Notes
-
[1]
Intervention de James Baker lors de l’audition du Committee on Foreign Relations du Sénat, Foreign Policy Overview, S. Hrg. 102-510, 5 février 1992.
-
[2]
Pour un tableau général sur les politiques américaines de promotion de la démocratie voir Michael Cox, Timothy Lynch et Nicolas Bouchet, US Foreign Policy and Democracy Promotion, From Theodore Roosevelt to Barack Obama, London, Routledge, 2013.
-
[3]
Il s’agit des documents des Weekly Compilations of Presidential Documents ainsi que les National Security Strategy, National Security Directives, des discours des secrétaires d’État et à la Défense et des QDR.
-
[4]
Il s’agit des rapports et des auditions du Committee on Foreign Relations du Sénat et du Committee on Foreign Affairs de la Chambre des Représentants.
-
[5]
Joseph Nye, Soft Power : The Means to Success in World Politics, New York, Public Affairs, 2005.
-
[6]
George H.W. Bush, National Security Strategy of the United States, 1990, NSS-1990, 1er mars 1990.
-
[7]
George H.W. Bush, National Security Strategy of the United States, 1991, NSS-1991, 1er août 1991.
-
[8]
Bill Clinton, Address to the Nation on Implementation of the Peace Agreement in Bosnia-Herzegovina, WCPD, vol. 31, 27 novembre 1995.
-
[9]
George W. Bush, The National Security Strategy of the United States of America, 2002, NSS-2002, 17 septembre 2002.
-
[10]
Bill Clinton, Remarks at a Reception for Members of the Diplomatic Corps, WCPD, vol. 29, 15 juin 1993.
-
[11]
Robert Gates, World Forum on the Future of Democracy, 17 septembre 2007.
-
[12]
Bill Clinton, National Security Strategy of Engagement and Enlargment, 1996, NSS-1996, 1er février 1996.
-
[13]
Il fut président du National Intelligence Council de 1993 à 1994 puis assistant du secrétaire à la Défense pour les Affaires de sécurité internationale de 1994 à 1995.
-
[14]
Joseph Nye, Bound to lead. The changing nature of American power, New York, Basic Books, 1990.
-
[15]
Madeleine Albright, Sustaining Democracy in the Twenty-First Century, 18 janvier 2000.
-
[16]
Colin Powell, Preserving U.S. Global Leadership, 10 juillet 2001.
-
[17]
George W. Bush, Address Before a Joint Session of the Congress on the State of the Union, WCPD, vol. 40, 20 janvier 2004.
-
[18]
Intervention de Madeleine Albright lors de l’audition du Committee on Foreign Relations, Senat, Nomination of Secretary of State, S. Hrg. 105-36, 8 janvier 1997.
-
[19]
George H.W. Bush, Remarks on Presenting the Presidential Medal of Freedom to Lech Walesa and the Presidential Citizen’s Medal to Lane Kirkland, WCPD, vol. 25, 13 novembre 1989.
-
[20]
Bill Clinton, The President's News Conference With President Boris Yeltsin of Russia in Vancouver, WCPD, vol. 29, 4 avril 1993.
-
[21]
Pour plus de détails sur le fonctionnement de l’USIA et son rapport avec VoA, RFE/RL et Radio Martí voir Wilson Dizard, Inventing Public Diplomacy : The Story of the U.S. Information Agency, Boulder, Lynne Rienner Publishers, 2004.
-
[22]
George H.W. Bush, National Security Strategy of the United States, 1990, op. cit. : « Voice of America, Radio Liberty, and Radio Free Europe […] impact has been invaluable, and has contributed significantly to the changes now taking place in the Soviet Union, Eastern Europe, and elsewhere. »
-
[23]
« United States International Broadcasting Act of 1994 », Foreign Relations Authorization Act, FY94-FY95, Public law 103-236, 30 avril 1994.
-
[24]
Le président en nomme tous les membres et le secrétaire d’État le préside.
-
[25]
Richard Lugar, Foreign Relations Authorization Act, Fiscal Year 2004, S. Rpt. 108-39, 24 avril 2003.
-
[26]
George H.W. Bush, Remarks at a White House Ceremony Marking the Entry of the Peace Corps into Central Europe, WCPD, vol.26, 15 juin 1990.
-
[27]
George W. Bush, Address Before a Joint Session of the Congress on the State of the Union, WCPD, vol. 38, 29 janvier 2002.
-
[28]
À travers le FREEDOM Support Act, les États-Unis ont débloqué plus de 41 milliards de dollars entre 1992 et 2012 aux pays de l’ex-URSS.
-
[29]
Malgré une baisse au cours des années 2000, les aides du SEED Act et du FREEDOM Support Act représentaient encore 1 milliard de dollars en 2008.
-
[30]
Nicolas Bouchet, « Bill Clinton », dans Michael Cox, Timothy Lynch et Nicolas Bouchet, US Foreign Policy… op. cit., p. 159-177. À dollar constant, il chute de 14,1 milliards de dollars en 1989 à 12,6 milliards en 2000.
-
[31]
Millennium Challenge Act of 2003 in Consolidated Appropriations Act, 2004, Public law 108-199, 23 janvier 2003.
-
[32]
Le Millenium Challenge Account eut un budget annuel moyen de 1,5 milliards de dollars entre 2004 et 2008.
-
[33]
Le LIBERTAD Act prévoyait notamment de sanctionner certaines entreprises étrangères commerçant avec Cuba en leur refusant certains avantages douaniers.
-
[34]
Executive Orders n° 12775, n° 12779, n° 12853, n° 12872, n° 12914, n° 12917, n° 12920, n° 12922.
-
[35]
Voir Hossein Askari, John Forrer, Hildy Teegen et Jiawen Yang, Case Studies of US Economic Sanctions : The Chinese, Cuban, and Iranian Experience, Westport, Praeger, 2003, p. 19-22.
-
[36]
Bill Clinton, Conditions for Renewal of Most-Favored-Nation Status for the Peoples Republic of China in 1994, WCPD, vol. 29, 28 mai 1993.
-
[37]
Bill Clinton, Address to the People of Israel, WCPD, vol. 32, 5 mars 1996.
-
[38]
George W. Bush, Statement on the Presidential Election in Taiwan, WCPD, vol. 44, 22 mars 2008.
-
[39]
Bill Clinton, Remarks on the Nuclear Agreement With North Korea, WCPD, vol. 30, 18 octobre 1994.
-
[40]
George W. Bush, Address to the United Nations General Assembly in New York City, WCPD, vol. 38, 12 septembre 2002.
-
[41]
George W. Bush, Address Before a Joint Session of the Congress on the State of the Union, WCPD, vol. 41, 2 février 2005.
-
[42]
George W. Bush, Remarks on the Anniversary of Operation Iraqi Freedom, WCPD, vol. 40, 19 mars 2004.
-
[43]
Voir notamment l’intervention de Paul Wolfowitz lors de l’audition du Committee on Foreign Relations du Sénat, Afghanistan : Building Stability, Avoiding Chaos, S Hrg. 107- 708, 26 juin 2002.
-
[44]
Intervention de Joe Biden lors de l’audition du Committee on Foreign Relations du Sénat, Afghanistan : Building Stability, Avoiding Chaos, op. cit.
-
[45]
En 2002, elle représentait plus de 900 millions de dollars ; en 2003, 975 millions ; en 2004, 2,4 milliards ; en 2005, 4,7 milliards ; en 2006, 3,3 milliards ; en 2007, 9,8 milliards ; et en 2008, 5,7 milliards.
1 En février 1992, James Baker réaffirmait face aux sénateurs l’importance de l’engagement international des États-Unis en faveur de la démocratie quelques semaines après l’effondrement de l’URSS :
« Let us not forget the task of consolidating democratic values. The victory of democracy has not been universal and it certainly is not inevitable. We must remember, I think, that the United States is more than just the greatest democracy in the world – which we are – we are also the spokesman for the democratic community everywhere in the world. » [1]
3 Le secrétaire d’État de George Bush insistait ainsi à la fois sur la continuité et l’évolution nécessaire de la stratégie américaine de promotion de la démocratie dans le monde post-guerre froide. Celle-ci était, en effet, directement héritée des conflits idéologiques du XXe siècle [2] – la guerre froide en tête – mais devait être réévaluée en fonction du nouveau contexte international.
4 Au cours de cet article, nous chercherons à comprendre cette évolution des politiques américaines de promotion de la démocratie à partir de 1989 alors que le rideau de fer commençait à se fissurer. Nous nous intéresserons à l’impact du contexte international et de sa représentation par les acteurs de la politique étrangère américaine sur la mise en place d’une nouvelle stratégie dans ce domaine. Plus encore, nous montrerons l’importance de celle-ci dans la gestion des affaires extérieures par Washington au cours de ce que nous pouvons identifier comme le moment post-guerre froide de la politique étrangère américaine. Ce moment est, en effet, marqué par l’influence des héritiers autoproclamés du wilsonisme à l’image des internationalistes libéraux comme Madeleine Albright et des néoconservateurs comme Paul Wolfowitz et se termine progressivement au cours du second mandat de George W. Bush avec la disqualification de l’interventionnisme démocratique au Moyen Orient et l’éviction des néoconservateurs de l’administration.
5 Notre analyse de la stratégie de promotion de la démocratie nous permettra alors de dépasser la rupture supposée du 11 septembre 2001 et de dégager une cohérence à cette période. Pour cela, nous nous appuierons sur un corpus de sources diversifiées allant des discours et des documents stratégiques [3] de l’administration aux lois et aux travaux des commissions législatives [4]. Après avoir présenté les fondements du nouveau messianisme démocratique, nous en décrirons les différentes applications. Entre cooptation, incitation et coercition, la stratégie américaine pris un caractère polymorphe préfigurant le Smart Power de Joseph Nye [5].
Construction nationale du messianisme démocratique
6 L’ouverture progressive des États d’Europe de l’Est et de l’URSS entre 1989 et 1991 concluait de manière pacifique plus de quatre décennies d’affrontements avec les puissances occidentales. Plus encore, elle signifiait le triomphe idéologique de l’Ouest par l’expansion de son modèle politique, économique et social au-delà de l’ancien rideau de fer. Cette évolution devait alors profondément modifier la perception américaine du monde ainsi que le rôle international des États-Unis. Si George Bush posait la question de l’orientation extérieure américaine face à l’évolution du monde dans sa National Security Strategy de 1990 [6], il ne formula sa réponse que l’année suivante au sein de sa NSS-1991 :
« Within the broader community of nations, we see our own role clearly. We must not only protect our citizens and our interests, but help create a new world in which our fundamental values not only survive but flourish. We must work with others, but we must also be a leader » [7].
8 Les États-Unis devaient donc prendre la tête du système international naissant pour voir se globaliser les valeurs qu’ils défendirent successivement contre les menaces pangermaniste, fasciste, nazie et soviétique.
9 Produits d’une histoire nationale mythifiée, ces valeurs fondaient l’exceptionnalité du modèle américain. Première d’entre elles, la liberté était l’axiome non-négociable sur lequel les autres se reposaient : le succès de la démocratie et de l’économie de marché dépendait de cette liberté garantie par la déclaration d’Indépendance, la Constitution et son Bill of Rights. Le modèle porté par les États-Unis n’était pourtant pas l’apanage du citoyen américain comme le démontrait l’attractivité universelle de celui-ci : « From our birth, America has always been more than just a place. America has embodied an idea that has become the ideal for billions of people throughout the world » [8]. Reflet des aspirations naturelles de l’homme, le modèle américain perdait son caractère national pour devenir intrinsèquement universel. George W. Bush insistait alors sur le lien entre cette universalité et la responsabilité internationale des États-Unis dans sa NSS-2002 :
« These values of freedom are right and true for every person, in every society – and the duty of protecting these values against their enemies is the common calling of freedom-loving people across the globe and across the ages » [9].
11 L’incommensurable puissance américaine était alors un facteur aggravant de responsabilité comme le rappela Bill Clinton aux acteurs de la diplomatie américaine en 1993 [10] : de par leur puissance, les États-Unis avaient le devoir moral de protéger et propager ce modèle universel.
12 Le mode opératoire restait pourtant source de divergence entre unilatéralistes et multilatéralistes, entre faucons et colombes, entre défenseurs de la Cité sur la colline et champions de la mission démocratique comme le soulignait le secrétaire à la Défense, Robert Gates, en 2007 :
« How should we incorporate America’s democratic ideals and aspirations into our relations with the rest of the world? […] Should America’s mission be to make the world “safe for democracy,” as Woodrow Wilson said, or, in the words of John Quincy Adams, should America be “the well-wisher of freedom and independence of all” but the “champion and vindicator only of our own”? » [11]
14 Les propos de Robert Gates sont tout à fait édifiants. Ils rendent, en effet, compte des sensibilités les plus importantes de la politique étrangère des États-Unis durant notre période, car si la nécessité de promouvoir la démocratie dans le monde semble entendue par une très large majorité des acteurs, les partisans de la méthode wilsonienne durent cohabiter avec une approche plus prudente.
15 Avec la fin de la guerre froide, l’engagement international des États-Unis fut réévalué dans ses différentes dimensions. Si les partisans du retrait n’eurent que peu de poids durant les années 1990 et 2000, le débat se focalisa sur le degré de cet engagement. Aussi, en l’absence de menace directe, on assista à une transformation du mythe de la Cité sur la colline. Les États-Unis n’étaient plus ce phare dans les ténèbres décrit par Ronald Reagan, mais un guide en ces temps d’espoir [12]. Cette transformation fut théorisée, dès 1990, par Joseph Nye – membre de l’administration américaine de 1993 à 1995 [13] – à travers la notion de Soft Power [14] : cette « puissance douce » consistait à amener les autres États à désirer la même chose que les États-Unis, non par la menace ou par intérêt, mais par conviction. Elle reposait non pas sur la puissance armée ou sur l’économie mais principalement sur la culture, les valeurs, l’idéologie politique et les institutions. De par son attractivité, le modèle politique et social américain était devenu un outil normatif permettant de légitimer le leadership international des États-Unis. Bien que fondé sur l’exemplarité, cette « puissance douce » devait à son tour légitimer des politiques plus interventionnistes puisque si les États-Unis étaient un exemple, ils devaient aussi montrer l’exemple comme le préconisaient Madeleine Albright [15] ou Colin Powell [16], rapprochant le postulat du well-wisher de John Quincy Adams du principe messianique de Woodrow Wilson.
16 Cette posture interventionniste s’imposa progressivement au début des années 1990 et perdura jusqu’au milieu des années 2000 à travers l’influence d’internationalistes libéraux comme Madeleine Albright (ambassadeur à l’ONU de 1993 à 1997 et secrétaire d’État de 1997 à 2001) ou Joe Biden (sénateur et Président du Committee on Foreign Relations de 2001 à 2003 puis de 2007 à 2009) et de néoconservateurs comme Paul Wolfowitz (secrétaire adjoint à la Défense de 2001 à 2005) ou encore Richard Perle (président du Bureau des politiques de défense de 2001 à 2003), mais aussi de certains conservateurs jacksoniens comme Jesse Helms (sénateur et Président du Committee on Foreign Relations de 1995 à 2001) ou Dick Cheney (secrétaire à la Défense de 1989 à 1993 et vice-président de 2001 à 2009). La stratégie américaine devenait alors plus dynamique et la promotion de la démocratie passait par un engagement international plus important. De par leur modèle et leur puissance, les États-Unis avaient pour responsabilité de faire naître une « paix démocratique [17] » pour l’humanité. Cette mission, la « nation indispensable [18] » l’engagea sous différentes formes, mettant l’ensemble des facettes de sa puissance à son service.
Propager l’idéal démocratique
17 Avec la fin de la guerre froide, l’administration américaine adopta un discours moins coercitif vis-à-vis de la promotion de la démocratie, privilégiant les éléments les plus doux de sa stratégie passée. La diplomatie fut donc un outil central de la première puissance mondiale pour la réalisation de sa mission. La reconnaissance officielle et l’établissement quasi-immédiat de liens diplomatiques avec les nouveaux régimes démocratiques devaient ainsi garantir leur processus de pérennisation. La remise de la médaille de la liberté à Lech Walesa lors de sa visite officielle à Washington en novembre 1989 symbolisait, par exemple, le soutien des États-Unis à la démocratisation polonaise [19]. De même, le vibrant appui de Bill Clinton aux réformes politiques en Russie lors du sommet de Vancouver en 1993 devait faciliter le travail des démocrates russes [20]. Pourtant, la diplomatie américaine eut un impact plus important encore à travers les liens qu’elle établissait directement avec les populations étrangères. Conceptualisée par Washington au cours de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre froide, cette diplomatie publique était un moyen efficace de promouvoir l’idéal démocratique au sein des régimes hostiles aux États-Unis et à leur modèle. Elle devait ainsi favoriser l’émergence d’une volonté démocratique locale faisant écho aux valeurs de celui-ci et à l’action internationale des États-Unis.
18 Premier outil de la diplomatie publique américaine, la United States Information Agency (USIA) avait pour mission de porter la parole des États-Unis dans le monde par la mise en place et la gestion d’un large réseau d’information [21]. Développé au gré de la guerre froide, ce réseau se composait principalement, en 1989, de trois entités radiophoniques distinctes : Voice of America (VoA), Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL) et Radio Martí. Outil de propagande au service de la mission américaine, ce vaste réseau permit de diffuser les valeurs démocratiques américaines au-delà du rideau de fer. Il accompagna et encouragea notamment les processus de démocratisation en Europe de l’Est et en URSS à la fin des années 1980 et au début des années 1990 [22]. Cette transition politique remettait pourtant en cause le rôle de ce réseau, poussant le Congrès américain à redéfinir sa mission en 1994 :
« The reorganization and consolidation of the United States international broadcasting will […] strengthen the capacity of the United States to use broadcasting to support freedom and democracy in a rapidly changing international environment. » [23]
20 Il créa ainsi le Broacasting Board of Governors (BBG) en charge de réorienter et de développer la politique de diffusion américaine et qui supplanta l’USIA en 1999.
21 Directement contrôlé par l’administration [24], le BBG adopta une politique de diffusion plus globale. Dès 1994, il créa Radio Free Asia afin de promouvoir la démocratie en Chine, en Corée du Nord, au Vietnam, au Cambodge et en Birmanie. En 1996, il augmenta le temps d’antenne de Radio Martí dans le cadre du Cuban Liberty and Democratic Solidarity (LIBERTAD) Act of 1996 devant favoriser l’essor de la démocratie à Cuba. Dans le même esprit, l’Iraq Liberation Act of 1998 créait Radio Free Iraq au sein de RFE/RL pour encourager une transition démocratique populaire. Elle fut alors l’un des outils principaux de la propagande américaine au cours de l’opération Renard du désert en décembre 1998 et de l’opération Iraqi Freedom à partir de mars 2003. Après le début de l’intervention américaine en Afghanistan, le Congrès débloqua de nouveaux fonds afin que le BBG développe Radio Free Afghanistan dont le but était d’expliquer le nation building démocratique entrepris par les États-Unis et la communauté internationale après la chute des Talibans. Plus encore, les États-Unis entreprirent le développement de nouveaux outils de diffusion à l’égard du monde musulman : un nouveau canal en langue persane était créé au sein de RFE/RL et un quatrième réseau était fondé en 2003 pour soutenir le travail de VoA et de RFE/RL dans la région, le Middle East Broadcasting Network (MBN). À cette expansion géographique, nous devons ajouter les évolutions techniques qui permirent d’accroître la portée de ces réseaux. D’un côté, les États-Unis développèrent, en 1990, un service télévisé en direction de Cuba, TV Martí, et un autre, en 2004, en direction du monde musulman au sein de MBN, Alhurra TV [25]. De l’autre, le BBG proposa progressivement ses services via Internet.
22 La diffusion de ces voix de l’Amérique n’était, pourtant, qu’un élément de la diplomatie publique américaine. Sur le terrain, elle était relayée par d’autres initiatives fédérales à l’image des Peace Corps. Composés de civils volontaires, ils devaient apporter leurs compétences à des projets locaux pour favoriser le développement économique et humain des pays ciblés. Et si John Kennedy affirmait lors de leur création en 1961 qu’ils ne devaient pas être un instrument de propagande, ils devinrent au cours des décennies un élément du soft power américain. Aussi n’est-il pas surprenant de voir ce programme mis au service de la mission démocratique américaine après la chute du mur de Berlin. Dès 1990, George Bush insista sur l’importance de l’envoi de Peace Corps dans les sociétés de l’Est en voie de libéralisation :
« today we launch a new people-to-people effort through which the citizens of America, Poland, and Hungary can work together in the exhilarating process of building new democratic societies » [26].
24 Ce premier corps volontaire pour la paix en Europe de l’Est représentait le début de l’envoi de missions dans une grande partie des pays communistes ou anciennement communistes – la Chine accepta, par exemple, les premiers Peace Corps en 1993. Ceux-ci portaient désormais les valeurs américaines aux quatre coins du monde et entraient dans le dispositif de promotion de la démocratie par les administrations suivantes, comme le déclara George W. Bush lors du déclenchement de la guerre contre la terreur [27]. Incarnation de la nation indispensable et bienveillante, ils étaient la première vitrine du modèle américain.
25 Véritables missionnaires de la diplomatie publique américaine, les Peace Corps n’étaient pas le seul programme à mettre en place des actions de terrain. Bien qu’étant une organisation non-gouvernementale, le National Endowment for Democracy (NED) était majoritairement financé par le Congrès américain et dirigé de manière bipartisane par le parti démocrate et le parti républicain. Depuis sa création en 1983, le NED avait pour mission de promouvoir la démocratie de par le monde en finançant des projets locaux et des organisations locales travaillant à l’établissement d’une société démocratique. Sans être directement sur le terrain, le NED jouait donc le rôle de relais entre la puissance américaine et les forces démocratiques locales. Malgré sa relative indépendance, il fut utilisé par le gouvernement américain afin de soutenir son propre agenda en faveur de la démocratie. En 1989, la nouvelle approche américaine du dossier nicaraguayen conduisit, par exemple, à utiliser la structure du NED pour financer l’organisation d’élections libres et non-faussées. De même, le NED fut très actif au Venezuela au cours des années 2000 alors que Washington dénonçait les dérives autoritaires d’Hugo Chavez.
La carotte et le bâton économique au service de la démocratisation
26 Bien qu’entrepris dans une logique de diplomatie publique, le travail des Peace Corps et du NED peut être assimilé à une forme d’assistance économique. Par leur financement, le gouvernement américain délivre, en effet, une assistance économique pour le développement économique, politique et humain des sociétés ciblées. Ainsi, ces programmes peuvent être rapprochés d’autres formes plus classiques d’assistance économique au service de la promotion de la démocratie.
27 Dès 1989, les États-Unis mirent en place de nouveaux mécanismes d’assistance économique de grande ampleur pour soutenir les processus de démocratisation en cours en Europe de l’Est et en ex-URSS. À l’automne 1989, le Congrès adopta une première législation cadre, le Support East European Democracy (SEED) Act of 1989. Elle prévoyait d’allouer chaque année une aide économique substantielle – environ un milliard de dollars pour l’année 1990 – pour le développement d’institutions démocratiques et la mise en place d’une économie de marché. Plus encore, elle chargeait l’administration de mobiliser les instances internationales comme le FMI et la Banque mondiale ainsi que les investisseurs américains via la US Export-Import Bank afin de soutenir et d’intégrer ces nouvelles démocraties à la communauté internationale. Trois ans plus tard, les États-Unis confirmaient cette méthode par la mise en place de mécanismes similaires à l’égard de l’ex-URSS par l’adoption du Freedom for Russia and Emerging Eurasian Democracies and Open Markets (FREEDOM) Support Act of 1992 [28]. Ces deux législations constituèrent une pierre angulaire de la stratégie américaine de promotion de la démocratie et furent reconduites chaque année depuis 1989 [29]. Plus encore, les aides du SEED Act, initialement accordées à la Pologne et la Hongrie, furent progressivement étendues à la République tchèque, à la Slovaquie, à la Lettonie, à la Lituanie, à l’Estonie, à la Slovénie, à la Bulgarie, à la Roumanie, à l’Albanie et au Kosovo.
28 Ces deux programmes ne purent, en revanche, être généralisés pour deux raisons majeures : la politique de réduction des déficits au cours des années 1990 et le renforcement des critiques vis-à-vis d’une assistance économique inefficace. Dans ce contexte, la mission de la United States Agency for International Development (USAID) connut une évolution importante : alors que son budget global était revu à la baisse [30], elle concentra ses efforts sur l’aide au développement d’institutions démocratiques. Une transformation qui préfigurait l’annonce du Millenium Challenge Account par George W. Bush en mars 2002. Ce nouveau programme d’assistance économique, indépendant de l’USAID et opérationnel depuis 2003 [31], conditionnait son aide au renforcement de la gouvernance démocratique, au respect des règles de l’économie de marché et à la promotion des droits de l’homme. Il devait ainsi inciter les États à amorcer leur processus de démocratisation pour profiter des importants moyens déployés [32].
29 Malgré tout, ces différentes formes d’assistance ne convenaient qu’aux États déjà engagés sur la voie de la démocratie. Reprenant des méthodes développées au cours de la guerre froide, la puissance économique américaine fut alors utilisée à des fins coercitives pour promouvoir la démocratie dans des environnements plus hostiles. D’un côté, les États-Unis débloquaient des fonds pour aider les mouvements démocratiques d’oppositions. Ce fut le cas en Irak dans le cadre de l’Iraq Liberation Act of 1998 visant à destituer Saddam Hussein, au Soudan avec le Sudan Peace Act de 2002 appuyant les forces démocratiques dans l’établissement d’un Sud-Soudan, en Birmanie par le Burmese Freedom and Democracy Act of 2003 soutenant les militants pacifistes face à la junte ou bien en Corée du Nord à travers le North Korean Human Rights Act of 2004 aidant les ONG favorisant l’essor des idées démocratiques. De l’autre, ils mirent en place des sanctions économiques à l’encontre de certains régimes non-démocratiques stratégiques.
30 Le cas le plus emblématique fut sans nul doute celui de Cuba. Vestige de la guerre froide, l’embargo américain à l’encontre du régime castriste connut un double renforcement durant les années 1990. Alors qu’avec la dissolution de l’URSS l’île avait perdu son principal soutien économique, le Congrès adopta le Cuba Democracy Act of 1992 et le LIBERTAD Act of 1996 pérennisant et alourdissant [33] les sanctions économiques initiées par John Kennedy et conditionnant leur levée à l’établissement d’un régime démocratique. Aussi l’embargo à l’encontre de Cuba représentait-il un modèle pour cette forme de promotion de la démocratie. Et si George Bush et Bill Clinton entreprirent d’isoler l’économie d’Haïti par executive orders [34] afin de restaurer la démocratie à la suite du renversement du gouvernement de Jean-Bertrand Aristide en septembre 1991, l’analogie est plus grande encore avec les cas zimbabwéens, birmans et biélorusses. Dans ces trois cas, le Congrès renforça l’action de l’administration en adoptant des législations – le Zimbabwe Democracy and Economic Recovery Act of 2001, le Burmese Freedom and Democracy Act of 2003 et le Belarus Democracy Act of 2004 – directement inspirées du régime de sanctions à l’encontre de Cuba.
31 Ce modèle avait pourtant une limite essentielle : de telles sanctions ne sont opérantes qu’en cas de dépendance économique importante vis-à-vis des États-Unis. L’attitude américaine vis-à-vis de la Chine le montre bien. Alors que George Bush mit en place des sanctions économiques dans le domaine militaire à l’encontre de Pékin à la suite de la répression des mouvements démocrates de la place Tiananmen en juin 1989 [35], il intensifia sa politique d’investissement économique en Chine tout au long de son mandat. À sa suite, Bill Clinton fit même de la coopération économique avec la Chine le meilleur garant de sa démocratisation en abandonnant un bâton inopérant pour une carotte plus séduisante : il conditionna, en 1993, le renouvellement de la clause de la nation la plus favorisée à la Chine à des avancées politiques dans le domaine des droits de l’homme [36]. Cette limite des sanctions économiques s’incarna, par ailleurs, dans la relative inefficacité de celle-ci à voir évoluer les régimes ciblés.
Protéger, restaurer et repousser la Frontier démocratique
32 L’abandon de la doctrine Reagan à la fin des années 1980 ne signifia pas la renonciation au recours à la force armée. Et si les États-Unis promurent la démocratie à travers divers mécanismes diplomatiques et économiques, ils firent de leur puissance militaire un outil permanent de protection de la démocratie. La dissolution de l’URSS diminuait considérablement les menaces à l’encontre des membres de l’OTAN. Pourtant, d’autres États démocratiques alliés continuaient de faire face à des menaces extérieures. Isolé et « assiégé [37] », Israël représentait, aux yeux des dirigeants américains, un modèle pour les pays de la région. Aussi revenait-il aux États-Unis de protéger cette démocratie à laquelle ils se sentaient liés. Ils engagèrent ainsi des fonds très importants pour sa défense. Hormis les cas spécifiques de l’Afghanistan et de l’Irak en reconstruction, Israël fut, tout au long de notre période, le premier bénéficiaire de l’assistance militaire américaine. Ainsi entre 1989 et 2008, Israël reçut environ deux milliards de dollars chaque année à travers les Foreign Military Financing dédiés à l’achat de matériel militaire. Plus encore, le développement de stratégies et d’opérations communes depuis le début des années 1980 offrait à Israël la garantie de l’engagement américain en cas d’attaque majeure sur son territoire.
33 Malgré ses spécificités, le cas d’Israël peut être aisément rapproché de celui de Taïwan et de la Corée du Sud. Alors que la défense de ces deux territoires s’inscrivait dans une perspective de containment au cours de la guerre froide, les processus de démocratisation taïwanais et sud-coréens au cours des années 1990 modifiaient la rhétorique américaine en faveur de leur protection : l’une et l’autre devaient désormais être protégées pour leur caractère démocratique. L’assistance américaine vis-à-vis de la République de Chine, prévu par le Taïwan Relation Act de 1979, servait ainsi à défendre ce « phare [38] » démocratique pour l’Asie. De la même manière, les soldats américains situés en Corée du Sud n’empêchaient plus une expansion du communisme, mais y étaient stationnés pour défendre la frontier démocratique [39].
34 Les moyens engagés pour la défense des démocraties israéliennes, taïwanaises et sud-coréennes devaient ainsi garantir l’intégrité territoriale et institutionnelle de celles-ci face à l’extérieur. Dans le cas haïtien, la puissance militaire américaine dut, à l’inverse, être utilisée pour restaurer une démocratie ébranlée de l’intérieur. Le coup d’État de septembre 1991 à l’encontre de Jean-Bertrand Aristide, premier président démocratiquement élu, entraîna, dans un premier temps, la mise en place de sanctions économiques et la négociation d’un accord de sortie de crise. L’échec de la diplomatie à l’automne 1993 et l’inefficacité des sanctions économiques poussèrent les États-Unis à adopter la solution interventionniste d’Anthony Lake et Madeleine Albright. Ils cherchèrent alors à obtenir l’appui de la communauté internationale pour organiser une intervention armée devant restaurer le président haïtien dans ses fonctions et garantir les institutions démocratiques de l’île. Le Conseil de sécurité de l’ONU répondit aux demandes américaines et autorisa le déploiement d’une force multinationale le 31 juillet 1994 par l’adoption de la résolution 940. Le déclenchement de l’opération Uphold Democracy, dont la quasi-totalité des forces étaient américaines, fut alors prévu pour le 19 septembre. Parallèlement, les États-Unis entreprirent une dernière médiation diplomatique qui aboutit au départ du gouvernement militaire le 17 septembre. L’opération militaire, qui se déroula du 19 septembre 1994 au 31 mars 1995, se transforma alors en opération de maintien de la paix et de reconstruction nationale. Malgré l’absence de combat, il s’agissait là de la première opération militaire post-guerre froide de promotion de la démocratie.
35 Bien qu’écartée par George Bush, une telle solution fut proposée par Dick Cheney et Paul Wolsfowitz à l’égard de l’Irak de Saddam Hussein à la suite de l’invasion du Koweït en août 1990. Minoritaire à l’époque, l’évolution de la situation irakienne au cours des années 1990 allait populariser leur vision. D’un côté, la tentative d’assassinat de George Bush au Koweït en avril 1993 fut vécue comme un acte de guerre à l’encontre des États-Unis ; de l’autre, la répression des Kurdes irakiens à partir de mars 1991 renforça le rejet du régime irakien. Après les bombardements limités de 1993 et 1996, les États-Unis adoptèrent officiellement une politique de changement de régime à travers l’Iraq Liberation Act of 1998 : « It should be the policy of the United States to support efforts to remove the regime headed by Saddam Hussein from power in Iraq and to promote the emergence of a democratic government to replace that regime ». L’argument démocratique devint donc de plus en plus présent dans le discours américain. Bien que Bill Clinton ne l’évoqua pas au cours de l’opération Renard du désert, George W. Bush liait profondément désarmement et démocratisation de l’Irak sous l’influence des néoconservateurs de l’administration au cours de son discours à l’ONU en septembre 2002 [40]. L’opération Iraqi Freedom, débutée en mars 2003 dans un contexte international perturbé, devait donc être le premier pas vers la naissance d’un Irak démocratique [41].
36 L’exportation de la démocratie en Irak n’était alors pas pensée isolément : elle était la promesse d’une expansion du modèle démocratique et libéral américain dans toute la région et venait donc compléter l’action américaine en Afghanistan :
« The rise of democratic institutions in Afghanistan and Iraq is a great step toward a goal of lasting importance to the world. We have set out to encourage reform and democracy in the greater Middle East as the alternatives to fanaticism, resentment, and terror » [42].
38 Mais contrairement à l’Irak, la question de la démocratisation de l’Afghanistan ne fut pas immédiatement posée. Au moment du déclenchement de l’opération Enduring Freedom, les néoconservateurs n’étaient alors pas en position de force au sein de l’administration et ce furent des réalistes comme Colin Powell et des conservateurs jacksoniens comme Donald Rumsfled qui orientèrent ses objectifs initiaux : la destruction des camps d’entraînement terroriste et le renversement du régime taliban. Ce n’est qu’avec la montée en puissance des néoconservateurs à la fin de l’année 2001 que la démocratisation devint un objectif central de l’action américaine en Afghanistan [43]. Cette évolution fut alors saluée par Joe Biden et les internationalistes libéraux du Congrès [44]. Cette convergence de vues entre l’administration et les partisans de la démocratisation au Congrès amena à l’adoption de l’Afghanistan Freedom Support Act of 2002 débloquant d’importants fonds pour la reconstruction et la démocratisation du pays [45].
39 L’enlisement des États-Unis en Afghanistan et en Irak ainsi que les difficultés à voir naître des institutions démocratiques et libérales entamèrent le crédit de l’interventionnisme démocratique prôné par les néoconservateurs au cours de la première administration de George W. Bush. Aussi, les élections législatives et présidentielles de 2004 modifièrent sensiblement les rapports de forces politiques au détriment de ces derniers. La constitution de la nouvelle administration illustra ces changements : d’un côté, le président choisit Condoleezza Rice pour mener la politique étrangère du pays ; de l’autre, l’administration perdit ses deux principales figures néoconservatrices : Paul Wolfowitz et Richard Armitage. Le tournant réaliste se poursuivit dans les mois qui suivirent autour des dossiers afghan et irakien. La nomination de Robert Gates à la tête du département de la Défense allait en ce sens alors que le président souhaitait accélérer le processus de désengagement sur ces deux terrains d’opération. La question n’était alors plus la démocratisation, mais la viabilité de ces deux États après le départ des États-Unis et de leurs alliés. Cette réorientation symbolisait l’échec du messianisme démocratique et clôturait une période de la politique étrangère américaine. La promotion de la démocratie devint ainsi un élément secondaire dans le discours et la pratique politique des États-Unis, redonnant vie au postulat du « well-wisher » de John Quincy Adams après une période dominée par les missionnaires wilsoniens. Le moment post-guerre froide passé, la rhétorique de la paix démocratique laissa alors place à une politique plus classique de gestion des rapports de force internationaux dans un monde en voie de multipolarisation.
Notes
-
[1]
Intervention de James Baker lors de l’audition du Committee on Foreign Relations du Sénat, Foreign Policy Overview, S. Hrg. 102-510, 5 février 1992.
-
[2]
Pour un tableau général sur les politiques américaines de promotion de la démocratie voir Michael Cox, Timothy Lynch et Nicolas Bouchet, US Foreign Policy and Democracy Promotion, From Theodore Roosevelt to Barack Obama, London, Routledge, 2013.
-
[3]
Il s’agit des documents des Weekly Compilations of Presidential Documents ainsi que les National Security Strategy, National Security Directives, des discours des secrétaires d’État et à la Défense et des QDR.
-
[4]
Il s’agit des rapports et des auditions du Committee on Foreign Relations du Sénat et du Committee on Foreign Affairs de la Chambre des Représentants.
-
[5]
Joseph Nye, Soft Power : The Means to Success in World Politics, New York, Public Affairs, 2005.
-
[6]
George H.W. Bush, National Security Strategy of the United States, 1990, NSS-1990, 1er mars 1990.
-
[7]
George H.W. Bush, National Security Strategy of the United States, 1991, NSS-1991, 1er août 1991.
-
[8]
Bill Clinton, Address to the Nation on Implementation of the Peace Agreement in Bosnia-Herzegovina, WCPD, vol. 31, 27 novembre 1995.
-
[9]
George W. Bush, The National Security Strategy of the United States of America, 2002, NSS-2002, 17 septembre 2002.
-
[10]
Bill Clinton, Remarks at a Reception for Members of the Diplomatic Corps, WCPD, vol. 29, 15 juin 1993.
-
[11]
Robert Gates, World Forum on the Future of Democracy, 17 septembre 2007.
-
[12]
Bill Clinton, National Security Strategy of Engagement and Enlargment, 1996, NSS-1996, 1er février 1996.
-
[13]
Il fut président du National Intelligence Council de 1993 à 1994 puis assistant du secrétaire à la Défense pour les Affaires de sécurité internationale de 1994 à 1995.
-
[14]
Joseph Nye, Bound to lead. The changing nature of American power, New York, Basic Books, 1990.
-
[15]
Madeleine Albright, Sustaining Democracy in the Twenty-First Century, 18 janvier 2000.
-
[16]
Colin Powell, Preserving U.S. Global Leadership, 10 juillet 2001.
-
[17]
George W. Bush, Address Before a Joint Session of the Congress on the State of the Union, WCPD, vol. 40, 20 janvier 2004.
-
[18]
Intervention de Madeleine Albright lors de l’audition du Committee on Foreign Relations, Senat, Nomination of Secretary of State, S. Hrg. 105-36, 8 janvier 1997.
-
[19]
George H.W. Bush, Remarks on Presenting the Presidential Medal of Freedom to Lech Walesa and the Presidential Citizen’s Medal to Lane Kirkland, WCPD, vol. 25, 13 novembre 1989.
-
[20]
Bill Clinton, The President's News Conference With President Boris Yeltsin of Russia in Vancouver, WCPD, vol. 29, 4 avril 1993.
-
[21]
Pour plus de détails sur le fonctionnement de l’USIA et son rapport avec VoA, RFE/RL et Radio Martí voir Wilson Dizard, Inventing Public Diplomacy : The Story of the U.S. Information Agency, Boulder, Lynne Rienner Publishers, 2004.
-
[22]
George H.W. Bush, National Security Strategy of the United States, 1990, op. cit. : « Voice of America, Radio Liberty, and Radio Free Europe […] impact has been invaluable, and has contributed significantly to the changes now taking place in the Soviet Union, Eastern Europe, and elsewhere. »
-
[23]
« United States International Broadcasting Act of 1994 », Foreign Relations Authorization Act, FY94-FY95, Public law 103-236, 30 avril 1994.
-
[24]
Le président en nomme tous les membres et le secrétaire d’État le préside.
-
[25]
Richard Lugar, Foreign Relations Authorization Act, Fiscal Year 2004, S. Rpt. 108-39, 24 avril 2003.
-
[26]
George H.W. Bush, Remarks at a White House Ceremony Marking the Entry of the Peace Corps into Central Europe, WCPD, vol.26, 15 juin 1990.
-
[27]
George W. Bush, Address Before a Joint Session of the Congress on the State of the Union, WCPD, vol. 38, 29 janvier 2002.
-
[28]
À travers le FREEDOM Support Act, les États-Unis ont débloqué plus de 41 milliards de dollars entre 1992 et 2012 aux pays de l’ex-URSS.
-
[29]
Malgré une baisse au cours des années 2000, les aides du SEED Act et du FREEDOM Support Act représentaient encore 1 milliard de dollars en 2008.
-
[30]
Nicolas Bouchet, « Bill Clinton », dans Michael Cox, Timothy Lynch et Nicolas Bouchet, US Foreign Policy… op. cit., p. 159-177. À dollar constant, il chute de 14,1 milliards de dollars en 1989 à 12,6 milliards en 2000.
-
[31]
Millennium Challenge Act of 2003 in Consolidated Appropriations Act, 2004, Public law 108-199, 23 janvier 2003.
-
[32]
Le Millenium Challenge Account eut un budget annuel moyen de 1,5 milliards de dollars entre 2004 et 2008.
-
[33]
Le LIBERTAD Act prévoyait notamment de sanctionner certaines entreprises étrangères commerçant avec Cuba en leur refusant certains avantages douaniers.
-
[34]
Executive Orders n° 12775, n° 12779, n° 12853, n° 12872, n° 12914, n° 12917, n° 12920, n° 12922.
-
[35]
Voir Hossein Askari, John Forrer, Hildy Teegen et Jiawen Yang, Case Studies of US Economic Sanctions : The Chinese, Cuban, and Iranian Experience, Westport, Praeger, 2003, p. 19-22.
-
[36]
Bill Clinton, Conditions for Renewal of Most-Favored-Nation Status for the Peoples Republic of China in 1994, WCPD, vol. 29, 28 mai 1993.
-
[37]
Bill Clinton, Address to the People of Israel, WCPD, vol. 32, 5 mars 1996.
-
[38]
George W. Bush, Statement on the Presidential Election in Taiwan, WCPD, vol. 44, 22 mars 2008.
-
[39]
Bill Clinton, Remarks on the Nuclear Agreement With North Korea, WCPD, vol. 30, 18 octobre 1994.
-
[40]
George W. Bush, Address to the United Nations General Assembly in New York City, WCPD, vol. 38, 12 septembre 2002.
-
[41]
George W. Bush, Address Before a Joint Session of the Congress on the State of the Union, WCPD, vol. 41, 2 février 2005.
-
[42]
George W. Bush, Remarks on the Anniversary of Operation Iraqi Freedom, WCPD, vol. 40, 19 mars 2004.
-
[43]
Voir notamment l’intervention de Paul Wolfowitz lors de l’audition du Committee on Foreign Relations du Sénat, Afghanistan : Building Stability, Avoiding Chaos, S Hrg. 107- 708, 26 juin 2002.
-
[44]
Intervention de Joe Biden lors de l’audition du Committee on Foreign Relations du Sénat, Afghanistan : Building Stability, Avoiding Chaos, op. cit.
-
[45]
En 2002, elle représentait plus de 900 millions de dollars ; en 2003, 975 millions ; en 2004, 2,4 milliards ; en 2005, 4,7 milliards ; en 2006, 3,3 milliards ; en 2007, 9,8 milliards ; et en 2008, 5,7 milliards.