Au fil des années, la société se transforme, sous l’influence de changements culturels, économiques, des migrations, de l’émergence des nouvelles technologies… La vision de l’enseignant et de sa relation avec les élèves évolue aussi, en lien avec ces mutations. Cet article a pour objectif d’analyser les diverses manières de mobiliser les capacités de tous les élèves au regard de ces transformations sociales.
Le rapport à l’altérité, ou à autrui, constitue l’un des enjeux essentiels de la vie d’aujourd’hui, parce que la circulation des personnes se densifie, parce que les migrations sont nombreuses et massives. La reconnaissance de l’altérité est nécessaire à tous (Groux, Porcher, 2003).
En ce sens, la société se transforme par la culture, les migrations de populations, l’émergence des nouvelles technologies, etc. Le concept même d’enseignant et de relation éducative en sont impactés et se sont modifiés. Par ailleurs, nous sommes aujourd’hui dans un contexte où aucun parent n’est assuré que son enfant vivra mieux que lui dans le futur. C’est une rupture profonde avec ce qui existait depuis deux siècles : la dimension d’ascenseur social s’inscrivait jusque-là dans une dynamique d’espérance dans le futur. Hier, la projection sur l’enfant dans l’avenir était réalisable, on pensait globalement que l’enfant vivrait mieux que ses parents.
Cette perspective était un élément fondateur d’un projet collectif, d’une confiance dans l’école et l’éducation. L’école n’apparaît plus aujourd’hui comme l’élément structurant d’un futur réussi, quand ceux qui sont exclus précocement comme ceux qui ont mené leurs études jusqu’au bout se trouvent discriminés dans l’accès à l’emploi…