L’adolescence est une période parfois délicate durant laquelle les sujets sont invités à créer leur solution pour se construire en tant qu’adulte. La délinquance peut représenter une tentative d’inscription dans la société ou symboliser une impasse. Auguste Aichhorn (1973) et Sigmund Freud (in Aichhorn, 1973) nous indiquent que l’adolescent délinquant n’est pas accessible au cadre analytique classique. Il faut adopter une position chaleureuse et intuitive auprès du sujet et viser tout d’abord la satisfaction de ses besoins affectifs non satisfaits. La clinique de ces adolescents nous invite donc à créer des espaces thérapeutiques uniques et sur-mesure pour les soutenir dans leur construction subjective. La présence médiatrice d’un chien peut s’avérer l’un d’entre eux. Nous allons nous intéresser de plus près à cette relation complexe entre l’adolescent et l’animal. Nous verrons que la fonction du chien dans la relation thérapeutique évolue en fonction de chaque sujet, elle prend une valeur différente et singulière.
Les adolescents qui arrivent dans nos services de protection de l’enfance sont souvent en opposition agités et mal à l’aise en situation duelle. Par ailleurs, ils rencontrent très souvent des difficultés scolaires, sociales et relationnelles.
Les carences éducatives entraînant un lien d’attachement insécurisant favorisent l’inscription d’une tendance antisociale (Winnicott, 1969). Ces adolescents ont vécu des épisodes de violence, de rupture familiale. Ils se sentent effrayés par le monde et adoptent un comportement violent face à celui-ci…