Depuis des mois et des mois, la gauche française vole en éclats à la fois sur le terrain des orientations économiques et sociales (loi Macron, loi El Khomri) mais aussi sur le terrain des valeurs (débat autour de la déchéance de nationalité). Face à ce processus qui ne cesse de s’accentuer et au-delà de la fracture entre droite de gouvernement et Front national, le fractionnement des droites, s’il est réel, peut paraître relativement modeste. Il est davantage le fruit d’un choc des hommes et des ambitions personnelles dont ils sont porteurs que d’un affrontement des idées. Le choc des hommes devrait être régulé par le processus des élections primaires qui se dérouleront à la fin du mois de novembre 2016. Cependant, cette « régulation pacifique » ne pourra faire sentir tous ses bénéfices que si la campagne qui débute en septembre reste à peu près sereine et que les vaincus acceptent sans rechigner le verdict des urnes. Or, à droite, sous la Ve République, le choc des personnalités est souvent d’autant plus virulent qu’il ne recoupe pas vraiment de réelles divergences d’idées.
Dans le passé, ces affrontements d’hommes au sein de la droite ont été légion et lui ont parfois coûté cher : Jacques Chaban-Delmas contre Valéry Giscard d’Estaing en 1974, Jacques Chirac contre Valéry Giscard d’Estaing en 1981, le même Jacques Chirac contre Raymond Barre en 1988, toujours Jacques Chirac contre Édouard Balladur en 1995, Nicolas Sarkozy contre François Bayrou en 2007, affrontement répété en 2012. Depuis 2012, les conflits n’ont cessé de s’accentuer entre leaders (conflit violent entre Jean-François Copé et François Fillon en novembre 2012 pour la direction de l’…