épouses d’un assuré le remboursement pharmaceutique, celui des honoraires des sages-femmes ou du médecin accoucheur, le paiement partiel des séjours en maternité et une indemnité durant le congé maternité [92]. Cependant, le bilan des politiques de protection maternelle et infantile est vu comme médiocre dès lors qu’elles n’ont pas l’effet attendu sur la fécondité [93]. « Le souci d’hygiène sociale qui avait porté les premières mesures de protection des enfants et des mères est toujours présent mais ce sont surtout les motivations natalistes qui sont le moteur de ces dispositifs » [94]. Ainsi, si un ministère de l’hygiène, de l’assistance et de la prévoyance sociales (1920) est créé ainsi qu’un conseil supérieur de la natalité (1920), ni ministère de la Maternité, réclamé par les féministes, ni équivalent de l’Office de la naissance et de l’enfance belge qui fait souvent figure de modèle en France à cette époque, ne sont en revanche mis en place [95].

11Vichy ne reniera pas cette politique, cohérente avec les valeurs prônées par Pétain « Travail, famille, patrie », en créant la Fondation française pour l’étude des problèmes humains ou « Fondation Alexis Carrel » (1941) [96]. Jugée collaborationniste, elle fera l’objet de toutes les convoitises à la Libération. C’est finalement la création d’un Institut national de démographie (l’INED) destiné à étudier les moyens d’accroître la natalité, mais aussi à bâtir une politique d’immigration qui est décidée [97]. L’immédiat après-guerre (1945) voit également un aboutissement des politiques d’assurances sociales dans l’établissement du nouveau système de la Sécurité sociale [98] et la création du quotient familial conçu par Landry et toujours en vigueur de nos jours [99].

Les théories de population

La révolution démographique de Landry

12Certains auteurs, qui se sont intéressés à la population, ont tenté d’élaborer des théories pour expliquer les phénomènes démographiques ; on rappellera notamment les travaux de Jacques Bertillon, Arsène Dumont, Edmé Piot et tant d’autres qui ont souvent contribué au Journal de la Société de statistique de Paris et dont les positions étaient quasiment exclusivement natalistes, d’où souvent, leur intérêt pour la question. De son côté, Fuster, en fondant son analyse sur les enquêtes de Le Play et Tourville, de leurs élèves et sur des travaux étrangers plus récents (États-Unis, Allemagne et Grande-Bretagne), s’intéresse plus particulièrement au devenir des différents types de familles : « patriarcale », « souche » » et « dissociée » alors qu’elles sont touchées par les crises, le chômage, la guerre [100]. Landry, quant à lui, fait partie des premiers à avoir observé et théorisé ce que l’on appelle aujourd’hui « la transition démographique ». Il observe et décrit, dès son article de 1909 « les théories principales de la population », le passage d’un régime démographique ancien ou primitif au régime contemporain. Pendant le régime démographique ancien, la relation entre la quantité de subsistances et le nombre des individus est forte puisqu’en cas de manque de nourriture, la mort réduit le nombre des individus pour atteindre un point d’équilibre (selon le postulat de Malthus et de Townsend). En revanche, dans le régime contemporain, cette relation est rompue car les produits alimentaires et les biens de toutes valeurs sont produits en plus grand nombre et les chances de survie sont moins limitées, les individus n’ont donc plus besoin d’avoir autant d’enfants que dans le régime antérieur, ils fixent la taille de leur progéniture en fonction de leurs besoins et aspirations pour eux et leurs enfants. Selon Landry, pour passer du régime ancien au contemporain, il a fallu une phase intermédiaire qu’il nomme « révolution démographique », affirmant que les conséquences d’une telle révolution peuvent être d’une extrême gravité si elle conduit à une diminution de la population. Reprenant la théorie de Cantillon [101], il soutient que les hommes se multiplient quand ils ont les moyens de subsister mais qu’il faut tenir compte de la « façon de vivre des peuples », des plus riches comme des plus pauvres, pour comprendre le rapport de la population aux subsistances. Ses articles ultérieurs et son ouvrage de 1934 insistent ensuite sur les idées de maximum et d’optimum de population mais aussi sur les méthodes « nouvelles » pour étudier la population, notamment la « population-type », les durées moyennes de vie, de reproduction (brute et nette) et de population stable [102]. Landry explique l’antériorité contraceptive française par un vaste mouvement affranchissant les esprits d’une soumission séculaire [103], « la rationalisation de la vie », d’abord appliqué à la politique puis étendu à l’individu et à la famille, et qui aurait poussé les Français à réguler, et donc à limiter, leur reproduction. Pour Alain Girard, « les autres causes, évoquées depuis, transformation des techniques, changement des conditions de vie, généralisation de l’instruction, urbanisation, etc. constituent un faisceau complexe d’éléments concomitants, qui tous peuvent être rapportés à ce principe fondamental » [104]. Les nombreux historiens et démographes qui se sont, depuis, penchés sur l’étonnant cas français ont cependant avancé différentes théories pour expliquer cette antériorité française, impliquant les coutumes d’héritage, la spécificité de l’allaitement mercenaire ou encore le rôle de la Révolution [105].

13En s’inspirant des travaux de Landry sur la révolution démographique et de Thompson [106], Davis et Notestein formulent la théorie classique de la transition démographique (1945) [107]. Ce processus de transition démographique est défini par le passage d’un régime de forte mortalité et de forte natalité à un régime de basses mortalité et fécondité s’ajustant au nouveau cadre socioéconomique produit par l’industrialisation et le progrès des sociétés occidentales modernes. La transition de la fécondité peut être définie comme le passage d’une situation où les comportements de fécondité des couples ne sont pas contrôlés et sont inconsciemment le fruit de normes sociales et morales, à une situation où ces normes s’évaporent, laissant la place à un contrôle individuel de plus en plus marqué. Les couples décident alors du nombre de leurs enfants et de leur « programmation » au cours de la vie reproductive de la femme. Selon la théorie classique de la transition démographique, la modernisation de la société (l’industrialisation, l’urbanisation, la sécularisation, le développement de l’instruction, l’émergence des démocraties) est le principe moteur du déclin de la fécondité, en ce sens qu’elle « entraîne rapidement des changements d’aspirations, de normes et de comportements, tant vis-à-vis de l’enfant (son travail et son coût) que de la femme (son statut) ou du groupe familial (passage à une famille très nucléaire, plus indépendante et plus affective), et tout cela conduit naturellement à des normes plus basses de fécondité, et donc à l’adoption de nouveaux comportements en matière d’espacement ou d’arrêt de la fécondité » [108].

Durabilité et remise en question de la théorie de la transition

14Malgré son succès et sa durabilité, la théorie de la transition démographique a été largement remise en question, notamment à la suite du projet dit « de Princeton » initié par Ansley Coale en 1963 qui a eu pour but d’étudier le déclin de la fécondité dans les multiples régions européennes (19 pays). Ces différentes recherches montrent que le schéma phasique classique ne correspond pas toujours au calendrier observé dans les pays européens [109] et il ne semble pas exister de point critique dans le degré de modernisation (urbanisation, niveau d’alphabétisation) qui imposerait une limitation des naissances ni de relation systématique entre le déclin de la mortalité (infantile) et de la fécondité [110] : le cas de la France, où la fécondité diminue au XVIIIe siècle dans un contexte de relatif « sous-développement » économique, et celui de l’Angleterre, où la fécondité demeure élevée à un stade avancé de son industrialisation, sont éloquents [111]. Dans l’ensemble, les publications du projet de Princeton mettent ainsi l’accent sur une explication dite « culturelle » au détriment d’une explication socioéconomique et postulent une diffusion de l’idée de limitation des naissances qui avait déjà été avancée tant par Philippe Ariès que par Gosta Carlsson [112]. De nombreuses recherches du projet et ultérieures ont été menées sur cette idée d’une diffusion par interaction ou observation sociale [113], accélérée ou ralentie par des facteurs dits « culturels », en particulier les langues, l’instruction, la sécularisation ou l’immigration [114]. L’histoire qualitative a également apporté de nouveaux éléments à la compréhension des transitions de fécondité [115], notamment pour comprendre le rapport particulier qu’entretiennent les parents à chaque grossesse ou leur conception de la taille de famille idéale ou encore pour analyser l’évolution de la place des femmes, des hommes et des enfants dans la famille [116]. À propos de ces derniers, Praz reprenant les théories d’Ariès et de Becker a montré que l’« enfant devient précieux » [117] ; le contrôle de la fécondité permet d’investir, tant sentimentalement que financièrement, dans la « qualité » des enfants [118]. Cette idée que la réduction des naissances serait liée à la volonté de mieux éduquer ses enfants pour leur permettre d’obtenir une situation meilleure et de s’élever dans la hiérarchie sociale (la « capillarité sociale » chez Dumont [119]) est également déjà présente chez Landry. Après le débat diffusion versus adaptation, le mouvement de va-et-vient entre approches culturelles et socioéconomiques a encouragé la plupart des chercheurs à adopter une approche globale admettant que ces deux théories ne s’excluent pas et sont, au contraire, complémentaires pour expliquer le déclin de la fécondité en Europe au XIXe siècle [120]. Et ces causes, ces facteurs explicatifs, s’entremêlent et agissent avec des intensités variables selon les contextes. L’hétérogénéité qui en découle et qui s’observe au sein d’un même pays, d’une même région ou, à une échelle plus fine encore, souligne notamment l’importance des communautés locales et justifie pleinement les approches spatiales fines [121]. C’est ce que démontre une série de travaux récents comparants des communautés rurales et/ou des groupes sociaux ; ils mettent en évidence l’éventail des réponses tant démographiques que socioéconomiques pour faire face aux tensions, aux contraintes et aux évolutions spécifiques des populations [122]. Ces différentes stratégies permettent d’expliquer les décalages parfois importants dans la chronologie de la baisse de la fécondité, et d’identifier des groupes anticipateurs et des groupes résistants aux changements.

L’entre-deux-guerres : fin de la transition ?

15Landry rédige sa Révolution démographique pendant l’entre-deux-guerres, au moment même où la fécondité, alors à son plus bas niveau en France, entame une remontée [123]. Pour cette raison, l’entre-deux-guerres est souvent considérée comme le terme de la première transition démographique, l’indice conjoncturel de fécondité atteignant entre le milieu et la fin des années 1930, dans de nombreux pays, des niveaux très bas, largement inférieurs au seuil de remplacement des générations [124]. Pour bien des démographes de l’entre-deux-guerres, ces basses fécondités résultent du simple prolongement du mouvement de baisse amorcé quelques décennies plus tôt (transition démographique). Ces démographes ont considéré ces très bas niveaux de fécondité comme une situation irréversible, vouée à se propager au reste du monde et n’avaient donc pas, pour la plupart, anticipé la remontée de la fécondité à la fin des années 1930 [125]. Ceux qui prennent conscience de cette reprise de la fécondité la considèrent d’ailleurs comme un écart temporaire à une tendance de déclin plus fondamentale [126]. Les membres de l’Alliance – notamment Boverat – ne prennent conscience que très tardivement du relèvement de la fécondité française après la Seconde guerre mondiale et la pensent toujours passagère. La Société de statistique de Paris va dans le même sens mais un article de Pierre Depoid annonce tout de même le relèvement de la fécondité dès 1941 [127]. Il faut préciser que mettre en avant ce relèvement de la fécondité ne leur permet pas de continuer leur propagande en faveur de la fécondité et qu’il est fort possible qu’ils omettent sciemment de commenter ces chiffres. Quant à Landry, il semble qu’il considère le baby-boom de l’après-seconde-guerre, comme une conséquence des politiques natalistes qu’il a contribuées à mettre en place [128]. Pour la plupart des auteurs écrivant à la fin du XXe siècle, les basses fécondités de l’entre-deux-guerres ne peuvent uniquement être la fin de la transition démographique mais résulteraient d’une adaptation des comportements aux crises économiques, politiques et sociales de grande ampleur qui marquent cette époque [129]. Rien ne permet, en effet, d’exclure tout à fait l’influence des forces conjoncturelles que sont la Première Guerre mondiale [130] avec ses 10 millions de morts et ses 20 millions de blessés, bien que Henry et Festy ont montré l’impact assez minime sur la nuptialité et surtout la fécondité française [131] ; la grippe espagnole et ses 50 à 100 millions de victimes ; la prévalence importante des maladies vénériennes (syphilis et blennorragie notamment) provoquant des infertilités temporaires ou définitives [132] ; l’instabilité politique (émergence de régimes totalitaires, menaces de guerres et périodes de violence accrue) [133] ; et surtout la Grande Dépression économique et ses conséquences sociales (baisses des salaires et croissance du chômage) [134]. Carr-Saunders fait partie des rares démographes de l’entre-deux-guerres à prendre en compte l’influence de la situation économique sur l’évolution de la fécondité [135]. Fuster s’est également intéressé au coût de la vie et des habitudes consommatrices sur la constitution et l’unité de la famille : combinaison du travail des deux époux, arrêt du travail de l’infirme, recours au travail des jeunes, importance de la contribution des filles et des femmes à la formation du budget familial et par conséquent importance du travail féminin. Il décrit ainsi la situation de la famille au regard de la conjoncture économique dans l’analyse des trois étapes successives : « période de pleine charge, période de gain collectif, période de soutien filial » qui varient selon le nombre d’enfants, leur espacement, l’âge des parents, l’existence de crises (santé, hygiène, morale, chômage, etc.) [136]. Plus récemment, Desplanques et Chesnais ont également souligné que les réactions face à la crise semblent très différentes selon le groupe social [137]. Compte tenu de l’importance de la stabilité d’un emploi et de son niveau de rémunération pour fonder une famille dans un contexte de récession économique, les hommes peu instruits et peu qualifiés font face à une difficulté accrue pour trouver une partenaire stable, ce qui se traduit par une diminution sensible des premières naissances. Chez les femmes instruites, la crise semble entraîner des stratégies de report des naissances alors que, pour les moins éduquées, la propension à avoir une première naissance serait stable ou augmenterait [138].

16D’autres questionnements relatifs à cette période ont reçu peu de réponses à ce jour. C’est le cas par exemple du décalage entre les mesures natalistes (incitation et répression) prises dans de nombreux pays [139] au lendemain de la Première Guerre mondiale et certains comportements individuels, résolument antinatalistes, tels que le refus de l’enfant pour bon nombre de couples ou le modèle de l’enfant unique [140]. Concernant l’impact des mesures natalistes, McLaren avance qu’elles n’ont eu aucun effet apparent sur la natalité [141], comme le montrent également Beschi et al. pour l’Italie fasciste [142]. Ronsin explique l’inefficacité de la loi de 1920 (réprimant la provocation à l’avortement et la propagande anticonceptionnelle) par le fait que « les procédés les plus courants sont hors de portée de ces interdits : le retrait masculin est incontrôlable, les appareils et les solutions utilisés par les femmes qui ont recours aux injections restent très faciles à se procurer, quant aux condoms ils demeurent en vente libre » [143]. Quant aux couples qui n’ont pas enfants ou très peu, s’ils ont reçu, de la part des natalistes, moins d’attention que les familles nombreuses, ils ont tout de même été observés, souvent avec défiance. Jacques Bertillon considère ainsi par exemple que les familles « égoïstes » de moins de trois enfants ne sont pas « normales ». Landry, quant à lui, a travaillé, à la suite des travaux de Kuczynski et Winkler [144], sur la stérilité volontaire, qu’il estime à 4 %, par un report des premières naissances dans certains mariages conduisant à une stérilité définitive et involontaire « au moment où [les femmes] acceptaient de devenir mères » [145]. Différents éléments peuvent expliquer l’importance de l’infécondité et des faibles fécondités (1 enfant) pendant l’entre-deux-guerres. Comme il a déjà été précisé, les maladies vénériennes (syphilis et blennorragie) répandues après la Première Guerre mondiale peuvent provoquer une infertilité temporaire ou définitive [146], tout comme la sous-alimentation peut rendre les femmes temporairement infertiles [147]. Le fait de ne pas avoir d’enfant peut également être la conséquence d’un report de l’âge au mariage, ce qui est le cas après la Première guerre mondiale, jusqu’à ce que le couple ait les moyens financiers de vivre comme il le souhaite [148]. Ce report de l’âge au mariage, retardant également l’âge à la première maternité, peut accroître la probabilité de faible fécondité, voire conduire à l’infécondité permanente [149]. En effet, le mariage tardif et le report de la première naissance diminuent le temps pendant lequel la grossesse peut se produire. De plus, la fertilité des femmes baissant avec l’âge, un report de la première naissance réduit également les chances de concevoir. Pour de Jong et Sell, le mariage tardif apporte également une meilleure connaissance de la contraception et, pour certains, une réticence renforcée d’avoir des enfants [150]. Pendant l’entre-deux-guerres, qui est une période d’instabilité économique et politique endémiques, les couples ont pu vouloir réduire leur fécondité et augmenter l’espacement proto- ou inter-génésique pour aider l’économie des ménages [151], ce qui a pu mener à une réduction des naissances, voire à une infécondité complète. Ces causes vont dans le sens d’une infécondité subie ou, du moins, résultant d’un choix contraint mais certains couples peuvent également choisir de ne pas avoir d’enfant. Les auteurs des XVIIIe et XIXe siècles expliquent que certaines femmes veulent éviter les grossesses pour ne pas déformer leur corps et pour faire ce qu’elles désirent sans le fardeau de la maternité [152]. Ces arguments, en plus de ne fonctionner que pour les femmes de la haute société, peuvent également être une construction sociale pouvant résulter de visions caricaturales plaquées sur ces femmes infécondes souvent mal considérées dans ces périodes de déclin de la fécondité. Les couples, en particulier les femmes, sans enfants sont, en effet, souvent représentés comme élégants et sveltes dans des intérieurs urbains luxueux alors que les « mères de famille au foyer » sont plus souvent présentées dans des intérieurs modestes, voire misérables [153]. Boverat confronte ainsi la « mère de famille au foyer », « travailleuse la plus méritante, la plus indispensable de toutes », à la femme sans enfant qui privilégie sa carrière professionnelle et un style de vie confortable voire luxueux. En restant inféconds, les couples accèdent à des biens qu’ils ne pourraient se payer s’ils devaient élever des enfants [154]. Fuster souligne également l’importance de la fluctuation du pouvoir d’achat du salaire et la variation des dépenses selon que la famille est plus ou moins aisée et nombreuse [155]. Quant aux familles à enfant unique, leur évolution est souvent concomitante à celle de l’infécondité [156]. Les hypothèses explicatives sont les mêmes que celles avancées pour expliquer l’infécondité comme une conséquence de report du mariage ou de la première maternité. Avoir un seul enfant peut être un échec si l’intention était de ne pas avoir d’enfants ou, au contraire, d’en avoir davantage [157]. Rowland, pour ce qui est de l’entre-deux-guerres, considère qu’il s’agit de familles incomplètes ou exceptionnellement limitées qui pourraient être une réponse à des circonstances, elles aussi exceptionnelles [158]. Mais elles peuvent également être un choix, selon Rebreyend [159]. En effet, les femmes qu’elle a interviewées et qui ont eu leur(s) enfant(s) pendant l’entre-deux-guerres montrent un désir pour leur première maternité qui n’apparait pas forcément pour les suivantes. Finalement, la forte hausse de l’infécondité et des familles « anormalement réduites » pourrait également reposer sur la légitimation croissante de ces comportements [160]. Pour Anderson, l’innovation majeure du déclin de la fécondité résiderait ainsi dans l’acceptation par certains groupes de population (au départ très réduits) d’être à la fois mariés et sans enfant (ou avec de très petits familles), l’entre-deux-guerres étant, selon lui, une continuité et un élargissement de cette acceptation par un nombre plus important de couples [161]. Il est malaisé de comprendre ce qui conduit aux faibles niveaux de fécondité de l’entre-deux-guerres (qui sont parfois considérés comme pionniers et révélateurs des transformations à venir, même si la majorité des théories soulignent, en plus de la continuation du déclin de la fécondité lié à la fin de la transition, l’effet aggravateur du contexte [162].

Conclusion

17Au prisme des travaux d’Adolphe Landry et d’Édouard Fuster, c’est le contexte démographique, social et politique autour des familles que cet article a tenté de brosser. Dans une France où la fécondité baisse depuis un siècle déjà, on s’alarme, à partir des années 1870, du déclin de la fécondité qui pourrait, selon les natalistes, mener à une dénatalité, voire à la dépopulation du pays. Des spécialistes de la population qui travaillent notamment au sein des services de statistiques (Statistique générale de la France, Société de statistique de Paris, Bureau de statistiques de la ville de Paris) tirent le signal d’alarme. Des associations sont créées qui comptent parmi leurs membres nombre de ces spécialistes, souvent natalistes. Elles ont pour ambition de relever la fécondité par la propagande, mais aussi en faisant adopter des mesures par les gouvernements successifs. Si l’Alliance nationale pour l’accroissement de la population française, notamment, a un poids politique important entre sa création en 1896 et l’après-seconde-guerre, les mesures natalistes (incitatives et répressives) apparaissent surtout après la Première guerre, pour relever la natalité dans le vaste élan de reconstruction du pays. Les natalistes élus (députés sénateurs ou ministres), dont Landry fait partie, ont également une influence importante sur la création d’organes spécifiques. L’INED est ainsi crée en 1945 et devient le lieu où la recherche démographique est effectuée, avec comme mission principale d’étudier les moyens d’accroître la natalité [163]. Ce dernier exemple confirme bien, en ce qui concerne les sciences des populations et la démographie, ce lien fort et singulier entre les mondes savant, militant, politique, dont Adolphe Landry fournit l’une des plus parfaites illustrations [164]. Fuster s’intéresse également aux familles mais moins du point de vue de la natalité que de celui de la question sociale soulevée par le risque d’une « pulvérisation des familles » qui aboutirait à une « dissociation de ce milieu primaire d’aide ». Il associe ce risque de perte de l’entraide familiale aux « problèmes démographiques et sociaux de la grande ville » en soulignant la composition démographique particulière qui caractérise les « puissantes agglomérations urbaines » (âge et origine des populations, afflux migratoire). Il insiste ainsi sur les questions de politiques urbaines que ne manquent pas de poser aux pouvoirs la difficulté du logement, la création des banlieues et des cités. Fuster place ainsi la question sociale, qu’il centre sur la ville, au cœur son approche de la démographie et des familles [165].

Notes

  • [1]
    Fuster fut chargé de 1910 à 1916 d’un cours complémentaire d’Assurances sociales fondé par Alfred Mayen, qui fut ensuite transformé en une Chaire de « Prévoyance et assistances sociales » (aux frais de la Ville de Paris et du Département de la Seine) occupée par Fuster entre 1917 et 1935. Voir Collège de France, « Cours et travaux du Collège de France », Annuaire 109e année, Paris, mars 2010, p. 5-23 ; Christophe Charle, Eva Telkes, “27. Fuster (Édouard, Paul)” in Christophe Charle, Eva Telkes, Les professeurs du Collège de FranceDictionnaire biographique 1901-1939, Paris, Institut national de recherche pédagogique, 1988, p. 78-79.
  • [2]
    Édouard Fuster, « Résumé des cours. Prévoyance et assistance sociales », Fondation de la Ville de Paris et du département de la Seine, Annuaire du Collège de France, 1935, p. 128-130.
  • [3]
    Pour en savoir plus sur la vie familiale de Landry, voir Alfred Sauvy, « Adolphe Landry », Population, 11e année, n° 4, 1956, p. 609-620 et Anne-Emmanuelle Demartini, « Un destin bourgeois : Adolphe Landry et sa famille », Ethnologie française, t. 20, n° 1, 1990, p. 12-20.
  • [4]
    Voir Alain Vulbeau, « Contrepoint - Adolphe Landry, le savant et le politique », Les Informations sociales, n° 183, vol. 3, 2014, p. 21-21.
  • [5]
    Voir Adolphe Landry, « Les idées de Quesnay sur la population », Revue d’histoire des doctrines économiques et sociales, vol. 2, 1909, p. 41-87 ; Id, « Les trois théories de la population », Revue Scientia, 1909 (réédité in A. Landry, La révolution démographique. Études et essais sur les problèmes de la population, Paris, INED-PUF, 1982 [1e éd. 1934], p. 169-192). Pour une bibliographie complète de l’œuvre de Landry, voir Alfred Sauvy, « Adolphe Landry », loc. cit.
  • [6]
    Voir A. Landry, L’hygiène publique en France, Paris, Alcan, in-16, 1930 ; id., « La politique sociale et démographique », Rapport au « Petit Congrès » du parti radical, 19, 20 et 21 décembre 1944, Paris, Impr. de E. Délion, in-8°, 1944 ; Id. « La dépopulation », Revue politique et littéraire, Revue bleue, 1913, p. 323-327 ; Id, « Le maximum et l’optimum de la population », Revue Scientia, 1929 (réédité in A. Landry, La révolution démographique, op. cit., p. 169-192).
  • [7]
    Qu’il remettra sur pied en 1947 aux lendemains de la guerre, à New York, avec de nouveaux statuts. Alors réélu président, il est nommé président d’honneur en 1949. Voir A. Sauvy, « Adolphe Landry », loc. cit.
  • [8]
    Voir Alain Girard, « Adolphe Landry et la démographie », Revue française de sociologie, vol. 23, n° 1, 1982, p. 111-126.
  • [9]
    Voir Paul-André Rosental, L’intelligence démographique. Sciences et politiques des populations en France, Paris, Odile Jacob, 2003, p. 24.
  • [10]
    Voir Virginie De Luca Barrusse, Les familles nombreuses, Rennes, PUR, 2008.
  • [11]
    Sur l’Alliance, voir Mireille Le Maguet, L’alliance nationale contre la dépopulation, 1896-1987, Mémoire de DEA, Université de Saint-Quentin-en-Yvelines, dirigé par Pascal Ory, 1997 ; Françoise Thébaud, « Le mouvement nataliste dans la France de l’entre-deux-guerres : l’Alliance nationale pour l’accroissement de la population française », Revue d’histoire moderne et contemporaine, tom 32, n °2, 1985, p. 276-301 ; V. De Luca Barrusse, Les familles nombreuses, op. cit., chapitre 1.
  • [12]
    Plus précisément entre ler août 1914 et le 31 mars 1915, Bulletin de l’Alliance nationale pour l’accroissement de la population française, n° 70, avril 1915, p. 634.
  • [13]
    Richet avait même proposé que l’Alliance s’appelle Alliance nationale pour le relèvement de la population française par l’égalité des familles devant l’impôt.
  • [14]
    Il est difficile de connaître l’année exacte d’adhésion de Landry à l’Alliance mais on sait qu’il en est nommé administrateur en 1912, puis vice-président. Voir A. Sauvy, « Adolphe Landry », loc. cit.
  • [15]
    Sur les idées politiques et notamment le socialisme de Landry, voir Alain Girard qui soutient que Landry, même s’il a appartenu à des gouvernements conservateurs et que l’Alliance n’est pas vraiment une association socialiste, est resté socialiste mais « que pourrait faire un socialisme accédant triomphant dans un pays dépourvu de jeunesse ? […], pour que la France vive […] il fallait arrêter la chute mortelle et cela ne pouvait être fait que dans le cadre du régime », A. Girard « Adolphe Landry et la démographie », loc. cit., p. 617.
  • [16]
    V. De Luca Barrusse, Les familles nombreuses, op. cit.
  • [17]
    Député de 1910 à 1932 puis de 1932 à 1940 et encore de 1945 à 1946 ; sénateur en 1930 puis de 1946 à 1956. Voir Jean Jolly, « Landry (Adolphe, Michel, Auguste) », in Dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940, PUF, 1960-1977 ; Dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958, Paris, La documentation française, vol. 5, 2005.
  • [18]
    Voir A. Sauvy, « Adolphe Landry », loc. cit.
  • [19]
    Ibid.
  • [20]
    Voir Jean-Marc Daniel, « Adolphe Landry (1874-1956), à l’origine de la politique familiale », Le Monde, 6 février 2012, p. 6.
  • [21]
    Fuster évoque dans son cours au Collège de France durant l’année 1928 et en s’appuyant sur les travaux réalisés par le BIT, la question du poids réel des « charges sociales » dans le cadre d’une enquête comparée des « mesures sociales » appliquées en Allemagne et en Angleterre par rapport à la France ». Voir É. Fuster, « Résumé des cours. Coordination entre nouvelle assistance sociale et l’assistance. Chaire Prévoyance et assistance sociales », Annuaire du Collège de France, 1928, p. 43-44.
  • [22]
    Voir A. Sauvy, « Adolphe Landry », loc. cit ; P-A. Rosental, L’intelligence démographique…
  • [23]
    Pendant le conflit, Landry est en retrait. En 1940, il compte parmi les députés qui refusent de voter les pleins pouvoirs à Pétain. En 1939, il devient l’un des cinq membres du Haut Comité de la population (créé juste avant la guerre mais rapidement supprimé en raison du conflit) qui sera à l’origine du Code de la famille. Landry est de nouveau député à partir de 1945, puis sénateur jusqu’en janvier 1956.
  • [24]
    Voir P-A. Rosental, L’intelligence démographique…op. cit.
  • [25]
    Institut national d’études démographiques créé en 1945 « pour » Alfred Sauvy, proche de Landry. Sur Alfred Sauvy, voir Roland Pressat, « L’INED à ses débuts : l’esprit Sauvy », Population, 50e année, n° 6, 1995, Cinquante années de Population, p. 1349-1354 et le numéro spécial de Population (1992-6) en son hommage. Landry est membre du comité technique (qui équivaut au conseil scientifique contemporain) et président du conseil d’administration. Voir A. Sauvy, « Adolphe Landry », loc. cit. Sur la création de l’INED, voir Jacques Dupâquier, Alain Drouard, « La connaissance des faits démographiques », in J. Dupâquier (dir.), Histoire de la population française, tome 4, de 1914 à nos jours, Paris, PUF, 1988, p. 13-47 ; P-A. Rosental, L’intelligence démographique… op. cit.
  • [26]
    Voir A. Vulbeau, « Contrepoint – Adolphe Landry, le savant et le politique », loc. cit.
  • [27]
    En utilisant les données de l’enquête d’Henry (voir Isabelle Séguy, La population de la France de 1670 à 1829, Paris, INED, 2001), Jean-Pierre Bardet situe la première baisse de la fécondité vers 1790-1800. Voir Jean-Pierre Bardet, « La France en déclin », in J-P. Bardet, J. Dupâquier (dir.), Histoire des populations de l’Europe, tome 2  : La révolution démographique 1750-1914, Paris, Fayard, 1998, p. 287-325. John Knodel et Etienne Van de Walle donnent quant à eux la date de 1827 (John Knodel, Etienne Van de Walle, “Lessons From the Past : Policy Implication of Historical Fertility Studies”, Population and Development Review, vol. 5, n° 2, 1979, p. 217-245) en utilisant la définition de Coale et Treadway (baisse de fécondité irréversible de 10 % ou plus par rapport à la valeur prétransitionnelle (Ansley J. Coale, Roy Treadway, “A Summary of the Changing Distribution of Overall Fertility, Marital Fertility, and the Proportion Married in the Provinces of Europe” in Ansley J. Coale, Susan Cotts Watkins (dir.), The Decline of Fertility in Europe, Princeton, Princeton University Press, 1986, p. 31-18). Bertillon, le nataliste, date quant à lui le déclin au début du XVIIIe siècle. Voir Jacques Bertillon, La dépopulation de la France, ses conséquences, ses causes, mesures à prendre pour la combattre, Paris, F. Alcan, 1911.
  • [28]
    Voir A. J. Coale, S. C. Watkins, The Decline of Fertility…, op. cit.
  • [29]
    Voir Jean-Pierre Bardet, Rouen aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, SEDES, 198 ; Id, « Acceptation et refus de la vie à Paris au XVIIIe siècle » in Jean-Pierre Bardet, Madeleine Foisil (dir.), La vie, la mort, la foi, Mélanges offerts à Pierre Chaunu, Paris, PUF, 1993, p. 67-84 ; Sandra Brée, Paris l’inféconde. La limitation des naissances en région parisienne au XIXe siècle, Paris, Ined, 2017 ; Louis Henry, Claude Lévy, « Ducs et pairs sous l’Ancien Régime, caractéristiques démographiques d’une caste », Population, 15e année, n° 5, 1960, p. 807-83 ; Massimo Livi Bacci, « Social Group Forerunners of Fertility Control in Europe », in A. Coale, S. Watkins (dir.), The Decline of Fertility…, op. cit., p. 182-200 ; Alfred Perrenoud, La population de Genève du XVIe au début du XIXe siècle, Genève, Paris, A. Jullien, H. Champion, 1979 ; E. Van de Walle, « Nouvelles attitudes devant la vie », in J.-P. Bardet, J. Dupâquier (dir.), Histoire des populations de l’Europe, tome 2 : La révolution démographique, 1750-1914, Paris, Fayard, 1998, p. 131-159.
  • [30]
    E. Van de Walle, The Female Population of France in the Nineteenth Century, Princeton, Princeton University Press, 1974 ; E. Van de Walle, « Nouvelles attitudes devant la vie », loc. cit.
  • [31]
    Voir Jean-Pierre Bardet, Hervé Le Bras, « La chute de la fécondité », in J. Dupâquier (dir.), Histoire de la population française, Paris, PUF, t. III, De 1789 à 1914, 1988, p. 351-401 ; Jean-Claude Chesnais, La Transition démographique, Paris, PUF, 1986.
  • [32]
    Voir Guillaume Vandenbroucke, “Fertility and Wars : The case of World War I in France”, American Economic Journal Macroeconomics, vol. 6, n° 2, 2014, p. 108-136.
  • [33]
    Voir J. Van Bavel, “Subreplacement Fertility in the West before the Baby Boom : Past and Current Perspectives”, Populations Studies, 2010, vol. 64, n° 1, p. 1-18 ; Sandra Brée, T. Eggerickx, J-P. Sanderson, “Low Fertility, Childlessness and Family Changes in the First Half of the 20th Century in France and Belgium”, Quetelet Journal, vol. 5, n° 1, 2017, p. 7-31 ; Sandra Brée, Mélanie Bourguignon, Thierry Eggerickx, « La fécondité en Europe occidentale durant l’entre-deux-guerres. Quels effets des crises sur les comportements démographiques ? », Annales de démographie historique, 2016, n° 132, vol. 2, p. 41-63.
  • [34]
    Le nombre d’enfants par femme passe de 2,07 en 1935 à 2,17 en 1939. Voir Fabienne Daguet, Un siècle de fécondité française, op. cit.
  • [35]
    Voir J-C. Chesnais, La Transition démographique, op. cit ; Jan Van Bavel, David Reher, “The Baby Boom and Its Causes : What We Know and What We Need to Know”, Population and Development Review, vol. 39, n° 2, 2013, p. 257-288.
  • [36]
    Voir Sandra Brée, « Évolution de la taille des familles au fil des générations en France (1850-1966) », Population, vol. 72, n° 2, 2017, p. 309-342 ; M. Anderson, “Highly Restricted Fertility… », loc. cit. ; S. Brée, T. Eggerickx, J-P. Sanderson, “Low Fertility…”, loc.cit., p. 7-31 ; Donald Rowland, “Historical Trends in Childlessness”, Journal of Family Issues, vol. 28, n° 10, 2007, p. 1311-1337 ; Tomáš Sobotka, Vegard Skirbekk, Dimiter Philipov, “Economic Recession and Fertility in the Developed World”, Population and Development Review, vol. 37, n° 2, 2011, p. 267-306.
  • [37]
    Voir S. Brée, « Évolution de la taille des familles… », loc. cit.
  • [38]
    Voir S. Brée, « Évolution de la taille des familles… », loc. cit. ; S. Brée, T. Eggerickx, J-P. Sanderson, “Low Fertility…”, loc. cit.
  • [39]
    26 % en France, 23 % aux Pays-Bas, 26 % en Allemagne, 31 % en Autriche et 32% en Belgique. Voir S. Brée, T. Eggerickx, J-P. Sanderson, “Low Fertility…”, loc. cit.
  • [40]
    Voir D. Rowland, “Historical Trends in Childlessness”, loc. cit.
  • [41]
    Voir S. Brée, « Évolution de la taille des familles… », loc. cit. ; S. Brée, T. Eggerickx, J-P. Sanderson, “Low Fertility…”, loc. cit. ; D. Rowland, “Historical Trends in Childlessness”, loc.cit., p. 1311-1337.
  • [42]
    Les liens entre les préoccupations liées à la famille et à la santé publique sont très forts comme le montre le nom de la commission de « la famille, de la population et de la santé publique » dont Landry fait partie. Sur les liens entre la lutte contre la mortalité infantile et celle pour la natalité, voir Catherine Rollet, « Ligue contre la mortalité infantile et Alliance pour l’accroissement de la population française : deux familles de pensée et d’action ? », in Anne-Lise Head-König, Luigi Lorenzetti, Béatrice Veyrassat (dir.), Familles, parenté et réseaux en Occident. Mélanges offerts à Alfred Perrenoud, Paris/Genève, Droz, 2001, p. 135-150.
  • [43]
    Paul Strauss fonde lui-même une partie de son analyse sur l’expertise de Fuster sur les mutualités maternelles allemandes et françaises, Paul Strauss, « L’assurance maternelle », La Revue philanthropique, t. XIII, mai-octobre 1908, p. 533-544.
  • [44]
    Voir É. Fuster, « Mortalité infantile et mutualité française », Congrès de Montpellier, 19-21 mai 1905 (Mutualité et protection de l’enfance), Alliance d’hygiène sociale, 3 bis, octobre 1905, p. 311 et suiv. ; Id., « Mère et nourrissons », Le Figaro, 6 décembre 1903, p. 4 ; Id., « La mutualité maternelle de la Seine », Le Figaro, 10 avril 1905, p. 3 ; Id. « Mutualité maternelle », Le Figaro. Supplément littéraire, 16 mars 1907, p. 3.
  • [45]
    Comme on le voit à Paris par exemple. Voir S. Brée, La population de la région parisienne au 19e siècle, document de travail du centre de recherche en démographie, décembre 2015.
  • [46]
    S’élevant à 300‰ au XVIIIe siècle et toujours à 180‰ au début du XIXe siècle, elle baisse fortement à partir des années 1870 (160-170 ‰) grâce aux progrès médicaux et au développement de l’hygiène pour n’atteindre « plus que » 120 ‰ en 1910. Voir Jacques Vallin, France Meslé, Tables de mortalité françaises pour les XIXe et XXe siècles, Paris, Ined, 2001. Sur l’hygiène (adoption des normes pastoriennes d’asepsie et d’antisepsie à partir des années 1880 puis enseignement de l’hygiène dans les écoles et les mesures de protection des enfants en bas âge), voir Pierre-Louis Laget, « Le dilemme des maternités : promouvoir l’enseignement ou préserver la vie des mères », in Francis Demier, Claire Barrillé (dir.), Les maux et les soins, Paris, Action artistique de la ville de Paris, 2007, p. 177-190 ; Nadine Lefaucheur, « La création des services de maternité et des accoucheurs des hôpitaux parisiens », in L’heureux événement, une histoire de l’accouchement, Paris, Musée de l’assistance publique – Hôpitaux de Paris, 1995, p. 75-84 ; Catherine Rollet-Échalier, La politique à l’égard de la petite enfance sous la IIIe République, Paris, Ined, PUF, 1990.
  • [47]
    Même si la jurisprudence adoucit le Code civil. Voir Vincent Gourdon, Catherine Rollet, « Modèles français, modèles belges, un jeu de miroirs », in Godelieve Masuy-Stroobant, Perrine Humblet, Mères et nourrissons. De la bienfaisance à la protection médico-sociale (1830-1945), Bruxelles, Éditions Labor, 2004, p. 223-255. Sur la recherche en paternité, voir Anne Cova, Maternité et droits des femmes en France (XIXe-XXe siècles), Paris, Anthropos, 1997.
  • [48]
    J-P. Bardet, Rouen aux XVIIe et XVIIIe siècles, op. cit., p. 324.
  • [49]
    Voir Rachel Fuchs, Poor and Pregnant in Paris, Brunswick, Rutgers University Press, 1992.
  • [50]
    Françoise Battagliola, « Mariage, concubinage et relations entre les sexes. Paris, 1880-1890 », Genèses, n° 18, janv. 1995, p. 68-96 ; Antoinette Fauve-Chamoux, « La femme seule », Annales de démographie historique, 1981 ; R. Fuchs, Poor and Pregnant in Paris, op. cit.
  • [51]
    É. Fuster, « Résumé de cours. Structures familiales françaises d’après les dernières statistiques. Chaire Prévoyance et assistance sociales », Annuaire du Collège de France, 1934, p. 103-104.
  • [52]
    Voir É. Fuster, Vers une nouvelle politique familiale. La protection de la famille par la prévoyance collective, Association internationale pour le progrès social, 2e assemblée générale, Vienne, 14-18 septembre 1927, Nancy, Berger-Levrault, 1927 ; Id., « L’éducation sociale des femmes et leur rôle dans les services publics », La Française, 1921, repris dans Vie sociale, « Textes oubliés », 1988, n° 2-3, p. 65-67.
  • [53]
    Voir Paul Strauss, « Bulletin de la société internationale pour l’étude des questions d’assistance. Travaux des assemblées générales », La Revue philanthropique, tome xxxix, n° 253, 15 septembre 1918, p. 379-383. Voir aussi le cours de Fuster consacré à l’assistance et à l’assurance des familles nombreuses : É. Fuster, « Résumé des cours. Procédés nouveaux de préservation de l’enfance. Chaire Prévoyance et assistance sociales », Annuaire du Collège de France, 1921, p. 70-71 et Id., « Résumé des cours. Constitution et protection de la famille populaire… », Annuaire du Collège de France, 1922, p. 92.
  • [54]
    Voir É. Fuster, « Résumé des cours. Nouveaux problèmes posés par les législations étrangères sur les assurances sociales… », op. cit., 1912, p. 48. Paul Strauss a développé cette notion dans sa communication « L’assurance maternelle (l’assistance et la mutualité maternelle en France) », VIIIe Congrès international des assurances sociales, Rome, 12-16 octobre 1908, vol. 2, Rome, Impr. nationale de J. Bertero & Cie, 1909, p. 437-454.
  • [55]
    Les premières enquêtes sur la population ont pourtant porté sur les populations vulnérables ou sur les conditions de vie et de travail des ouvriers (voir les travaux de Villermé par exemple), mais ce ne sont pas ces préoccupations qui ont sous-tendu la pensée relative au déclin de la fécondité.
  • [56]
    Voir V. De Luca Barrusse, Les familles nombreuses, op. cit.
  • [57]
    Voir Dr Cauchois, Démographie familiale de la Seine-Inférieure en 1926, Imprimerie la Famille nombreuse de Normandie, Rouen, 1927, cité dans Ingrid Stalin-Caron, De l’assistance aux familles nombreuses à Rouen pendant l’entre-deux-guerres, numéro spécial des Mémoires de la protection sociale en Normandie, 2008, p. 46.
  • [58]
    Les registres paroissiaux français (puis d’état-civil) n’ont fait l’objet de récapitulatifs à visée comptable qu’à partir de 1772 et de publications régulières qu’à partir du début du XIXe siècle (les mouvements de population).
  • [59]
    Voir V. De Luca Barrusse, Les familles nombreuses, op. cit.
  • [60]
    Voir J-P. Sardon, G. Calot, « La reprise de la fécondité au milieu des années trente… », loc. cit.
  • [61]
    Comme le montrent Sardon et Calot, les indices alors utilisés sont effectivement inadéquats pour analyser finement et correctement la fécondité, voir J-P. Sardon, G. Calot, « La reprise de la fécondité au milieu des années trente… », loc. cit. Voir aussi Fernand Boverat, « La fécondité française, sa diminution en cent ans », Revue de l’Alliance nationale pour l’accroissement de la population française, n° 275, février 1935 ; Id, « Fécondité de quelques pays », Revue de l’Alliance nationale pour l’accroissement de la population française, n° 300, août 1937.
  • [62]
    Boverat demande ainsi des prévisions démographiques à la SGF, celles effectuées en 1928 par Sauvy lui semblant fondées sur des hypothèses trop optimistes. Mais, devant le peu de réactions, il se tourne vers Sauvy à qui il les commande directement. La lenteur de la publication des données de recensement est également fustigée par Fuster au 8e congrès national de la natalité. Voir Comité permanent de la natalité, Compte-rendu du Huitième congrès national de la natalité, tenu à Paris, du 23 au 26 septembre 1926, Paris, Comité permanent de la natalité, 1926.
  • [63]
    Voir Michel Hubert, Henri Bunle, Fernand Boverat, La population de la France : son évolution et ses perspectives, Paris, Hachette, 1937.
  • [64]
    Lorsqu’un résultat montre une diminution des familles sans enfant ou dédramatise la situation de la natalité française, Bertillon ne le commente pas dans la Revue de l’Alliance, voir V. De Luca Barrusse, Les familles nombreuses, op. cit.
  • [65]
    En 1911, la question « combien avez-vous eu d’enfants ? » avait été posée mais elle n’est pas dépouillée en raison du manque de moyens pendant la guerre de 14. Des choix ont été faits qui ont privilégié les enfants survivants.
  • [66]
    Voir Louis Henry, « Vue sur la statistique des familles », Population, 8e année, n° 3, 1953, p. 473-490.
  • [67]
    Voir A. Landry, « La statistique », Documents parlementaires, 4 décembre 1927. Sur les enquêtes sur les budgets familiaux, voir Antoine Savoye, « La famille au microscope. Les enquêtes sur les budgets familiaux, de l’investigation sociologique à la gestion sociale », Les Études sociales, n° 119, 1990-1991, p. 47-73.
  • [68]
    Voir É. Fuster, « Résumé des cours. L’assurance sociale. Chaire Prévoyance et assistance sociales », Annuaire du Collège de France, 1926, p. 53-54 ; Id., « Résumé des cours. Dernières statistiques sur les structures familiales françaises et leur indication pour le service social. Chaire Prévoyance et assistance sociales », Annuaire du Collège de France, 1933, p. 109.
  • [69]
    Jean-Baptiste Say, Cours complet d’économie politique pratique, t. 4, Paris, Rapilly, 1829.
  • [70]
    Sur les doctrines de population, voir Yves Charbit, Du malthusianisme au populationnisme, Paris, PUF, 1981 ; Id, « Les économistes libéraux et la population (1840-1870) », in Jacques Dupâquier (dir.), Histoire de la population française, tome 3 : de 1789 à 1914, Paris, PUF, 1988, p. 467-480 ; P-A. Rosental, L’intelligence démographique…op. cit. ; V. De Luca Barrusse, Démographie sociale de la France (XIXe-XXIe siècle), Paris, PUF, 2010, chapitre 6.
  • [71]
    Voir V. De Luca Barrusse, Les familles nombreuses, op. cit.
  • [72]
    Voir Dr. Gibert, « Cause de la dépopulation française », Annales de démographie internationale, t. 1, 1877, p. 321-337 ; Arsène Dumont, Dépopulation et civilisation, Paris, Lecrosnier et Babé, 1890 ; Edmé Piot, La question de la dépopulation de la France, Le mal, ses causes, ses remèdes, Paris, Société anonyme de publications périodiques, 1900 ; J. Bertillon, La dépopulation de la France…, op. cit.
  • [73]
    Sur la Ligue pour la régénération humaine, voir Francis Ronsin, La grève des ventres. Propagande néo-malthusienne et baisse de la natalité en France, Paris, Aubier-Montagne, 1980 ; Alain Drouard, « Aux origines de l’eugénisme en France : le néo-malthusianisme (1896-1914) », Population, 47e année, n° 2, 1992, p. 435-459.
  • [74]
    Voir V. Gourdon, C. Rollet, « Modèles français, modèles belges, un jeu de miroirs », loc. cit.
  • [75]
    Voir C. Rollet-Échalier, La politique à l’égard de la petite enfance…, op. cit..
  • [76]
    Voir V. Gourdon, C. Rollet, « Modèles français, modèles belges, un jeu de miroirs », loc. cit.
  • [77]
    Voir V. De Luca Barrusse, Les familles nombreuses, op. cit.
  • [78]
    É. Fuster, « Résumé des cours. Questions actuelles d’assurance et hygiène sociale. Chaire Prévoyance et assistance sociales », Annuaire du Collège de France, 1928, p. 42-45.
  • [79]
    Ibid., Résumé des cours. Recherches sur la constitution et la protection de ma famille populaire…, op. cit., 1924, p. 66-67.
  • [80]
    Le vote familial permet à l’homme qui vote de disposer d’un nombre de voix proportionnel aux effectifs de sa famille (parents et enfants). Sur le vote familial, voir Jean-Yves Le Naour, Catherine Valenti, La famille doit voter. Le suffrage familial contre le vote individuel, Paris, Hachette, 2005. Sur les primes, voir Anne Cova, Maternité et droits des femmes en France (XIXe-XXe siècles), op. cit.
  • [81]
    Ibid.
  • [82]
    É. Fuster, « Résumé des cours. Nouveaux problèmes d’économie humaine posés en France et à l’étranger. Chaire Prévoyance et Assurance sociales », Annuaire du Collège de France, 1917, p. 77-78 et Id., « Résumé des cours. Nouvelles recherches sur le travail des femmes… », op. cit., 1918, p. 63-64.
  • [83]
    Voir Jean-Yves Le Naour, Catherine Valenti, Histoire de l’avortement, XIXe-XXe siècle, Paris, Seuil, 2003 ; Fabrice Cahen, Face au fléau. Lutte contre l’avortement et gouvernement des mœurs (France, 1890-1950), Paris, Ined, 2016.
  • [84]
    Voir C. Rollet-Échalier, La politique à l’égard de la petite enfance…, op. cit. ; V. De Luca barrusse, « La fête des mères dans la première moitié du XXe siècle : la fabrique des mères méritantes », Histoires et sociétés, n° 15, juin 2005, p. 30-42.
  • [85]
    5 % d’un salaire départemental de référence pour le 1er enfant, 10 % pour le 2e et 15 % pour le 3e et les suivants. Voir V. De Luca Barrusse, Les familles nombreuses, op. cit. Arrêté du 31 mars et décret du 14 juin pour l’extension à tous les secteurs, décret-loi du 12 novembre 1938, promulgué à l’initiative d’Alfred Sauvy à la suite de Landry, pour l’harmonisation des taux proportionnellement au salaire moyen.
  • [86]
    Voir V. De Luca Barrusse, Démographie sociale de la France, op. cit., p. 267.
  • [87]
    Voir Élisabeth Garlot, « L’enseignement de la démographie en France », Population, 23e année, n° 3, 1968, p. 499-508.
  • [88]
    Les allocations pour les enfants de rang 3 passent ainsi de 15 à 20 % du salaire de référence. L’allocation pour le premier enfant est supprimée, mais une prime de première naissance égale à deux fois le salaire départemental moyen est allouée si la naissance intervient dans les deux ans qui suivent le mariage. À l’inverse, les ménages sans enfant après deux ans de mariage se trouvent pénalisées dans le calcul des impôts alors que les familles de trois enfants et plus en sont dégrevées Par ailleurs, une allocation de « la mère au foyer » est créée pour celles qui vivent dans des communes de plus de 2000 habitants.
  • [89]
    Voir V. De Luca Barrusse, Démographie sociale de la France, op. cit.
  • [90]
    Voir V. Gourdon, C. Rollet, « Modèles français, modèles belges, un jeu de miroirs », loc. cit.
  • [91]
    À condition que ces mères respectent les prescriptions d’hygiène prévues par la loi de 1913, voir A. Cova, Maternité et droits des femmes en France, op. cit.
  • [92]
    Voir A. Cova, Maternité et droits des femmes en France, op. cit.
  • [93]
    Voir V. Gourdon, C. Rollet, « Modèles français, modèles belges, un jeu de miroirs », loc. cit. La crise économique n’aide pas non plus le financement de mesures de protection de l’enfance et de la maternité ; d’autant plus que certains élus craignent de légitimer une politique « totalitaire » d’encadrement des mères et de l’enfance sur le modèle italien ou allemand. Voir C. Rollet-Échalier, La politique à l’égard de la petite enfance…, op. cit.
  • [94]
    Voir V. Gourdon, C. Rollet, « Modèles français, modèles belges, un jeu de miroirs », loc. cit.
  • [95]
    Voir C. Rollet-Échalier, La politique à l’égard de la petite enfance…, op. cit.
  • [96]
    À peine arrivé au pouvoir, le Maréchal Pétain fait de la dénatalité française la première cause de la débâcle et reconnaît notamment les associations familiales comme des organismes représentants légitimement l’intérêt des familles (1942). Voir Christophe Capuano, Vichy et la famille. Réalité et faux semblants d’une politique publique, Rennes, PUR, 2009. Sur la fondation Carrel, voir Alain Drouard, Une inconnue en sciences sociales. La Fondation Alexis Carrel (1941-1945), Paris, Ined, 1992 ; Andrés Horacio Reggiani, God’s Eugenicist. Alexis Carrel and the Sociobiology of Decline, New York /Oxford, Berghahn Books, 2007.
  • [97]
    Le Haut Comité de la population, qui avait été supprimé en 1941 (et remplacé par le Comité consultatif des familles françaises), est recréé en 1945 ; Landry en est de nouveau membre. Voir Alain Drouard, « Le Haut comité de la population et la politique de population de la France (1939-1966) », Annales de démographie historique, n° 2, 1999, p. 171-197.
  • [98]
    Les caisses de compensations sont intégrées dans la structure unifiée et centralisée de cette nouvelle institution. Le texte met fin au monopole patronal pour la gestion des caisses. La même année sont créées les Unions nationale et départementales des associations familiales (UNAF et UDAF) pour représenter les familles dans de nombreux conseils.
  • [99]
    Avec le quotient familial, l’impôt est désormais calculé en fonction de la taille de la famille. Chaque adulte représente une part, chaque enfant une demi part et le revenu est divisé par le nombre de parts. Cette prise en compte de la taille de la famille pour une redistribution horizontale a pour but de corriger les inégalités liées au nombre d’enfants. À revenu égal, une plus faible imposition pour les familles avec enfants doit compenser les charges liées à leur présence. La loi du 22 août 1946 instaure les quatre prestations versées par la branche famille (allocations familiales sans conditions de ressources à partir du deuxième enfant ; l’allocation de salaire unique versée dès le premier enfant ; les allocations prénatales et l’allocation de maternité). En 1948, les prestations familiales sont précisées : les allocations ne sont versées qu’à partir du 2e enfant sans condition de ressources et progressent avec le nombre d’enfants.
  • [100]
    É. Fuster, « Résumé des cours : Enquêtes sur la constitution et les crises de la famille populaire. Chaire Prévoyance et assistance sociales », Annuaire du Collège de France, 1924, p. 66-67.
  • [101]
    Économiste franco-irlandais (1680-1734). Selon lui, la population s’équilibre naturellement aux besoins de l’économie : lorsque la conjoncture économique est mauvaise, la nuptialité (et donc la natalité) diminue et la mortalité augmente, ce qui fait baisser la population, et inversement. Voir Richard Cantillon, Essai sur la nature du commerce en général (1755), Paris, Institut Coppet, 2011.
  • [102]
    Landry s’étonne qu’il ait fallu attendre les travaux de Lotka et de Kuczynski pour montrer que les seuls taux bruts ne permettent pas une analyse juste des situations démographiques.
  • [103]
    A. Girard, « Adolphe Landry et la démographie », loc. cit.
  • [104]
    Ibid., p. 120.
  • [105]
    Voir André Armengaud, Les Français et Malthus, Paris, PUF, 1975 ; Jean-Pierre Bardet, Jacques Dupâquier, « Contraception, les Français, les premiers, mais pourquoi ? », Communication : « Dénatalité, l’antériorité française, 1800-1914 », vol. 44, 1986, p. 3-34 ; Jean-Noël Biraben, Jacques Dupâquier, Les berceaux vides de Mariannes, Paris, Le Seuil, 1981.
  • [106]
    Voir Warren S. Thompson., “Population”, American Journal of Sociology, vol. 34, n° 6, 1929, p. 959-975. Thompson avait déjà établi une classification des populations en trois types, d’après les niveaux de mortalité et de natalité. Landry ne cite pas ces travaux, n’en ayant sans doute pas eu connaissance.
  • [107]
    Voir Kingsley Davis, “The World Demographic Transition”, The Annals of the American Academy of Political and Social Science, vol. 237 (1), p. 1-11 ; Franck W. Notestein, “Population – the Long View”, in Theodore W. Schultz (dir.), Food for the world, Chicago, Chicago University Press, 1945, p. 36-57.
  • [108]
    Voir Dominique Tabutin, « Les limites de la théorie classique de la transition démographique pour l’Occident du XIXe siècle et le Tiers-Monde actuel », in Actes du Congrès international de la population, Florence, UIESP, vol. 4, 1985, p. 358.
  • [109]
    Voir Ansley J. Coale, “The Demographic Transition” in IUSSP, Liège International Population Conference, Liège, Ordina, 1973, p. 53-72 ; J. Knodel, E. Van de Walle, “Lessons from the Past…”, loc. cit.
  • [110]
    Voir E. Van de Walle, « Nouvelles attitudes devant la vie », loc. cit.
  • [111]
    Thierry Eggerickx, « Régimes et transitions démographiques en Europe de l’ouest. Un essai de synthèse », Annales de démographie historique, n° 129, vol. 1, 2015, p. 113-148.
  • [112]
    Voir Ron Lesthaeghe, The Decline of Belgian Fertility, Princeton, Princeton University Press, 1977 ; J. Knodel, E. Van de Walle, “Lessons from the past…”, loc. cit. ; Robert Woods, “Approaches to the Fertility Transition in Victorian England”, Population Studies, 1987, vol. 41, n° 2, p. 283-311 ; John Cleland, Christopher Wilson, “Demand Theories of the Fertility Transition : An Iconoclastic View”, Population Studies, 1987, vol. 41, n° 1, p. 5-30 ; Philippe Ariès, L’enfant et la vie familiale sous l’ancien régime, Paris, Plon, 1960 ; Gosta Carlsson, “The Decline of Fertility : Innovation or Adjustment Process”, Population Studies, vol. 20, n° 2, 1966, p. 149-174.
  • [113]
    Voir John Bongaarts, Susan Watkins, “Social Interactions and Contemporary Fertility Transitions”, Population and Development Review, vol. 22, n° 4, 1996, p. 639-682 ; Mark R. Montgomery, John B. Casterline, “Social Learning, Social Influence, and New Models of Fertility”, Population and Development Review, vol. 22, Supplement, 1996, p. 151-175.
  • [114]
    Voir Carl Degler, “What Ought to Be and What Was : Women’s Sexuality in the Nineteenth Century”, American Historical Review, vol. 79, n° 5, 1974, p. 147-149 ; John C. Caldwell, “Mass Education as a Determinant of the Timing of Fertility Decline”, Population, vol. 6, n° 2, 1980, p. 225-255 ; R. Lesthaeghe, The Decline of Belgian Fertility, op. cit. ; Id, “A Century of Demographic and Cultural Change in Western Europe : An Exploration of Underlying Dimensions”, Population and Development Review, 1983, vol. 9, n° 3, p. 411-435 ; Ron Lesthaeghe, Chris Wilson, « Les modes de production, la laïcisation et le rythme de baisse de la fécondité en Europe de l’ouest de 1870 à 1930 », Population, vol. 37, n° 3, 1982, p. 623-645 ; Mathew Creighton, Christa Matthys, Luciana Quaranta, “Migrants and the Diffusion of Low Marital Fertility in Belgium”, Journal of Interdisciplinary History, vol. 42, n° 4, 2012, p. 593-614.
  • [115]
    Voir le numéro spécial de The History of the Family, vol. 20, n° 1, 2015, intitulé “Qualitative Approaches to Demographic Questions”.
  • [116]
    Sur tous ces éléments, voir Anne-Claire Rebreyend, Intimités amoureuses, France 1920-1975, Toulouse, PUM, 2008 ; Anne-Marie Sohn, Du premier baiser à l’alcôve, la sexualité des Français au quotidien (1850-1950), Paris, Aubier, 1996 ; Geneviève Fraisse, Michelle Perrot, « Introduction » in Geneviève Fraisse (dir.), Histoire des femmes en occident, tome 4 : Le XIXe siècle, Paris, Plon, p. 14-18 ; Jean Delumeau, Daniel Roche, Histoire des pères et de la paternité, Paris, Larousse, 2000 ; P. Ariès, L’enfant et la vie familiale…, op. cit. ; Anne-Françoise Praz, De l’enfant utile à l’enfant précieux. Filles et garçons dans les cantons de Vaud et Fribourg (1860-1930), Lausanne, Antipodes, 2005.
  • [117]
    Voir A-F. Praz, De l’enfant utile à l’enfant précieux…, op. cit. ; P. Ariès, L’enfant et la vie familiale sous l’ancien régime, op. cit. ; Gary S. Becker “A Theory of the Allocation of Time”, The Economic Journal, vol. 75, n° 299, Septembre 1965, p. 493-517.
  • [118]
    Voir George Alter, “Theories of Fertility Decline : A Non-Specialist’s Guide to the Current Debate”, in John. R. Gillis, Louise A. Tilly, David Levine (dir.), The European Experience of Declining Fertility, 1850-1970 : The Quiet Revolution, Cambridge, Blackwell, 1992, p. 13-27 ; John C. Caldwell “Toward a Restatement of Demographic Transition Theory”, Population and Development Review, vol. 2, n° 3-4, 1976, p. 321-366.
  • [119]
    Voir Arsène Dumont, Dépopulation et civilisation, Paris, Lecrosnier et Babé, 1890.
  • [120]
    Voir John B. Casterline, Karel Neels, “From the First to the Second Demographic Transition : an Interpretation of the Spatial Continuity of Demographic Innovation in France, Belgium and Switzerland”, European Journal of Population, vol. 18, n° 4, 2001, p. 325-360 ; John Cleland, “Potatoes and Pills : An Overview of Innovation-diffusion Contributions to Explanations of Fertility Decline”, in John Casterline (dir.), Diffusion Processes and Fertility Transition : Selected Perspectives, Washington DC, National Academy Press, 2001, p. 39-65 ; J. Van Bavel, “Diffusion Effects in the European Fertility Transition : Historical Evidence from Within a Belgian Town (1846-1910)”, European Journal of Population, vol. 20, n° 1, 2004, p. 63-85.
  • [121]
    Voir Susan C. Watkins, “From Local to National Communities : the Transformation of Demographic Regimes in Western Europe, 1870-1960”, Population and Development Review, 1990, t. 16, n° 2, p. 241-272.
  • [122]
    Voir A-F. Praz, De l’enfant utile à l’enfant précieux…, op. cit. ; George Alter, Michel Oris, Muriel Neven, « Le déclin de la fécondité dans les campagnes de Belgique orientale. Illustration d’une réponse multiphasique », in Thierry Eggerickx, Jean-Paul Sanderson (dir.), Histoire de la population de la Belgique et de ses territoires, Louvain-La-Neuve, Presses universitaires de Louvain, p. 489-525 ; Marc Debuisson, « Régimes démographiques dans les communautés villageoises de la province de Namur au cours de la première moitié du 19e siècle (1815-1856) », Espace, populations, sociétés, 2014, [en ligne].
  • [123]
    Voir A. Landry La révolution démographique, op. cit.
  • [124]
    Voir Tommy Bengtsson, Martin Dribe, “The Historical Fertility Transition at the Micro-level : Southern Sweden 1815-1939 », Demographic Research, vol. 30, n° 17, 2014, p. 491-534. Voir J-C. Chesnais, La Transition démographique, op. cit. ; J. Van Bavel, “Subreplacement Fertility in the West Before the Baby Boom : Past and Current Perspectives”, Populations Studies, 2010, vol. 64, n° 1, p. 1-18 ; S. Brée, V. De Luca Barrusse, T. Eggerickx, A-F. Praz, « Avoir des enfants ? … », loc. cit.
  • [125]
    Voir A. Landry, La Révolution démographique. op. cit. ; Paul Mombert, Bevölkerungslehre, Jena, Fischer, IV, 1929, p. 192 ; Pascal Whelpton, “Trends in Age Composition and in Specific Birth-rates, 1920-1930”, American Journal of Sociology, vol. 37, n° 6, 1932, p. 855-861. Voir J. Van Bavel, “Subreplacement Fertility in the West Before the Baby Boom…”, loc. cit.
  • [126]
    Voir Jean-Paul Sardon, Gérard Calot, « La reprise de la fécondité au milieu des années trente, phénomène non perçu des observateurs du temps ? », Colloque « Adolphe Landry : économiste, démographe et législateur », Corte, 3-6 Septembre 1997.
  • [127]
    Voir J-P. Sardon, G. Calot, « La reprise de la fécondité au milieu des années trente… », loc. cit.
  • [128]
    Voir J-M. Daniel, « Adolphe Landry (1874-1956) … », loc. cit.
  • [129]
    Voir John Caldwell, “The Western Fertility Decline : Reflections from a Chronological Perspective”, Journal of Population Research, vol. 23, n° 2, 2006, p. 225-22 ; John Caldwell, “Three Fertility Compromises and Two Transitions”, Population Research Policy review, vol. 27, n° 4, 2008, p. 427-446 ; Ronald R. Rindfuss, Philip S. Morgan, Gray Swicegood, First Births in America. Changes in the Timing of Parenthood, Berkeley, University of California Press, 1988 ; Norman Ryder, “Components of Temporal Variations in American Fertility”, in Robert W. Hiorns (dir), Demographic Patterns in Developed Societies, Symposia of the Society for the Study of Human Biology, Vol. 19. Londres, Taylor & Francis, 1980, p. 15-54 ; T. Sobotka, V. Skirbekk, D. Philipov, “Economic Recession and Fertility in the Developed World”, loc.cit.
  • [130]
    Jay Winter, “War, Family, and Fertility in Twentieth-Century Europe”, in John. R. Gillis, Louise. A Tilly, David Levine (dir.), The European Experience of Declining Fertility… op. cit., p. 291-309.
  • [131]
    Henry a montré que le manque d’hommes a seulement forcé 12,5 % des femmes des générations les plus touchées par la guerre à rester célibataires alors que 15 à 20 % des hommes qu’elles auraient pu épouser étaient morts. Selon lui, le (re)mariage des femmes avec des immigrés (venus en France pour la reconstruction en particulier), les mariages supplémentaires avec les hommes divorcés et veufs, la modification des générations croisées (femmes mariées avec des hommes plus jeunes ou plus âgés) la diminution du célibat masculin (les hommes survivants étaient l’une des cohortes ayant le plus faible taux de célibat définitif) ont permis de compenser en partie la perte d’hommes. Voir Louis Henry, « Perturbations de la nuptialité résultant de la guerre 1914-1918 », Population, 21e année, n° 2, 1966, p. 273-332. Festy montre quant à lui qu’en France – qui fait pourtant partie des pays les plus touchés en termes de décès – les descendances finales des générations concernées n’ont presque pas été affectées, voir Patrick Festy, « Effets et répercussion de la première guerre mondiale sur la fécondité française », Population, 39e année, n° 6, 1984, p. 977-1010.
  • [132]
    Voir Simon Szreter, “The Prevalence of Syphilis in England and Wales on the Eve of the Great War : Re-visiting the Estimates of the Royal Commission on Venereal Diseases, 1913-1916”, Social History of Medicine, vol. 27, n° 3, 2014, p. 508-529 ; Fabrice Cahen, Adrien Minard, “Venereal Diseases, Criminal Abortion and Secondary Infertility in France, c.1880-1940”, papier présenté lors de la conférence Sex, Disease and Fertility in History (septembre 2015) à Cambridge, Angleterre, 2015.
  • [133]
    Jona Schellekens, Frans Van Poppel, “Marital Fertility Decline in the Netherlands. Child Mortality, Real Wages, and Unemployment, 1860-1939”, Demography, vol. 49, n° 3, 2012, p. 965-988 ; Ariane Pailhé, « Effet attendu de la crise économique actuelle sur les naissances : quelques hypothèses », Politiques sociales et familiales, n° 100, 2010, p. 97-103.
  • [134]
    Voir J. Caldwell, “The Western Fertility Decline…”, loc. cit. ; Guy Desplanques, Jean-Claude Chesnais, « Les vicissitudes de la fécondité », in Jacques Dupâquier (dir.), Histoire de la population française, 4. De 1914 à nos jours, Paris, PUF, 1988, p. 287-344 ; Thierry Eggerickx, Sandra Brée, Mélanie Bourguignon, « Transitions de fécondité et évolutions économiques en Wallonie du 18e au 21e siècle », Revue belge d’histoire contemporaine, vol. XLVI, n° 3/4, 2016, p. 46-74.
  • [135]
    Voir Alexander M. Carr-Saunders, World Population, Past Growth and Present Trends, New York, Oxford University Press, 1936.
  • [136]
    Voir É. Fuster, « Résumé des cours. Prévoyance et assistance sociale », Annuaire du Collège de France, 1917, op. cit., p. 77-78 ; Ibid., 1922, op. cit., p. 92-93 ; Ibid, 1928, op. cit., p. 42-43.
  • [137]
    Voir G. Desplanques, J-C. Chesnais, « Les vicissitudes de la fécondité », loc. cit.
  • [138]
    Voir T. Sobotka, V. Skirbekk, D. Philipov, “Economic Recession and Fertility in the Developed World”, loc. cit.
  • [139]
    Ainsi, en Angleterre, mais avant la guerre (1909), puis en France (1929), en Belgique (1930) ou encore en Allemagne (1933), des allocations familiales sont créées ou généralisées pour ce dernier pays. En Suède, la Commission royale de la population a été mise en place en 1935, notamment pour documenter cette baisse de la natalité et proposer des recommandations aux autorités politiques. Voir Anne Pauti, « La politique familiale en Suède », Population, 47e année, n° 4, 1992, p. 961-985. Parallèlement, certains pays comme la France et la Belgique augmentent leur répression des pratiques anticonceptionnelles et abortives.
  • [140]
    Voir G. Desplanques, J-C. Chesnais, « Les vicissitudes de la fécondité », loc. cit. ; A. Cova, Maternité et droits des femmes en France, op. cit.
  • [141]
    Voir Angus Mc Laren, Histoire de la contraception (1990), Paris, Noêsis, 1996.
  • [142]
    Voir Marco Breschi, Allesandro Fornasin, Matteo Manfredini, “A Micro-Analytical Investigation of Reproductive Behaviour in Italy during the Fascist Period”, Annales de démographie historique, 2014, n° 128, vol. 2, p. 139-157.
  • [143]
    Voir F. Ronsin, La grève des ventres…, op. cit., p. 197.
  • [144]
    Kuczynski montre qu’à Berlin, en 1933, sur 100 femmes mariées en 1924-1928, près de 48 n’avaient pas encore d’enfant (voir Robert Kuczynski, “The Decrease of Fertility”, Economica New Series, vol. 2, n° 6, May 1935, p. 128-141) ; et Winkler qu’en 1934 à Vienne, il en était de même pour 52 femmes sur 100 mariées en 1929. Voir Wilhelm Winkler, « Die Natürliche Bevölkerungsbewegung Wiens », in Congrès international de la population, Paris, 1937.
  • [145]
    Voir A. Landry, « Familles sans enfants », Journal de la Société de statistique de Paris, sept.-oct. 1941, p. 232-233. Même si Landry précise que ce sont les femmes « et leurs maris » qui ont pris cette décision, ce sont les femmes qui acceptent in fine de devenir mères trop tard.
  • [146]
    S. Szreter, “The Prevalence of Syphilis in England and Wales on the Eve of the Great War…” loc. cit.
  • [147]
    Voir Peter Scholliers, Franck Daelemans, “Standards of Living and Standards of Health in Wartime Belgium”, in Richard Wall, Jay Winter (dir.), The Upheaval of War. Family, Work and Welfare in Europe, 1914-1918, Cambridge, Cambridge University Press, 1988, p. 139-158.
  • [148]
    Voir John Hajnal, “European Marriage Patterns in Perspective”, in David V. Glass, David E. C. Eversley (dir.) Population in History, Edward Arnold, London, 1965, p. 101-143.
  • [149]
    Voir Gunhild O. Hagestad, Vaughn R. A. Call, “Pathways to Childlessness :ALife Course Perspective”, Journal of Family Issues, vol. 28, n° 10, 2007, p. 1331-1361 ; Paul W. Mattessich, “Childlessness and its Correlates in Historical Perspective : A research Note”, Journal of Family History, vol. 3, n° 4, 1979, p. 299-307 ; Philip S. Morgan, 1991, “Late Nineteenth- and Early Twentieth-century Childlessness”, American Journal of Sociology, vol. 97, n° 3, p. 779-807 ; Donald Rowland, “Trends in Childlessness”, loc. cit.
  • [150]
    G. F. De Jong, R. R. Sell 1977, “Changes in Childlessness in the United States : A demographic Path Analysis”, Population Studies, vol. 31, n° 1, p. 129-141.
  • [151]
    Voir J. Van Bavel, “Birth Spacing as a Family Strategy : Evidence from 19th century Leuven, Belgium”, History of the Family, vol. 8, n° 4, 2003, p. 585-604 ; Jan Van Bavel, Jan Kok, “Birth Spacing in the Netherlands : The effects of Family Composition, Occupation, and Religion on Birth Intervals, 1820-1885”, European Journal of Population, vol. 20, n° 2, 2004, p. 119-40.
  • [152]
    Voir Etienne Van De Walle, Francine Van De Walle, « Allaitement, stérilité et contraception : les opinions jusqu’au XIXe siècle », Population, 27e année, n° 4-5, 1972, p. 685-701.
  • [153]
    Voir l’illustration de Boverat reproduite dans V. De Luca Barrusse, Les familles nombreuses, op. cit., p. 182 ; et, pour l’Allemagne de Weimar, Voir Chistina Benninghaus, “No, thank you, Mr. Stork !” : Voluntary Childlessness in Weimar and Contemporary Germany”, Studies in the Maternal, vol. 6, n° 1, 2014 [online].
  • [154]
    Voir Jan Van Bavel, Jan Kok, “Pioneers of the Modern Lifestyle ? Childless Couples in Early Twentieth Century Netherlands”, Social Science History, vol. 34, n° 1, Spring 2010, p. 47-72.
  • [155]
    É. Fuster, « Résumé des cours. Prévoyance et assistance sociales », Annuaire du Collège de France, 1917, op. cit., p. 77.
  • [156]
    Voir D. Rowland, “Trends in Childlessness”, loc. cit.
  • [157]
    Voir S. D. McLaughlin, B. D. Melber, J. O. G. Billy, D.M. Zimmerle, L. D. Winges, T. R. Johnson, The Changing Life of American Women, op. cit.
  • [158]
    Voir D. Rowland, “Trends in Childlessness”, loc. cit.
  • [159]
    Voir Anne-Claire Rebreyend, « Sexualités vécues. France 1920-1970 », Clio, « Mixité et coéducation », n° 18, 2003, p. 209-222.
  • [160]
    Voir A. J. Coale, “The Demographic Transition”, loc. cit. ; Robert Pollak, Susan C Watkins., “Cultural and Economic Approaches to Fertility : Proper Marriage or Mésalliance ?”, Population and Development Review, vol. 19, n° 3, 1993, p. 467-496.
  • [161]
    Voir M. Anderson, “Highly Restricted Fertility…”, loc. cit.
  • [162]
    Voir S. Brée, V. De Luca Barrusse, T. Eggerickx, A-F. Praz, « Avoir des enfants ?… », loc. cit.
  • [163]
    Si l’enseignement de la démographie n’est pas du ressort de l’INED qui est un institut de recherche, elle est peu à peu enseignée à l’université à partir de la fin des années 1940 (les spécialistes, jusqu’à Sauvy, s’étant formés seuls ; voir A. Sauvy, « Adolphe Landry », loc. cit.). Voir E. Garlot, « L’enseignement de la démographie en France », loc. cit.
  • [164]
    Voir P-A. Rosental, L’intelligence démographique… ; V. De Luca Barrusse, Les familles nombreuses, op. cit.
  • [165]
    Voir É. Fuster « Résumé des cours. Problèmes démographiques et sociaux des grandes villes. Chaire Prévoyance et assistance sociales », Annuaire du Collège de France, 1920, p. 79-80. Voir aussi l’article d’Elsa Vonau dans ce numéro.
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