Deux d’entre nous (Michel Pauc et Maurice Villard) ont dirigé et animé, durant trois ans, des séances d’analyse clinique des pratiques professionnelles, au sein d’un samsah recevant des personnes déficientes visuelles. L’équipe de cette structure comprenait : une directrice, une médecin coordinatrice, une psychologue clinicienne, deux assistantes sociales, une orthoptiste, une ergothérapeute, une instructrice en locomotion, un psychomotricien, une comptable et une secrétaire.
En accord avec la direction et en fonction du principe selon lequel les participants doivent se sentir en totale liberté de parole, cadres de direction et cadres de fonction n’étaient pas présents aux séances, de même que le personnel administratif. Ce principe nous apparaît fondamental et les directions des établissements dans lesquels nous sommes intervenus y ont toujours adhéré. Les participants étaient donc au nombre de cinq.
Au cours de ces trois années, plusieurs éléments saillants et itératifs sont apparus, qui ont été ultérieurement présentés à Marilyn Oyonarte, psychologue dans ce service, qui a par ailleurs une très longue expérience des personnes déficientes visuelles. Nos échanges ont abouti au présent article.
Les personnes accompagnées ont des pathologies visuelles multiples et de degrés divers : rétinite pigmentaire (maladie génétique atteignant les cellules de la rétine), glaucome (maladie dégénérative du nerf optique), hémianopsie (perte de la moitié du champ visuel), maladie de Leber (neuropathie optique d’origine génétique), dégénérescence maculaire liée à l’âge… À ces affections peuvent s’ajouter éventuellement d’autres pathologies (neurologiques, neurodégénératives, psychiatriques, etc…