Dans nos sociétés, le téléphone portable est de plus en plus utilisé par les adolescents, et ce, pour la majorité d’entre eux, au moment de l’entrée au collège. Cette apparition du portable dans les familles questionne l’auteur : un type d’attachement sécure est-il à l’œuvre dans le besoin prégnant d’user du téléphone portable ?
Dans ma pratique professionnelle, des conflits entre parents et adolescents au sujet de leur téléphone portable sont portés à ma connaissance. Les conflits les plus fréquents concernent le temps passé avec le téléphone portable ou lorsque l’adolescent ne répond pas aux appels de ses parents pour prévenir de ce qu’il est en train de faire. Les parents ont besoin d’être rassurés par leurs adolescents avec un message ou un appel téléphonique. Nous parlons de « réassurance », car, dans leurs discours, on apprend que ce sont les parents (souvent la mère) qui offrent le premier téléphone à leurs adolescents, dans le premier objectif d’être avertis au cas où il se passe quelque chose sur leurs trajets maison-collège et inversement, ou si leurs emplois du temps scolaires changent. Le second correspond au besoin de savoir que leur enfant est joignable lorsqu’il n’est plus près d’eux. Corinne Martin (2003), dans son article, pose la question suivante : le portable peut-il servir d’instrument de contrôle social ? Cela va dans le sens de ce que nous pouvons constater durant les entretiens. Cette auteure parle (2003) du « maternage à distance » pour expliquer que ce sont les femmes qui utiliseraient le portable afin de concilier les relations intrafamiliales…