Psychanalyste britannique, né en Inde, contemporain de Donald Winnicott et d’André Green, analysant de Melanie Klein, mais tout d’abord de John Rickman (considéré par Jacques Lacan comme l’un des meilleurs analystes britanniques de l’époque), Wilfred Ruprecht Bion (1897-1979) est sans doute l’auteur psychanalytique ayant le plus solidement posé les bases d’une psychanalyse contemporaine – celle qui viendra renouveler les apports de Sigmund Freud et des postfreudiens, en cultivant les champs au-delà des névroses, en incluant le tiers dans la dualité interne de la séance, et en étendant les idées psychanalytiques au monde social.
Son œuvre, vaste et de prime abord hermétique, embrasse des thèmes tels que la dynamique des groupes, la théorie des liens, les limites du langage, les troubles de la pensée, les mécanismes psychosomatiques, les différents types d’identification projective et les fonctions du rêve.
Son exploration des troubles psychotiques et son expérience de l’évolution de l’enfant (aux côtés, et dans le prolongement, des travaux de Melanie Klein, de Hanna Segal et d’Herbert Rosenfeld) le conduiront aussi à avancer l’idée de l’analyste comme un instrument de pensée au service de l’analysant, à l’instar d’une mère, capable de capter et de penser les pensées non encore pensées de son nourrisson. Cela favorisera un type de séance éminemment relationnelle, c’est-à-dire construite dans et par les liens que l’analysant et l’analyste parviennent à créer pour creuser un canal de communication et un langage propres à leur relation…
Mise en ligne 16/02/2024