L’approche de « l’antique terre natale », qui constitue le « Premier chapitre » de la vie de tout être humain (Missonnier, 2009), s’accompagne toujours d’ambivalence quant à ce monde définitivement obscur, étrange, mystérieux. Le regard des chercheurs et des cliniciens est venu dans un temps second : ce sont les recherches et les pratiques auprès des bébés et leurs mères, développées à partir des années 1960, qui ont généré, rétroactivement, un intérêt pour la période anténatale.
L’apparition de l’échographie obstétricale dans les années 1980 a révolutionné le suivi de la grossesse, mais aussi les représentations d’un fœtus actif qui est sorti de sa caverne. L’échographie a constitué un changement de paradigme quant à « l’invention du fœtus » dans le champ social, médical et psychologique. Cette intrusion dans le ventre maternel a d’abord généré des résistances, mais aussi des excès (échographie ludique).
Du côté des psychanalystes, c’est l’infléchissement de la clinique contemporaine vers les fonctionnements limites, la clinique du lien précoce, les addictions, la pathologie de l’agir qui a amené les cliniciens contemporains à s’intéresser plus directement aux expériences archaïques et originaires.
Un livre a fait date, Le Fœtus dans notre inconscient, de Jean Bergeret et Marcel Houser en 2004. Ce livre proposait la recension des écrits sur le thème à partir de Sigmund Freud, mais aussi Sándor Ferenczi, Otto Rank, puis les successeurs, Melanie Klein, Donald W. Winnicott, Wilfred R…