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Article de revue

Traumatismes collectifs et relations internationales : quelles représentations pour quels effets ?

Pages 5 à 13

Notes

  • [1]
    Robert Franck, La hantise du déclin. La France de 1914 à 2014, Paris, Belin, 2014.
  • [2]
    En France, une telle mise en perspective a été proposée récemment par Antoine Marès et Marie-Pierre Rey (dir.), Mémoires et émotions. Au cœur des relations internationales, Paris, PUF, 2014. À l’étranger, cette approche a été développée par exemple par Patrick Bormann, Thomas Freiberger, Judith Michel (dir.), Angst in den internationalen Beziehungen, Bonn, University Press, 2010.
  • [3]
    Roland Chemama, Bernard Vandermersch, Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Larousse, 1998.
  • [4]
    Helen Epstein, Le traumatisme en héritage. Conversations avec des fils et filles de survivants de la Shoah, Paris, La Cause des livres, 2005.
  • [5]
    David El Kenz, François-Xavier Nérard (dir.), Commémorer les victimes en Europe, XVI-XXe siècles, Seyssel, Champ Vallon, 2011.
  • [6]
    Voir Patrick Weil, Stéphane Dufoix (dir.), L’esclavage, la colonisation et après… France, États-Unis, Grande-Bretagne, Paris, PUF, 2005.
  • [7]
    Voir notamment le colloque « Les traumatismes de l’empire : expressions, effets et usages des violences (post) coloniales », organisé par la Maison des Sciences de l’Homme de Montpellier les 6 et 7 décembre 2012, en prenant pour référence l’ouvrage de Didier Fassin et Richard Rechtman, L’empire du traumatisme : Enquête sur la condition de victime, Paris, Flammarion, 2011. Compte-rendu de Julien Mary pour Histoire@Politique. Politique, culture, société, 2013, http://www.histoire-politique.fr/index.php?numero=10rub=portraits&rub=comptes-rendus&item=405 [consulté le 12 janvier 2019].
  • [8]
    En France, voir Annette Wieviorka, Déportation et génocide. Entre la mémoire et l’oubli, Paris, Plon, 1992. Dans l’historiographie américaine et britannique, voir notamment Peter Novick, L’Holocauste dans la vie américaine, Paris, Gallimard, 2001 et Tony Kushner, The Holocaust and the Liberal Imagination: A Social and Cultural History, Cambridge, Mass Blackwell Publishers, 1994.
  • [9]
    Hasia Diner, We Remember with Reverence and Love: American Jews and the Myth of Silence after the Holocaust, 1945-1962, New-York, New-York University Press, 2009.
  • [10]
    Un exemple intéressant sur le lien entre traumatisme individuel, traumatisme collectif et enjeux de mémoire réside dans l’article de Stéphane Tison, « Traumatisme de guerre et commémorations. Comment Champenois et Sarthois sont-ils sortis de la guerre ? 1870-1940 », Guerres mondiales et conflits contemporains, n° 216, 4-2004, p. 5-29.
  • [11]
    Gérard Noiriel, « Histoire, mémoire, engagement civique », Hommes et migrations, n° 1247, janvier-février 2004.
  • [12]
    Paul Ricœur, « Mémoire, Histoire, Oubli », Esprit, 3, 2006, p. 20-29.
  • [13]
    Henri Rousso, « Vers une mondialisation de la mémoire », Vingtième siècle. Revue d’histoire, n° 94, 2-2007, p. 3-10.
  • [14]
    Henri Rousso, Le syndrome de Vichy de 1944 à nos jours, Paris, Le Seuil, 1987.
  • [15]
    La première expression a été forgée par François Hartog, les deux autres par Reinhart Koselleck, cf. François Hartog, Régimes d’historicité. Présentisme et expérience du temps, Paris, Le Seuil, 2003 ; Reinhart Koselleck, Le futur passé. Contribution à la sémantique des temps historiques, Paris, Éditions de l’EHESS, 1990 (1979 pour l’édition allemande originale).
  • [16]
    Voir à ce sujet Jean-François Sirinelli, « L’événement monde », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, n° 76, 4-2002, p. 35-38, mais aussi Patrick Garcia, « Quelques réflexions sur la place du traumatisme collectif dans l’avènement d’une mémoire-Monde », Journal français de psychiatrie, n° 36, 1-2010, p. 37-39.
English version

1Identifiés par Robert Frank comme un facteur déterminant de la politique extérieure de la France après 1945, que ce soit sur le plan de la sécurité et de l’armement ou dans les domaines diplomatique, colonial et économique, le choc provoqué par la débâcle de 1940 et le sentiment profond d’humiliation né de la perte du statut de grande puissance rappellent par leurs effets à quel point les traumatismes collectifs peuvent jouer un rôle majeur dans les rapports qu’entretiennent entre elles les nations [1]. Analyser les termes de cette interaction à l’aune des évolutions récentes de l’historiographie des émotions [2] suppose avant toute chose d’interroger la pertinence et l’efficience du concept de traumatisme collectif dans l’histoire des relations internationales et d’en identifier, par-delà son indépassable polyphonie, les apports comme les limites.

2Le terme « traumatisme », issu du vocabulaire médical qui l’associe originellement à un ensemble de symptômes provoqués par un violent choc physique ou psychique, appartient tout particulièrement à l’étiologie de la névrose, où il désigne une blessure, une effraction, résultant d’un événement douloureux « inassimilable pour le sujet [3] » et l’altérant durablement. D’abord assignée à l’étude clinique de l’individu dans le champ psychiatrique, la notion de traumatisme psychique a trouvé peu à peu une résonance dans les sciences sociales qui lui ont conféré une dimension collective, en s’intéressant à la question de la mémoire et aux phénomènes complémentaires de refoulement, de surinvestissement discursif ou de transmission générationnelle [4].

3En histoire, l’étude du traumatisme connaît un essor depuis les années 1990, s’attardant en particulier sur l’expression et la représentation d’une intense souffrance. Il s’affirme alors comme un concept opérant, principalement mis à l’épreuve des travaux réalisés sur la mémoire des sorties de guerre [5], de l’esclavage [6] ou de la colonisation [7]. Dans cette lignée, l’engagement de la recherche sur l’histoire de la Shoah s’est avéré particulièrement emblématique, l’emprunt du concept à la psychanalyse permettant dans un premier temps d’intégrer dans un cadre théorique d’analyse la période de silence qui s’est étendue des années 1950 à la fin des années 1960 [8]. En France, la thèse d’Annette Wieviorka publiée en 1992 sous le titre Déportation et génocide, entre la mémoire et l’oubli, fait ainsi figure d’exemple tutélaire, l’occultation de la spécificité du génocide juif faisant l’objet d’une pénétrante exploration, qui l’articule notamment avec un contexte politique marqué par la prégnance de la mémoire de la Résistance, associée à l’incapacité des Juifs français d’infléchir cette tendance officielle par l’expression de leur propre mémoire communautaire. Depuis les années 2000 cependant, cette lecture s’est vu apposer une intéressante critique initiée par les travaux de Hasia Diner [9], qui remet en cause la légitimité de recourir systématiquement, à l’échelle collective, aux grilles de lecture empruntées à la psychanalyse pour appréhender la construction problématique et évolutive de cette mémoire, entre mutisme symptomatique et logorrhée cathartique.

4Au-delà de l’identification du traumatisme en tant que tel, dont la réalité semble d’emblée attestée, l’enjeu se fonde alors plutôt sur la mise en dialogue du souvenir traumatique – individuel ou partagé par une famille, un groupe, voire une communauté – dans son rapport à l’événement vécu, tel que le travail historique peut le saisir [10]. C’est donc dans cette articulation problématique entre les faits et leurs représentations que semble se poser le plus expressément la question du traumatisme, comme un agent tout à la fois négatif et expiatoire qui sonderait plus profondément encore la complexité des relations liant les « producteurs d’histoire » et les « entrepreneurs de mémoire », dont Gérard Noiriel a notamment souligné le risque d’assignation identitaire [11]. Trouvant leur place au cœur d’une approche socioculturelle qui fait la part belle à l’analyse fine des représentations, des discours et des formes diverses de patrimonialisation de la mémoire d’un passé collectif, les traumatismes semblent ainsi mettre en lumière autant de syndromes, signes ou comportements révélateurs, qui permettent d’interroger le rapport d’une société à elle-même. Dans une conférence prononcée en 2003 et reprenant le travail effectué dans La mémoire, l’histoire, l’oubli, Paul Ricoeur évoquait pareilles implications en ces termes :

5

« Si nous sommes incapables de nous souvenir de tout, nous sommes encore plus incapables de tout raconter. L’idée de récit exhaustif est un pur non-sens. Les conséquences de ceci en ce qui concerne la réappropriation du passé historique sont énormes. L’idéologisation de la mémoire et toutes sortes de manipulations du même ordre sont rendues possibles par les possibilités de variations qu’offre le travail de configuration narrative de nos récits. Les stratégies de l’oubli se greffent directement sur ce travail de configuration : évitement, esquive, fuite » [12].

6Considérer le champ des relations internationales revient alors à identifier les forces à l’œuvre dans la prise en compte d’événements perçus comme traumatiques dans la politique étrangère des États et l’évolution des relations qu’ils entretiennent entre eux sur la scène internationale, voire mondiale. Dans un article intitulé « Vers une mondialisation de la mémoire » [13], l’historien Henri Rousso, qui avait déjà interrogé les modalités d’expression d’un « passé qui ne passe pas » au sujet de l’empreinte structurante de la mémoire de Vichy [14], met ainsi en évidence l’existence d’un processus à l’échelle mondiale par lequel une diversité d’acteurs investissent activement le passé comme un héritage vivant, dont la reconnaissance et la gestion deviennent des principes actifs de politique étrangère. Porteurs d’une charge émotionnelle forte, les traumatismes collectifs façonnent en effet des schémas narratifs structurants, où le couple victime/bourreau, considérablement estimé, fonctionne le plus souvent comme un pôle d’attraction à partir duquel un État ou une société peut être conduit à redéfinir ses relations avec les autres pays et sa place dans le système international. De la construction dialectique de l’altérité à la problématique juridique de la réparation dans un cadre international, en passant par l’impact des traumatismes sur les processus décisionnels et leur possible instrumentalisation par différents acteurs socio-politiques, cette convergence entre étude du traumatisme à l’échelle collective et relations internationales ouvre donc de nombreuses perspectives qu’il s’agit de saisir et d’étudier dans leur réalité historique.

7D’un point de vue épistémologique, l’étude des traumatismes collectifs permet enfin de mettre à l’épreuve la notion d’événement en histoire, qui, par le biais des phases de latence, d’obsession, de deuil et de commémoration, subit une hypertrophie spatiale et temporelle considérable : envisager cette question à travers l’articulation entre passé, présent et avenir permet alors de mobiliser à dessein une série d’outils heuristiques, empruntant aux « régimes d’historicité », aux « champs d’expérience » ou aux « horizons d’attente » [15], tout en réfléchissant plus en amont à l’existence d’« événements monde » [16], mettant en jeu des processus globaux et/ou transnationaux.

8S’attachant à interroger l’efficacité conceptuelle de la notion de traumatisme collectif, ce numéro des Cahiers Sirice propose donc, par la présentation d’études de cas précises, d’explorer les multiples manières par lesquelles les relations internationales peuvent être amenées à s’infléchir ou se nourrir des mémoires traumatiques et des effets, immédiats ou différés, de leurs représentations. En filigrane, les enjeux méthodologiques apparaissent tout particulièrement et génèrent un faisceau de questions, associant considérations épistémologiques et problématiques pratiques : où commence le traumatisme ? Comment appréhender les productions d’une mémoire collective activiste ou, au contraire, pénétrer les silences ? Peut-on appliquer la notion de traumatisme a posteriori, sans qu’elle soit mobilisée au préalable par les acteurs contemporains ? Quelle posture adopter face à la charge émotionnelle considérable de certains corpus ? Comment écrire un récit scientifique à partir de mémoires concurrentes, culturellement héritées et politiquement investies, qu’elles soient immédiates ou postérieures au traumatisme ?

9Partant de l’analyse fine de cas pratiques empruntés à différents espaces et champs historiographiques, les contributions de ce numéro sont le fruit des travaux de recherche menés par de jeunes historiens et historiennes issus de diverses universités européennes. Développant des approches complémentaires de la notion de traumatismes collectifs, elles participent d’un même cheminement intellectuel visant à saisir les termes d’une interaction problématique entre perception immédiate d’un événement, construction mémorielle d’un récit et imprégnation, latente ou dynamique, des relations internationales.

10Précisément, le déploiement de schémas narratifs visant à rendre compte d’un événement traumatique par-delà son seul contexte d’apparition se trouve au cœur des analyses développées par nos deux premières contributions. Adoptant une perspective constructiviste du présent, elles interrogent la part traumatique des identités collectives, lues au prisme de la production d’une altérité radicale, par rapport à laquelle le « nous » se construit et se renforce. La production d’un traumatisme collectif par le biais de la mémoire historique ou de la représentation médiatique devient alors un vecteur de générations d’images, de valeurs, de fragments d’identité.

11En prenant pour objet la mémoire de la période ottomane dans les romans nationaux roumains et hongrois tels qu’ils sont véhiculés par les manuels scolaires de l’entre-deux-guerres, Jérémy Floutier interroge le poids de l’imaginaire collectif et de la transmission générationnelle dans la persistance d’une mise en récit du traumatisme. À l’étude d’une certaine continuité historique dans la perception négative de la période d’occupation ottomane, il associe des enjeux de politique mémorielle investis par les États envers leurs populations, jusqu’à mettre en lumière l’existence de faux traumatismes, construits à dessein au prisme d’un présent politique. Ce faisant, il révèle les effets d’inertie de représentations qui agissent, de générations en générations, comme principes fondateurs d’une identité collective.

12Partageant une sensibilité similaire à l’identification des valeurs qui instillent de la cohésion sociale et participent d’un sentiment unanime d’appartenance, Anna Gvelesiani propose un essai d’histoire immédiate s’articulant autour des représentations issues de l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015. À travers l’étude d’un corpus varié, notamment composé de journaux à fort tirage européens et turcs, elle met en perspective le traitement médiatique de cet événement avec le contexte politique des relations euro-turques dans le cadre des négociations liées à une possible adhésion de la Turquie d’Erdogan à l’Union européenne. Explorant la complexité de cette question culturelle, sa contribution insiste sur la construction d’un traumatisme européen à l’aune de valeurs identifiées comme intrinsèquement démocratiques : la liberté de la presse en particulier, devient, par le jeu des acteurs politiques et médiatiques, le catalyseur de ce que l’auteur identifie comme étant un véritable « test européen » pour la Turquie.

13Investissant plus précisément les processus décisionnels et diplomatiques à l’œuvre dans la politique étrangère des États, les deux contributions suivantes s’attachent aux influences et aux effets d’inertie que peuvent générer les traumatismes collectifs sur des communautés d’acteurs diverses. Elles établissent également la construction de la victime comme point focal de dynamiques politiques plus larges, ayant volontairement ou non le traumatisme comme principe actif.

14Dans cette perspective, Emmanuelle Reimbold dresse le panorama édifiant de la stratégie mise en place par la France pour obtenir des réparations conséquentes lors des négociations de paix qui suivent la fin de la Première Guerre mondiale. En analysant, par l’entremise de constructions juridiques rationalisées, l’instrumentalisation d’un groupe d’individus traumatisés, elle interroge la problématique reconnaissance de la victime face aux réalités économiques et politiques qui accompagnent au niveau international les entreprises de réparations. Réalité comptable et déterminants psycho-émotionnels s’entrecroisent donc dans un processus politique opiniâtre qui joue du traumatisme collectif, tout en neutralisant l’expérience individuelle pour obtenir gain de cause.

15Proposant de décentrer le regard vers le champ de l’histoire politique et culturelle des technologies, Anne de Floris entreprend de questionner la pertinence de la notion de traumatisme collectif au prisme de la géopolitique technologique des États. Prenant pour objet la désintégration de la navette spatiale américaine Challenger le 28 janvier 1986, elle donne à voir l’influence multiple que cet accident a pu avoir sur la scène politique internationale, en soulignant la profonde désorganisation qui en a résulté. Réfléchissant à l’impact de cet événement sur l’opinion publique et les termes d’une reconnaissance de la catastrophe à l’échelle mondiale, cette contribution analyse particulièrement l’évolution des programmes de vol habité européen face à l’émergence d’une urgence à agir qui, résultant immédiatement de l’explosion, force irrémédiablement la prise de décision.

16Une dernière contribution entreprend enfin d’explorer l’empreinte que les traumatismes collectifs peuvent laisser au cours du temps sur les territoires qui les ont vu naître, prendre racine et se cristalliser en un ferment identitaire important pour les communautés qui en portent la mémoire.

17S’intéressant au cas sarrois à partir de 1945 à travers un vaste corpus d’images de presse, Marie-Alexandra Schneider poursuit cette mise en perspective de l’espace traumatisé en convoquant la production iconographique comme agent de fixation et de perpétuation du souvenir historique. En donnant à voir les stigmates d’une situation traumatique, l’imagerie contribue à en révéler les tenants socio-psychologiques tout en identifiant les canaux par lesquelles l’émotion continue d’irriguer les communautés que les journaux prennent pour cibles. Les filtres successifs qui se surimposent au souvenir de l’événement considéré font ici l’objet d’une fine analyse, prompte à révéler les entreprises de déformation, de dissimulation ou de mise en exergue qui peuvent altérer à terme l’expérience d’un traumatisme, si ce n’est le trahir essentiellement.

18Ainsi, que l’événement traumatique s’exprime par une béance dont aucune représentation et aucun discours ne parvient à totalement rendre compte, ou au contraire fasse l’objet d’une verbomanie mémorielle aux implications équivoques, il demeure le creuset d’un point de cristallisation autour duquel sociétés et relations internationales sont amenées à se recomposer. En l’appréhendant avec méthode et curiosité, ces communications s’attachent à en saisir l’efficience épistémologique dans le champ des études historiques, par-delà la seule référence opportune, et à réfléchir aux applications possibles de ce concept hors des grilles déjà développées autour du trauma, notamment en littérature et en sociologie.

19Ce numéro fait suite aux travaux présentés lors de la journée d’études des doctorants de l’UMR Sirice qui s’est tenue à la Sorbonne le 6 octobre 2018. Nous tenons ici à remercier vivement le comité scientifique – Isabelle Davion (Sorbonne Université), Hélène Miard-Delacroix (Sorbonne Université), Jean-Michel Guieu (Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et Fabrice Virgili (CNRS) – pour leur participation et leur engagement bienveillant auprès des jeunes chercheurs, indispensable à la réussite de ce numéro.

20Il est enfin essentiel de remercier ici l’implication constante de Virginie Durand, à laquelle l’aboutissement de ce projet doit beaucoup.

Notes

  • [1]
    Robert Franck, La hantise du déclin. La France de 1914 à 2014, Paris, Belin, 2014.
  • [2]
    En France, une telle mise en perspective a été proposée récemment par Antoine Marès et Marie-Pierre Rey (dir.), Mémoires et émotions. Au cœur des relations internationales, Paris, PUF, 2014. À l’étranger, cette approche a été développée par exemple par Patrick Bormann, Thomas Freiberger, Judith Michel (dir.), Angst in den internationalen Beziehungen, Bonn, University Press, 2010.
  • [3]
    Roland Chemama, Bernard Vandermersch, Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Larousse, 1998.
  • [4]
    Helen Epstein, Le traumatisme en héritage. Conversations avec des fils et filles de survivants de la Shoah, Paris, La Cause des livres, 2005.
  • [5]
    David El Kenz, François-Xavier Nérard (dir.), Commémorer les victimes en Europe, XVI-XXe siècles, Seyssel, Champ Vallon, 2011.
  • [6]
    Voir Patrick Weil, Stéphane Dufoix (dir.), L’esclavage, la colonisation et après… France, États-Unis, Grande-Bretagne, Paris, PUF, 2005.
  • [7]
    Voir notamment le colloque « Les traumatismes de l’empire : expressions, effets et usages des violences (post) coloniales », organisé par la Maison des Sciences de l’Homme de Montpellier les 6 et 7 décembre 2012, en prenant pour référence l’ouvrage de Didier Fassin et Richard Rechtman, L’empire du traumatisme : Enquête sur la condition de victime, Paris, Flammarion, 2011. Compte-rendu de Julien Mary pour Histoire@Politique. Politique, culture, société, 2013, http://www.histoire-politique.fr/index.php?numero=10rub=portraits&rub=comptes-rendus&item=405 [consulté le 12 janvier 2019].
  • [8]
    En France, voir Annette Wieviorka, Déportation et génocide. Entre la mémoire et l’oubli, Paris, Plon, 1992. Dans l’historiographie américaine et britannique, voir notamment Peter Novick, L’Holocauste dans la vie américaine, Paris, Gallimard, 2001 et Tony Kushner, The Holocaust and the Liberal Imagination: A Social and Cultural History, Cambridge, Mass Blackwell Publishers, 1994.
  • [9]
    Hasia Diner, We Remember with Reverence and Love: American Jews and the Myth of Silence after the Holocaust, 1945-1962, New-York, New-York University Press, 2009.
  • [10]
    Un exemple intéressant sur le lien entre traumatisme individuel, traumatisme collectif et enjeux de mémoire réside dans l’article de Stéphane Tison, « Traumatisme de guerre et commémorations. Comment Champenois et Sarthois sont-ils sortis de la guerre ? 1870-1940 », Guerres mondiales et conflits contemporains, n° 216, 4-2004, p. 5-29.
  • [11]
    Gérard Noiriel, « Histoire, mémoire, engagement civique », Hommes et migrations, n° 1247, janvier-février 2004.
  • [12]
    Paul Ricœur, « Mémoire, Histoire, Oubli », Esprit, 3, 2006, p. 20-29.
  • [13]
    Henri Rousso, « Vers une mondialisation de la mémoire », Vingtième siècle. Revue d’histoire, n° 94, 2-2007, p. 3-10.
  • [14]
    Henri Rousso, Le syndrome de Vichy de 1944 à nos jours, Paris, Le Seuil, 1987.
  • [15]
    La première expression a été forgée par François Hartog, les deux autres par Reinhart Koselleck, cf. François Hartog, Régimes d’historicité. Présentisme et expérience du temps, Paris, Le Seuil, 2003 ; Reinhart Koselleck, Le futur passé. Contribution à la sémantique des temps historiques, Paris, Éditions de l’EHESS, 1990 (1979 pour l’édition allemande originale).
  • [16]
    Voir à ce sujet Jean-François Sirinelli, « L’événement monde », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, n° 76, 4-2002, p. 35-38, mais aussi Patrick Garcia, « Quelques réflexions sur la place du traumatisme collectif dans l’avènement d’une mémoire-Monde », Journal français de psychiatrie, n° 36, 1-2010, p. 37-39.
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