Les missions d’un psychologue dans un service de maternité sont très diverses, elles comprennent plus spécifiquement l’accompagnement et le suivi des femmes pendant leurs grossesses. Le psychologue est également un acteur principal dans la prévention des dépressions du post-partum. Cependant, nous souhaitons centrer notre réflexion autour de la place du psychologue lors des prises en charge des annonces des morts fœtales in utero. Cette réflexion est le fruit d’une expérience dans un service de maternité dans le Var.
Le deuil périnatal concerne les décès qui surgissent autour de la naissance. La contradiction de cette assertion est un oxymore douloureux. La perte autour de la naissance n’est ni celle d’un passé ni celle d’un avenir réel. Cette dimension nous fait percevoir l’obscurité du processus de deuil autour du berceau vide (Soubieux, 2013).
La mort d’un enfant perturbe l’inscription dans l’ordre générationnel, le processus de deuil, ce passage du cadavre à l’ancêtre (Douville, 2016), paraît alors difficile, voire impossible. Si on considère que le passage du cadavre à l’ancêtre s’opère par le biais d’un mythe qui se crée autour d’un récit de la personne morte, pour le bébé mort in utero la constitution d’une histoire n’est pas possible, car aucune expérience vécue n’a eu lieu, à l’exception d’une représentation imaginaire. Les parents sont dans un lien qui se cristallise autour de ce qui n’a pas existé, qui aurait dû exister et qui n’existera jamais. Par conséquent, les parents restent souvent fixés à l’image d’un petit corps toujours présent, comme nous le dit cette mère qui vient de perdre son bébé à 36 semaines : …