Lorsque nous avons lancé l’appel à propositions pour ce dossier Stocker, nous avons eu de riches échanges avec l’historien Michael Palmer, spécialiste notamment de l’histoire des agences de presse, qui nous a permis de découvrir une multitude de facettes du stockage dans ces agences, dont quelques points saillants sont reproduits ici.Une piste inattendue que vous nous avez offerte est celle des nécrologies.Michael Palmer : Oui les agences d’information, journaux et autres entreprises de médias, actualisent les notices « nécros », stockées dans leur morgue, pour employer un terme du journalisme américain. Le cas des notices nécros et des dépêches concernant Charles de Gaulle est exceptionnel. Le principal correspondant AFP qui le « couvrait », Jean Mauriac, a lui-même publié plusieurs ouvrages concernant le général et président, et s’est attardé sur les difficultés – quasiment déontologiques – à rapporter pour l’agence des informations obtenues presque sous le sceau du secret, car Mauriac était devenu un familier du général et de son milieu. Une telle intimité « acteur politique/journaliste » est chose fort rare.Vous avez aussi évoqué avec nous la politique de stockage de l’AFP et d’autres grandes agences.
Se pose en effet d’emblée la question de l’état de conservation des « produits d’info » réalisés par ces entreprises elles-mêmes ou achetés/acquis au fil des ans. Il existe à l’AFP un fonds de photos argentiques, mais aussi des photos plus habituelles des années 1930-1970. Proviennent-elles pour partie de l’agence Havas, le prédécesseur de l’AFP, ou alors ont-elles été acquises à des moments divers …