L’enfant commence à percevoir le temps parallèlement à sa maîtrise de l’espace, à son vécu de l’absence, de la solitude. Ses parents, sa fratrie l’accompagnent dans ses découvertes. Pour le tout-petit, le temps se mesure à la détresse liée à l’absence, générant l’amorce de la temporalité intime. Rythme et répétition prennent part à l’élaboration de la temporalité intime, comme l’illustre le « jeu de la bobine » du futur psychanalyste Ernst Freud. À l’adolescence, les attitudes de distance à l’égard de la famille caractérisent ce temps où l’ouverture sur le monde va croissant avec la formation et les expériences professionnelles. Il est alors nécessaire de protéger sa temporalité intime, que la vie de couple, puis la vie de famille, mettent également à l’épreuve. Au cours de la vieillesse, une sorte d’accélération semble s’opérer, tandis que la famille n’est plus toujours très présente. Les sentiments de déni, colère ou résignation qui traversent les personnes âgées diffusent vers les plus jeunes, permettant d’enrichir leur perception du temps et leur capacité d’anticiper les absences éternelles.
- temporalité intime
- conscience partagée du temps
- liens intersubjectifs
- jeu de la bobine
- Ernst Freud
The construction of intimate temporality is a family affair
The child begins to perceive time in parallel with his control of space and his experience of absence and solitude. His parents and siblings assist him in his discoveries. For the toddler, time is measured by the distress linked to absence, generating the beginning of intimate temporality. Rhythm and repetition take part in the elaboration of intimate temporality, as illustrated by the « da/fort » of the future psychoanalyst Ernst Freud. In adolescence, attitudes of distance towards the family characterize this time when openness to the world increases with education and professional experience. It is then necessary to protect one’s intimate temporality, which life as a couple, and then family life, also put to the test. In old age, a kind of acceleration seems to take place, while the family is no longer always that present. The feelings of denial, anger or resignation experienced by the elderly spread to the younger ones, allowing to enrich their perception of time and their ability to anticipate eternal absences.
- intimate temporality
- shared consciousness of time
- intersubjective links
- da/fort
- Ernst Freud
La construcción de la temporalidad íntima es un asunto familiar
El niño comienza a percibir el tiempo junto con su dominio del espacio, su experiencia de ausencia, de soledad. Sus padres y sus hermanos lo acompañan en sus descubrimientos. Para el niño pequeño, el tiempo se mide por la angustia asociada con la ausencia, generando el inicio de la temporalidad íntima. El ritmo y la repetición participan en el desarrollo de la temporalidad íntima, como lo ilustra el “juego de la bobina” del futuro psicoanalista Ernst Freud. En la adolescencia, las actitudes de distancia hacia la familia caracterizan este momento en que la apertura al mundo aumenta con la capacitación y la experiencia profesional. Por lo tanto, es necesario proteger la temporalidad íntima, que la vida en pareja y luego la vida familiar también ponen a prueba. En la vejez, parece haber una especie de aceleración, mientras que la familia ya no siempre está muy presente. Los sentimientos de negación, enojo o resignación que atraviesan las personas mayores se extienden a las personas más jóvenes, enriqueciendo su percepción del tiempo y su capacidad para anticipar ausencias eternas.
- temporalidad íntima
- conciencia compartida del tiempo
- enlaces intersubjetivos
- juego de carretes
- Ernst Freud
Mots-clés éditeurs : liens intersubjectifs, jeu de la bobine, Ernst Freud, conscience partagée du temps, temporalité intime
Date de mise en ligne : 16/03/2021.
https://doi.org/10.3917/difa.045.0163Cet article est en accès conditionnel
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