Couverture de LCN_132

Article de revue

Médias sociaux et associations : conjugaison réussie d’une communication fonctionnelle et relationnelle ?

Pages 51 à 74

Notes

  • [1]
    M. Thelwall (2009) catégorise les médias sociaux selon trois objectifs : la socialisation où les connexions sont souvent utilisées pour trouver et afficher des listes d’amis existants (Facebook, Twitter) ; le réseautage utilisé pour trouver de nouveaux contacts (Linkedin, Google+, Viadéo) ; et la navigation sociale où les connexions sont utilisées pour déployer des listes de contacts permettant l’accès aux ressources associées à ceux-ci (Instagram, You Tube). Certains médias sociaux peuvent se retrouver dans plusieurs de ces catégories.
  • [2]
    L’auteure souhaite que ses prénom et nom soient écrits en minuscules. Elle explique ses motivations sur son site : http://www.danah.org/name.html (consulté le 2/01/2016).
  • [3]
    Les définitions de harcèlement sont nombreuses et varient en fonction des auteurs. Comme le rappelle danah boyd (2016) : « l’inventaire établi par le Harvard Berkman Center for the Kinder and Braver world Project montre que les taux de harcèlement varient énormément selon la définition choisie. » (danah boyd, 2016, p. 251). Retenons ici la définition de Dan Olweus qui « définit trois composantes caractéristiques du harcèlement : l’agression, la répétition et le déséquilibre des forces. […] Accepter la définition de Olweus implique de reconnaître que des brimades isolées, des disputes ou des bagarres ponctuelles ne constituent pas du harcèlement. » (as cited in danah boyd, 2016, 253) Concernant le cyberharcèlement, nous sélectionnons la définition de Bill Belsey : « la cyber-intimidation est l’utilisation des technologies de l’information et de la communication pour adopter délibérément, répétitivement et de manière agressive un comportement à l’égard des individus ou d’un groupe avec l’intention de provoquer des dommages à autrui » (Belsey, 2002, 2).
  • [4]
    Le 0800 200 000 est un numéro gratuit, anonyme et confidentiel, disponible de 9h à 19h en semaine. Il apporte des réponses à toutes les questions en lien avec l’usage d’Internet, du mobile et des jeux vidéo (contacts dangereux, cyberharcèlement, usurpation d’identité, dépendance aux jeux vidéo, contrôle parental, etc.).
  • [5]
    Entretien semi-directif par téléphone, le 21 avril 2016.
  • [6]
    Source : http://www.asso-generationnumerique.fr/
  • [7]
    Sollicitée, l’association n’a pas donné suite à notre demande d’entretien. Les quelques mots reproduits sont dans la réponse que nous avons reçue par courriel.
  • [8]
    Génération numérique, « Qui sommes-nous ? Nos valeurs », https://www.youtube.com/watch?v=GqYTpnWsuNo, consulté le 8/06/2017
  • [9]
    Il possède son propre compte Twitter.
  • [10]
    Le site internet de l’association s’appelle Helpliz : https://helpliz.wordpress.com/solutions/. Nous utiliserons dorénavant ce nom quand nous parlerons de cette association.
  • [11]
    Entretien semi-directif par téléphone, le 6 juin 2016.
  • [12]
    Deux des jeunes qui témoignent dans le reportage animent la page Facebook « Harcèlement Scolaire : venez briser le silence » vers laquelle renvoie le site internet de l’APHEE.
  • [13]
    Le mouvement publie la revue Vie sociale et traitement (disponible sur le portail Cairn).
  • [14]
    http://www.cemea.asso.fr/IMG/pdf/charte-mediasCEMEA.pdf, consulté le 02/04/2016.
  • [15]
    Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur.
  • [16]
    Brevet d’aptitude aux fonctions de directeur. Les titulaires du BAFA et du BAFD sont qualifiés de « volontaires » pour les distinguer des professionnels de l’animation titulaires d’un BPJEPS (brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport) ou d’un DEJEPS (diplôme d’État de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport).
  • [17]
    On écrira par la suite pôle médias.
  • [18]
    Entretien semi-direct réalisé en face à face, le 4 mai 2016.
  • [19]
    Nous invitons le lecteur à consulter le numéro de Communication & Langages consacré à « La communication revisitée par la conversation », n° 169, 2011.
  • [20]
    http://www.associations.gouv.fr/10742-le-numerique-au-service-des.html, consulté le 28/06/2016 et http://www.rezolutionsnumeriques.org/page/28602-presentation, consulté le 28/06/2016.

1. Introduction

1 Facebook, Twitter, Google+, Instagram, Snapchat, You Tube, LinkedIn sont des médias sociaux devenus incontournables en France. Ce terme regroupe une large gamme de services web et mobiles qui permettent [1] notamment à des socionautes de participer à des échanges en ligne, de diffuser du contenu (texte, image fixe ou animée) créé ou non par ces derniers, de maintenir une présence, de communiquer, d’interagir en ligne ; et bien entendu de se joindre à des communautés dites virtuelles (Proulx, 2011 ; Thelwall, 2009 ; boyd [2] & Ellison, 2007). Ces dispositifs sont dits sociaux parce qu’ils incitent le socionaute à être à la fois producteur et usager de contenus. Il est difficile de dresser une cartographie stable de ces médias sociaux puisqu’ils sont en constante et rapide évolution.

2 Depuis quelques années, les associations intègrent et utilisent ces médias sociaux à leur communication. Ces usages se banalisent comme le montrent quelques études (Bazin & Mollet, 2014, Bouquillion et al., 2011, Génération Generali, 2013, Digimind, 2015). Ces chercheurs et études dressent trois grands types de conclusions. Pour les associations, les médias sociaux deviennent des moyens de communication majeurs en complément de leurs sites corporate (Bazin et Mollet, 2014 ; Bouquillion et al., 2011). Ainsi, elles créent des pages Facebook, des comptes Twitter, des comptes Instagram, des comptes Snapchat et/ou des chaînes YouTube. Ces médias sociaux peuvent être utiles pour faire connaître leurs projets, récolter des fonds, animer une communauté ou moderniser la gestion de l’association, diffuser une image attractive, etc. L’intérêt de ces outils numériques réside notamment dans leur réponse aux besoins et missions de chaque association (Bazin et Mollet, 2014 ; Bouquillion et al., 2011), en particulier concernant la diversification de leurs supports de communication. Ainsi, les associations apprennent à adapter leur communication en fonction des caractéristiques et des fonctionnalités de chaque média social (Bazin et Mollet, 2014 ; Bouquillion et al., 2011). C’est pourquoi, au-delà de ces généralités, c’est au cas par cas qu’il faut analyser le recours au web 2.0 et aux techniques de communication afin d’identifier les enjeux incontournables de leur communication.

3 Dans cet article, les usages des médias sociaux par des associations intervenant dans le domaine de l’éducation aux écrans sont étudiés de manière empirique. Plus particulièrement, nous souhaitons explorer et comprendre les transformations que les médias sociaux occasionnent aux techniques de communication des associations pour prévenir et/ou soutenir des jeunes en situation de cyberharcèlement [3]. Ici, l’usage de ces médias sociaux apparaît comme paradoxal puisque ces associations les utilisent comme outil de lutte et les considèrent comme « vecteur » de risques et de vulnérabilité. Aussi, nous posons la question de recherche suivante : comment des associations qui éduquent aux écrans utilisent les médias sociaux pour leur communication ? Cette question permet d’interroger les objectifs et stratégies de communication d’acteurs qui identifient cet objet comme porteur de risque.

4 Nous supposons que cette communication sur les médias sociaux nécessite une complémentarité de la communication fonctionnelle (basée sur les principes du marketing) et de la communication relationnelle (fondée sur la participation et la conscientisation) (Carion, 2010, 193). La première « se fonde sur l’idée d’un partage en vue d’intercompréhension et de construction de significations communes. Elle implique une participation active et consciente des individus inscrits dans la communication. Il s’agit d’atteindre une relation de véritable réciprocité et d’engagement mutuel et conscient » (Dacheux, 1998 as cited in Carion, 2010, 192). La seconde « est définie par […] les besoins de communication des économies et des sociétés ouvertes, tant pour les échanges de biens et de services que pour les flux économiques, financiers ou administratifs. Les règles jouent ici un rôle […] important [dans une perspective] d’efficacité liée aux nécessités ou aux intérêts » (Wolton, 1997, 17). Par conséquent, les différentes fonctionnalités proposées par les médias sociaux introduisent de nouvelles formes de communication. Les interactions avec le ou les destinataires du message font naître une conversation (Adamy, 2013). Or, l’échange, le partage, la proximité et la découverte de l’autre qui constituent cette relation font également partie des valeurs associatives. Dès lors, il peut sembler légitime de penser que les médias sociaux vont permettre de poursuivre ce qui s’est engagé dans la vie réelle.

5 Nous choisissons quatre objets d’étude : des pages Facebook, des comptes Twitter, des comptes Google+ et des chaînes YouTube d’e-enfance, Génération numérique, APHEE et CEMÉA de Basse-Normandie sur une période de 10 mois (du 1er septembre 2015 au 8 juillet 2016). Pour mettre à l’épreuve cette hypothèse, notre enquête qualitative combine deux techniques de recueil de données : l’observation des médias sociaux de ces quatre associations et des entretiens semi-directifs centrés auprès des responsables des associations. Pour notre recueil de données sur les médias sociaux, la méthode de l’observation est mise en œuvre pour nous centrer sur les « activités, les interactions et les pratiques qui s’y développent » (Stenger et Coutant, 2010). L’analyse de contenu porte principalement sur les posts ou billets, les tweets et les images fixes ou animées véhiculées par ces médias sociaux : publicisation d’actions en cours ou à venir, appels à interagir, à participer à des actions, mise en place de collectif, prise de parole, etc. L’objectif des entretiens est de recueillir des données sur les objectifs, moyens et stratégies de communication pensés pour ces médias sociaux. En interrogeant les responsables associatifs sur les attendus et effets souhaités de leur communication, à la fois sur leurs publics et sur leurs bénévoles, nous pouvons analyser la relation entre les intentions et les réalisations. Le recueil du point de vue de ceux qui construisent les messages permet par conséquent de cerner leurs intentions. Cette stratégie vérifie la justesse, la stabilité des résultats produits et les corrobore. Cette recherche dite communicationnelle et sociologique a pour objectif d’apporter une compréhension globale de cette évolution technologique et ses divers enjeux pour le monde associatif.

2. Présentation et description des quatre associations étudiées

2.1. e-enfance

6 e-enfance (ONG reconnue d’utilité publique et agréée par le ministère de l’Éducation Nationale (septembre 2005)) se positionne en faveur des technologies. Elle comporte 8 salariés et 15 volontaires du service civique. Ces derniers sont des jeunes de 18-25 ans possédant une bonne connaissance d’Internet et des médias sociaux. Au moment de notre enquête, son logo est un cœur vert sur un fond rose qui se forme à partir d’un @. Sa mission est de permettre aux enfants et adolescents de se servir des TIC (technologie de l’information et de la communication) avec un maximum de sécurité, de sensibiliser sur les risques d’Internet vis-à-vis des enfants et de conseiller les parents pour leur permettre d’exercer une autorité en tant que « cyber-parent ». Elle propose des interventions en milieu scolaire et des formations sur les bons usages d’Internet et les risques éventuels comme le cyberharcèlement, le cyber-sexisme et les autres formes de cyber-violence. Elle gère aussi la ligne d’assistance : Net écoute [4]. Grâce à des partenariats avec des entreprises (Google, Facebook) et des ministères (Éducation nationale, Matignon), l’association est un acteur important dans le domaine de la protection de l’enfance sur Internet.

2.1.1. Le responsable de la ligne Net-écoute

7 Selon le responsable de la ligne Net écoute [5] : « Les réseaux sociaux sont pour faire-savoir et proposent des ressources. C’est une visibilité supplémentaire ». La cible, « c’est tout le monde : enseignants, ados, parents, journalistes ». « Internet, c’est un outil de socialisation. Il faut apprendre à l’utiliser ». Il aborde à deux reprises la distinction entre risque et danger lors de l’entretien. Il explique que « cette page est dédiée aux échanges et commentaires des internautes sur le harcèlement scolaire, et notamment du cyberharcèlement. Elle est animée par e-enfance sous le parrainage du ministère de l’Éducation nationale et avec le soutien de Facebook ». Ce sont les salariés qui répondent aux posts et aux tweets des socionautes. La modération ici est très importante : « bien entendu, il existe un contrat de base respectant nos principes ». Pour lui, « Facebook et Twitter fonctionnent comme une revue de presse ». Selon lui, « Facebook et Twitter s’appuient sur le site ». Il précise « Internet, c’est bien, c’est un outil incontournable. Nous conseillons sans drame, sans dramatisation d’Internet ». C’est ce message qui est reproduit via Facebook et Twitter. Il souligne que « l’association vit une restructuration interne et que la gestion des réseaux sociaux n’est pas leur priorité actuelle ».

2.1.2. Le site corporate

8 Cette page a pour nom « Association e-enfance, organisation non gouvernementale (ONG) ». De nombreux outils de prévention et des ressources précieuses sont présents : faire un don en ligne (action de fundraising). Son slogan est « Le net qui laisse toutes ses chances à l’enfance, e-enfance opère la ligne nationale Net écoute 0800 200 000. Pour toutes vos questions sur la bonne utilisation d’internet, les appareils mobiles et les jeux-vidéo ». Il comporte cinq onglets : accueil/association/ressources/contact. Au centre de cette page d’accueil, figurent trois blocs : L’association/Interventions et formations/Net-écoute.

2.1.3. La page Facebook

9 Nous remarquons en premier lieu le nom de cette page « Association e-enfance, organisation non gouvernementale (ONG) ». Cette mention indique l’identité de l’énonciateur et ce nom donne un sceau de crédibilité à cette page. Nous trouvons en haut le bandeau bleu accompagné du logotype Facebook et le portrait de profil (à gauche) de l’association. Ils sont horodatés et rédigés dans un style simple. Elle comporte cinq onglets : Journal/à propos/photos/ j’aime/Plus (vidéos et newsletter). Le logo est présent, marqué ONG et cette page est certifiée (V bleu) comme une page authentique. Avec comme slogan « l’association de lutte contre le cyberharcèlement ». Les billets, de 30 à 60 mots en moyenne, sont accompagnés de visuels fixes ou animés. Les billets sont en général classés et comportent une titraille/étiquette de type « Vous avez la parole ! », « Le saviez-vous ? », « Les campagnes de communication », de commentaires (encouragements, conseils, question, etc.), et de mentions « j’aime ». La fréquence des billets est très irrégulière. Elle relaye des études françaises et étrangère (sexto…), publie un agenda (Safer Internet Day), lance des campagnes de communication et relaye des campagnes de communication étrangères (Unicef, Suisse, clip interactif de Rose Carpet, par exemple), renvoie vers Net-écoute ou vers des forums (MadMoizelle), donne des conseils aux cyber-parents, publie des messages liés à des rythmes sociaux comme souhaiter la bonne année, consolide leurs actions (rôle des interventions en 2015), publie des témoignages (petite fille fan de Star Wars, d’un youtubeur handicapé) et change de photos de profil (en décembre, en novembre suite aux attentats du 13 novembre à Paris). Début juillet, le visiteur peut lire : « Désolé, ce contenu n’est pas disponible actuellement. Le lien que vous avez suivi a peut-être expiré ou la page n’est peut-être accessible qu’à une audience dont vous ne faites pas partie ». À notre demande, la directrice de l’association nous répond : « Absolument, elle a été piratée c’est-à-dire que nos droits d’administrateur ont été retirés et plus de mots de passe. On n’a plus les droits dessus et notre page est supprimée. Nous entamons une procédure avec Facebook. Elle est fermée contre notre volonté. On va porter plainte et ensuite nous serons à nouveau présents sur Facebook. » Une nouvelle page est ensuite créée.

2.1.4. Le compte Twitter e-enfance/Net-écoute

10 Nous observons en premier lieu le nom de cette page « e-enfance ». Cette page comporte la même architecture que les autres comptes Twitter. Ce sont principalement des messages courts, accompagnés de photos sur des événements futurs (mardi 9 février 2016, le Safer Internet Day 2016 - événement mondial de promotion d’un meilleur Internet pour les jeunes internautes), des événements passés, des photos de leurs actions, des re-tweets de partenaires, des news des partenaires (message de la ministre) et l’actualité de certains partenaires. C’est un fil d’actualité avec une fréquence de publication irrégulière et variable : de plusieurs fois par jour à plusieurs fois par semaine en fonction des événements. Il y a eu une interruption des tweets entre le 10 février 2016 et le 16 juin 2016.

2.2. Génération Numérique

11 Génération Numérique est une association spécialisée dans les problématiques liées aux usages numériques et à l’éducation aux médias. Elle fait suite à une première association nommée « Calysto ». Elle « promeut les usages des outils numériques sans les stigmatiser ni les diaboliser, met en garde contre les risques qui y sont liés et cherche à développer l’esprit critique des utilisateurs par des débats » [6]. On retrouve la volonté de montrer également les côtés positifs d’Internet. L’association propose la réalisation d’actions auprès des mineurs aussi bien dans les établissements scolaires que dans les structures accueillant du jeune public, et des adultes qu’ils soient parents, professeurs ou professionnels de l’éducation (assistant d’éducations, infirmiers, etc.). L’association estime que « pour toucher réellement le public jeune et l’alerter sur les risques, un DVD, un site, un fil Twitter ne fonctionnent pas ! Seule l’éducation marche. Ainsi donc, nous n’ayons créé aucun outil de communication virtuelle pour traiter de ce sujet et misons tout sur la présence d’éducateurs auprès des publics jeunes, dans leurs classes » [7].

2.2.1. Le site corporate

12 Tout en haut de la page d’accueil du site se trouve le logo. Il se compose de quatre carrés de couleur bleue et blanche. Le carré supérieur gauche représente de manière figurative un soleil au rayon bleu sur fond blanc. Dans le carré inférieur droit est dessiné un point et deux quarts de cercle l’un sur l’autre. Ce dessin rappelle le logo du symbole wifi. En haut de la page d’accueil nous trouvons un bandeau bleu avec cinq items : « accueil », « nos actions », « qui sommes-nous », « presse » et « contact ». En dessous, sur les 2/3 de l’écran, trois photos défilent. Elles montrent les intervenants devant un amphithéâtre ou une classe. A côté, nous trouvons quatre rectangles : les trois premiers renvoient vers les actions proposées et le quatrième présente en une phrase l’association. Centrés entre les photos et ces quatre rectangles, deux autres rectangles renvoient vers des études réalisées par l’association. Un bandeau se trouve en bas de page avec les coordonnées de l’association.

2.2.2. Le compte Google+

13 À la fin de la période d’étude, ce compte comporte 19 abonnés et reprend le visuel présent sur son site corporate. Le slogan d’accroche est « Association experte en matière de formation et d’information aux enjeux et aux risques numérique ». Un post publié le 24 février 2016 représente le logo de Génération numérique.

2.2.3. La Chaîne YouTube

14 Pendant notre observation, il n’y a pas eu de vidéos postées. Pour les 10 ans, nous trouvons une vidéo intitulée « CALYSTO présente : Génération numérique, 10 ans d’éducation aux bons usages » ajoutée le 24 mars 2014 d’une durée de 3 :37 minutes et comptabilisant 1094 vues [8]. La vidéo est publiée sur la chaine YouTube de l’association la Voix de l’enfant. La vidéo se décompose en huit séquences qu’entrecoupent des diapositives avec des titres ou des chiffres, des interviews d’élèves et d’un principal de collège, et quatre extraits d’une séance de sensibilisation dans une classe. La première séquence, introductive, montre des adolescents (12-13 ans max) qui entrent dans une classe. Ce passage est suivi des trois diapositives avec le nom de l’association, le titre de la vidéo et des chiffres sur les 10 ans de sensibilisation. La deuxième séquence porte sur les risques et le sentiment d’impunité lié à l’utilisation des médias sociaux. La troisième séquence présente les équipements numériques utilisés par les jeunes. La quatrième traite des évolutions des outils disponibles sur le Web pour échanger, la cinquième des conséquences sur la relation parent-enfant, la sixième aborde la transformation du rapport à l’autre, la septième l’amplification des problématiques liées au harcèlement via Internet. La séquence de conclusion se compose de quatre diapositives. La première présente le logo de l’association avec la phrase « l’éducation numérique c’est notre affaire ». Le mot notre est barré en rose. Il est écrit en dessous « votre » de la même couleur. La deuxième diapositive comporte l’ensemble des logos partenaires. La troisième reprend le logo de Calysto. Le mot « merci » est écrit en dessous. La dernière diapo reprend la même présentation. L’inscription est cette fois : « rendez-vous dans 10 ans… ».

2.3. APHEE

15 L’A.P.H.E.E. est une association type loi 1901 et a pour mission la promotion d’initiatives visant à prévenir les phénomènes de harcèlement et de brimades entre élèves. C’est une association qui aide les équipes pédagogiques à affronter le harcèlement. Ces actions se font notamment par l’information et la sensibilisation du public, la mise en œuvre d’actions de formation des élèves et des personnels des établissements scolaires et la conception et l’édition d’outils de formation et d’information. Son président [9] et son vice-président sont respectivement professeurs de philosophie et conseillers d’éducation dans des lycées de l’académie de Clermont-Ferrand. Ils créent en juin 2007 l’Association pour la Prévention des phénomènes de Harcèlement Entre Élèves (APHEE) et le site www.harcèlement-entre-elèves.com. Elle comporte environ 100 bénévoles (enseignants, chefs d’établissement, i.e.). Par trimestre, elle propose en moyenne 8 à 10 formations. Elle intervient principalement dans les collèges et lycées, plus rarement dans les écoles primaires. L’association a un partenariat avec une autre association : l’Association de Lutte Contre le Harcèlement [10].

2.3.1. Le responsable

16 Son responsable [11] présente l’APHEE ainsi « ses missions sont de développer des outils de prévention pour lutter contre le harcèlement. Elle propose des formations et des méthodes dont la méthode Pikas ». Il poursuit : « le but premier est de faire connaître le harcèlement, nous étions les premiers en France. La valeur première est le respect de l’élève ». Il explique que son association n’a pas de stratégie de communication : « nous n’avons pas de stratégie de communication et pas de publicité, on nous connaît de bouche à oreille. Nous ne sommes pas à la recherche de notoriété. Notre association et le site sont adressés avant tout aux professionnels ». Il souligne : « nous n’avons pas de page Facebook. En revanche, nous renvoyons et partageons la page Facebook de l’association Helpliz. Cette page s’adresse principalement aux victimes en publiant de nombreux témoignages […] Si nous avions les moyens, nous créerions une page Facebook à destination des victimes ». Il insiste sur ce point : « j’ai une page Facebook et un compte Twitter personnels, ce sont des relais d’articles […] Oui, on peut dire que c’est un complément, un relai voire un éclairage complémentaire à notre association ». Il conclut ainsi : « en matière de lutte contre le harcèlement, les réseaux sociaux sont essentiellement des supports pour les professionnels. C’est un moyen de se faire connaître et de relayer des textes. C’est en quelque sorte un fil d’information ».

2.3.2 Le Site corporate

17 Ce site créé en avril 2006 se nomme « harcèlement et brimades entre élèves. Le site de l’association de lutte contre la prévention de phénomènes de harcèlement ». Il comporte neuf onglets (à gauche) : Accueil/ Qu’est-ce que le harcèlement ?/ APHEE/ Enquête sur le phénomène/Témoignages/ Points de vue/ Le harcèlement et la littérature/ A qui s’adresser ?/ Actions d’établissements. À droite, se trouve l’onglet News qui comporte un renvoi vers une page Facebook, trois couvertures d’ouvrages sur le harcèlement et un renvoi vers une émission de télévision (France 2). Ce site comporte deux photographies centrales. On trouve en haut à droit le logo : APHEE sur un fond bleu entouré de noir. Le site est le résultat de plusieurs années de travail. Son objectif est de mutualiser tout ce qui se fait localement pour lutter contre le harcèlement. Le site s’adresse aux professionnels pour qu’ils trouvent des ressources qui peuvent les aider dans leurs pratiques mais il s’adresse aussi aux victimes et à leur famille. Ce site propose une série de ressources : des études de cas, des vidéos, des articles, des liens sur le web et rend compte de certaines initiatives prises par des enseignants dans leur classe. Cette base de données est mise à la disposition de tous ceux qui souhaitent s’investir dans la prévention du harcèlement.

2.3.3 La Page Facebook

18 APHEE n’est pas présente sur Facebook. En revanche, elle renvoie vers la page Facebook de l’Association de Lutte Contre le Harcèlement (décembre 2013), créée par un jeune en recherche d’orientation et d’emploi et ancienne victime de harcèlement scolaire. À partir du lien, nous ouvrons cette page « à propos » pour comprendre qu’il s’agit d’un partenariat. Le mot « Harcèlement », écrit en capitales noires et de travers, comme s’il avait été écrit à la main, est inscrit sur le bandeau. Il est accompagné d’un logo représentant une main ensanglantée, en dessous de laquelle est écrit « Stop ! ». Il est suivi d’un slogan d’accroche « Harcèlement scolaire : venez briser le silence, communauté ». La page comporte cinq onglets : Journal/à propos/photos/j’aime/Plus (vidéos et newsletter). Sa photographie de couverture représente de cour de récréation avec des enfants. Il est précisé qu’il s’agit d’une communauté. La page comporte six types de posts : des messages d’étudiants qui recherchent des personnes souhaitant témoigner (entre 130 et 160 mots), des partages de photos, de vidéo, d’articles de presse ou d’annonce de colloques avec peu ou pas de texte (maximum 3 lignes), une présentation du n° vert « 3020 » et de son intérêt en 300 mots, des annonces de sortie de livres d’anciennes victimes (entre 80 et 200 mots), des annonces vers d’autres pages liées au harcèlement scolaire ou au harcèlement (entre 30 et 60 mots) et des témoignages qui peuvent être assez longs (parfois plus de 700 mots). 4570 personnes aiment la page au 1er juin 2016. La fréquence de publication des posts est irrégulière (deux fois par jour à une fois par semaine).

2.3.4 YouTube

19 Elle comporte trois vidéos d’une durée de quelques secondes à quelques minutes. La première vidéo est datée du 7 février 2015 (4 minutes et 6 secondes). Elle est vue 1066 fois. Il s’agit d’un extrait du journal télévisé de France 2. Cette première vidéo présente des témoignages d’élèves [12] harcelées et l’action menée par le responsable dans son établissement, avec une interview de celui-ci. La deuxième vidéo (18 secondes) reprend l’interview de la première vidéo. Elle est vue 64 fois. La troisième vidéo est également un extrait d’une émission de France 2 où ce responsable est présent. Elle est datée du 11 février 2015 (3 minutes et 34 secondes). Il s’agit d’un extrait de l’émission Infra-rouge du 10 février 2015. Dans ce dernier extrait, il présente la méthode Pikas et le suivi réalisé auprès des élèves. La parole est ensuite donnée à la ministre de l’Éducation qui explique que ce type d’action n’est pas isolé.

2.4. L’association CEMÉA de Basse-Normandie

20 Les CEMÉA sont un mouvement national d’éducation nouvelle, fondée sur les principes de l’éducation populaire. Cette association nait en 1937 à la suite du Front populaire. Depuis 1966, ce mouvement est reconnu d’utilité publique et soutenu notamment par les ministères de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, de l’Action sociale, de la Culture et de la Communication. Leurs domaines d’intervention sont l’éducation, l’animation, la santé, l’action sociale ainsi que la recherche scientifique [13]. Les CEMÉA s’organisent dans un réseau présent au niveau régional, national, européen et international. Le sous-titre « l’élan formation », qui apparait sur le logo en dessous du sigle du nom, montre leur volonté de s’inscrire dans une pédagogie active. Concernant l’éducation aux médias, les CEMÉA se sont doté d’une « Charte Médias, éducation critique et engagement citoyen » [14] depuis plus de 20 ans. « Former des citoyens à l’heure du numérique » est le premier grand thème abordé par cette charte. Pour la région étudiée, la Basse-Normandie, les CEMÉA se divise en sept grands pôles : Formation BAFA [15]-BAFD [16]/ formations professionnelles/ formation continue/ pôle culture/ secteur social/ pôle « médias, éducation critique, engagement citoyen » [17] / Territoire école. Le conseil d’administration est composé de bénévoles. Les principaux partenaires au niveau régional sont l’Éducation nationale, la région, les autres CEMEA, le centre régional d’information jeunesse, la CAF, la CNAF, les conseils départementaux et les autres associations et fédération d’éducation populaire.

2.4.1 Le responsable et la communication via les médias sociaux

21 Le responsable [18] du pôle média explique que « se démultiplier, c’est s’éparpiller dans les perspectives ». Il insiste sur ce point : « Les photos et vidéos sont importantes car on est dans une société de l’image. Elles permettent une meilleure accroche. Il faut prendre en compte les habitudes. D’où le principe « 3 phrases, une image ». Il affirme que « 15 lignes sur ce type de format, c’est trop long » car « on est dans l’immédiat » avec ces supports. La page est aimée par plus de 4000 personnes morales ou physiques. Concernant cette page, le responsable du pôle médias rappelle la différence entre profil et page sur les médias sociaux : « notre page Facebook, c’est une entité morale ».

2.4.2 Le site corporate

22 La page d’accueil reprend les sept grands pôles dans un bandeau de couleur noire en haut de page auxquels s’ajoute une rubrique généraliste « découvrir les CEMÉA ». Sur le côté gauche, une bande comprenant plusieurs rectangles permettent de « rechercher une formation BAFA-BAFD », d’adhérer à l’association, de découvrir les actualités de l’association, de renvoyer vers la page Facebook, de présenter les coordonnées de l’association et un accès rédacteur. L’espace central annonce différentes actions tels que les formations d’animateurs volontaires et professionnels.

2.4.3 La page Facebook

23 Nous trouvons les cinq onglets : journal/ A propos/ photos/ avis/ plus (mention j’aime et vidéo). Les billets se composent le plus souvent d’une photo d’action ou d’un prospectus qui renvoie vers le site internet de l’association. Le verbatim des posts se limite aux dates et horaires des actions relayées. Les posts ont pour fonction de transmettre des informations, sans inviter les internautes à les aimer, partager ou commenter. D’ailleurs, peu de posts font l’objet de commentaires (seulement deux au 24/04/2016). Tous les pôles de l’association territoriale diffusent des informations sur la page Facebook. Le plus grand nombre de posts est réalisé par le pôle BAFA-BAFD. Ces formations sont importantes en nombre, à la fois pour des raisons historiques et financières. Le pôle le moins présent sur Facebook n’est autre que le pôle médias (10 posts pour la période étudiée). L’onglet « A propos » rappelle les cordonnées de l’association.

2.4.4 Le Compte Twitter

24 Au 26 avril 2016, 12 tweets sont publiés et donnent des informations que l’on trouve également sur Facebook. Il y a eu une interruption de l’usage de ce canal d’information entre le 21 décembre 2015 et le 25 mai 2016. Quatre tweets sont postés sur la dernière période. La raison évoquée lors de l’entretien avec le responsable du pôle médias est le temps à consacrer à ces modes de communication.

2.4.5 Google+

25 Deux posts ont été publiés en janvier 2014 (hors de la période étudiée). L’image du logo de l’association constitue le premier post. Le second, est un bandeau avec des images des différents secteurs de l’association et une phrase d’accroche : « accompagner les projets des acteurs en Basse-Normandie ». Ces deux posts ont une visée d’auto-promotion. La page est suivie par trois abonnés.

3. Résultats d’analyse

26 Nous relevons des traits récurrents et des caractères communs au-delà des différences de moyens, de modes de fonctionnement et des outils de communication des quatre associations. L’analyse de ces données mises sous tableau permet trois constats majeurs liés aux contenus numériques via ces médias sociaux : communiquer, partager et animer une communauté « auto-centrée » (Bazin et Mollet, 2014). Pour construire la description de ces résultats, les grilles proposées par Ertzscheid et al. (2013) sont adaptées à notre recherche.

3.1. Fonction d’agenda médiatique

27 Notre étude (cf. tableau 1) montre qu’ici Facebook, Twitter, Google+ et YouTube sont des canaux de diffusion et d’information pour les associations (Bouquillion et al., 2011). Les outils numériques sont avant tout destinés à communiquer en interne avec les adhérents, comme dans les cas d’auto-promotion, faire connaître l’association, communiquer sur des évènements passés, présents et à venir (en direction des citoyens, des adhérents et des bénévoles plus impliqués), se faire connaître et renvoyer une image attractive.

Tableau 1. Outils informationnels

Tableau 1. Outils informationnels

Tableau 1. Outils informationnels

28Par exemple, e-enfance, CEMÉA-BN et APHEE annoncent des événements, valorisent de l’activité de ses membres, sensibilisent le public, mettent en perspective des conversations, diffusent des informations diverses (les déplacements, le programme, l’agenda, le calendrier, etc.), diffusent des messages et des campagnes de prévention, de sensibilisation, et relaient leurs messages de sensibilisation (Bazin et Mollet, 2014).

29 C’est principalement une activité événementielle, en quelque sorte, un agenda médiatique diffusé en quasi-temps réel (par exemple : « aujourd’hui a lieu, à 16h »). L’impact est reconnu en termes de notoriété et de crédibilité vis-à-vis du grand public et des partenaires financiers publics et privés (Bazin et Mollet, 2014). Cette fonction d’agenda médiatique via les médias sociaux prolonge les actions hors-ligne de ces associations.

3.2. Fonction de partage

30 Le deuxième constat relève une notion de partage. Ici, les médias sociaux observés et analysés permettent de partager des données (articles, informations, photos, vidéos, etc.), faire grandir et connaître un événement, donner de l’écho à un événement et rendre surtout « viralisable » un contenu.

Tableau 2. Outils de partage

Tableau 2. Outils de partage

Tableau 2. Outils de partage

31Nos analyses sont corroborées par l’étude de Bouquillion et al., 2011 : « enfin, les réseaux sociaux permettent de bénéficier un effet de viralité grâce aux interconnexions entre leurs membres. En publiant des contenus intéressants et pertinents, ils sont repris par les personnes qui vous lisent, puis par ceux qui les lisent et ainsi de suite… Ils deviennent des newsrooms où les associations publient des communiqués de presse adaptés au format et aux contraintes rédactionnelles de Facebook et de Twitter. Ces actions viennent compléter les autres actions de communication » (Bouquillion et al, 2011, 5). C’est ce que nous constatons avec e-enfance, qui partage six vidéos et huit études sur Facebook (cf. tableau 2). Ce partage a pour but de « co-produire » un contenu viralisable à moindre coût et d’améliorer le référencement (en postant sur Twitter des liens qui mènent aux pages de leur site).

3.3. Fonction d’animation

32 Le troisième constat met en lumière un canal d’animation pour les membres et les bénévoles en créant du lien, de la relation, voire de la « conversation » [19]. Par exemple, e-enfance et APHEE vont solliciter les socionautes qui aiment leur page, demander leur avis sur certains sujets, poser des questions, faire voter (mini-sondage pour e-enfance), échanger avec leurs adhérents, leurs visiteurs ou leurs followers et/ou bénévoles. Le mode de l’interpellation est utilisé pour cela, comme le montre le tableau 3. Via ces médias sociaux, elles font connaître leur organisation en dynamisant leur communauté. Néanmoins, nous remarquons que cette communauté est « auto-centrée » (Bazin et Mollet, 2014) c’est-à-dire qu’elle est destinée à des professionnels et/ou à toucher les individus déjà intéressés par la question de prévention et harcèlement en ligne. Ces messages ont une visée informationnelle et pédagogique, et non personnelle (exception pour APHEE/Helpliz). L’enquête menée par Bazin et Mollet (2014) le confirme : « 13% des associations communiquent en circuit fermé, on pourrait parler de communication « auto-centrée » (2014, 9).

33 Ces quatre associations utilisent les médias sociaux pour communiquer, partager et d’animer une communauté « auto-centrée » (Bazin et Mollet, 2014). Aux yeux des responsables, il semble difficile d’attirer de nouveaux bénévoles, via les médias sociaux. Pour Bazin et Mollet « les outils numériques utilisés donnent tout à fait satisfaction quant aux effets favorables espérés sur l’image de l’association et sur l’information du public. […] L’implication des adhérents, celle des bénévoles ainsi que leur augmentation, et la mobilisation des élus ne sont pas (encore) à la hauteur des objectifs recherchés. Aujourd’hui, les outils numériques sont nécessaires mais ne sont pas suffisants pour susciter l’adhésion ou un engagement plus fort et que le montant des dons, les attentes ne sont pas encore totalement satisfaites » (Bazin et Mollet, 2014, 31). En outre, l’interpellation est le mode d’animation de communauté le plus fréquent sur Facebook pour trois des associations étudiées. Cependant, si l’on prend en compte l’ensemble des billets, ce mode de communication est en fait peu présent. Ces données sont donc à relativiser. Twitter, qui engage un jeu de ping-pong, est ici peu ou pas utilisé.

4. Discussions

34 Quatre éléments ressortent de cette étude : la relation entre communication fonctionnelle et communication relationnelle, l’émergence de la mutualisation des associations et la question d’éthique.

4.1. De la nécessité d’une communication fonctionnelle

35 Pour les CEMEA de Basse-Normandie, Génération numérique, APHEE et dans une moindre mesure e-enfance, la faible présence sur les médias sociaux nous conduit à penser qu’ils sont des objets paradoxaux pour les associations qui luttent contre le harcèlement en ligne. En effet, ils connaissent les limites de ces outils et les conséquences d’un mauvais usage. Sans s’autocensurer, ils définissent une politique stricte qui les conduit à une communication plutôt de nature fonctionnelle (Nguyen, 2005). Ce sont bien des outils de communications formelles (Bouquillion et al., 2011). Cette communication via les médias sociaux vise à mettre en évidence et à légitimer l’image de leur action (Bouquillion et al., 2011). Elle se fait aussi pour renforcer les liens avec des acteurs du terrain local (bénévoles), même s’ils ne sont pas sollicités pour réagir, et nationaux (ministère, partenaires économiques, autres associations, par exemple). Elle permet aussi de rendre visible (Bouquillion et al., 2011) et créer de la notoriété et de la visibilité. Il n’existe pas de « conscientisation permanente » (Carion, 2010) des publics. À travers des billets, des tweets, des re-tweets, des visuels fixes ou animés, le destinataire peut prendre connaissance des différentes actions menées par l’association et des contextes liés à celles-ci. Ainsi, elles accordent via ces deux médias sociaux une place de plus en plus importante à l’agenda médiatique de l’association et de ces partenaires (Carion, 2010). Nous constatons ici une activité événementielle importante avec des publications régulières de visuels divers (vidéos, photographies, renvois vers des campagnes, i.e.). Les socionautes ne sont pas laissés au repos et sont fréquemment exposés à de nouvelles tentations (événements) ou de nouvelles tensions pour les maintenir dans un état de perpétuelle, régulière et constante désaffection (Bordas, 2012) via Twitter. Ces associations via les médias sociaux offrent au socionaute un contenu et un « processus d’itération et de story telling dynamique » (Beaudoin, 2011) irrégulier, discontinu et épisodique. C’est bien une « production coopérative » ancrée dans un contexte temporel précis (Beaudoin, 2011) porté conjointement par l’association et les socionautes (partenaires, ministère, journalistes, parents et victimes). Par exemple, la page Facebook d’e-enfance connaît une période de vide entre le 10 février et le 16 juin 2016.

4.2. Une communication relationnelle limitée

36 La communication relationnelle tire ses fondements de l’idée de partage. Selon Dacheux (1998), elle peut être définie comme la rencontre et l’entrelacement de deux types de communication : la communication conviviale et la communication normative (Carion, 2010). Nous voyons ici que les acteurs associatifs réfléchissent à une nouvelle approche dont l’objectif premier est « la participation et non le profit » (Carion, 2010). Les outils de collectes de dons et de fundraising ne sont pas présents via ces médias sociaux. Le fundraising est la collecte de fonds qui consiste à demander de l’argent pour mener à bien un projet pour une organisation à but non lucratif. Ici, ce ne sont pas des associations à but humanitaire, comme les Resto du cœur où le fundraising est très présent. Il s’agit « de renforcer le message initial, de recevoir une adhésion active, réactive et de convaincre les personnes extérieures de prendre une part active tout en respectant la ligne de l’association » (Carion, 2010, 22). Ces associations ne récoltent pas seulement des likes sur Facebook : elles invitent parfois les likers à participer à leurs publications en commentant, likant ou en partageant leurs informations. Quand le hashtag est utilisé, il est fédérateur puisqu’il crée un potentiel de diffusion et de relai (les partenaires, des chercheur,s des journalistes, des jeunes). Ainsi, le digital volunteer en suivant, en likant, tweetant, en re-tweetant devient un ambassadeur ou un porte-parole. Nos propos et nos analyses rejoignent ceux de Carion (2010, 23) : « nous pensons que communication fonctionnelle et communication relationnelle s’intègrent dans une logique globale de complémentarité. S’inspirer des stratégies du marketing entrepreneurial ne signifie pas vider la communication de toute dimension relationnelle. Ces deux logiques peuvent coexister dans une approche globale de la communication. Elles feraient toutes deux partie intégrante de la communication actuelle des associations, même si celles-ci en privilégient souvent l’une ou l’autre ».  C’est bien le cas quand une association utilise les médias sociaux. Toutefois, ce constat doit être nuancé en l’espèce. Les pratiques différentes d’une association à l’autre. La communication fonctionnelle est majoritaire chez les CEMEA-BN, les deux sont utilisés par e-enfance et Helpliz.

4.3. De la nécessité de l’émergence de la mutualisation entre associations ?

37 L’enquête récente de Bazin et Mollet (2014) révèle que pour la majorité des associations, le numérique est un moyen de coopérer avec d’autres associations : « Au-delà, elles peuvent mutualiser leurs expériences pour permettre à certaines d’éviter les erreurs des autres, ainsi que les pièges qui auront été détectés par les “pionniers” » (Bazin et Mollet, 2014, 31). En effet, pour APHEE et CEMEA-BN, c’est un moyen de communiquer entre elles (partager les témoignages via les médias sociaux. Ainsi, les vidéos de Calysto (Génération numérique) sont publiées sur la chaîne YouTube de la Voix de l’enfant. Le site internet de l’APHEE renvoie vers la page Facebook d’Helpliz. Pour son compte, e-enfance s’associe à Net-écoute. L’étude de Bazin et Mollet (2014) démontre que ces démarches de mutualisation sont parfois spontanées entre associations et que leur usage est encore peu courant : « Ils sont encore trop peu connus et ils nécessitent un savoir-faire technique que les associations ne disposent pas forcément en interne. Cela vaut encore plus pour les projets à créer ex-nihilo destinés à répondre à des besoins communs spécifiques. Aux côtés de la définition de ces besoins, ils supposent de désigner le porteur du projet, de choisir les outils adaptés, de les mettre en place, de faciliter leur appropriation… D’où l’intérêt d’accompagner ces projets pour qu’ils répondent au plus grand nombre en réalisant des économies d’échelle. Économies d’autant plus nécessaires quand la ressource financière, tout autant que la ressource humaine, se réduit sensiblement » (Bazin et Mollet, 2014, 17).

38 Par ailleurs, la recherche de Juan (2008) le montre : « l’association est un sas d’institutionnalisation d’innovations socio-culturelles tout en constituant un système fonctionnant comme une entreprise mais qui, cependant, garderait une certaine légitimité en matière d’utilité collective et d’intérêt général » (Juan, 2008, 80). Sur les quatre associations analysées, la professionnalisation est présente, à différents degrés. Toutes proposent des formations destinées soit aux adultes soit aux enfants. Pour deux d’entre elles (e-enfance et Génération numérique), le bénévolat a disparu. Chez une troisième association (CEMEA de Basse-Normandie), professionnels et bénévoles cogèrent les actions. Pourtant, la communication reste dépendante d’une maîtrise des outils, des compétences et des moyens.

4.4. L’éthique dans l’utilisation des médias sociaux par les associations étudiées

39 Nous constatons que les associations étudiées utilisent les médias sociaux et s’en distancient également. Le pôle médias des CEMEA-Basse-Normandie compte moins de 10 publications sur les 443 examinées pour la période étudiée. Génération numérique n’utilise plus ces médias sociaux et e-enfance n’y est plus active entre le 8 février et le 27 février 2016. L’APHEE renvoie vers une autre association. Aussi, nous pouvons évoquer, en matière de lutte contre le harcèlement en ligne, une sous-utilisation voire une non-utilisation des médias sociaux, d’autres pratiques et canaux restent privilégiés. Les quatre associations étudiées utilisent les médias sociaux pour partager du contenu sans développer de relations avec les socionautes. C’est pourquoi il nous semble que l’usage des médias sociaux par ces associations est paradoxal.

40 D’un côté, elles doivent les utiliser pour être visibles, mais d’un autre côté elles s’en méfient. Elles se protègent, comme elles incitent leur jeune public à se protéger, et garantir une utilisation sereine. À ce titre, elles cherchent à faire figure d’exemplarité. L’origine de Facebook, rappelons-le ici, se nourrit d’un dépit amoureux et de la notation des filles par son créateur Mark Zuckerberg. Cette origine peut expliquer en partie les limites et défauts des médias sociaux pour ces quatre associations. Catherine Blaya remarque, dans une interview, qu’« il y a le cyberharcèlement qui relève de l’envoi de textes ou de messages humiliants et insultants. Il peut s’agir aussi de ce que j’appelle des groupes de haine à l’encontre d’une personne en particulier, notamment sur les réseaux sociaux où l’on peut trouver des sondages : « On en a marre de Pierre le fayot » ou « Quels sont les pires défauts de Julie ? » et donc tout le monde est invité à répondre et à réagir sur le réseau social » (Ravix, 2012, 1). Cette attitude non-respectueuse et violente existait dès les débuts de Facebook.

41 Aussi, les quatre structures associatives ne souhaitent pas être utilisées à de telles fins, c’est pourquoi elles prennent des précautions en ce sens. Cela n’empêche pas les piratages, comme on l’a vu avec e-enfance lors de notre étude. De plus, Internet est un espace où les formes de contrôle social sont peu présentes. Aussi, les formes d’autocontrôle que mettent en place ces associations peuvent apparaître comme un exemple de communication mesurée pour les publics visés qui en font un usage abondant. Nous observons une manière de communiquer peu ou pas impliquante, ce qui tend à marquer une frontière entre ce qui relève du public (le contenu) et ce qui relève du privé (la relation à autrui, aux bénévoles, etc.). En 2011, Bouquillion et al. indiquaient qu’il n’existait pas de « e-révolution » aux « démarches collaboratives ajoutées aux dispositifs de communication » (Bouquillion et al., 2011, 3). Ils ajoutaient que les associations privilégient « telle ou telle technique de communication selon leur intérêt et les enjeux auxquelles elles sont confrontées » (Bouquillion et al., 2011, 10). Dès lors, la faible utilisation de la communication relationnelle par les quatre associations étudiées n’est pas une exception.

42 Il apparaît également que les médias sociaux ne constituent pas une communication positive (e-enfance) ou que le fait de ne pas répondre aussitôt à un post de demande d’aide peut engendrer la responsabilité de l’association (CEMEA). Il est par conséquent nécessaire de bien cibler et construire sa communication pour les associations sollicitées. À défaut de moyens, ce mode de communication est délaissé. Si la question de la visibilité sur internet reste importante, le travail partenarial, en particulier avec l’Éducation nationale, l’est tout autant si ce n’est plus pour faire connaître ses actions et méthodes d’intervention. L’outil privilégié sera alors le site Internet qui permet d’exposer plus en détail les actions proposées. Au final, les médias sociaux n’ont que peu modifié les pratiques de communication descendantes pratiquées par les associations étudiées.

5. Conclusion

43 Le numérique est de plus en plus utilisé et répandu dans les associations. L’usage des médias sociaux peut être perçu comme un outil supplémentaire voire complémentaire au projet et aux missions de l’association. Cet usage doit permettre un renforcement des actions de communication, de partage et d’animation des associations. Conscientes de cela, les autorités françaises invitent les associations à y réfléchir et s’y impliquer davantage. Pour cela, elles soutiennent le projet « Rézolution numérique » [20]. Nous le constatons dans notre étude, chaque association aura sa propre démarche digitale adaptée à sa cible et à ses objectifs. Néanmoins, les associations doivent s’interroger sur l’usage du numérique dans leur projet (usage, objectifs, choix du média social, etc.).

44 Il est important d’évoquer les limites de notre recherche : les données qualitatives en faible nombre, la petite taille du terrain et la durée limitée. Latzko-Toth et Pastinelli (2013) se posent la question du statut des données recueillies sur un espace public ou semi-public via un média social. En effet, il faut sur Facebook « aimer » les pages pour accéder à leur contenu, ce qui n’est pas le cas pour Twitter, YouTube ou Google+ qui sont accessibles après quelques clics. En l’espèce, nous étudions des organisations et interrogeons des professionnels. Nous les sollicitons à titre professionnel et examinons des données destinées à être visualisées par un large public. Cependant, « la tyrannie de la visibilité » (Auray, 2012, 54) n’est pas pour autant un blanc-seing donné aux chercheurs. Peuvent-ils instrumentaliser les données qu’ils utilisent ? Aussi, la sollicitation de responsables des associations enquêtées nous paraissait être un préalable nécessaire pour les informer de notre démarche de recherche. Leur point de vue explique et approfondit les objectifs et raisons de leurs pratiques. Par ailleurs, nos interviewés ont une parole plus ou moins contrôlée dans le cadre que nous co-fixons pendant la durée de l’entretien, puisqu’ils sont sollicités à titre professionnel.

45 Soulignons ici que dans le domaine associatif, vie privée et vie publique peuvent fusionner. Pour une majorité des associations étudiées, mais surtout de leurs représentants, ce sont des expériences personnelles qui les ont conduits vers l’objet du harcèlement en ligne. Pour e-enfance, une expérience de parent est à l’origine du projet, et pour l’APHEE, c’est une expérience professionnelle. Le responsable du pôle média des CEMEA-Basse-Normandie révèle une forme d’addiction aux écrans dans sa jeunesse. Ces expériences montrent la porosité des domaines de la vie, porosité qui existe également sur la toile. Le pouvoir du chercheur ne peut être alors limité que par un retour aux enquêtés, démarche qui garantit la validité interne des analyses effectuées. Enfin, notre objet de recherche est un micro-objet. Aussi, l’anonymat des personnes, qui interviennent pour certaines dans les médias nationaux, est difficilement respectable. Afin d’obtenir des éléments de comparaison, il serait intéressant d’étudier la situation et les logiques d’actions des structures luttant contre le cyberharcèlement dans les autres pays francophones (Action Innocence en Suisse). Plusieurs pistes à approfondir émergent et mériteraient d’être creusées.

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  • Wolton D. (1997). Penser la communication, Flammarion, Paris.
  •  

Notes

  • [1]
    M. Thelwall (2009) catégorise les médias sociaux selon trois objectifs : la socialisation où les connexions sont souvent utilisées pour trouver et afficher des listes d’amis existants (Facebook, Twitter) ; le réseautage utilisé pour trouver de nouveaux contacts (Linkedin, Google+, Viadéo) ; et la navigation sociale où les connexions sont utilisées pour déployer des listes de contacts permettant l’accès aux ressources associées à ceux-ci (Instagram, You Tube). Certains médias sociaux peuvent se retrouver dans plusieurs de ces catégories.
  • [2]
    L’auteure souhaite que ses prénom et nom soient écrits en minuscules. Elle explique ses motivations sur son site : http://www.danah.org/name.html (consulté le 2/01/2016).
  • [3]
    Les définitions de harcèlement sont nombreuses et varient en fonction des auteurs. Comme le rappelle danah boyd (2016) : « l’inventaire établi par le Harvard Berkman Center for the Kinder and Braver world Project montre que les taux de harcèlement varient énormément selon la définition choisie. » (danah boyd, 2016, p. 251). Retenons ici la définition de Dan Olweus qui « définit trois composantes caractéristiques du harcèlement : l’agression, la répétition et le déséquilibre des forces. […] Accepter la définition de Olweus implique de reconnaître que des brimades isolées, des disputes ou des bagarres ponctuelles ne constituent pas du harcèlement. » (as cited in danah boyd, 2016, 253) Concernant le cyberharcèlement, nous sélectionnons la définition de Bill Belsey : « la cyber-intimidation est l’utilisation des technologies de l’information et de la communication pour adopter délibérément, répétitivement et de manière agressive un comportement à l’égard des individus ou d’un groupe avec l’intention de provoquer des dommages à autrui » (Belsey, 2002, 2).
  • [4]
    Le 0800 200 000 est un numéro gratuit, anonyme et confidentiel, disponible de 9h à 19h en semaine. Il apporte des réponses à toutes les questions en lien avec l’usage d’Internet, du mobile et des jeux vidéo (contacts dangereux, cyberharcèlement, usurpation d’identité, dépendance aux jeux vidéo, contrôle parental, etc.).
  • [5]
    Entretien semi-directif par téléphone, le 21 avril 2016.
  • [6]
    Source : http://www.asso-generationnumerique.fr/
  • [7]
    Sollicitée, l’association n’a pas donné suite à notre demande d’entretien. Les quelques mots reproduits sont dans la réponse que nous avons reçue par courriel.
  • [8]
    Génération numérique, « Qui sommes-nous ? Nos valeurs », https://www.youtube.com/watch?v=GqYTpnWsuNo, consulté le 8/06/2017
  • [9]
    Il possède son propre compte Twitter.
  • [10]
    Le site internet de l’association s’appelle Helpliz : https://helpliz.wordpress.com/solutions/. Nous utiliserons dorénavant ce nom quand nous parlerons de cette association.
  • [11]
    Entretien semi-directif par téléphone, le 6 juin 2016.
  • [12]
    Deux des jeunes qui témoignent dans le reportage animent la page Facebook « Harcèlement Scolaire : venez briser le silence » vers laquelle renvoie le site internet de l’APHEE.
  • [13]
    Le mouvement publie la revue Vie sociale et traitement (disponible sur le portail Cairn).
  • [14]
    http://www.cemea.asso.fr/IMG/pdf/charte-mediasCEMEA.pdf, consulté le 02/04/2016.
  • [15]
    Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur.
  • [16]
    Brevet d’aptitude aux fonctions de directeur. Les titulaires du BAFA et du BAFD sont qualifiés de « volontaires » pour les distinguer des professionnels de l’animation titulaires d’un BPJEPS (brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport) ou d’un DEJEPS (diplôme d’État de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport).
  • [17]
    On écrira par la suite pôle médias.
  • [18]
    Entretien semi-direct réalisé en face à face, le 4 mai 2016.
  • [19]
    Nous invitons le lecteur à consulter le numéro de Communication & Langages consacré à « La communication revisitée par la conversation », n° 169, 2011.
  • [20]
    http://www.associations.gouv.fr/10742-le-numerique-au-service-des.html, consulté le 28/06/2016 et http://www.rezolutionsnumeriques.org/page/28602-presentation, consulté le 28/06/2016.
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