L’evidence-based practice en psychologie est encore loin de faire l’unanimité et demeure une approche recommandée par certains collègues, et décriée par d’autres... C’est ici l’occasion de l’introduire brièvement auprès des praticiens en faisant la démonstration que, malgré les obstacles et les développements essentiels pour que cette approche puisse être intégrée dans le quotidien des psychologues, elle constitue une opportunité de faire évoluer les pratiques professionnelles et de permettre une meilleure valorisation de la psychologie.
L’evidence-based practice (ebp) – ou pratique fondée sur les données probantes – repose sur des principes initialement développés en médecine (Evidence-Based Medicine Working Group, 1992 ; Sackett et al., 1996), puis adaptés à un nombre croissant de disciplines (Hoffmann, Bennet, Del Mar, 2013a). Cette démarche désigne un processus de prise de décision qui conjugue trois « piliers » (Howick, 2011 ; Straus et al., 2011) : les données probantes issues de la recherche scientifique (les résultats valides, actuels, cliniquement pertinents), l’expertise clinique du praticien (sa capacité d’utiliser ses connaissances scientifiques accumulées et son expérience clinique – qu’il est capable de remettre en cause – pour poser un diagnostic, évaluer les risques d’une intervention…) et les caractéristiques du patient (ses valeurs, sa situation, ses préférences et ses objectifs). Ainsi, l’American Psychological Association (Apa) considère l’ebp en psychologie comme étant l’intégration des meilleures données disponibles issues de la recherche scientifique à l’expertise clinique, dans le contexte des caractéristiques, de la culture et des préférences du patient …