Il est difficile de composer avec la possibilité d’une erreur lors de la rédaction du rapport d’évaluation. Et quand bien même certains mécanismes de production du compte-rendu permettent de neutraliser les effets délétères des incertitudes, ils risquent néanmoins de mettre en péril l’activité de jugement clinique qui fonde la raison d’être de l’examen. Engager une réflexion sur ces mécanismes permet de s’en prémunir.
S’il est une opposition qui ne s’est pas forcément révélée féconde, mais tout du moins structurante dans le paysage épistémologique de la psychologie, il s’agit bien de celle concernant le comportementalisme et la psychanalyse, soit l’antagonisme fondamental du geste et du verbe dans le cadre d’une dualité corps-esprit indépassable.
L’analysé, tel le rêveur, s’abstrait de ses contingences corporelles pour accéder, par voie royale, à une subjectivité dialectique pure permettant de dégager la réalité essentielle du sujet par-delà les failles de son propre discours. A contrario, l’agissant travaille sur ses schémas comportementaux en dépit d’un quelconque discours pouvant s’y rapporter, transformant par renforcement progressif l’économie de son système de récompense.
Voilà présentées de manière synthétique et caricaturale les grandes lignes de tensions qui ont traversé le champ de la psychologie ces dernières décennies. Pourtant, ces deux disciplines partagent une parenté improbable, elles sont en réalité sœurs ennemies et représentent les deux faces opposées d’une même pièce…