Claude Tapia La revue Psychanalyse et Management a publié son dernier numéro dans lequel vous avez apporté une contribution consistante répartie en deux volumineux articles, l’un introductif « Changer la pensée pour penser le changement au temps de l’effondrement », l’autre conclusif « Interpréter. Prolégomènes épistémologiques » (Diet, 2023), l’ensemble précédé d’une préface interrogeant la croyance au progrès, la confiance en la science, la soumission au fétichisme numérique… La densité de la réflexion et la vigueur de votre conviction appellent des interrogations et d’abord celles-ci : Peut-on considérer vos contributions comme la synthèse de vos travaux antérieurs et de vos réflexions sur vos pratiques cliniques ? Peut-on également considérer que ces contributions condensent ici l’essentiel de vos références théoriques, certaines datant des années 1970-1980, par exemple sur la contre-culture, la croissance zéro, les errements du néolibéralisme, le renforcement de l’emprise technobureaucratique… ?Emmanuel Diet Les articles que vous citez s’inscrivent dans le dossier « Résistance et résilience », que j’ai coordonné pour la revue de l’Institut psychanalyse et management (Ipm). Sous la présidence dynamique et exigeante de Daniel Bonnet, membre d’Iseor (Lyon-3), cette association et sa revue se donnent pour objectif d’identifier, d’analyser et de comprendre les impasses, les échecs et la destructivité des formes dominantes du management contemporain, la clinique et les théorisations de la psychanalyse, notamment de la psychanalyse en extension (Kaës, 2015)…