L’angoisse n’a pas d’âge ou plu-tôt l’angoisse a tous les âges, susceptible qu’elle est d’apparaître à n’importe quelle période de la vie et au sein de toutes les époques historiques. Affect déplaisant, indésirable et difficilement contrôlable, l’angoisse se révèle par une transformation de l’équilibre corporel : sudation, cœur qui bat, poitrine serrée… qui laisse penser que quelque chose de grave, qu’un danger vital va advenir sans que son objet soit précisément déterminé. La psychanalyse freudienne et post-freudienne a repéré deux niveaux principaux d’angoisse : celui plus archaïque qui signale un danger touchant l’existence même du moi, et celui plus névrotique où l’angoisse révèle le conflit à l’intérieur du moi écartelé entre les besoins de satisfaction du ça et les exigences du surmoi. Dans les deux cas, c’est souvent à partir d’un danger extérieur que l’angoisse apparaît. Angoisse de l’étranger, angoisse d’abandon, angoisse de castration… manifestent l’importance de l’objet extérieur menaçant. C’est ainsi que l’angoisse engage un questionnement général sur la relation dedans-dehors, réalité interne et réalité externe en mettant en lumière l’existence du mécanisme projectif selon lequel le danger intérieur se transpose en danger extérieur. Ceci dit, par-delà l’unité du phénomène et des processus de son apparition, comment penser l’angoisse historiquement, c’està-dire en tenant compte de la spécificité des périodes propices à sa survenue ? Ne convient-il pas de tenir compte des circonstances, des réalités particulières, internes et externes, auxquelles les sujets ont à faire face lors des différentes étapes de la vie …