Travaillant à l’Institut Bordet, nous intervenons dans une institution hautement médicalisée dans la prise en charge des patients atteints de cancer. Cet institut comporte une clinique d’oncogénétique. Dès lors, nous sommes amenées à rencontrer des personnes qui ne sont pas atteintes par la maladie cancéreuse, mais en attente de résultats ou porteuses d’une mutation oncogénétique. Selon le type de mutation mise en évidence, il leur est proposé un suivi précoce et rapproché de leurs interventions chirurgicales… C’est ce cadre qui nous confronte souvent à une clinique de l’extrême, car, parlant de cancer et-ou de mutation, il renvoie à l’image de la mort ou de sa réalité. Ce n’est pas qu’une invention du psychisme. Le corps est porteur de sa finitude faisant fuser les angoisses.
Dans le cadre de la clinique d’oncogénétique, une collaboration entre généticien et psychologue a été mise en place : « La particularité de cette ­collaboration avec le généticien est que nous allons l’un et l’autre aller à la genèse des choses. Pour le généticien au niveau du corps réel et pour le psychothérapeute au niveau psychique, de l’histoire individuelle, mais aussi familiale. C’est pour le généticien, devenant généalogiste, une mise à plat avec le génogramme, tandis que le psy met, dans sa relation au patient, en perspective l’histoire. » (Daune, 2017.)
L’histoire de Julie va ici montrer combien la recherche et la découverte d’une mutation est aussi une histoire familiale.
La première rencontre avec Juli…