Ce livre prétend apporter une interprétation globale aux discours sur le passé produits dans la péninsule Ibérique du viie siècle. Il étudie ainsi les écrits historiographiques d’Isidore de Séville, les textes relevant du genre des Vies des hommes illustres, mais aussi certains canons conciliaires et le Livre de lois du roi Recceswinth, le Liber Iudiciorum, envisagé, sans lui dénier sa valeur légale, comme un discours de légitimation fondé sur la manipulation du passé.
La thèse de l’A. est que, depuis « le moment isidorien » jusqu’aux années 660, le royaume visigothique a été le théâtre d’une « compétition dialectique » entre deux écoles, dénommées par lui « Isidore–Séville » et « Tolède–Agali », cette dernière d’après le monastère des environs de Tolède dont sortirent plusieurs de ses évêques au cours du viie siècle. Tolède–Agali était profondément liée à la monarchie. Ce que l’A. appelle « le moment isidorien » est une révision de la notion de « renaissance isidorienne » : pour lui en effet, Isidore ne cherchait pas à transmettre un legs culturel au Moyen Âge latin, mais à défendre sa famille, son siège épiscopal et ses intérêts à travers un discours soigneusement élaboré. M.K. fait d’ailleurs durer ce moment isidorien jusqu’à Eugène de Tolède, car les auteurs postérieurs à Isidore, qu’ils aient appartenu à son école ou à l’école adverse, ont tous mené cette « lutte de textes » dans l’ombre du Sévillan.
À l’issue d’une introduction générale, l’ouvrage commence par étudier les premières représentations textuelles de la figure d’Isidore de Séville (chap…
Cet article est en accès conditionnel
Acheter cet article
5,00 €
Acheter ce numéro
26,25 €
S'abonner à cette revue
À partir de 120,00 €
Accès immédiat à la version électronique pendant un an
4 numéros papier envoyés par la poste