C’est en permettant de nommer les émotions, d’apprendre à se connaître, de narrer son histoire, d’être la source du changement qui aboutit à un néodéveloppement, que le discours devient un véritable tuteur de résilience. Aussi l’analyse clinique de Marie à partir de son récit de vie a-t-elle permis de mettre en évidence et d’évaluer les compétences que la jeune fille a mises en œuvre pour aller de l’avant après avoir subi un traumatisme et ouvrir un processus de résilience.
La recherche que j’ai menée s’est axée sur le récit de vie d’une adolescente qui a été évalué par la suite à partir d’une grille d’analyse proposée par Jean-Pierre Pourtois, Huguette Desmet et Bruno Humbeeck. Cette grille a permis de valider l’hypothèse de la mise en route du processus de résilience. Selon ces auteurs, évaluer la résilience consiste à mettre en examen le processus que le sujet met en œuvre pour aller de l’avant après avoir subi un traumatisme. Repérer les nouvelles finalités données à la vie sociale et-ou culturelle est au cœur du processus de résilience. Cette dernière s’élabore à partir d’un système organisé de ressources que le sujet met en actes. Les auteurs poursuivent en expliquant que processus et procédures sont ici étroitement interdépendants et associés au sein d’un ensemble d’activités interactives entre des finalités à réaliser et des moyens à (re)vitaliser ou à inventer. Il convient également de souligner que la résilience s’inscrit dans la durée et qu’elle active des ressources diverses parmi celles présentées dans cette étude…