La migration, phénomène humain d’ampleur et attesté depuis les débuts de l’humanité, est bien présente dans nos univers sociaux et professionnels contemporains et ne peut plus être ignorée. Elle impacte, bien plus que ceux qui ont entrepris le voyage, a minima trois générations. Pour cela, les grands-parents acteurs ou non du voyage ont une place et une fonction essentielle qu’il paraît intéressant d’explorer.
Phénomène d’ampleur, car, selon la Banque mondiale, en 2015, 250 millions de personnes se sont déplacées depuis le pays où elles sont nées jusqu’à un pays élu ou d’échouage. La même institution estime qu’elles seront 500 millions dans 15 ans. Ces chiffres ne désignent que ceux qui ont participé directement à cette mobilité, sans tenir compte de leurs descendants, enfants et petits-enfants (Daure et Reveyrand-Coulon, 2019).
Qui plus est, la migration, toute migration « choisie » ou « contrainte », est un événement crucial, marquant un avant et un après dans l’existence, une « crise de vie ». Elle a un coût psychique, physique, émotionnel, relationnel, qui peut contenir quelques bénéfices comme l’affirmation subjective, mais qui, le plus souvent et aussi, induit déstabilisations, pertes, manques, deuils, obligeant à des réaménagements psychiques et familiaux.
Migrer signifie abandon du connu et du/des familier/s. Déjà Tobie Nathan écrivait : « Migrer, c’est abandonner l’enveloppe de lieux, de sons, d’odeurs, de sensations sur lesquelles s’est établi le codage du fonctionnement psychiqu…