Ce film documentaire se déroule la nuit par des plans successifs laissant Menahem énoncer par bribes le calvaire de son enfance violée. Le spectateur, à la fois choqué par la violence du récit et séduit, ému par la spontanéité et le sourire éclatant de Menahem, par son chant captivant. Il fait sombre sur une plage, Menahem chante d’une belle voix de tête.
Il parle : il a été violé par des rabbins dans la Yeshiva de son quartier intégriste juif de Bnei Brak à Tel Aviv.
Ses propos frappent le spectateur :
« Il y a des filles pour les soldats et des enfants pour les hommes… »
« … Chaque fois, c’est la première fois, ni mon corps ni mon âme n’étaient à moi, ton corps et ton âme s’enfuient… dans ma tête, je chantais… » « Quand j’ai mal à mon cœur, je chante. »
« Toute ma vie j’ai voulu savoir qui je suis,… j’ai vécu à 20 ans, quand je me suis enfui. »
On comprend qu’il s’adresse à la scénariste qui le filme de près, qu’on entend parfois brièvement en voix off.
Ensemble, ils reviennent dans son quartier sur les lieux du crime, après quinze ans d’absence. Il interpelle un de ses bourreaux, il interroge d’autres hommes, il revisite les lieux où les crimes se sont produits, la rue, les murs, le cimetière…
Il rencontre ses frères, l’un d’eux, également abusé ; ses parents, incrédules, « tu étais trop petit, tu ne peux t’en souvenir », parents sans affects, insensibles à sa douleur, sa mère lui revoyant la culpabilité de ces actes – « Pourquoi t’es-tu laissé toucher …
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