Couverture de LCN_054

Article de revue

L'intelligence territoriale

Entre structuration de réseau et dynamique de communication

Pages 93 à 109

Introduction

1La diffusion spectaculaire des technologies de l’information et de la communication (TIC) a eu pour conséquence d’accroître de façon exponentielle l’information à la disposition des acteurs socio-économiques : on a déjà produit plus d’informations au cours des trente dernières années que pendant les dix mille ans précédents, l’on s’attend à un doublement tous les cinq ans (Pateyron, 1998, 18). Désormais, il est devenu vital de maîtriser les contenus issus des flux d’information. Le nouvel enjeu n’est pas tant de savoir comment accéder à l’information – les TIC ont permis en ce sens une véritable démocratisation de l’information – mais comment sélectionner et combiner les informations permettant de prendre de bonnes décisions stratégiques dans un environnement concurrentiel évoluant rapidement. Dans cette perspective, un flux d’information maîtrisé et optimisé devient un vecteur essentiel créateur de richesse. C’est dans un tel contexte que l’intelligence économique, définie à l’origine comme « l’ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement et de distribution en vue de son exploitation de l’information utile aux acteurs économiques » (Rapport Martre, 1994, 16) est apparue comme une approche répondant à ces nouveaux défis informationnels. Dans cette perspective, l’application au territoire des principes de l’intelligence économique (IE) s’est avérée indispensable et complémentaire d’une telle démarche au plan national (Carayon, 2003). La notion de territoire est ici appréhendée comme un espace à redéfinir dans le contexte de mondialisation actuelle. Le territoire se définit par ce dont il est capable : un lieu social de proximité se construisant pour concevoir horizons et projets (…) Et le territoire, loin d’être un domaine de repli, est appelé à être un espace de relations et d’ouverture instituant sa cohérence propre et son lien avec le monde. L’effet de proximité (cognitive, institutionnelle, organisationnelle) qui caractérise le territoire aide à créer la confiance et concourt à la visibilité des enjeux, des initiatives et des porteurs (…) Lieu de ressources humaines, il devient donc un site privilégié de constitution du capital social. Par là, il sera la base de la gouvernance de demain (Courlet, 2003). Ainsi, le territoire est appréhendé dans sa dimension symbolique aux frontières poreuses où se croisent des foyers culturels et des identités mouvantes et vivantes communiquant avec les TIC par le biais de la « traduction » linguistique et culturelle, soit l’acceptation d’une perte dans la relation à l’autre pour le comprendre et accepter son regard (Dumas, 2006).

2Il convient de remarquer que l’approche appréhendant l’intelligence territoriale (IT) comme une déclinaison des principes de l’intelligence économique au niveau du territoire n’est pas unanimement partagée dans la communauté des chercheurs. Le contenu et les contours de l’intelligence territoriale sont encore en gestation. Il faut souligner que l’IT se situe à la frontière de nombreuses disciplines et, à ce titre, est au cœur de problématiques diverses. L’éclectisme des contributeurs dans l’ouvrage de Ludovic François sur l’IT (2009) ou bien encore du réseau de chercheurs qui ont investi le champ de l’intelligence territoriale au travers d’un programme-cadre de recherche et de développement technologique de l’Union européenne (réseau CaENTI) en constituent un exemple parlant. L’intelligence territoriale est un concept nomade et polysémique. Il se situe à la croisée de regards pluridisciplinaires. Mais au-delà de la richesse apportée par ces contributions fort disparates, il convient de savoir si une unité peut être trouvée.

3Notre propos est double. Tout d’abord, nous voudrions montrer que cette absence de regards convergents sur le concept d’IT ne s’explique pas par sa jeunesse mais bien par une réelle divergence au niveau des fondements. Une véritable opposition nous semble se dessiner entre deux approches de l’IT (Pélissier, 2008), chacune retenant une vision du territoire et des enjeux du développement territorial radicalement différents. La maîtrise et la protection de l’information stratégique à l’échelle du territoire s’opèrent selon des modalités fort disparates. Elles peuvent être mises en œuvre au travers d’une mise en concurrence forte des acteurs du territoire. A l’inverse, l’intelligence territoriale peut aussi se penser au travers de la mise en synergie d’acteurs multicompétences et multiréférences, partageant des valeurs communes et agissant en totale liberté.

4Dans un second temps, il s’agira de prolonger la réflexion sur une des revendications clés d’une approche d’intelligence territoriale : la mise en réseau d’acteurs. Dans ce contexte, l’élaboration de systèmes d’information d’intelligence territoriale (SIT), fondés sur des approches en terme de réseaux sociaux, peut s’avérer instructive comme outil de traitement et d’exploitation des flux de connaissance. Toutefois, les propriétés structurales du réseau ne renseignent que peu sur « ce qui fait le lien » entre les acteurs. Nous voudrions alors montrer comment l’approche dite « ascendante » de l’IT se marie parfaitement avec les fondements d’une économie du lien dont la visée est de remettre l’humain au centre de l’économie, dans une démarche d’adoption des logiques du développement durable et par la mise en place d’initiatives locales concrètes visant le lien plutôt que le bien (Dacheux, 2007). Cette articulation est innovante au niveau du processus décisionnel notamment dans le champ de l’action collective et concertée en réseau et le travail collaboratif.
Sur un plan méthodologique, notre propos s’appuie sur une argumentation croisée mêlant les développements de deux disciplines : les sciences économiques et les sciences de l’information communication.

Regards croisés sur un concept nomade : vers la définition de l’intelligence territoriale

5La mise en place d’une démarche d’intelligence économique est apparue urgente dans un contexte où les acteurs économiques français accusent un retard certain face aux grandes nations industrialisées qui possèdent des dispositifs très performants (Carayon, 2003 ; Mongereau, 2006). L’IE est présentée comme l’outil indispensable qui, dans un contexte de mondialisation et de « guerre d’information », permet d’adopter une attitude offensive et défensive en terme informationnel. Dans l’environnement économique actuel, la concurrence exacerbée donne à la maîtrise de l’information pertinente, à la rapidité de réaction et au décryptage des menaces adverses une importance redoutable (Mongereau, 2006, 6). Elle prend la forme d’une politique publique (d’État), pilotée par l’intermédiaire du haut responsable à l’IE, en lien direct avec le gouvernement. En 2003, ce haut responsable français fait adopter une définition plus synthétique qui confère un triple objectif à la politique d’IE : l’intelligence économique est définie comme une démarche visant la maîtrise et la protection de l’information stratégique pour tous les acteurs économiques. Sa triple finalité repose sur la compétitivité du tissu industriel, la sécurité de l’économie et des entreprises et le renforcement de l’influence de notre pays. Dans le rapport Carayon apparaît la notion d’IE appliquée au territoire. Les territoires définis comme le creuset d’activités économiques combinant savoir-faire traditionnels et technologies avancées sont dans une plus grande proximité vis-à-vis des acteurs économiques et ont ainsi un rôle à jouer dans le domaine de l’intelligence économique. C’est à ce niveau qu’apparaissent les clivages.

6Il s’agit ici de mettre en perspective deux approches de l’intelligence territoriale, la première qualifiée de « descendante », la seconde « d’ascendante » (Pélissier, 2008). La première est la déclinaison directe, au plan local, du concept d’IE tel qu’il a été défini précédemment. La seconde pense la recomposition locale par la mise en synergie d’acteurs partageant des valeurs et une finalité communes. Entre les deux, une divergence profonde porte sur la vision du développement territorial. Dans sa première acception, l’IT a pour objectif la compétitivité-attractivité du territoire. Dans la seconde, elle s’accorde avec une vision plus large et complexe du développement incluant non seulement les principes du développement durable mais s’inscrivant aussi et surtout dans une perspective de réalisation du « bien être humain » (Stiglitz, Sen, Fitoussi, 2009).

L’intelligence territoriale comme prolongement de la politique nationale d’intelligence économique

7Dans une première acception, l’intelligence territoriale n’est qu’une déclinaison, à l’échelle locale, de la politique d’IE consistant à restaurer la compétitivité de la nation. La cible première d’une telle politique sont les PME/PMI présentes sur les territoires. Il s’agit d’une part, de sensibiliser les PME/PMI aux risques et menaces portées par leur environnement et les inciter à se protéger en menant une politique systématique de gestion de brevets, de protection à l’égard de la cybercriminalité, l’espionnage industriel, le pillage technologique ou la désinformation. Il s’agit aussi d’améliorer les performances commerciales et les stratégies d’exportation des PME. En termes concrets, cela peut se traduire de diverses façons. Tout d’abord, cela peut se traduire par un accompagnement des entreprises dans leur stratégie de conquête de marchés internationaux (en aidant à la prospection de marchés nouveaux avec l’aide de l’institution Ubifrance par exemple). En aidant à la visibilité à l’international, l’IT espère ainsi contribuer à l’espoir de limiter les désindustrialisations et délocalisations. L’application territoriale de l’IE est étroitement associée à ce que l’on appelle aujourd’hui le « marketing territorial ».

8La mise en œuvre d’une démarche d’IT peut enfin consister à favoriser la mise en place de réseaux de partenariats entre le public et le privé dans l’optique d’améliorer la circulation de l’information stratégique du premier vers le second. Telle est en particulier la vision défendue par Raymond Pautrat qui contribua activement en tant que préfet de région à la valorisation de l’IT : l’IT consiste à organiser la synergie des pouvoirs publics à l’échelon local et la coopération public/privé au profit de la puissance nationale, laquelle passe aujourd’hui par la prospérité économique. Cette démarche participe de la réforme publique destinée à faire émerger un état stratège et partenaire (Pautrat, Delbecque, 2008, 16).

9Cette vision institutionnelle de l’intelligence territoriale conçoit le territoire comme un échelon méso-économique et un espace d’application d’une politique déconcentrée d’intelligence économique. Les territoires sont ici appréhendés comme espace de continuité de la politique d’intelligence économique menée au plan national : volet défensif pour contrer les menaces traditionnelles et les nouveaux risques ou bien protéger le patrimoine matériel et immatériel ; volet offensif pour donner à l’entreprise les moyens de se développer et de rester compétitive.

10Cette démarche globale est référée à l’intelligence économique avec, pour échelle pertinente, la seule prise en compte de la nation. Dans un contexte de guerre économique, le rôle de « l’État stratège » est ainsi revendiqué pour protéger l’industrie nationale. Les partisans de cette approche vont même jusqu’à prôner un patriotisme économique. Notons qu’en défendant un tel principe, ils renouent avec une conception interventionniste de l’État dans les relations économiques internationales – là où précisément la mondialisation a progressivement évincé sa légitimité.
Sur un plan administratif, l’application territoriale de la politique d’intelligence économique est coordonnée par chaque préfecture de région et doit se traduire par un « schéma régional d’intelligence économique », reposant sur la création d’instances nouvelles chargées de mettre en œuvre, à l’échelle locale, le dispositif national d’IE. Le chef d’orchestre de cette politique est donc clairement l’État déconcentré. Ce dernier est accompagné par tous les services de l’État qui, au niveau régional, sont en liaison directe avec les entreprises. Il est aussi souligné le rôle crucial d’autres institutions locales au premier rang desquelles on trouve les chambres consulaires, les fédérations professionnelles, des agences comme l’ADIT (Agence pour la diffusion de l’information stratégique) ou bien encore la gendarmerie nationale.

L’intelligence territoriale comme co-construction de ressources selon une logique coopérative

11La première approche de l’intelligence territoriale est née du champ institutionnel et des enjeux économiques des nations. La seconde approche est issue de la transdisciplinarité (économie, géographie, information et communication) et des travaux de l’action de coordination du réseau européen d’intelligence territoriale (CaENTI). Elle considère le territoire non pas comme un espace d’application de politique déconcentrée d’intelligence économique, mais comme un lieu d’émergence d’une nouvelle conception de la gouvernance locale dans le cadre du développement durable (Dumas, 2007). L’intelligence territoriale prend ainsi pour principal objet le développement durable et équitable de la collectivité territoriale. Elle participe d’une vision du territoire comme espace de valorisation de ressources construites selon une logique endogène et favorise le partage de l’information selon une logique coopérative. Yann Bertacchini (2006) assimile cette acception de l’intelligence territoriale à un phénomène d’appropriation de ressources du territoire puis de transfert de compétences entre des catégories d’acteurs locaux de cultures différentes.

12Les territoires ne sont plus considérés comme des « réceptacles passifs » (Greffe, 2000) mais comme des ressorts locaux de dynamisme dans une nouvelle approche du développement local ou territorial. A un rôle passif de pourvoyeur de ressources, les territoires deviennent actifs et acteurs de leur propre développement. Dans le contexte actuel d’une concurrence mondialisée, L’efficacité est avant tout relationnelle : l’écosystème relationnel est devenu le facteur clé de performance (Veltz, 2002, 45). Le territoire devient ainsi le fournisseur privilégié de ces ressources relationnelles. En effet, dans une économie changeante, l’apprentissage rapide est la seule garantie de survie. Celui-ci repose sur la capacité des acteurs à partager des ressources informationnelles. Or, la proximité permet le partage de connaissances tacites, peu formalisées, non officielles comme l’ont montré de nombreux travaux sur les clusters (Bresh, Malerba, 2005). Notons, comme nous le soulignerons ultérieurement que l’un des aspects essentiels de ces apprentissages est la confiance entre les acteurs qui permet en particulier de valider des informations sans avoir à valider au préalable les informateurs. Cette mise en confiance dépend d’un sentiment d’appartenance ou d’appropriation territoriale qui participe d’un phénomène de représentation symbolique. Pour que les acteurs locaux pensent leur rapport au territoire par l’intégration progressive d’un sentiment local, il est nécessaire qu’émerge un espace public local dont ils se sentent responsables et pour lequel ils s’engagent dans un projet partagé (Bertacchini, 2006).

13Le patrimoine du territoire est ici apprécié comme une identité propre qui se construit avec le temps. Les spécificités des territoires sont autant d’avantages comparatifs qui participent à la création de nouvelles formes de concurrence. Aux ressources matérielles issues de l’espace physique (terre, main d’œuvre et capital) se combinent des ressources construites liées à l’espace construit (savoir, compétence, organisation). La valorisation de ces dernières participe de la valorisation d’un territoire différencié. Les ressources construites sont des avantages clés indépendants des ressources matérielles. Elles autorisent un refus du déterminisme par la capacité du territoire à réagir et inventer des solutions nouvelles aux défis rencontrés. Le territoire émerge ainsi en qualité d’acteur du développement (Menville, 1999) par la mise en valeur de ses facteurs de dynamisme. Le territoire devient une organisation au sens d’une entité socio-économique construite. Il est le résultat émergent de multiples interactions entre les acteurs hétérogènes composant ce territoire, donnant naissance à tout un ensemble de ressources construites ». Le renforcement de ces ressources crée l’identité du territoire qui, de fait, devient de moins en moins substituable.

14Dans cette approche du territoire, l’intelligence territoriale consiste à considérer les individus insérés dans un territoire comme les acteurs clé d’un dynamisme local réussi. Pour être endogène, le développement territorial doit s’appuyer sur des initiatives ou projets locaux reposant sur des logiques de coordination hors marché vers l’élaboration de ressources construites. La coopération entre acteurs hétérogènes devient une modalité d’interaction privilégiée dans une dynamique d’apprentissage collectif et permet une mutualisation voire une valorisation de connaissances auparavant diffuses. L’IT définit ainsi un mode de gouvernance participatif selon une logique ascendante. Il se traduit par une démarche d’information et de communication territoriale, de création de contenus territoriaux innovants susceptible de favoriser la collaboration et l’adhésion aux projets innovants vers l’émergence et la valorisation d’un capital formel territorial. Yann Bertacchini (2004, 3) définit cette conception de l’IT comme un processus informationnel et anthropologique initié par les acteurs locaux, présents physiquement ou au moyen des TIC, qui s’approprient les ressources locales et en créent de nouvelles afin de développer des projets endogènes. Les systèmes d’information territoriaux (SIT) jouent alors un rôle crucial en offrant la possibilité de création d’un environnement d’apprentissage propice au développement territorial endogène ainsi que la possibilité de mutualisation et de diffusion de connaissances multiples et transdisciplinaires. Dans cette perspective, l’IT et les SIT servent la cause du développement durable. L’intelligence territoriale s’inspire de l’éthique du développement durable qui met en avant trois principes : la participation, l’approche globale et équilibrée des territoires et le partenariat (Girardot, 2004, 2).
Ces deux approches de l’intelligence territoriale sont fondamentalement opposées. La première, qualifiée d’intelligence territoriale descendante, n’accorde que peu de pertinence au territoire, elle en privilégie une approche stratégique destinée à restaurer la compétitivité d’une nation par l’attractivité de ses territoires. La seconde, qualifiée d’intelligence territoriale ascendante, pose comme préalable la question de la diversité des territoires et notamment celle d’un développement local porté par les acteurs locaux selon une logique endogène. Cette vision rejoint celle d’un développement local équilibré et durable, de la capacité à développer des projets diversifiés, à constituer un capital formel en associant les acteurs du territoire selon une logique de partenariat.

Intelligence territoriale réseaux et coopération

15Les SIT représentent des outils favorables au travail en réseau, au partage de l’information et à la coopération entre acteurs hétérogènes.

16Les deux approches de l’IT présentées préalablement ont un point de convergence, à savoir le regroupement d’acteurs considéré comme la phase première de constitution d’un réseau au sein de la « société pollen » (Boutang, 2008). En effet, même si les finalités diffèrent, il est question, dans les deux cas, de favoriser une approche réticulaire, soit un modèle de coopération sociale fondé sur la société de réseaux (Castells, 1999), l’informatique et l’internet. L’enjeu des réseaux (sous la forme de clusters) consiste alors à favoriser des synergies de coopération entre des acteurs hétérogènes appartenant à des filières et des cultures distinctes et plus ou moins ancrées sur le territoire. Ces communautés de pratiques (Wenger, 1998) représentent des groupes d’individus partageant un même centre d’intérêt et/ou les mêmes problèmes. Elles approfondissent et enrichissent leurs connaissances et leur expertise en interagissant régulièrement. L’enjeu consiste à faire émerger des « ponts » entre différentes « cliques » d’acteurs regroupés autour de ces communautés. L’approche de Dibiaggo et Ferrary (2003) privilégie ainsi une démarche en termes de réseaux sociaux, notamment autour des concepts de liens forts et liens faibles développés par Granovetter (1973). Les communautés de pratique constitutives d’un réseau se caractérisent par l’existence de liens forts entre leurs membres. Ces liens forts sont indispensables à la diffusion de connaissances complexes et non codifiables. Dans ce cas, de nombreuses interactions directes et récurrentes structurent des relations de confiance. Cependant, l’activation de « ponts » entre communauté de pratiques est tout aussi importante car elle autorise la diffusion d’informations et de connaissances nouvelles au sein des différentes communautés. Ces « ponts » représentent des liens faibles. Générateurs de variété informationnelle, ils dépendent en grande partie des opportunités de rencontre de deux groupes indépendants et des bénéfices potentiels de leur relation. Ils dépendent également, dans le cadre de l’IT ascendante, d’une nouvelle manière d’habiter et d’être citoyen sur un territoire en apprenant d’autres formes d’agir ensemble au service d’une gouvernance locale, dans une démarche d’organisation tissée au sein du territoire. Soit l’émergence d’un territoire apprenant qui accorde une place au citoyen lambda dans « l’orchestre local » (Herbaux, 2007). Les principaux outils de l’analyse structurale des réseaux sont donc déployés pour étudier les dynamiques de collaboration d’acteurs. La théorie des graphes et l’analyse des réseaux sociaux fournissent un nombre conséquent d’indicateurs standard relatifs aux structures en réseau et au positionnement des agents. Or les propriétés structurales d’un réseau renseignent peu sur ce qui fait lien entre les acteurs. Elles permettent tout au plus de saisir les flux d’échanges entre les acteurs d’un même territoire, de décrire la nature ainsi que l’intensité des liens qui se tissent entre eux. Pour comprendre ce qui fait lien, il faut s’intéresser à la communication entre les hommes, leur manière d’entrer en relation avec autrui et de se construire un monde commun. Soit distinguer, à la suite de Pierre Musso (2003) le concept de réseau du dispositif technique réseau, le lien du graphe.

Qualifier les collectifs par le recours à la sociologie

17Pour comprendre ce qui fait lien entre les acteurs, nous proposons d’interroger les formes organisées de l’action collective et concertée. Ces dernières sont concrétisées dans la création de réseau d’acteurs hétérogènes aux pratiques professionnelles complémentaires orientées vers une finalité commune. Cette approche collaborative suppose un décloisonnement de l’activité, chaque intervenant du réseau devenant le relais pour les autres intervenants, chacun coopérant en fonction de cas différents, de problèmes concrets à résoudre. La coordination entre les activités de chacun est essentielle : se transmettre les informations, partager une même information, coordonner des actions vers un but commun. Le lien entre les acteurs est ainsi fondé sur une nouvelle intentionnalité de chacun pour comprendre autrui et se coordonner à son action. La communication entre les acteurs est alors primordiale et dépasse le simple flux entre deux entités, qualifié dans des graphes.

18Nous sommes là au cœur d’une forme organisationnelle qui privilégie la coordination des professionnels et exige l’apprentissage de cette coordination pour faire travailler ensemble des acteurs issus de mondes professionnels et de cultures différents, au-delà des clivages habituels qui les séparent ou les opposent. Les problématiques de la communication des organisations sont au cœur de la constitution et de la vie du réseau par la prise en compte d’une « communication circulaire » (Pybourdin, 2009) orientée vers l’intercompréhension et le sens selon le paradigme de la signification (Boutaud, 1998). Cette forme de la communication en organisation s’oppose à la « communication linéaire », normée et stabilisée, issue du paradigme du signal (Shannon et Weaver, 1948). Elle s’inscrit dans une problématique du lien, du sens, de l’action et de l’interaction qui valorise l’intentionnalité des acteurs locaux, contribue au développement de leur coopération et de leur mise en confiance réciproque au plan local.

19Les réseaux peuvent donc représenter des « manières de faire » (De Certeau, 1980) du lien au sein d’un territoire. Les travaux de Metzger (2007) nous permettent d’interroger la typologie des manières dont le « nous » se constitue.

20Le « nous » formel est celui des liens visibles et décelés dans les systèmes d’information. Les traces numériques structurées en base de données permettent la qualification des flux et l’élaboration de statistiques. Ces données explicatives sont normatives. Ainsi, l’approche formelle de l’intelligence économique appliquée au territoire se traduit par la mise en place de systèmes d’information favorisant l’échange et le partage d’informations stratégiques et de connaissances entre acteurs issus d’un même territoire (espace, cluster, clique etc.). Le « nous » informel est non prescrit et invisible, il peut déborder le cadre de l’organisation ou bien être transversal à une organisation donnée. En abordant la question de la constitution de réseaux d’acteurs sous l’angle la constitution de collectifs, il est possible d’interroger les modes d’organisation de collectifs d’innovation favorisant la coopération, la collaboration, l’échange d’informations et le partage des connaissances. Ces communautés de pratiques ont pour problématique principale la « création du lien », soit la capacité de comprendre la dynamique de constitution, de transformation, de préservation ou de délitement des collectifs. Ainsi, le collectif ne se réduit pas à la seule dimension des échanges d’informations, il se caractérise aussi par la confiance, la solidarité, la réciprocité, l’échange de biens, des dons, de la gratuité…

21Il s’agit donc d’adopter une posture épistémologique entre « l’expliquer » et « le comprendre » (Morin, 1986, 150) dans une logique de pensée de reliance.

22A l’heure de l’individualisation croissante, de la responsabilisation des acteurs et de leur autonomie, Jean Luc Metzger (2007, 26) souligne l’intérêt simultané porté à la création du lien avec des dispositifs technico-réglementaires : Si l’on admet que ce n’est pas le dispositif technique qui fait le lien social, que ce n’est pas le partage de caractéristiques socioprofessionnelles ou la place dans la division du travail qui engendrent à eux seuls l’appartenance à un collectif, pas plus que l’injonction de travail collaboratif n’induit des échanges pérennes, il semble légitime de chercher à comprendre les dynamiques de constitution, de transformation, de préservation, mais aussi de délitement des collectifs, tout en précisant leurs caractéristiques. Le collectif peut se caractériser également par la solidarité, la réciprocité, l’échange de biens, des dons, de la gratuité, etc. Ces questionnements trouvent un début de réponse dans la mobilisation d’une grille d’analyse basée sur la caractérisation de quatre types idéaux de collectifs. En effet, le sociologue interroge le travail dans les organisations au regard des quatre fonctions majeures de l’institution assignées par les travaux fondateurs d’Émile Durkeim : l’intégration comme articulation entre l’individu et la société ; la régulation comme production de règles régissant la vie sociale ; l’émancipation comme affirmation de la personnalité individuelle et la codification comme construction des catégories de l’entendement. Il considère alors que la question de l’inscription des individus dans un collectif se situe essentiellement à l’articulation entre les processus d’intégration et de régulation. Cette dynamique engendre un espace au sein duquel se distinguent quatre types empiriques de collectif :

23– Le collectif anomique, soit une collection d’individus caractérisée par l’absence de relations et l’absence de contrainte sociale.

24– Le collectif réticulaire, soit une forme de collectif en réseau où les interactions se répètent, possèdent une certaine durée, une souplesse de constitution (entrée et sortie du réseau), une faible hiérarchie voire une absence et un faible engagement affectif. Il est à la fois facile de sortir du réseau, de tomber dans l’anomie, ou de renforcer les attentes mutuelles vers la normalisation communautaire.

25– Le collectif sociétaire, soit une forme de solidarité organique résultant de la division sociale du travail qui rend chacun dépendant de l’Autre tout en lui permettant de développer une existence personnelle. Le lien sociétaire possède une dimension contractuelle et se prête à un projet de rationalisation inscrit dans les termes du contrat : recherche d’efficacité, optimisation des performances, etc. Il se caractérise également par un engagement de ses membres et un sentiment d’appartenance.
– Le collectif communautaire se caractérise par des appartenances prédéterminées et un sentiment identitaire fort. Il se dote de normes imposées à tous, de règles contraignantes d’inclusion et d’exclusion et exige une forte implication pour le fonctionnement du collectif. La communauté s’appuie donc sur un lien riche et des acquis élaborés.

26Au vu des éléments précédents, il est possible de qualifier plus précisément les collectifs engendrés dans les démarches d’intelligence territoriale. Ainsi, l’intelligence territoriale descendante s’intéressera à la création d’un collectif réticulaire alors que l’intelligence territoriale ascendante aura pour problématique majeure l’élaboration contractuelle d’un collectif sociétaire à fort degré d’engagement et d’appartenance de ses membres.
La dynamique d’appropriation de tels collectifs dépendra de l’articulation entre deux définitions contemporaines de la coopération :

  • le partage de l’information et des connaissances : l’intelligence territoriale descendante ;
  • le développement des interactions et de la confiance entre les membres vers la poursuite d’une finalité commune : l’intelligence territoriale ascendante.
Et ce n’est pas en exigeant des individus qu’ils coopèrent et en les dotant de dispositifs spécialisés que l’on peut produire du lien social à la demande (Pybourdin, 2008). Ce serait ne pas admettre que les techniques ne changent pas si aisément les constantes anthropologiques majeures dont l’attachement à la communication directe (Breton, 2006).

Approche des réseaux sous le regard de l’anthropologie de la communication

27Le recours à la dimension anthropologique de la communication (Rasse, 2006) permet d’appréhender la manière dont chacun des acteurs communique et prend en compte le « grand Autre » (Dufour, 2001) au-delà du simple échange d’informations stratégiques, articule son intérêt propre à celui du collectif dans des rapports de réciprocité, de confiance et de coopération. Faire travailler des acteurs ensemble c’est développer une logique de réseau mais c’est surtout mettre en place une logique communicationnelle afin que chaque « personne » puisse s’engager autour de valeurs communes en partageant une « utopie » dans l’économie du lien (Dacheux, 2007), participer à une dynamique collective d’action et d’interaction, de mise en sens et de lien. C’est aussi prendre en compte les questions d’images, d’identité, de relations pour comprendre le processus complexe de la communication, interpréter le théâtre de signes qui se joue dans les situations d’interactions. Pour traiter l’information comme un phénomène de sens, Jean-Jacques Boutaud (1998, 62) propose d’entrer dans le paradigme de la signification pour analyser la production de la signification dans la forme signifiante que les sujets de la communication construisent et s’échangent, dans et par-delà la structure du message (…) Tout a le pouvoir de faire signe dans la situation de communication. Le sens n’est pas donné une fois pour toutes, il est construit et socialement situé dans l’inter énonciation, les jeux illocutoires et l’inter discursivité. Ce paradigme permet de construire le « sens en acte », c’est-à-dire de saisir le cadre social de l’interaction, la mise en scène du sujet communicant et de porter l’attention sur la construction sociale d’un objet signifiant, soit la mise en scène du discours. Les objectifs de la « communication circulaire » dans le projet d’intelligence territoriale ascendante pourraient être d’instaurer un climat de confiance favorable au dialogue, à l’échange, d’entretenir les liens relationnels forts et de maintenir une représentation positive du projet auprès de ses acteurs. Soit une grammaire de communication qui fonde l’identité du groupe local et l’altérité du projet partagé (Bertacchini, 2006). Néanmoins, l’entrée en relation entre un ou plusieurs acteurs n’est pas si simple, si directe et si spontanée et le système d’interaction est complexe. La communication installe des cadres dans la relation humaine : une mise en scène de soi, un rituel dans lequel chacun des interactants joue sa place, assume un rôle, essaie de garder la face en situation de figuration sur la scène dramaturgique de la communication (Goffman, 1973, 1974). Cet implicite discursif relève d’une construction permanente avec des règles d’interaction, d’entrée en matière, d’ajustement, de négociations implicites sur le sens. Ainsi, la communication sert à communiquer des messages, mais aussi à communiquer sur la communication, ce que Paul Watzlawick nomme la métacommunication. Toute interaction peut être définie par analogie avec un jeu, c’est-à-dire comme une succession de coups régis par des règles rigoureuses ; il est indifférent de savoir si ceux qui communiquent ont ou non conscience de ces règles, mais à propos de ces règles, on peut formuler des énoncés qui ont un sens du point de vue de la métacommunication. (Watzlawick et al., 1972, 38). Communiquer consiste alors à se montrer à autrui sous un jour particulier, défendre une identité particulière dans une relation marquée par les rôles sociaux joués par chacun des acteurs. Certaines des relations peuvent être égalitaires, asymétriques ou hiérarchisées selon un jeu de position, un marquage de territoire, une relation qui délimite la façon de s’exprimer dans les formes interpersonnelles ou organisationnelles de la communication. La parole est ainsi une activité sociale, une construction collective qui implique l’existence d’un destinataire « autre », comme le qualifie Catherine Kerbrat-Orecchioni (1990, 14) : Tout acte de parole implique, normalement, une allocution, mais aussi une interlocution (échange de propos). Dans cette interaction, les participants exercent les uns sur les autres des influences mutuelles qui leur permettent de coordonner et d’harmoniser leurs comportements respectifs. Ils parlent, donc échangent, mais changent en échangeant. Communiquer consiste alors, selon Yves Winkin (1981), à interpréter une partition musicale, faire partie de la communication comme le musicien fait partie de l’orchestre. Mais, dans ce vaste orchestre culturel, il n’y a ni chef, ni partition. Chacun joue en s’accordant sur l’autre. (Winkin, 1981, 7-8). « L’orchestre local » joue sur la scène d’un théâtre de signes et le sens s’élabore à l’intérieur d’un processus continu de communication où se jouent des positions, des rôles, des inférences (Boutaud, 1998). Ce sens est construit dans un cadre d’action que constitue la mise en réseau des acteurs de l’intelligence territoriale. Il nécessite une ouverture à l’autre pour accomplir « le saut culturel de la thésaurisation individuelle initiale vers la capitalisation collective autour du projet territorial » (Herbaux, 2007). Ce sens ne préexiste pas au réseau !

Conclusion

28Dans cette contribution, deux approches de l’intelligence territoriale sont mises en perspective en questionnant leurs finalités, les collectifs qu’elles engendrent et la manière dont elles se saisissent de la question du lien social.

29L’intelligence territoriale ascendante participe d’une vision alternative du développement économique local dans laquelle la synergie des acteurs devient la clé d’un dynamisme réussi, favorise les coopérations hors marché et l’élaboration de ressources construites selon une logique endogène. Elle participe d’une forme de l’engagement des acteurs dans l’espace public. L’engagement possède ici une double acception : la participation d’un sujet à une action collective, soit l’inscription de la singularité du sujet dans l’indistinction d’une appartenance collective et d’une mise en scène de la sociabilité ; l’attribution d’une dimension symbolique interprétable à la pratique effective mise en œuvre. « Tandis que l’identité est une articulation proprement symbolique, entre dimension singulière du sujet et sa dimension collective, l’engagement va se situer dans la mise en œuvre des stratégies, des actions et des pratiques sociales qui vont définir l’ancrage du sujet, constitué comme acteur, dans l’espace public de la sociabilité » (Lamizet, 2006, 60). Engagement et appartenance semblent constituer les invariants des initiatives locales portées par des acteurs qui décident d’accumuler du capital social, tisser des liens sociaux, d’améliorer leur environnement. Face à la mondialisation et à la déterritorialisation de certains pans d’une économie qui n’est que rarement à échelle humaine, l’économie alternative place ainsi l’homme au centre du système pour un développement local plus humain. L’alternative proposée, la solidarité et la participation qu’elle engendre, participent de la définition d’une économie du lien reposant sur une démarche de co-construction des propositions et des décisions qui engagent l’avenir. Il s’agit donc de travailler à la définition de projets locaux démocratiques, hors influence des marchés et des pouvoirs publics, en communiquant cette vitalité utopique incarnée dans la société civile. Telle fut la démarche de préservation du savoir faire de tradition « Au cœur des Vosges » dans le secteur de la filature. Le réseau des ambassadeurs des Vosges® s’est activé pour conserver le tissu économique Vosgien lors de la délocalisation de l’activité de la marque DIM. Son action a favorisé la mise en synergie d’acteurs aux multi-compétences autour de la création de « Bleu Forêt », une fabrique de chaussettes, collants, leggings 100 % français permettant la préservation d’une économie locale (Curé, 2009).

Bibliographie

Bibliographie

  • Bertacchini Y., 2003, « Entre information et processus de communication : l’intelligence territoriale », Les cahiers du centre d’études et de recherche, Humanisme et entreprise, n°267, La Sorbonne nouvelle Paris.
  • Bertacchini Y., 2004, « Entre information et processus de communication, l’intelligence territoriale », Humanisme et Entreprise, Paris, n° 267, Octobre, Bertacchini Y. & Al., 2006, « De l’intelligence territoriale, théorie, posture, hypothèses et définition », Tic et territoire, Colloque université de Besançon, 9-10 juin.
  • Boutang Y.M., 2008, La société pollen, nouvelle économie politique à l’ère du capitalisme cognitif, Paris, Hachette, coll. Pluriel.
  • Boutaud J-J, 2004, « Sémiotique et communication», Hermès, n° 38, Paris, CNRS Éditions, p. 96-102.
  • Boutaud J-J, 1998, Sémiotique et communication : du signe au sens, Paris, L’Harmattan.
  • Bresh S., Malerba F., 2005, Clusters networks and innovation, Oxford University press.
  • Breton P., 2006, « Qu’avons-nous prévu depuis 25 ans ? », Terminal, 93-94, p. 25-33.
  • Breton P, Proulx S., 2002, L’explosion de la communication à l’aube du XXIe siècle, Paris, la Découverte.
  • Carayon B., 2003, Intelligence économique, compétitivité et cohésion sociale, La documentation française.
  • Castells M., 1999, La société en réseaux, Paris, Fayard.
  • Courlet C., 2003, « Conduites du développement des territoires. Processus continu de créativité des territoires ; le travail sur les enjeux, les outils ; comment mieux penser le développement territorial ? », Table ronde Bucourt F., Courlet C., Garofoli, G., Pecqueur, B., Perrot, B., colloque Territoire-Acteur et Mondialisation, Chambery, 29 octobre.
  • Curé F., 2009, Invité de l’émission « Carnet de campagne », France-Inter, 21 octobre, http://www.bleuforet.fr/fr/bleu-foret.
  • Dacheux E, 2007, Communiquer l’utopie : économie solidaire et démocratie, L’Harmattan, coll. Communication et Civilisation.
  • Debiaggo L., Ferrary, M., 2003, « Communauté de pratique et réseaux sociaux dans la dynamique de fonctionnement des clusters de hautes technologies », Revue d’économie industrielle, 103 (1), p. 111-130.
  • De Certeau M., 1980, L’invention du quotidien, Arts de faire, Gallimard, Paris, coll. Folio Essai.
  • Dufour D-R, 2001, « Les désarrois de l’individu sujet », http://www.mondediplomatique.fr/2001/02/DUFOUR/14750.
  • Dumas P., 2006, « Territoire et mondialité », Tic et territoire, Colloque université de Besançon, 9-10 juin.
  • Dumas P., 2007, “Is region the most appropriate space to think sustainable development? A framework for research and implementation ”, in International Conference of Territorial Intelligence, Alba Iulia 2006. Vol.1, Papers on region, identity and sustainable development, Aeternitas, Alba Iulia, p. 51-62. URL: http://www.territorial-intelligence.eu/index.php/alba06/Dumas.
  • Girardot J.J., 2004, « Intelligence territoriale et participation », 3e rencontres, colloque Tic et territoire : quels développements ? Lille.
  • Granovetter M. S., 1973, « La force des liens faibles », Le marché autrement, Paris, Desclée de Brouwer, p 45-74.
  • Greffe X., 2000, Le développement local, De l’Aude Datar.
  • Goffman E., 1973, La mise en scène de la vie quotidienne, Paris, Éditions de Minuit.
  • Goffman E., 1974, Les rites d’interaction, Paris, Éditions de Minuit.
  • Herbaux P., Bertacchini Y., 2007, « Part du construit sémiologique en intelligence territoriale », Tic et territoires, quels développements, Colloque université Jean Moulin, Lyon 3, 14-15 juin.
  • Kerbrat-Orecchioni C., 2006/1990, Les interactions verbales, tome 1, Paris, Armand Colin.
  • Lamizet B, 2006, « Sémiotique de l’engagement », Question de communication, série acte 3, p. 57-67.
  • Martre H. (Dir), 1994, Intelligence économique et stratégie des entreprises, La documentation française.
  • Menville J., 1999, « Entre l’entreprise et le marché, le territoire », Sciences de la société, n° 48.
  • Metzger J-L, 2007, « Élaboration et mode d’usage d’une typologie des collectifs », in De Saint Laurent-Kogan, A-F, Metzger J-L, (Dirs), Où va le travail à l’ère numérique, Paris, Presses Paris Tech, Mines.
  • Mongereau R., 2006, Intelligence économique, risques financiers et stratégie des entreprises, Rapport du Centre d’Analyse Economique (Dir).
  • Morin E, 1996, Introduction à la pensée complexe, Paris, Esf, 6e édition.
  • Musso P., Ponthou, L., Seulliet, E., 2007, Fabriquer le futur, Pearson Education.
  • Musso P, 2003, Réseaux et société, PUF.
  • Pateyron E, 1998, La veille stratégique, Paris, Economica.
  • Pautrat R., Delbecque, R, 2008, « L’intelligence territoriale : la rencontre synergique public/privé au service du développement économique », in Intelligence territoriale, François L. (Dir.), p. 11-23.
  • Pelissier M., 2008, « Etude sur l’origine et les fondements de l’intelligence territoriale : l’intelligence territoriale comme une simple déclinaison de l’intelligence économique à l’échelle du territoire ? », Intelligence territoriale, François, L. (dir.), p. 25-38.
  • Pybourdin I., 2008, « Appropriation des technologies de l’information et de la communication : le cas d’un projet engageant conduit au sein d’une institution éducative du premier degré », Thèse SIC, Université du Sud Toulon Var, 23 juin.
  • Pybourdin I., 2009, « Politiques publiques : construction de la fracture par les usages dans l’enseignement », Les cahiers du numérique volume 5, n° 1/2009, p. 196-222.
  • Rasse P., 2006, La rencontre des mondes : diversité culturelle et communication, Paris, Armand Colin.
  • Schanon C-E, Weaver W., 1948, La théorie mathématique de la communication, CEPL, Paris, édition française (1975).
  • Stiglitz J-E, Sen A., Fitoussi J-P, 2009, Rapport de la commission sur la mesure des performances économiques et du progrès social, 14 septembre.
  • Veltz P., 2002, Des lieux et des liens, politiques du territoire à l’heure de la mondialisation, Paris édition de l’Aube.
  • Watzlawick P., Helmick Beavin J., Jackson D., 1972, Une logique de la communication, Paris, Le Seuil.
  • Wenger E., 1998, Communities of practice :Learning, meaning and identity, New York, Cambridge, University Press.
  • Winkin Y., 2001, Anthropologie de la communication. De la théorie au terrain, Paris, Le Seuil. (coll. Points essais).

Mise en ligne 21/04/2010

bb.footer.alt.logo.cairn

Cairn.info, plateforme de référence pour les publications scientifiques francophones, vise à favoriser la découverte d’une recherche de qualité tout en cultivant l’indépendance et la diversité des acteurs de l’écosystème du savoir.

Avec le soutien de

Retrouvez Cairn.info sur

18.97.14.90

Accès institutions

Rechercher

Toutes les institutions