C’est à une rencontre avec Donald Bloch, directeur de l’Ackermann Institute à New York, que je dois l’initiation au génogramme. C’était il y a dix ans, à Zurich, dans un petit groupe de psychanalystes et psychiatres, qu’il a proposé de manière informelle à l’un ou l’autre d’entre nous de faire cette expérience.
Dans l’atmosphère attentive d’un auditoire intéressé, l’une de nous a commencé à tracer au tableau ses parents, sa fratrie, D. Bloch à ses côtés lui indiquant brièvement comment s’y prendre. La qualité de son écoute silencieuse, la pertinence de ses très brèves interventions soulignant une hésitation, un trou de mémoire, soutenaient la collègue dans son tracé qui peu à peu devenait parole de plus en plus chargée d’émotion. Je me souviens de mon interrogation d’alors quand elle s’arrêta soudain, craie en main, sur le petit cercle qui symbolisait sa mère et qu’elle éclata en larmes.
Le groupe se taisait, respectueux et dans l’attente. Quand elle put reprendre le fil de ses associations, c’est au drame du conflit parental et de la séparation qui s’ensuivit qu’elle fit allusion… Quel rapport y avait-il avec la naissance du petit frère ? Tout à coup, à voir là ces parents, ce frère, représentés sur le tableau par un petit cercle, un petit rectangle contenant des dates, ces dates se mettaient à parler, jetant une lumière, apportant une hypothèse jusque-là jamais soulevée.
D’où l’intense émotion qui se communiquait aux participants. Je me disais alors : que se passe-t-il donc ici qui permette, malgré des année…
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