La mobilité ne se résume pas à une simple activité physique, mécanique ou technique, elle est aussi éminemment culturelle, sociale. Ces normes sociales sont acquises dès la petite enfance, mais elles ne seraient pas internalisées ni transmises de la même façon selon le sexe de l’enfant. La psychologie permet de questionner et expliquer l’influence de ces stéréotypes sur la mobilité des personnes dans l’espace routier, afin de proposer des dispositifs d’éducation et de prévention au service des enjeux de sécurité routière.
Que l’on soit piéton, conducteur d’un véhicule motorisé ou non, se déplacer dans l’espace routier ne se résume pas à une simple activité physique, mécanique ou technique. Cette activité est également sociale en ce qu’elle implique de prendre en compte la présence d’autres usagers, de leur prêter des intentions, d’estimer la survenue de tel événement, de communiquer avec autrui par l’intermédiaire de codes informels qui n’ont de sens que dans leur contexte (Malaterre, 2000 ; Peretti-Watel, 2001). L’espace routier est également le lieu pouvant permettre d’affirmer son statut social : son appartenance à une classe sociale aisée en exposant son véhicule prestigieux aux yeux de tous, par exemple, ou son caractère viril et courageux en bravant les interdits et les dangers. Ainsi, plusieurs travaux en psychologie du trafic s’attellent à identifier comment la culture, les valeurs et les normes, ainsi que les stéréotypes peuvent influencer les comportements des usagers de la route…