La crise écologique est en apparence paradigmatique de logiques de renoncements et de pertes auxquelles nous aurions à faire face au XXIe siècle, après une période de développement, d’expansion et de progrès sans commune mesure dans l’histoire de l’humanité. L’Homme se reproduit, évince ses prédateurs et s’étend sur le globe bien mieux que toute autre espèce, avec la contrepartie d’avoir dérégulé et dégradé son milieu au point de se heurter aujourd’hui aux limites physiques qu’il dépasse les unes après les autres, mettant en péril son autoconservation et signant une pathologie du lien humain-environnement (Liguori, 2023). Une seule voie possible d’après les scientifiques, clamée depuis des décennies : diminuer drastiquement notre impact sur le milieu et revoir en profondeur le mode de vie des pays développés qui sont les pollueurs principaux. Cette diminution peut-être en partie choisie, elle sera dans tous les cas subie si aucune disposition n’est prise du fait de la descente énergétique en cours.
Les formules de décroissance, rationnement, sobriété, jusque-là réservées aux discours écologistes et scientifiques et faisant régulièrement l’objet d’attaques viscérales leur attribuant les formules fleuries d’ayatollahs de la décroissance, de Khmers verts, djihadistes de l’écologie ou encore d’écoterroristes, se sont vues, avec la guerre en Ukraine, soudainement reprises par les discours politiques, faisant du terme sobriété, le mantra politique de l’année 2023, exigeant des Français qu’ils fassent des efforts…
Mise en ligne 28/05/2024