À l’heure actuelle, il existe beaucoup de dispositifs pour protéger les femmes victimes de violences conjugales, mais peu s’inscrivent dans une démarche interactionnelle. De fait, les femmes qui s’adressent à ce type d’association ne sont pas toujours aidées à réfléchir à leur propre position dans la relation.
Les violences conjugales sont un processus complexe, la « négation de l’altérité dans la position haute absolue : il n’y a que moi… et moi ! » (Christen et al., 2005). Même si le statut des femmes a considérablement évolué, la notion de genre est quant à elle encore prégnante et un travail de prévention (dans les écoles, par exemple) reste à faire pour dépasser les inégalités souvent ancrées dans certains milieux et dans l’éducation des enfants.
La violence est une balance non équilibrée où l’un domine l’autre, que ce soit à travers l’argent, les relations sociales ou familiales, le travail… C’est aussi un cycle fermé dans lequel l’homme pose un acte violent, culpabilise, retourne vers la victime qui lui pardonne, entraînant alors une période d’accalmie vécue comme une lune de miel dans le couple, puis le cycle recommence. Ce qui est dangereux, c’est que la violence sans intervention d’un tiers extérieur se répète de plus en plus et raccourcit les temps d’accalmie ; le danger devient de plus en plus présent, allant parfois jusqu’au meurtre.
Il existe peu de dispositifs qui prennent en compte à la fois le contexte des violences et leur traitement du point de vue de l’auteur…