À travers la présentation d’une vignette clinique est questionné l’engagement du policier et du délinquant dans leur rapport à la loi. Alors que, pour le premier, la loi est sacrée, le second la dénie, considérant qu’il obtient davantage de bénéfices à l’enfreindre. D’autre part, quel risque, pour le policier, d’une perte identitaire lorsqu’il doit incarner un « hors-la-loi » pour une opération d’infiltration ? Comment appréhende-t-il ce conflit entre son engagement à faire respecter la loi et la possibilité d’y contrevenir au nom du devoir ?
L’engagement s’appréhende a priori selon un rapport à la loi différent si l’on choisit d’exercer le métier de policier ou celui de délinquant, la délinquance pouvant être « une vie choisie » (Cusson, 2005). Pourtant, de part et d’autre, on s’engage à travers un contrat, contractuel, symbolique ou moral et qui, dans la finalité, peut mener à la mort. Qu’est-ce qui fait qu’on s’engage à respecter la loi, à la faire respecter, à la défendre ou la nier, la défier ou la transgresser ? Le policier comme le délinquant répondent à des codes, des règles, des normes, des valeurs, une culture.
Dans notre société prime l’individualisme. La réussite se conçoit en termes de richesse, de confort et de divertissement, et une perte du sens de l’autorité s’observe. Que signifie l’engagement dans le métier de policier : Est-ce une « vraie » vocation ou choisit-on ce métier comme un autre ? Lors des entretiens de recrutement, parmi les motivations des candidats, se retrouvent l’aide et la protection, voire le sauvetage…